Bonjour à vous ! J'espère que vous avez aimé ma première lettre mais celle d'aujourd'hui est dans un registre bien différent. À vrai dire ce n'est pas une vraie lettre mais plus une page d'un journal intime. 
Je vous avouerai que ce courrier est l'un de ceux qui m'a le plus touché ... Mais je ne vous embête pas plus longtemps et vous laisse le lire. Bonne lecture !

Le 21 septembre 2002,

Mon éternelle,

J'ai encore rêvé de toi mon amour. Tous les soirs quand mes yeux se posent sur celle qui est devenue ma femme, je pense à toi. Tous les soirs quand je pose mes yeux sur son visage, c'est le tien qui prend toute la place.
Le plus triste c'est quand je vois qu'elle comprend. Elle sait que tu es toujours là, quelque part, et que je rêverais de te rejoindre. C'est un soir où à nouveau je m'imaginais te revoir, qu'il n'y ait plus que nous deux, ce soir là elle m'a annoncé sa grossesse. Mais même cette nouvelle de vie que j'avais insufflé en ma femme ne me faisait pas oublier nos matinées dans les bras l'un de l'autre. Si tu savais à quel point je regrette cette dispute ce matin là. Toute la journée j'ai imaginé comment me faire pardonner.
Mais tu n'es jamais rentrée.
J'ai essayé de tourner la page que nous avions écrite, mais seul je ne peux pas. Aujourd'hui, je peux même réciter ton message vocal tant je t'ai appelé pour entendre ta voix. Bien sûr, tu n'as jamais décroché mais t'entendre me soulageait.
Encore aujourd'hui mes lèvres saignent de ne plus sentir les tiennes. Mes mains souffrent de ne plus pouvoir caresser ta peau. Mais surtout, mes yeux souffrent de ne plus voir le rouge monter à tes joues quand je te soufflais les trois mots qui me font passer pour un menteur envers ma femme.
Je me demande tous les jours si tu as repensé à moi ce jour là dans ta voiture.

C'est hier que j'ai pris la décision, en voyant l'échographie que me tendait ma femme. Ses yeux pétillaient de joie ce qui fit saigner mon coeur, j'aurais tant aimé voir ces étincelles dans tes yeux mon amour. Mais je suis lâche. Cette fillette ne sera pas la nôtre. Alors mon amour, demain, je te rejoindrais.