Chapitre 38
Eden est là, souriant, heureux de ce qu'il a fait. Je serre mes poings, je me souviens à temps que je suis dans un cimetière alors je retiens toutes les insultes que j'ai envie de sortir.
-Salut Zoé. Ça va ?
-T'es qui toi ?
-C'est Eden. Un des responsable de la mort de Caleb. T'as pas le droit d'être ici !
-Pardon ? C'est à cause de toi que mon meilleur pote est mort ? Qu'on vient de l'enterrer ?!
-Mmm, ouais. Enfin, c'est mon père qui l'a tué, mais j'ai aidé.
Eden sourit, il n'a aucun regrets. Je sens Jack se débarrasser de sa veste et je n'ai pas le temps de réagir qu'il saute sur Eden en l'insultant. Je ne bouge pas, je regarde juste Jack venger la mort de son meilleur ami en éclatant son assassin. Des gens finissent par arriver, les gars du groupe redressent rapidement Jack et des policiers s'occupent d'Eden, qui est plutôt mal en point.
-Zoé, ça va ?
Ma mère m'appelle, je me tourne vers elle.
-Je ... Je ne m'attendais pas à le revoir. Je pensais qu'il était partis loin.
-Et je ne pensais pas qu'il allait revenir.
-Moi non plus. Et j'ai une question à lui poser.
Je réussis à bouger, je rejoins Eden qui est maintenant avec des secouristes. Il me regarde, toujours avec un sourire malsain sur son visage.
-Où ils sont ?!
-Qui ?
-Tes parents ? Où ils sont ? Où est le chien qui a tué Caleb ?
Il hausse les épaules, toujours avec ce sourire immonde, il me dégoûte tellement.
-Eden, dis où sont tes parents !
-Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu vas me faire ?
-Te harceler jusqu'à ce que j'ai mes réponses. Jusqu'à ce qu'on retrouve ton père et qu'il paie pour avoir tué un homme innocent.
-Ton mec n'était pas innocent.
-Ne parle pas de mon compagnon !
Une gifle part sur sa joue, je sens quelqu'un poser ses mains sur moi.
-Zoé, ça ne sert à rien. Laisse-le, la police va s'occuper de lui et va continuer son enquête.
J'écoute ma meilleure amie, je le laisse. Nous sortons du cimetière et restons un peu sur le parking, Eden finit par être embarqué par les secours pendant que Jack parle à la police. Malgré les coups et blessures, la police le laisse tranquille. Il revient vers nous, il soupire profondément.
-La police t'a relâché ?
-Ouais. Je vais avoir une convocation, mais ils ont été clément. Je viens d'enterrer mon meilleur pote qui a été tué par lui, alors ils ont compris ma colère, même si je vais devoir payer.
-Ils sont gentils. J'espère que tu les as remercié.
-Heureusement que je les ai remerciés Zoé. Et allons-y. Sauf si tu veux dire un dernier au revoir.
-Non. Allons-y.
Nous allons aux voitures, on s'installe et on rentre chez mes parents.
Une fois à la maison, on s'installe tous autour de la table et on mange en partageant les souvenirs de Caleb ou en discutant de tout et n'importe quoi. Parler, partager, se souvenir, ça fait du bien, mais je finis par monter m'isoler. Je retire mes chaussures, m'allonge sur mon lit et regarde la bague. Dire qu'il voulait se marier avec moi ... J'ai tout cassé en couchant avec l'autre connard, en osant le laisser entrer dans ma vie.
Quelqu'un finit par entrer dans la chambre, c'est Jack. Il vient s'installer à côté de moi et nous discutons tranquillement de Caleb.
* * *
Cela fait maintenant deux semaines que j'ai enterré Caleb, j'ai repris le boulot lundi et je commence à doucement accepter son absence. Je vais tout les deux jours sur sa tombe lui parler, ça me soulage et je sais que je peux pleurer en paix au cimetière. Et je pense que ce qui m'aide à aller un peu mieux, c'est le fait que l'assassin de mon amour ait été retrouvé avec sa femme jeudi. Ces deux enfoirés étaient cachés dans une maison dans la banlieue de New-York et ils se sont suicidés. J'aurais voulu qu'ils paient, mais ils sont en train de pourrir en enfer, alors c'est bien comme ça. Et leur fils est en prison, dans l'attente du procès, mais mon avocat m'a assuré demander une condamnation exemplaire.
Enfin, aujourd'hui je retourne chez moi, je vais essayer d'y passer un petit moment. Je ne suis pas seule, je suis avec ma mère, qui est là pour me soutenir. Je ne sais pas si je tiendrais avec les souvenirs que j'ai, mais je dois retourner dans mon appartement. Je suis déjà devant la porte, la clé dans la serrure. Je souffle puis j'ouvre la porte. Je fais quelques pas dans l'appartement, mes souvenirs avec Caleb reviennent avec intensité mais ne me couche pas.
-Tout va bien ma crevette ?
-Oui, ça va.
-Tu veux y aller seule ?
-Si ça ne te dérange pas.
-Non, ça ne me dérange pas. Je t'attends dans l'entrée.
-Merci maman.
Je m'avance plus dans l'appartement et regarde le canapé, de tendre souvenirs me reviennent et m'arrache un sourire, premier depuis plus d'un mois. Je vais toucher le cuir de ce sofa que ma peau connait par coeur, puis je vais dans ma chambre. Là, c'est plus dur.
Je nous revois trainer dans le lit le matin, faire l'amour, profiter d'un moment tendre, lire, se préparer pour sortir, aller au boulot ... Les larmes coulent sur mes joues, plus jamais je ne les vivrais ces moment. Je file dans la salle de bains, vais prends un gel douche à Caleb et le glisse sous mon nez. Il sent merveilleusement bon.
Je reste chez moi un bon moment, puis je rejoins ma mère dans l'entrée. J'essuie mes larmes, ma mère ne s'inquiète pas plus que ça de les voir.
-Alors ? Comment tu te sens ?
-Bizarre. Revenir ici, après un mois, c'était étrange mais j'en avais besoin.
-Tu penses que tu vas pouvoir revenir ici ?
-J'ai trop de souvenirs ici, je ne sais pas si je vais y arriver.
-D'accord. En tout cas, tu peux toujours rester à la maison le temps d'y réfléchir.
-Merci.
Ma mère me sourit, puis nous quittons l'appartement pour la maison.
* * *
Septembre commence doucement, aujourd'hui c'est mon anniversaire. Je fête mes 24 ans, déjà. Ma petite soeur est enfin rentrée de France, depuis hier, et c'est un véritable plaisir de la revoir, de la serrer dans mes bras et de passer du temps avec elle. Et Charlie m'a tellement manqué qu'aujourd'hui, puisque j'ai une échographie, c'est elle qui m'accompagne. Nous sommes d'ailleurs dans la salle d'attente, Charlie me raconte des anecdotes marrantes de son voyage et, même si je ne rigole pas, je souris.
-Madame Zoé Gomez ?
Mon nom nous sort de notre discussion, Charlie et moi nous redressons d'un coup et rejoignons le gynécologue. Il nous laisse entrer dans son bureau, on s'installe et il demande tout ce qu'il faut sur la grossesse. Je me sens relativement bien, je ne souffre pas trop d'effets indésirables, ni nausée, ni grosse fatigue, même si je le suis plus que d'habitude. Je me ménage et ma mère et l'employé de maison font attention à ce que je mange.
Le gynéco fait le tour puis me fait un examen physique. Malgré la dépression et le manque que je subis, je prends un peu de poids, ma tension est bonne, les résultats de ma prise de sang bons aussi. Physiquement, je vais bien.
On finit par passer à l'échographie, la partie que j'attends le plus. Je m'installe sur la table d'auscultation, remonte mon tee-shirt et coince du papier sous la ceinture de mon jean. Le gynéco s'installe et commence l'écho, je regarde l'écran, Charlie aussi. Elle ne peut pas s'empêcher de commenter à voix basse, mais je me fiche royalement de ce qu'elle dit.
L'échographie dure un petit temps, puis le médecin se tourne vers moi.
-Bien, votre bébé grandit bien tout est dans les normes malgré les anti-dépresseurs que vous prenez.
-C'est vrai ?
-Oui. Tout va bien. On va passer à l'écoute du coeur maintenant.
Je hoche la tête, le gynéco branche le son et repose la sonde sur mon ventre. Un bruit régulier et rapide sort des enceintes, c'est le coeur de mon bébé. Je plaque ma main contre ma bouche, c'est un son si merveilleux ! Une partie de Caleb bat dans ce petit coeur. Je sens les larmes monter, je les retiens, je n'ai pas envie de pleurer devant le médecin.
-Son coeur bat si vite !
-130 battements par minutes. Le coeur d'un fœtus bat toujours très vite.
-C'est si beau comme son, dis-je en retirant ma main de ma bouche.
-Toujours merveilleux de l'entendre, même après trente ans de carrière.
Le gynéco sourit, finit son examen, me donne du papiers et s'occuper d'imprimer les clichés de l'échographie. J'essuie mon ventre et retourne m'installer au bureau, le médecin revient avec un dossier et une boite.
-Voilà tout vos clichés de l'échographie et également un doppler, pour écouter le coeur de votre bébé.
-Oh, merci beaucoup ! C'est gentil.
-C'est normal.
On conclu le rendez-vous puis il nous libère, je range rapidement mes affaires, passe à l'accueil prendre le prochain rendez-vous et on sort avec ma soeur.
-Alors, ça t'a rassuré ce rendez-vous ?
-Oui. Mon bébé va bien, il pousse bien, alors ça me rassure. Je suis très heureuse à l'idée que tout aille bien ! Caleb aurait été heureux de voir ce bout de chou.
-J'imagine bien. Et moi aussi je suis très heureuse à l'idée de devenir tata !
-Evidemment !
Je m'arrête dans la rue et regarde ma petite soeur, elle est vraiment heureuse. Je la serre dans mes bras, je ne changerais ma famille pour rien au monde. Malgré l'absence de Caleb, le manque que je ressens au fond de mon âme, je le sens quand même. Une partie de lui habite en moi et je sais qu'il veillera toujours sur bébé et moi, sa famille.
L'amour de ma famille me rassure, l'amitié de Jack et des membres du groupes aussi. Je suis loin d'être seule et Caleb doit être rassuré. Et il sait que mon amour, mon coeur sera toujours à lui et notre bébé.
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Et voilà, nous sommes arrivé à la fin de l'histoire ! On se retrouve demain pour l'épilogue et, si vous me suivez sur mon insta (fan_bookeuse, allez me suivre, n'hésitez pas !), nous allons attaquer lundi l'histoire de notre belle Charlie et on aura finit pour la famille Gomez.
N'hésitez pas à commenter et voter,
Je vous embrasse, Céline 💙
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