Chapitre 32
Le temps passe doucement ici, je ne sais pas si ça fait quelques minutes ou déjà une ou deux heures qu'ils sont partis. Je suis assise contre les barreaux, j'ai envie de me taper la tête contre mais je donne toute ma volonté pour ne pas y faire. Je regarde le mur en face de moi, jusqu'à ce que j'entende la porte être ouverte. Je me lève et regarde qui arrive, c'est Eden. Il se dirige vers le siège et vérifie le plateau, je ne le sens pas du tout. Une question m'arrive quand même dans l'esprit en le voyant, alors je la lui pose.
-Comment tes parents ont fait ?
Eden se tourne vers moi en fronçant les sourcils, il ne comprends pas.
-Pardon ?
-Ton père était en prison ces vingt cinq dernières années. Comment tes parents ont fait ?
-Quand tu te maries en prison, t'as le droit à des visites conjugales. Et en plus, mes parents me désiraient vraiment, alors c'est rapide d'avoir un bébé.
-Et pourquoi tu le suis ? Pourquoi tu me fais du mal ?
-Zoé, est-ce que je t'ai déjà touché ? Demande-t-il en venant vers moi. Est-ce que je t'ai déjà frappé ? J'ai été violent ?
-T'as dit la vérité à Caleb, tu m'as fait du mal.
-Vraiment ?
Je soupire, j'ai envie de répondre à sa question.
-Quand est-ce que je vais sortir ?
-Quand mon père le voudra. Et j'ai des choses à faire.
Eden retourne vers la chaise, il continue sa vérification et part. Je pousse un long soupire en me rasseyant, ça m'énerve d'être ici. Je regarde ma chemise, un fil dépasse, alors je tire un peu dessus et joue avec.
* * *
Je suis toujours détenue par Eden et son père, je ne sais pas depuis combien de temps je suis là... Je suis épuisée, j'ai faim, j'ai soif, j'ai envie d'une bonne douche pour me décrasser. Je tourne en rond dans ma cellule, comme un lion en cage.
Du bruit me fait arrêter mes pas, c'est la porte. Je m'approche des barreaux et regarde qui arrive, je suis choquée de voir Caleb entre Eden et Nicolas, amoché au visage. Ils vont le déposer sur la chaise, l'attacher et lui lance un seau d'eau.
-Qu'est-ce que vous faites ?! Laissez-le partir !
-Non. On a des choses à lui faire. Caleb, t'es avec nous ? Demande Nicolas en le claquant.
-Ouais, je suis avec toi espèce d'enculé.
-Tu parles comme ça à tes fans ?
-Seulement aux gens qui me font du mal. Ou font du mal à Zoé.
Caleb se tourne vers moi, il a l'arcade droite en sang, la lèvre éclatée et il commence à devenir bleu sur la joue gauche, mais il sourit.
-On est dimanche. Tes parents s'inquiètent pour toi, ils te cherchent.
Dimanche ? J'ai été enlevé jeudi, ça fait déjà 72 heures que je suis ici ?
-Merci Caleb.
-De rien. Et Zoé ? Malgré tout, je t'aime.
-Moi aussi je t'aime.
-Que c'est mignon. Mais fermez-là. Eden, je te laisse t'occuper de lui ?
-Ouais.
Eden s'installe en face de Cal et sort un couteau, mon coeur s'arrête. Il déchire le tee-shirt de mon amour, j'ai vraiment peur pour Cal !
-Qu'est-ce que vous faites ?! Eden, arrête !
-Il ne va pas s'arrêter. Zoé, sais-tu que la souffrance psychologique est pire que la souffrance physique ? Et tu sais qu'une dépression peut se répercuter non seulement sur personne souffrante, mais aussi dans la famille proche de la personne ?
-Allez droit au but.
-Eden, vas-y.
Je regarde Eden et Caleb. L'autre connard joue avec le couteau puis le plante dans la main droite de Cal, nous arrachant à tout les deux un cri. De surprise pour moi, de douleur pour lui.
-Putain, mais t'es un malade !
-Ce n'est pas un malade. Zoé, l'amour que tu portes à Caleb, c'est ça qui va te faire souffrir. Même si tu aimes ta soeur, ta mère, ton père, ta meilleure amie, c'est Caleb qui fait pencher ton coeur, et si je lui fais du mal, tu vas souffrir. Continue fiston.
-OK !
Eden récupère un scalpel sur la tablette et s'approche plus de Cal, puis il se tourne vers moi.
-Alors, qu'est-ce qu'on peut faire ? Un cœur ? Nan, pas assez marquant. Un Z comme pour Zoé ? Non plus. Je crois que j'ai une meilleure idée.
Eden se tourne vers sa victime et commence planter la lame du scalpel, Caleb ferme les yeux, souffrant en silence. Cette torture semble durer une éternité, jusqu'à ce que ce connard d'Eden se redresse et présente son œuvre. C'est un symbole de haine racial, un qui a marqué notre adolescence à l'époque. C'était l'aube d'une guerre mondiale. Ce symbole n'est vraiment pas bien vu, c'est la haine à l'état pure, comme la croix gammée des Nazi à l'époque.
-Magnifique dessin mon fils. Parfait !
-Merci papa.
Eden et son père se tapent dans la main, ça me dégoûte tellement... Caleb grogne de douleur, j'ai envie de le prendre dans mes bras. Nos deux agresseurs reprennent leurs sérieux, Nicolas se mets face à mon petit-ami et retire le couteau d'un coup sec.
-T'es magnifique avec ce symbole. Je te vois bien chanter torse nu avec ça.
-Va te faire enculé sale fils de pute.
-C'est pas bien de parler comme ça. Pas très beau.
Nicolas ricane, j'ai envie de le tuer.
-Bref, c'est bien beau tout ça, mais mon but, c'est aussi de faire souffrir ta chère petite-amie.
Il se tourne vers moi, un sourire malsain sur le visage. Eden lui donne une arme à feu, je comprends ce qu'il veut faire.
-Tu vas pas le tuer ?!
-C'est ce qu'il te fera le plus souffrir. Perdre l'amour de ta vie. Tu as déjà souffert quand il t'a quitté, alors s'il disparait...
-Par pitié, non !
Je prends les barreaux de la cage et les secoue, j'ai juste envie de sauver l'homme que j'aime. Je regarde Caleb, il se débat tellement qu'il réussit à se libérer. Il ne fait pas attention à Nicolas, il saute vers moi. Il pose sa main non blessé sur ma joue, les larmes coulent toutes seules chez moi, je sens qu'elles vont arrivées chez Cal.
-Ma chérie, je t'aime, je t'aime tellement. Je te pardonne la tromperie, c'était une erreur, une seule fois. J'aurais aimé te montrer que je ne t'en veux pas, mais je ne pourrais jamais. Mais s'il te plaît, n'oublie jamais une chose : je t'aime plus que tout au monde. Tu as été le soleil de ma vie, sans toi je n'aurais pas fait certaines choses. Je t'aimerais toujours mon amour.
-Cal, défends toi, s'il te plaît.
-J'ai juste pas la force. Sinon je l'aurais fait. Zoé, c'est trop tard. Mais je t'aime. Pour toujours. Et sache que j'ai écouté chacun de tes messages que t'as laissé sur ma boite vocale, tous, et tes je t'aime m'ont remplis le coeur d'amour et m'ont fait comprendre que tu n'aimais que moi.
Il approche mon visage des barreaux et réussis à poser un doux baiser sur mon front.
-Bon, c'est mignon, mais ça me dégoûte là.
Caleb me regarde, m'embrasse et reste là, à me regarder.
-Je t'aime mon amour.
-Je t'aime aussi. Pour toujours.
Je passe mes mains à travers les barreaux et pose mes mains sur ses joues. Je l'embrasse, jusqu'à ce que Caleb tombe au sol. Eden vient de le taper dans les genoux avec une barre en fer, je me baisse à sa hauteur.
-Cal...
Il pose sa main sur la mienne, on se regarde droit dans les yeux.
-Vous êtes mignon. Mais Zoé, c'est l'heure de souffrir et Caleb, tu peux dire au revoir à ta copine.
Les yeux de Caleb se remplissent de larmes, c'est la première fois que je le vois pleurer. Mes larmes redoublent, ça ne peux pas arriver...
-Je t'aime, murmuré-je.
On l'entends l'arme être chargé, Caleb ferme les yeux en calant son front contre les barreaux, je fais la même chose, j'ai pas envie de le voir mourir. Après quelques secondes interminable, une balle part, mais je ne sens pas Caleb tomber.
-Bon, arrêtez et regarde moi Caleb. Meurt en homme, si tu en es un.
J'ouvre les yeux, Cal est toujours là. Il me regarde aussi et nous nous levons. Cal regarde Nicolas en tendant sa main valide vers moi. Je la saisie, mais Eden nous tape avec sa barre en fer.
L'arme est de nouveau chargé, Nicolas vise Cal qui me regarde, les yeux remplis d'amour et de chagrin. Puis là, le bruit du tir retentit.
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