Début Mai, Zoé.

Mon avion vient d'atterrir, enfin je rentre à la maison. Je quitte rapidement le jet en remerciant le personnel navigant et je file à la voiture qui m'attends déjà sur le tarmac.

-Alors mademoiselle, comment c'est passé votre voyage ?

-Très bien Sean, merci.

-Je vous emmène chez vous ou chez vos parents ?

-Chez mes parents.

Mon chauffeur ouvre la portière en me souriant, je m'installe en le remerciant. Il va ensuite poser ma valise dans le coffre et s'installe avant de démarrer. Je prends mon téléphone et regarde mon agenda, j'ai pas mal de choses prévu la semaine prochaine, dont des rendez-vous avec mon père. Je travaille dans son entreprise, j'adore l'immobilier de luxe. J'ai été officiellement diplômée il y a bientôt un an, en juin dernier, comme agent immobilier et mes parents sont très fiers.

Ma petite sœur aussi l'est, même si elle est dans un autre domaine. Elle a commencé des études dans la mode et le marketing, mais a arrêté au bout d'un an, voulant se lancer dans la vraie vie et surtout, dans quelque chose qu'elle aime : aider des gens à s'habiller et à faire un bon shopping. Elle s'est donc naturellement tournée vers le métier de personnal shopper et elle adore ça. C'est un métier fait pour elle et elle l'exerce depuis quelques mois maintenant.

Enfin, je profite un peu du trajet, mais on arrive rapidement à la maison. Je sors de la voiture, récupère ma valise et je me dirige tranquillement vers l'ascenseur. Sauf que je sens quelqu'un poser ses mains sur mes yeux, je rigole. Je pose mes mains sur celles qui me couvre le regard, je les reconnais aux bijoux.

-Bonjour vous.

Et cette voix, c'est mon petit-ami. Je réussis à me retourner et à faire face mon chéri.

-Salut toi. Qu'est-ce que tu fais là ?

-Je voulais te voir. Je savais que tu viendrais voir tout de suite tes parents à ton arrivé, donc j'ai décidé de venir te voir ici.

-C'est très gentil mon amour.

Je passe mes bras autour de sa taille et l'embrasse en souriant, contente de le retrouver. Je suis partie une semaine, mais il m'a terriblement manqué. On est ensembles que depuis quelques mois, sept pour être précise, mais il a déjà bien marqué ma vie.

-Bon, je monte voir mes parents. Tu viens avec moi ?

-Avec ton père qui me déteste ? Je ne préfère pas.

-S'il te plaît ! Viens avec moi. Sinon, ce soir, tu ne pourras pas voir ce que j'ai prévu.

-Me ferais-tu du chantage sexuel ?

-Totalement.

Je souris en caressant sa nuque, il finit par soupirer. J'ai gagné, comme toujours.

-D'accord, je monte avec toi.

-Merci. 

Je l'embrasse et nous entrons dans l'ascenseur. Caleb passe son bras autour de moi, ça fait du bien de le retrouver.

-Ça c'est bien passé à Los Angeles ?

-À merveille ! Le nouveau chef de la branche de LA est super, très gentil et très pro.

Je sens mon petit-ami se tendre, je pose ma main sur son torse et le regarde pour le rassurer.

-Et il est aussi très marié et amoureux de sa chère et tendre épouse.

-Ça ne me rassure pas des masses, sache-le.

-Tu n'as pas à t'inquiéter. Tu sais bien qu'il n'y a que toi. Franchement, entre un bureaucrate et un homme qui vit de la musique, je préfère être avec un homme passionné. N'est-ce pas mon musicien ?

Il sourit, j'ai réussis à le rassurer. Je l'embrasse, mais la sonnette de l'ascenseur nous coupe. Je lâche les lèvres de mon petit-ami, récupère mes affaires et nous rentrons dans l'appartement. Personne n'est là pour nous accueillir, tant pis. Je vais poser mon sac à main sur le canapé, dépose ma valise à côté puis je vais voir si mes parents ne sont pas dans le bureau. 

La porte est entrouverte, je toque et la pousse, ils sont là. Mon père est a côté de ma mère, il écoute une de ses compositions. Je les regardes, ils sont mignons. Mais l'impatience me prends, alors je me râcle la gorge. Ils ne semblent pas m'entendre, alors je m'avance dans la pièce et je retire leurs casques. Ils se retournent comme un seul homme et sourient en voyant que c'est seulement moi.

-Zoé ! Ça fait plaisir de te voir ! 

Ma mère se lève de son siège et me serre dans ses bras, même à 23 ans elle réussit à me manquer. Je profite de son câlin, ravi, même si celui-ci est court. Mon père me salut à son tour, avec la chaleur incroyable que je lui connais.

-Alors ma grande, ça c'est bien passé à Los Angeles ?

-À merveille. Mais on peut en parler lundi, au bureau ? 

-On en parlera lundi.

-Merci.

-Allez, sortons d'ici. On parlera mieux dehors.

-T'as raison chérie.

Nous sortons tous du bureau, je sens parfaitement mon père se tendre en voyant mon petit-ami au bar, sans verre devant lui.

-Tout de suite au bar toi. Quel étonnement.

Cal se tourne vers nous, avec un sourire poli sur ses lèvres. Moi je soupire et ma mère va saluer mon chéri. Elle s'entend plutôt bien avec lui, heureusement.

-Bonjour Caleb. Ça fait plaisir de te voir.

-Plaisir partagé Laura.

Je rejoins ma mère et Cal, mon père me suit avec moins conviction. Il passe derrière le bar et se sert un verre de vin, pareil pour ma mère. Je passe derrière le bar aussi, je prends un verre, une bouteille de rhum et en sers un à Cal, il adore ça. Je me prends une bouteille de bière, j'aime bien de temps en temps. 

-Bien, qu'est-ce que tu fais chez moi Caleb ?

-Je voulais voir ma petite-amie qui rentrait. Je savais qu'elle allait aller chez ses parents donc j'en ai profité.

-Et je l'ai invité à venir papa. Calme toi avec Caleb.

Mon père ronchonne et va s'installer sur le canapé. Moi je vais m'installer sur un tabouret et je profite.

-Excuse l'attitude de mon mari. Il n'a jamais apprécié que sa fille ai des copains. 

-Vous n'avez pas besoin de vous excuser en son nom, je comprends. 

Je souris, ravie de l'attitude poser de mon copain. Malgré tout ce qu'il a vécu avec ses parents, il reste quelqu'un de bien éduqué face aux autres, encore plus face à mes parents. Il a évidemment ses déboires, ses jours avec et sans, mais il reste très poli. Et il m'aime. 

-Salut la compagnie !

Charlie vient d'arriver, ça s'entends. Elle nous rejoins en courant, elle est surprise de me voir.

-Hé, t'es de retour Zoé ?

-Non, je suis un hologramme. Je suis toujours à LA. Tu vois pas ? Il y a des bug, la connexion n'est pas bonne.

-Haha, très drôle, je suis morte de rire.

Charlie vient jusqu'à nous puis me serre dans ses bras.

-Je suis quand même contente de te voir grande soeur.

-Moi aussi la naine.

Ma petite soeur me lâche et me donne un coup sur l'épaule, ça me fait rire. Bon, j'avoue il n'y a pas tant d'écart entre nous deux, seulement cinq centimètre. Elle fait un mètre soixante deux, j'en fais un soixante sept.

-Je déteste quand tu m'appelle la naine.

-Je sais, mais moi, j'adore ça. C'est important d'embêter sa petite soeur.

-Je vois ça. Bon, je meurs de soif moi !

Charlie va chercher une bouteille d'eau et s'installe à côté de moi. 

-Sinon, comme ça va le boulot toi ?

-J'ai eu une cliente très chiante aujourd'hui, qui n'aimait rien de ce que je lui proposais. Je lui aurais bien demandé si une claque lui irait, mais j'ai pas envie de perdre mon boulot.

-Ma pauvre bichette. Demain ce sera plus cool, c'est dimanche.

-Tu veux rire ? J'ai un rendez-vous toute l'après-midi. J'espère qu'on ne m'ennuiera pas autant. Encore un rendez-vous aussi catastrophique et je change de filière !

-Charlie, moi aussi j'ai des clients un peu ... chiant, osons le dire, et pourtant ça fait plus de vingt ans que je compose !

-Mais c'est différent ...

-Oh que non ma grande. Des clients chiant, il y en a de partout et ce sont tous les mêmes ! Que des cons qui ne sont pas capable de faire ce qu'on fait.

Je pouffe de rire en entendant ma mère parler comme ça, ça fait quelques années qu'elle ne mâche plus ses mots et j'adore ! Charlie continue de nous parler de son métier, elle l'aime et ça ce voit quand même. Elle supporte pas certains clients, mais elle est bien et je sais qu'elle ne va pas lâcher son job pour quelques abrutis un peu trop compliqué.

Nous dinons également, c'est la remplaçante à Stéphanie qui cuisine, plutôt bien, mais pas aussi bien que la reine des gratins et plats en tout genre. Je me souviens encore des repas de Noël que Stéphanie nous préparait, c'est un niveau inégalable. Quand papa a dit qu'elle pouvait partir à la retraite, elle nous a fait un dernier repas d'anthologie, royale ! Autant dire qu'on a sérieusement mis trois jours à tout manger tant il y avait à manger. Puis Natalia est arrivée et les repas ont changés. Mais ils sont toujours bon, donc ça va. Elle fait le taffe et c'est très bien ainsi.