Chapitre 31

Je me réveille doucement, ma tête est douloureuse, mon corps engourdit. Je regarde où je suis, l'endroit est sombre est froid, trop froid par rapport à la canicule qui règne à New-York depuis quelques jours. Je me redresse et vérifie mes chevilles et poignets, ils ne sont pas attachés. Je réussis à trouver la force de me lever et je cherche un repère, il fait vraiment noir. Ma main finit par toucher un mur glaciale, j'ai l'impression d'être dans une chambre froide. Je marche le long du mur, il me semble être en pierre, il est trop irrégulier. Je fais le tour de l'endroit où je suis, je suis dans un petit espace, avec des barreaux, donc c'est pas une chambre froide. Je plisse les yeux, essayant de voir à travers l'obscurité, mais il fait trop noir, sans la moindre petit once de lumière.

-Il y a quelqu'un ?!

Je crie et secoue les barreaux, mais rien, pas un bruit, juste l'écho de ma voix. La pièce où je suis semble vide, je me demande vraiment où je suis. 

-Putain, qu'est-ce que je fous là ?

Je reste accrochée à cette grille pendant longtemps, jusqu'à ce qu'une vive lumière éclaire la pièce. Je protège mes yeux avec mes mains, c'est vraiment brutale, la lumière est blanche, vive, intense, elle est aveuglante. Je retire mes mains doucement, m'adaptant à ces lampes puissantes.

Mes yeux finissent par si faire, je regarde enfin l'endroit où je suis. Ça ressemble à un entrepôt, avec des cages, comme celle dans laquelle je me trouve. Au centre trône un siège qui ressemble à un siège de torture, avec des instruments qui me font pâlir de terreur. Du bruit me fait tourner la tête vers la droite, une lourde porte en fer est ouverte et je vois Eden entrer, avec un couple à côté de lui, plutôt âgé. Le monsieur me dit quelque chose, je l'ai déjà rencontré. Le trio s'approche de moi, je ne connais pas du tout la femme, elle me dit absolument rien.

-Oh, enfin Zoé est réveillée. Bonjour.

Le plus vieux s'approche en premier, il me terrifie tellement que je m'éloigne des barreaux.

-Je te fais peur que tu t'éloignes ? Je voulais juste te saluer.

-Qu'est-ce que vous me voulez ?

-Trois fois rien. Mais avant, je me présente. Je m'appelle Nicolas Moore. Derrière moi il y a ma femme, Ellie, et mon fils que tu connais déjà, Eden. Mon épouse et moi sommes des amis de tes parents.

-Des amis ? Vous êtes des Moore, mes parents m'ont conseillé de vous fuir comme la peste.

-C'est pas très gentil. Et si, je te confirme que nous sommes des amis de tes parents.

-C'est vrai. J'ai été très proche de ton père il y eut un temps. On est même sorties ensembles pendant cinq mois.

-Et pourquoi je suis là ?

-Pour certaines raisons. Mais avant, tiens.

Il me tends une bouteille, je secoue la tête. Hors de question de boire quoi que ce soit venant de lui, pareil pour la nourriture.

-Pourquoi je suis là ?

-Tu ne veux pas la bouteille ?

-Non. Pourquoi je suis là ?

Je suis en boucle sur cette question, mais je viens de me faire enlever, je suis avec une ex à mon père et l'autre enculé qui m'a fait rompre avec Caleb.

-T'aimes bien te répéter. Et bon, si tu ne veux pas la bouteille, tant pis. C'était ta seule opportunité de boire.

Nicolas va la déposer, Eden récupère un fauteuil et s'installe, sa mère se place derrière lui. Mon kidnappeur va aussi chercher de quoi s'asseoir et s'installe en face de moi.

-Est-ce que tes parents t'ont déjà parlé de ce qu'il c'est passé il y a près de trente ans ? Entre eux et moi ?

-Non.

-Alors je vais te raconter une petite histoire. Il y a quasiment trois décennies, j'étais propriétaire d'un immeuble à New-York, que j'avais décidé de mettre en vente. Ton père avait beaucoup insisté pour l'avoir, sauf que je n'avais pas envie de vendre à lui. Donc, pour lui faire comprendre qu'il m'énervait, je m'en suis pris à quelqu'un qu'il aimait : sa compagne de l'époque, ta mère. Il m'a menacé, m'a envoyé l'inspection du logement et m'a dégagé de mon propre immeuble. Et je suis un homme de parole, il m'a fait chié, alors j'ai enlevé Laura. J'avais demandé de simple chose à ton père : de l'argent, un de ses immeubles de LA et une voiture. Sauf qu'il ne m'a rien donné et j'ai finit en prison pour vingt cinq longues années. Et en prison, pendant un quart de siècle, tu as le temps pour réfléchir à une vengeance.

-Vous êtes malade ! Une vengeance ?! Vous avez enlevé et battu ma mère, blessé gravement une employé de maison, la prison était mérité !

-Non. Surtout quand je demandais que trois petites choses : argent, un immeuble et une voiture. Je n'aurais rien fait à ta mère s'il m'avait un peu obéit.

-Il ne négocie jamais avec les terroristes. Vous devriez le savoir. Mon père est un homme d'honneur.

-D'honneur ? Non.

-Et il ne le sera jamais, réponds la femme. Ton père, juste parce que son ex s'était fiancée, m'a largué comme une merde.

J'avoue, entendre ça, ça me fait pouffer de rire.

-Ma mère est la seule personne que mon père n'a jamais autant aimé. C'est vrai qu'être un pansement est loin d'être agréable, mais c'est comme ça la vie. Mon père est entier qu'avec ma mère, tout le monde le sait depuis qu'ils ont fait leur première sortie public ensembles.

-Et nous ne sommes pas là pour parler de ça. Ellie, s'il te plaît.

Sa femme s'écrase, on sent qu'elle est soumise à son mari. Mais franchement, je m'en tape complètement.

-Bref. Je suis là pour faire payer ton père en passant par toi. J'aurais bien aimé avoir Charlie mais elle est en France et la ramener à New-York, compliqué.

-Alors heureusement qu'elle est en France. C'est une attitude de lâche d'enlever les enfants d'un ennemi. Vous n'avez pas les couilles d'aller voir mon père pour lui parler, alors vous vous attaquez à moi, sa fille qui n'a rien à voir. C'est pathétique et misérable.

-T'as le même répondant que ton père, c'est pas mal. Mais je ne suis pas là pour parler de ta ressemblance avec tes parents. 

-Alors pourquoi ?

-Pour te dire que tu vas souffrir. Et je sais qu'en te voyant dans la souffrance, ton père aura mal, et là, j'attaquerais comme il faut.

-Mon père ne tombera jamais dans votre piège. Il est intelligent, il saura que vous m'avez enlevé. Il n'y a que vous comme ennemi dans ma famille. Ma soeur et moi n'avons pas d'ennemis, on a toujours fait attention.

-Tu as un ennemi. Eden.

Je fronce les sourcils en regardant Eden, des liens commencent à se faire dans mon esprit. Eden a débarqué d'un coup dans ma vie, pile quand ça partait en live, il était toujours là au bon moment, avec la douceur qu'il fallait. Je commence à comprendre que depuis le début, il jouait un rôle : celui d'un confident, que j'ai, comme une conne, laisser entrer dans ma vie, que j'ai laissé violer mon intimité. Je m'affaisse, je n'y crois pas ! J'ai été manipulé pendant des semaines, et je déteste l'idée d'avoir été prise pour une conne. 

-T'es qu'un enculé Eden. Tu m'as manipulé et moi, comme une conne, je t'ai laissé jusqu'à me faire l'amour ?! J'ai trompé l'homme que j'aime avec une sous-merde comme toi ?! On a rompu, je souffre à cause de toi, craché-je en m'approchant des barreaux.

-Je ne suis pas un enculé. Mais Zoé, un mec qui est exactement là au moment où tu en as besoin, ton mec qui a des problèmes avec son album, franchement, tu ne trouves pas que ça fait trop ? T'as juste été conne.

-Je te jure Eden, si cette grille était ouverte, je t'aurais tué de mes propres mains. T'es qu'un fils de pute ! 

Sa mère s'approche de moi, en colère après ce que j'ai dit.

-Tu viens de dire quoi à mon fils ? T'as sérieusement dit qu'il était un fils de pute ? Tu m'as insulté ?

-Et alors ?! C'est pas la vérité ?!

La femme me regarde, une haine la prends et elle passe ses mains à travers les barreaux pour attraper.

-Pardon, mais c'est pas moi qui ai baisé un autre homme que mon compagnon. Même si Nicolas était en prison, j'étais fidèle. Je n'ai pas écartée les jambes devant d'autres hommes. Je ne suis pas une pute contrairement à toi. 

-Ellie, lâche-la. Tu connais les plans.

Cette Ellie me regarde encore droit dans les yeux puis elle me pousse en me lâchant. Elle se tourne vers son mari et s'en va avec Eden.

-C'est pas très sympa d'insulter mon épouse Zoé. Je pensais que tes parents t'avais mieux éduqué.

-Mes parents m'ont parfaitement éduqué pauvre con.

-Ne commence pas à dire des insultes, c'est pas beau venant d'une belle jeune femme comme toi. Ta bouche doit être pure.

Enculé ! Connard ! Fils de chien ! Va te faire foutre ! Je retiens toutes mes insultes, je fulmine à l'intérieur de moi.

-Bien. Je vais voir comment se porte ma femme et je reviens. 

Il se lève, récupère une bouteille, une boite et il y dépose devant la grille.

-Si jamais tu as faim ou soif. Je ne vais pas te laisser mourir aussi bêtement. J'avais bien pris soin de ta mère, je vais faire pareil. 

Il me sourit et part en réduisant la luminosité, il me dégoûte. Je regarde la boite, elle est en fer. Je la prends et vois ce que je peux faire avec, il a tout consolidé, impossible de me faire une arme ou quoi que ce soit avec. La bouteille est en plastique recyclé, rien est possible tant elle est pourrit. Je soupire en fermant les yeux, je retiens mes larmes. 

Et putain de merde, je comprends la crainte de mes parents à l'idée que les Moore m'approche, ils sont des putains de psychopathes.

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