La sécurité vient d'arriver, enfin, après une longue attente, je les laisse entrer dans mon bureau et ils vont chercher Eden. Celui-ci se relève malgré la douleur entre les jambes, il n'en mène pas large et ça, ça me fait plaisir.

-Zoé, qu'est-ce qu'il ce passe ici ? Pourquoi personne ne travaille ?

La voix de mon père me fait me tourner, je souris en le voyant.

-Bon, tout le monde retourne au boulot ! Il n'y a rien à voir !

Je pouffe en voyant mon père se tourner et crier un peu, tous retourner travailler. Il se tourne vers moi en souriant, puis se tourne vers Eden, qui s'approche de la sortie. Mon père entre dans le bureau, je le suis.

-Alors, qu'est-ce qu'il c'est passé ici ? T'es qui jeune homme ?

-Eden. Je suis venu pour parler à Zoé, répond Eden en levant la tête.

-Pourquoi ?

-Parce que j'avais besoin de lui parler.

-Et tu l'as agressé visiblement.

-Il m'a agressé. Il ne voulait pas me lâcher alors que j'insistais.

Je cache la partie bisou, mon père n'a pas besoin de savoir. 

-Bien. Puis-je savoir ton nom ?

-Pourquoi vous voulez mon nom ?

-Savoir.

-Si c'est juste pour savoir, alors non, je ne vous le dis pas.

-C'est Moore.

-Moore ? 

Mon père me regarde, puis il sort de mon bureau avec Eden et la sécurité.

-Zoé, tu restes ici. Je reviens.

Je suis complètement surprise par sa demande mais, quand la sécurité sort avec mon père et Eden, je les suis jusqu'à l'ascenseur. Mon père me voit, il soupire.

-Zoé, tu m'attends ici ! 

-Mais papa ...

-Pas de mais. Tu restes ici !

Les portes de l'ascenseur se ferment, le regard de mon père me suffit à rester ici. Je regarde les portes puis sort je retourne à mon bureau, un peu secoué de ce qu'il vient se passer. Je récupère mon potable et appelle ma mère, j'ai envie de savoir pourquoi le nom d'Eden a fait surréagir mon père. Et elle décroche rapidement, elle doit manquer d'inspiration.

-Salut Zoé, ça va ?

-Très bien et toi ?

-Ça va. Pourquoi tu m'appelles ?

-Parce que papa a surréagit et je dois savoir pourquoi.

-Surréagit à quoi ?

-À un nom de famille. Moore. Ça te dit quelque chose ?

-Oui. Et un conseil ma chérie ; ne traine pas avec ce genre de personne.

-Pourquoi ?

-Parce que je te le dis. Si tu en as un proche de toi, sors le rapidement de ta vie. Vraiment.

-Maman, pourquoi ?

-Il y a des choses que tu n'as pas besoin de savoir. Juste, suis mes conseils. Et ton père va te dire la même chose. 

-D'accord. Et oui, j'avais un Moore dans mon entourage. Eden.

-Alors ne l'invite plus jamais à t'approcher. C'est mieux pour toi.

-J'y ferais. Merci maman.

-De rien.

-Et tu es en panne d'inspiration pour me répondre aussi vite ?

-Non, j'avais envie d'un bon café, alors je m'en suis fait un. 

-Toi et ton café ...

-Une grande histoire d'amour, je sais.

J'entends ma mère rire, ça me fait sourire de mon côté. Nous continuons une petite discussion puis on raccroche, on a toutes les deux du boulot. Je prend mon stylo et joue avec, réfléchissant à l'idée de fouiller un peu sur qui sont ces fameux Moore que ma mère me conseil de ne jamais faire entrer dans ma vie, ce qui est trop tard, Eden est déjà entré dans ma vie.

Je choisis de ne rien faire, je n'ai pas à fouiller dans leurs vies et, s'ils me disent d'éloigner des gens, alors je vais le faire. Je prends une profonde inspiration, pose mon portable et regarde mes dossiers, il faut se remettre au boulot.

Quelqu'un toque à la porte, je me redresse et vois que c'est mon père, je n'avais pas fermée la porte.

-Je ne te dérange pas ?

-Non. Entre.

Il me remercie en entrant, il ferme la porte et vient s'installer en face de moi.

-Tu voulais me parler ? T'es pas descendu ici pour rien.

-Effectivement. Je voulais te parler boulot. Mais avant, je veux revenir sur ce qu'il c'est passé aujourd'hui, avec ce Eden. 

-Papa... soupiré-je.

-Zoé, je ne sais pas trop ce qu'il t'est arrivé, mais crois-moi, Eden est malsain.

-Pourquoi ? Maman m'a dit que les Moore étaient à fuir. Explique-moi pourquoi.

Mon père soupire et se cale au fond de la chaise.

-Chérie, il y a des choses qui ce sont passé avant ta naissance que tu n'as pas besoin de savoir. J'aimerais te parler de ça, mais je n'ai pas envie de remuer tout ça.

-Ça concerne ce qu'il c'est passé quand maman et toi vous êtes séparés ?

-En quelque sorte. Mais tu n'as pas besoin de tout savoir. Pas maintenant. Et sache que tu vas être placée sous sécurité quelques temps, juste pour que je puisse régler quelques petites choses.

-Placé sous sécurité ? C'est si grave ?

-J'en sais rien, mais je préfère agir. Ça ne devrait pas trop durée.

-Bah, OK. Je crois que je n'ai pas le choix.

-Non. Sean fera beaucoup plus attention à toi et je vais chercher un garde du corps.

-Pas de soucis. Et tu voulais me parler d'autre chose ?

-Oui. De tes visites d'appartements avant tes vacances.

-Ah ! OK. Je t'écoute.

Je me remets dans le mood du travail, je discute avec mon père des rendez-vous que j'ai prévu. Il m'ajoute quelques rendez-vous avec lui, il a trois visites d'appartements qui font partis des plus chères de la société.

* * *

Je viens de rentrer chez moi, la journée est terminée. Je sens une délicieuse odeur et du bruit venir de la cuisine, je pose mes affaires dans l'entrée et file dans ma cuisine, Cal est là. 

-Déjà à la maison ? Je croyais que tu avais des trucs à faire.

Cal tourne la tête vers moi en souriant, il baisse le feu et vient vers moi.

-J'avais des choses à faire, mais je peux y faire que demain. Rien de bien urgent.

-Trop bien. Je suis très heureuse de te voir.

Mon copain pose un baiser sur mon front, je relève la tête et tends mes lèvres, il les embrasse avec plaisir. Mais ce baiser est court et Caleb me lâche.

-Du vin ?

-Avec plaisir.

Cal va me chercher un verre et une bonne bouteille pendant que je m'installe sur le plan de travail. Il me tends un verre plein, parfait.

-Alors, j'ai entendu dire qu'il c'était passé quelque chose au bureau, tu m'explique ?

-Qui t'as dit ça ?

-Ta mère, je l'ai vu aujourd'hui.

-Oh ! Alors oui, il s'est bien passé quelque chose.

Cal récupère un verre et se place contre la tranche de l'évier, il m'écoute attentivement.

-Tu te souviens d'Eden ? 

-Le type qui te draguait au bar ? Oui, je me souviens. 

-Bah je lui ai vraiment tapé dans l'œil et depuis, il n'arrête pas me draguer. Et vu qu'il sait où je bosse, il vient, parfois même sans avoir rien à me livrer. Et aujourd'hui, il est venu et malgré mon insistance pour le faire sortir, il est resté et m'a forcé à l'embrasser.

-Pardon ?

-Ce n'était qu'une seconde et son entre-jambe va s'en souvenir, comme sa joue. Je l'ai claqué et j'ai mis un coup de genoux bien placé. Et mon père s'est occupé de lui.

-Tant mieux. Mais je te jure, si jamais je le croise, je le tue ! 

-Moi aussi. À cause de lui, je suis placée sous sécurité.

-Ton père ta mise sous sécurité ?

-Ouais. Apparemment Eden, plus précisément son nom de famille, a fait tiquer mon père. Et même ma mère a tiqué. Donc bon ...

-Tu y restes combien de temps ?

-Quelques semaines sans doute.

-OK. Et eum, il n'y a rien eu entre Eden et toi ?

Je prends une gorgée de vin, réfléchissant à si je dois lui dire ou non que je l'ai trompé avec lui. Même si cacher les choses m'énerve, là, je dois le faire.

-Non, il n'y a rien eu entre nous.

-Sûr ?

-Oui. Il  n'y a que toi.  

Je pose mon verre et tends mes bras vers lui, il s'approche, pose son verre à son tour et vient dans mes bras. Je l'enlace et blottis mon visage contre son torse, un peu déçue de moi-même à l'idée de mentir à l'homme que j'aime.