Chapitre 30

-Salut Caleb, c'est Zoé. Je ne sais pas combien de messages je t'ai laissé, sans doute une centaine. Je voulais te demander encore pardon pour ce que j'ai fait, jamais je n'aurais du te tromper, jamais. Je n'ai aucune excuse pour ça, mais s'il te plaît, écoute moi et essayons d'outre passer ça. Il n'y a que toi que j'aime. Je t'aime si fort... Tu me manques terriblement. Rappelle-moi, s'il te plaît.

Je raccroche, voilà le je ne sais combientième message que je laisse à Caleb. Ça fait trois jours qu'il sait, trois jours qu'il est partis, trois jours que je souffre atrocement. Je n'ai pas bossé non plus, je n'avais aucune force de bouger de mon canapé, sur lequel je suis depuis mercredi soir, je n'ai pas bougé, pas même pour une douche. Je me laisse totalement allée, mais j'ai plus envie de faire d'effort.

Je regarde mon portable et le dépose sur le côté puis je me tourne vers la boite à souvenirs que j'ai sortie avant de finir ici. Je récupère  des photos et les regarde de nouveau, pour la vingtième fois de la journée. J'avais pour habitude d'imprimer tout les souvenir que j'ai avec Caleb, tout est dans cette boite. Je sens les larmes monter en revoyant toutes les photos de nous heureux, c'est remué le couteau dans la plaie, mais j'ai besoin de revoir ce bonheur.

Pendant que je regarde les photos, j'entends quelqu'un toquer à la porte. Je la regarde et me lève, espérant que c'est Caleb. Je me précipite et l'ouvre, je suis déçue en voyant ma mère.

-Wow, c'est quoi ces larmes ma chérie ?

-Rien, dis-je en les essuyant.

-Si, il y a quelque chose. Et tu portes encore ta tenue de boulot ? Un samedi ?

-Non maman, il n'y a rien. Qu'est-ce que tu fais là ?

-Ton père m'a dit que tu n'étais pas venu au boulot jeudi et hier, alors ça nous inquiète, surtout que tu ne réponds pas au téléphone. Je suis déjà rassurée de te voir répondre à la porte, mais tu vas m'expliquer ce qu'il ce passe.

Je regarde ma mère, puis je craque de nouveau. Maman s'avance vers moi, me sert dans ses bras et ferme la porte. Je me laisse aller contre elle, elle caresse doucement mes cheveux. Nous restons ainsi jusqu'à ce que mes larmes se tarissent, puis on s'installe sur le canapé.

-Pas de déchets ? Tu n'as rien mangé depuis jeudi ?

-Non.

-Tu as bu ?

-Non plus. Et j'ai pas pris de douche.

-Ma crevette, qu'est-ce qu'il t'es arrivé ?

-Caleb est partis. 

Je regarde mes doigts, ma mère passe sa main dans mon dos et se lève. Je l'entends chercher des trucs dans ma cuisine et revenir après quelques minutes.

-Tiens, bois. Je n'ai pas envie que tu finisses à l'hôpital souffrant de déshydratation, surtout en pleurant autant.

Elle me tends une grande bouteille d'eau, je la prends et bois un peu. Ma gorge me remercie, je n'avais pas remarqué que j'étais déjà bien déshydratée. Ma mère récupère la bouteille quand je lui tends et me donne un sachet de palets de chocolat noir, ça m'arrache un mini sourire.

-Du chocolat ?

-Parfait pour ton état. Mange un peu. 

-J'ai pas du tout faim maman. Je n'en veux pas. Boire, ça va, mais manger, ça va me faire vomir.

-Même pas un petit palet ?

Ma mère en sort un du sachet et me le présente, je secoue la tête.

-Zoé, mange au moins un petit chocolat.

-Non. Je peux pas.

-Bon sang, qu'est-ce que Caleb t'as fait ? Demande-t-elle en posant le palet dans le sachet.

-Il m'a quitté parce qu'il a su pour la tromperie.

-Merde ! C'est toi qui lui a dit ?

-Même pas. C'est ce connard d'Eden qui lui a dit.

-Eden ? Mais pourquoi il lui a dit ?!

-Pour faire chier, me faire du mal. Alors que je commençais à avoir envie de le dire à Cal.

-Ah bon ?

-Oui. Depuis qu'il est venu au bureau, je culpabilisais, j'avais envie de le dire à Cal que je l'avais trompé. Je lui aurais sans doute dit ce week-end.

-Ma crevette...

Ma mère me prends contre elle, je ferme les yeux et tente de retenir mes larmes qui veulent encore une fois couler. Je passe le reste de ma journée avec ma mère, elle me remets un peu d'aplomb et me pousse à aller prendre une douche. C'est que je suis très loin de sentir la rose, j'en ai bien besoin.

Le week-end passe assez rapidement avec ma mère et ma meilleure amie, les deux réussissent à me mettre d'aplomb. Je remange un peu, même si je suis dégoûtée et j'arrive à dormir un peu, même si mes rêves tournent autour de Caleb. 

Le début de semaine passe assez durement, j'use de maquillage pour cacher mes cernes et mon teint blanc cadavérique et je me plonge dans le boulot pour ne pas penser à Caleb. Je pars à sept heures de l'appartement, je rentre à dix heures le soir et je fais beaucoup de visites longues. Les clients qui trainent ont été une bénédiction pour moi, je ne pensais qu'à eux.

Mais aujourd'hui, ça fait un peu plus d'une semaine que Cal est partis, c'est déjà jeudi. Je suis dans un appartement en vente, mon client vient de partir, il n'était pas intéressé, pas dans ses critères, trop cher, et il avait des choses importante à faire. Je note le prochain rendez-vous avec lui sur ma tablette et fais un tour dans l'appartement, j'ai du temps avant le prochain client, qui veut visiter ces lieux.

Je me dirige vers les fenêtres du salon et regarde dehors, il y a une superbe vu sur l'océan. Je dois avouer que ce genre d'appartement, avec cette vue, ça me fait rêve. J'ai toujours voulu habiter ici, au bord de l'océan, mais je dois dire que c'est compliqué. Habiter en bord d'océan, c'est beau, mais avec tout ce qu'il peut arriver avec le temps, ça rebute un peu. Je ne le dis que très peu aux clients, ce sont eux qui en parle. Fort heureusement, les immeubles de mon père tiennent vraiment bien, peu importe le temps.

Je soupire profondément et récupère mon portable, je n'ai toujours aucun appel de Cal, ni un seul message. Je tente de l'appeler de nouveau, mais je tombe de suite sur sa messagerie son portable est éteint ou bien il m'a raccroché au nez. Je ne laisse pas de message, ça ne sert à rien, je sais qu'il ne va pas l'écouter. Je raccroche et regarde mon portable, mon copain me manque tellement... 

J'entends ma tablette sonner, je retourne vers la table et vérifie pourquoi elle sonne. Je viens de recevoir un mail, je le lis, c'est mon client qui annule la visite, il ne peut pas venir, réunion de dernière minute. Je lui réponds rapidement, demandant une nouvelle date de disponibilité. Je note aussi que le rendez-vous est annulé dans mon agenda et je regarde quand est le prochain, j'ai le temps, il est dans une bonne heure et j'ai vingt minutes de trajet à pied pour aller dans l'autre appartement. Je profite donc de ce moment pour travailler un peu, je me suis mise une alarme pour partir à l'heure. J'ai un dossier à remplir, une vente que j'ai conclu ce matin.

Du bruit me coupe dans ma concentration, je prends mon portable et regarde le salon vide. L'isolation est très bien faite et la porte est fermée, impossible que le bruit vienne de l'extérieur. Je préviens mon garde qu'il y a du bruit et je me lève du tabouret. Je cherche un peu d'où vient le bruit, je vais même jusqu'à la chambre, alors que je sais qu'elle est vide. Je fouille quand même les placards, rien. Je retourne donc au salon et me réinstalle, quand je vois quelqu'un venir derrière moi à travers ma tablette. Je n'ai pas le temps de réagir qu'un sac finit sur ma tête, à enserrer ma gorge, et je sens une aiguille se planter dans mon bras. J'essaie de me débattre, mais le produit m'assomme, je sombre dans le sommeil.

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