•Chapitre 5•
La tragédie n'avait jamais, rien de beau. Elle ne se déroulait pas dans la vraie vie comme elle se déroulait entre les pages d'un roman ou sur les planches d'un théâtre. Dans la vraie vie, la tragédie n'avait rien à faire de punir les méchants pour leur donner une leçon de morale. Dans la vraie vie,elle, était une chose incompréhensible, monstrueuse et compliquée qui vous tombait dessus sans vous prévenir. Du moins, c'était ce que je me surprenait à murmurer, amère tout en faisant semblant de dormir sur l'un des lits en faux cuir de l'infirmerie du lycée.
De l'autre côté de la cloison, j'entendais distinctement l'infirmière qui discutait avec ma mère et surement le directeur du lycée.
-Est-ce que nous pouvons la réveiller ? Demandait ma mère d'une voix tremblotante, j'étais presque sure qu'elle avait essuyé des larmes en arrivant...
-Oui,il n'y a pas de soucis. Lui répondait l'infirmière d'une voix plate.Ses talons qui claquaient sèchement contre le sol m'indiquaient avec précision son avancé dans ma direction.
Juste avant que sa main se dépose sur mon épaule et me secoue, je sentais son parfum m'envahir. Elle sentait le caramel, et l'après rasage pour homme. C'était exactement la même odeur d'après rasage que celui qu'utilisait Monsieur Slane, le directeur...
Le directeur avec l'infirmière... ça serait cliché comme relation d'adultère.
-Alice...Réveille toi ma chérie... je t'en pris ouvre les yeux... Sanglotait ma mère en me prenant la main que je faisais tout pour ne pas bouger. Non pas que je prenne un plaisir malsain à la voir pleurer à mon chevet, c'était juste que je voulais être sure qu'elle soit là, vraiment là.
Être sure qu'ils étaient tous vraiment là, à attendre que j'ouvre les yeux.
Le fait est que j'avais un sérieux doute parce que ma mère ne m'avait jamais supplié ainsi. Je l'avais déjà vue pleurer pour moi mais jamais elle n'avait sangloté auprès de moi de cette façon; et surtout, jamais elle ne m'avait appelé "ma chérie"d'une telle voix. Je savais bien que ma mère ne voulait pas avoir une fille comme premier enfant, elle aurait préféré que je naisse garçon, elle aurait préféré que Paul naisse avant moi...
Ou que Paul naisse fils unique...
Quand j'ouvris les yeux, tous trois étaient penchés sur mon corps les yeux remplis d'inquiétude.
Personne ne voudrait jamais se réveiller en se disant "mon monde va exploser"ou "mon existence va être bouleversée". Personne ne voudrait avouer cette réalité et pourtant il y avait un jour, un moment, une seconde où tout basculait irrémédiablement. A ce moment là, on attendait la suite comme si on s'attendait à pire encore. On attendait la suite en se disant "Je suis tout sauf près mais je n'ai plus le choix".On attendait la suite en priant pour que quelqu'un nous tende la main et vienne nous murmure que tout allait bien se passer.
On m'avait bien tendu la main. Au sens propre. Une fois que ma mère eut la confirmation de ma survie, toute trace de chagrin la quitta et elle me tendit la main pour m'aider à me relever du matelas en similicuir.
-Alice,Madame Langford... Voulez-vous bien me suivre je vous prie ? Nous demanda le directeur qui semblait lui aussi rassurer de me voir en pleine forme. Il était certain qu'avoir un élève qui claque dans l'enceinte de votre lycée, ce n'était pas la meilleure publicité du monde pour rameuter les foules ! Ma mère me fit les gros yeux- sans que je ne sache vraiment pourquoi-avant de suivre le directeur. Je saluai l'infirmière d'une voix lasse et fermai la marche de ce cortège que j'avais convoqué sans le vouloir...
Quand nous fûmes enfin dans son bureau, Monsieur Slane nous encouragea à nous asseoir d'un signe de la main en direction des chaises bleues capitonnées, qui faisaient face à son bureau en bois. La pièce n'était qu'un petit placard à balais dans lequel le directeur avait disposé un bureau et une vieille armoire qu'il avait surement trouvé au rabais dans une brocante. Un tapis miteux jonchait le sol, ses motifs commençaient peu à peu à tous devenir plus laids et plus invisibles qu'ils ne l'avaient jamais été. Monsieur Slane prit un temps fou à s'asseoir puis, il proposa un café à ma mère avant de passer, enfin, au sujet qui nous avez réuni tous trois dans la même pièce.
-Alice...Tu es loin d'être la plus sérieuse de mes élèves... Mais en dehors de ton manque d'assiduité en classe tu as toujours été irréprochable. Alors peux-tu m'expliquer ce qui c'est passé ? Me demanda t-il en penchant sa tête d'œuf sur le côté, comme si par cette pose il pensait devenir soudainement plus sympathique.
Tu m'étonnes que je ne sois pas une "élève assidue"qu'est-ce que j'en ai à faire que la fonction f(x)= 2x+b+6y soit une fonction polynôme du second degré ! Pensais-je,inconsciente que même mon exemple était faux.
La chaise grinçait sous mon poids alors que je bougeais, mal alaise de la posture dans laquelle sa question me mettait.
Que dire ? Que faire ? Dire la vérité ou mentir ?
Que s'était-il passé ?
-Avant que tu ne répondes, je veux que tu saches que je ne suis pas en colère et qu'en aucun cas je n'envisage que tu sois punie d'une façon ou d'une autre. Monsieur Estier m'a clairement demandé à ce que tu ne sois pas punie parce que selon lui tu es innocente de tous actes répréhensibles et j'ai une totale confiance dans le jugement de Samuel. Même s'il ne m'a pas l'air très impartial quand ils'agit de toi... Ajouta l'homme en me faisant un clin d'œil avant d'essuyer une goutte de sueur qui dégoulinait joyeusement le long de son crâne chauve.
Je ne savais pas à quoi il réfléchissait mais ça devait vraiment être angoissant pour que ça le fasse transpirer en plein mois de décembre...
Le directeur de mon lycée était un véritable cliché sur patte : c'était un homme à la peau claire dont le visage paraissait presque translucide, la veine lui battait toujours au front si bien qu'à chaque fois que je le croisais dans les couloirs j'avais peur de le voir s'effondrer au détour d'une allée, sujet à un infarctus brutal et meurtrier. Monsieur Slane portait toujours des chemises d'une couleur indéfinissable qui alliait le marron et le violet et moulait la bedaine énorme qu'il tripotait au moins deux fois par heure comme pour être sûr de marquer cette proéminence qui était loin d'être invisible.
-Comment va Sam ? Ma voix avait raisonné de manière tremblotante dans la pièce alors que je réfléchissais à histoire j'allais raconter pour expliquer ma crise, sans avoir à la définir telle qu'elle était.
-D'après l'infirmière, à part une petite ouverture au niveau de la lèvre inférieure et un hématome il ne gardera pas plus de séquelle physique de votre rendez-vous... explosif ! Ria légèrement le proviseur avant de caresser sa proéminence d'une main douce.
-Une crise d'angoisse ! S'écria ma mère d'une voix hystérique.
-Je vous demande pardon Madame Langford ? S'étonna le proviseur en penchant de nouveau la tête sur le coté et en plissant les yeux.
-Alice à eu une crise de panique... Parce que... Parce que...
-Je suis amoureuse de Sam, il voulait me parler... Et j'ai paniqué...Poursuivis-je en m'enfonçant dans le mensonge de ma mère. Cette dernière m'observait avec étonnement.
« Toi,ma fille, tu peux être amoureuse ? Ton cerveau à encore la capacité d'être amoureux comme s'il était normal ? »Avais-je l'impression de pouvoir lire dans ses prunelles.
-Au point de lui faire un énorme bleu sur le genou droit ? Demanda le proviseur qui reprenait son sérieux, en se penchant par dessus son bureau tel un inspecteur de police me mettant en face de mes mensonges.
Je quittais ma chaise en choisissant la meilleure des solutions qui se présentaient à moi. La fuite.
***
Ma mère m'avait rejoint une demi-heure plus tard alors que je l'attendais, adossée à la Volvo grise dans laquelle elle était venue me chercher au lycée.
-Tu sais que fuir ne faisait que confirmer ta culpabilité aux yeux du directeur... Marmonna ma mère après avoir déverrouillé la voiture et s'être installée derrière le volant.
-Dois-je -devant toi, aussi- plaider mon innocence ? Crachais-je d'une voix âcre.
-Non, moi, je sais ce qui s'est réellement passée.
Une crise Maman, tu peux le dire, ce n'est pas un gros mot. Pensais-je amèrement en fixant le paysage qui défilait sous mes yeux en fonction des manœuvres de ma mère.
-Avant de venir te chercher au lycée, j'ai appelé le bureau du docteur Richardson, tu as un rendez-vous en urgence dans vingt minutes.Poursuivit ma mère en fixant l'heure qui s'affichait sur le cadran électronique du tableau de bord.
Nous avions passés plus de deux heures au lycée, entre le temps que j'avais mis à revenir à moi et le temps passé dans le bureau du directeur.
Le docteur Richardson était la seule personne avec qui j'étais plutôt encline à parler de mes problèmes. Il était le psychiatre que j'avais accepté de voir régulièrement après des entretiens auprès d'une dizaine d'autres spécialistes. Le Doc était de le genre de psychiatre qui vous donnait l'impression que vous étiez le centre de son monde. Je ne savais rien de lui, jamais il ne parlait de sa propre existence pour m'aider dans ma quête de solution. Jamais il ne parlait de la femme et des enfants que je savais qu'il avait. La seule fois ou il m'avait dit quelque chose sur sa vie c'était pour me dire qu'il savait ce que c'était de se sentir fragile, parce qu' il s'était lui aussi senti ainsi lorsqu'il était arrivé à Lyon, fraîchement débarqué de sa Grande Bretagne natale. Mais autant dire que cette information était loin d'être inédite puisque quiconque entendant son accent anglais traînant en arrivait à la conclusion qu'il n'était pas français de naissance.
Le bureau de mon psychiatre était à son image, neutre. Des murs blancs, des chaises et un bureau noirs. S'il avait voulu le vendre,il n'aurait eu qu'à le prendre en photo avant de partir puisque, même les dossiers de ses patients se trouvaient dans des cartons de déménagement marrons qu'ils stockaient dans le bureau de sa secrétaire. Dans la pièce, il n'y avait, ni lampe, ni tableau, ni sculpture et encore moins de cadre avec photos.
-Alors Alice, que s'est-il passé ce matin ? Me demanda t-il alors que je m'installais dans le confortable siège noir dans lequel je m'asseyais d'habitude.
Ma mère était dans la salle d'attente.
-Que s'est-il passé ce matin... Répétais-je en jouant nerveusement avec l'une de mes mèches rebelles.
-Un garçon m'a dit qu'il était amoureux de moi.
-Le garçon dont tu me parles depuis Septembre ? M'interrogeait-il en se penchant vers moi.
-Samuel Estier lui-même. Acquiesçais-je
-C'est génial ça...non ?
-ça l'aurait été si je ne lui avais pas ouvert la lèvre après lui avoir dit que je l'aimais bien aussi... Marmonnais-je mal alaise.
-S'il t'aime vraiment Alice il reviendra vers toi. L'amour est plus fort que tout non ?
-Chez les lycéens, l'amour survit à tout sauf à une disparition subite de "l'amour de notre vie". Déclarais-je en mimant les guillemets avec mes doigts.
-Tu comptes changer de lycée ? S'étonnait l'homme brun en haussant les sourcils.
-Ma mère compte me faire commencer les cours par correspondance.
-Oh...et tu es pour ? Me demanda le psychiatre
-Disons que faire l'école à la maison ne me dérangera pas plus que cela puisque cela m'évitera grand nombre de soucis. Affirmais-je
-Comme?
-Les amours, Les amitiés, les conversations de filles et le risque, visiblement en augmentation, de crise au lycée...Marmonnais-je d'une voix étouffée en arrachant les quelques cheveux que je triturais depuis le début de séance.
-Tu veux bien me raconter ta crise de ce matin ?
Tous de suite après, je lui racontai avec précision la crise et ceux qui l'avait précédé. Comment j'avais cru entendre les bruits depuis le début de la journée, les actions que j'avais cru entrevoir et enfin Fiona que j'avais cru voir avec un couteau.
-La Fiona de ton collège ? Me questionna le Doc
-Elle même.
Le docteur Richardson hocha la tête durant un bon moment sans rien dire puis me demanda si je voulais bien aller chercher ma mère pour qu'il puisse s'entretenir avec elle.
-Et pourrais-tu rester dans la salle d'attente en attendant que nous conversions. Nous reprendrons notre séance habituelle juste après, d'accord ? Déclara l'homme en me souriant d'un air qui se voulait rassurant.
-Docteur...est-ce que vous pensez à m'interner ? Lui demandais-je de la voix tremblotante d'une petite souris.
-Est-ce que Sam a porté plainte ? M'interrogea-t-il
-Non. Enfin je ne crois pas.
-S'il n'a pas porté plainte, aucun texte de loi ne m'oblige à t'interner.La décision me revient, elle dépend du fait de savoir si tu es dangereuse pour toi même et, ou, pour les gens qui t'entourent.
-Et? Le questionnais-je
Quel est le verdict ?J'essayais de paraître détendue mais j'avais envie de le supplier de me donner une seconde chance. Même s'il n'était pas le seul (ni le plus important) à devoir donner une réponse sur ma possible entrée en hôpital psychiatrique
-Alice,le risque zéro n'existe pas. Mais tu n'es pas plus dangereuse maintenant que tu ne l'étais il y a trois heures de cela.
-D'accord.Acquiesçais-je rassurée en me levant pour me dirigeant vers la salle d'attente. Sans originalité, mais de bon goût. Ma mère était assise sur l'un des fauteuils en velours blanc et pianotait sur le clavier de son écran un air avide peint sur le visage.
Peut être parlait-elle à un possible amant ?
Depuis juin dernier, ma mère et mon père ne se marquaient plus aucune marque d'affection. Du moins plus comme ils l'avaient fait quand j'étais plus jeune. Je commençais à me dire qu'ils restaient ensemble contre leur gré, par crainte qu'une possible séparation n'entraîne une rechute chez moi.
Mais cela ne les empêchait pas d'avoir des amants...
Paul pensait que cela était impossible car nos parents avaient mis longtemps à se trouver si bien que maintenant ils ne pouvaient plus se quitter.
C'était mon père qui nous racontait souvent l'histoire de sa rencontre avec ma mère, ils étaient encore à la fac quand mon père avait vu ma mère pour la première fois. Tout comme cela se serait passer dans un roman rose, quand ses yeux se sont posés sur la blonde et longue chevelure de ma mère il a eu "LE coup de foudre", de là ils se sont chercher. Se lançant dans une course poursuite entre les heures cours, dans les couloirs. Puis, ont fait leurs apparitions les baisers au fond de la bibliothèque universitaire, au fond d'un parc ect... Quand nous étions encore des enfants, c'était moi qui racontais cette belle histoire à Paul en lui disant qu'un amour aussi beau ne pouvait subir l'érosion des années. J'étais la romantique de la famille certes, mais Paul était de loin le plus naïf.
Un rapide coup d'œil sur l'écran du téléphone de ma mère m'apprit qu'elle ne parlait pas à un amant mais qu'elle cherchait les hôpitaux psychiatriques réputés de la région.
Ah...
Peut être que cette possibilité n'était pas si négative. En effet, si j'étais internée la vie à la maison serait sûrement beaucoup plus simple. Le couple parentale aurait un souci de taille en moins et pourrait se concentrer sur leurs sentiments réceptifs quant à mon petit frère, il n'aurait plus à avoir honte de moi et à s'angoisser d'inviter ses amis à la maison de peur que l'un d'eux me reconnaisse.
Quand ma mère passa devant moi, elle m'embrassa sur le front avant de se diriger vers le bureau et de refermer la porte en bois de ce dernier dans son dos. Elle avait toujours des gestes tendres quand ma situation se tendait...
Cinq minutes plus tard, je risquai un coup d'œil en direction de la secrétaire du Doc. Elle était plongée dans la lecture d'un tabloïd et ne semblait même pas être au courant de ma présence. Je comptai jusqu'à dix et retentai un coup d'œil. Elle ne me regardait toujours pas. Une piqûre d'adrénaline me poussa à me diriger vers la porte et à coller mon oreille à cette dernière pour essayer de comprendre ce qui se disait. La cloison de la porte était si épaisse que je ne saisissais pas les phrases. Simplement quelques mots. Comme le nom de mon père : «Charles ». Puis le miens. Immédiatement, je me mis à imaginer la phrase que ma mère avait pu dire : «Charles ne s'intéresse pas à Alice ». Ce qui était totalement grotesque puisque mon père était celui qui s'intéresse le plus à mes états d'âme et qui s'inquiétait le plus à mon sujet. Simplement, lui, n'oublie pas que j'étais une personne.Et non pas un problème à résoudre ou une tâche à faire disparaître.
«Charles est Alice sont toujours ensemble ». Plus probable.
Après un nouveau regard en direction de la secrétaire je constatai qu'elle ne faisait toujours pas attention à moi, si bien que je pus facilement retourner dans la salle d'attente sans avoir à subir la moindre remarque. A peine cinq secondes plus tard, ma mère sortit du bureau, elle tirait une tête de six pied de long quand je la vit depuis la vitre de la salle d'attente. Cependant elle souriait de toutes ses dents lorsqu'elle entra dans la pièce.
-C'est à toi Alice. Déclarait-elle d'une voix plate en me tenant la porte pour que je quitte ma chaise et sorte le plus vite possible. Quand j'arrivais devant le doc, je m'assis alors qu'il m'observait d'un air sévère.
-Alice,est-ce que tu prends les médicaments que je t'ai prescris ?
Sa question me glaça alors que je gesticulais nerveusement sur ma chaise.
-Évidement.Mentis-je, en essayant de paraître sûre de moi.
Un bon menteur sait se mentir à lui-même, ce qui n'est pas ton cas. Mauvaise Menteuse. Fit remarquer ma conscience d'une voix presque hautaine.
-Pourquoi vous me demandez cela ? L'interrogeais-je alors que ma conscience me hurlait de me taire.
-Parce que je sais que tu me mens Alice. Ta mère vient de me dire que tu prenais tes médicaments dans un thermos plein de café brûlant tous les matins. J'ai un confrère, qui travaille en hôpital psychiatrique. Il insista sur ses deux derniers thermes en me fixant d'un œil glacial. Ce même confrère a un patient qui se comportait un peu comme toi au début de son internement, il crachait ses médicaments tous les matins dans sa tasse de thé bouillante pour qu'ils fondent et qu'il ne les prenne pas et cela, sans que personne ne le sache. C'est ce que tu fais pas vrai ? Demanda le docteur Richardson en plissant les yeux comme pour me forcer a avouer alors que nous savions tous deux qu'il avait raison. Et que son histoire était aussi fictive qu'inutile.
-Le garçon dont je te parle Alice est de plus en plus mal en point d'après mon ami. Ne fais pas la même erreur que lui, arrête de te faire du mal. Me supplia presque le psychiatre.
Nous restâmes tous deux sans rien dire, en entendant seulement le tic-tac de l'horloge présente dans le bureau. C'est moi qui brisais le silence quand je l'informais de ma lecture du moment, puis, lui parlait de mes sculptures en cours et de mon tableau sur lequel je travaillais depuis déjà trois mois.
Mes séances avec le docteur Richardson durait une heure en moyenne et bien qu'aujourd'hui nous avions déjà dépassé les une heure nous passâmes quand même encore dix minutes à ne rien dire et à simplement nous regarder les yeux dans les yeux.
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