•Chapitre 32•
Si j'aimais comme une personne normale, je me ferais confiance. Je lui ferais confiance. Je ne craindrai pas constamment de m'éprendre d'un fantôme, je lui confirais mes peurs, mes désirs et mes tristesses, mais malheureusement pour lui et moi, je n'aimais pas normalement. Et lui non plus. Mon amour pour Gideon était semblable à un songe dont on ne savait pas s'il s'agissait d'un rêve ou d'un cauchemar. C'était absolument fascinant, toujours surprenant mais ça me rendait malade tant mon affection pour lui exigeait une dévotion totale. Ça me rendait malade parce que m'éprendre de plus en plus de lui m'épuisait puisque c'était aimer l'inconnu. Alors oui, si je n'aimais pas comme une jeune fille triste et suicidaire, et si lui n'aimait pas avec la ferveur et l'instabilité d'un psychopathe obsédé par les roses rouges, peut-être saurions-nous, nous aimer comme il se devait. Mais entre nous, c'était bien plus fort- peut-être même trop fort- nous, nous aimions jusqu'à atteindre la folie. Car ce que les autres nommaient la folie était à nos yeux, la seule façon de nous aimer.
Les yeux entrouverts, je voyais par dessous mes cils la lumière s'infiltrer dans ma chambre. Je poussai un grognement, refusant de quitter le monde des songes ou je me sentais si bien. C'était plutôt ironique que depuis mon arrivée à Hallow j'aimais autant la nuit alors qu'il y avait quelques années je n'arrivais pas à dormir dans le noir parce que je pensais qu'il y avait des monstres cachés sous mon lit et dans mon armoire.
Dix minutes plus tard, j'avais enfin quitté pour de bon le pays des rêves et je venais de me rendre compte que quelqu'un me caressait les cheveux avec une douceur dont on n'avait jamais fait preuve à mon égard. Les doigts de la main inconnue s'entremêlaient à mes boucles brunes. Quand ils rencontraient un obstacle, un nœud, ils changeaient de cap et s'attelaient à caresser d'autres mèches. Une de mes mèches brunes tomba sur la joue, au lieu de la chasser je laissais ce soin à la personne à qui appartenaient les genoux sur lesquels ma tête reposait.
Je me sentais affreusement irresponsable, inconsciente, mais me rassurai bien vite, après tout que pourrait-il m'arriver dans l'endroit clos et sécurisé qu'était Hallow ?
La personne ne pouvait être que Gideon, l'un des membres de ma famille ou encore une de mes nombreuses -et de plus en plus réalistes- hallucination.
-Katherine... M'appela doucement une voix cassée que je n'arrivai pas à identifier. Malgré le fait que j'étais sûre que ce n'était pas la voix de velours du brun, je n'arrivais pas à me convaincre que ça ne pouvait pas être Gideon.
Il n'y a que lui pour m'appeler ainsi. Était une pensée qui tournait et retournait dans mon esprit, alors que j'étais pétrifiée, incapable de tourner la tête vers ce visage que je savais pourtant penché sur moi.
Ce n'était pas une bonne idée de nourrir constamment l'idée que le garçon des roses était là où je me trouvais. Qu'il se trouvait là, pour de vrai, mais j'avais besoin de croire en quelque chose. Quelque chose de fort à défaut d'être vrai. J'étais amoureuse. Je crevais d'envie de l'écrire de partout et de le hurler sur tous les toits ! Je voulais sortir, loin, m'enfuir et rejoindre des mondes que je n'avais pas imaginés. Je ne parlais pas de mort, bien au contraire, je parlais de vie. Je parlais de contempler le monde, d'écouter ses musiques et de m'extasier devant ses peintures. Je parlais de lire sans m'arrêter, de jardiner et d'embrasser jusqu'à en perdre le souffle. J'avais perdu assez de temps, en tristesse, en hésitation et en explications que personne ne comprenait.
Maintenant il était temps. Temps de hurler à plein poumons mon bon plaisir et mon présent. Temps de taire ma tristesse et mon passé aussi.
Maintenant que j'étais complètement sortie de mon sommeil, je demandai d'une voix où perçaient encore des traces de fatigue :
-Gideon ? Évidement ce n'était pas lui, mais quand je relevais les yeux vers le visage de la personne présente j'eus du mal à retenir mon cœur à l'intérieur de ma poitrine. C'était bien son visage, ses pommettes saillantes, ses joues creuses et opales, ses boucles brunes et ses yeux argentés. Étonnamment je les trouvais moins hypnotisant qu'à l'habitude, comme moins brillants et plus fatigués.
-Non, ce n'est pas vraiment Gideon... Répondit le garçon d'un air gêné. Il avait penché son visage sur le mien qui reposait toujours sur ses genoux. Il était si près que son nez frôlait le mien et que son haleine s'écrasait sur ma bouche et mon menton. Là encore, elle était juste chaude, mais aucune odeur de menthe n'accompagnait sa personne. Sa réponse n'était pas vraiment surprenante et pourtant je me surpris à m'écrier :
-Quoi ? Comment ça, ce n'est pas vraiment Gideon ? Pourquoi tu dis ça ? Qui es-tu ? Pourquoi es-tu là ? Pourquoi tu es si effrayé ? Les questions se bousculaient dans ma bouche, sans que je n'arrive à mettre en pause le flot de paroles s'échappait de ma bouche. Plus je parlais, plus la panique s'emparait de moi aussi. Je tentais de me lever de mon lit et de quitter l'appui tête que formait les genoux du faux Gideon. Me redresser fut impossible, j'eus beau essayer plusieurs fois, dans des sursauts de plus en plus violent, mon dos retrouvait toujours le matelas. J'étais comme un boomerang qui revenait toujours à son lanceur. Ce qui semblait être une hallucination disposant des traits sculpturaux du brun ne fit pas le moindre commentaire tandis que je m'essoufflais et me cognais la tête contre ses jambes. Finalement, je me décidai à lancer un regard à mes poignets qui me brûlaient. Ils étaient retenus au même titre que mes chevilles- par des bandes de cuir sombres tellement serrées qu'elles faisaient blanchir le bord de ma peau. Mon corps était immobilisé, coincé sur ce lit trop chaud et trop mou.
-Qu'est-ce que c'est que ça ! Hurlais-je en cédant à la panique qui depuis quelques minutes déjà grimpait sournoisement en moi. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi on m'a attaché ? POURQUOI ? Détaches moi Gideon. Le suppliais-je en laissant mes larmes dégouliner sur la pente de mes joues. Les goûtes d'eau claire s'écrasaient sur le parquet dans un son inaudible.
-Katherine... Souffla la voix cassée, dans le même temps, une main chaude effaçait mes larmes dans un mouvement presque dérangeant. Je savais depuis le début que ce n'était pas Gideon, ou du moins pas celui que je connaissais. A cet instant, pourtant, ce fut plus fort. A cet instant, ses doigts sur mon visage me filaient la gerbe, ce manque d'odeur me donnait mal à la tête et cette vision faussée me donnait envie de fuir. Je lançai un regard incertain au visage de celui qui me suppliait de ne pas pleurer. Il avait l'air si gentil, bien plus content dans sa douceur que ne l'était le vrai psychopathe du chêne, et pourtant je ne voulais pas qu'il soit là, car il n'était qu'une imposture. Je me rendis compte, une nouvelle fois, que je préférais mille fois la version originale du garçon des roses dans toute son extravagance, ses obsessions, ses disparitions, son incertitude et ses faiblesses non avouées plutôt que cette version fade de lui.
-Pourquoi as-tu son visage ? Crachais-je au magnifiques traits penché sur moi qui était raccrochée au sommier par ces chaines de cuir. Répond. Lui intimais-je sèchement.
-Ce que tu portes, c'est une contention physique, c'est un derivé de la camisole. M'indiqua le faux-Gideon en s'emparant d'une des lanières de cuir qu'il tira puis reposa avec douceur conte la peau de mon poignet.Pour ce qui est de ta deuxième question, moi je suis bien une hallucination, c'est bien pour ça que je me vois affublée de ce visage d'adolescent psychotique. Tu es tellement amoureuse de lui, que tu as imaginé -au point d'en créer une hallucination- une représentation parfaite de sa personne. C'est... étrange mais adorable dans un sens. Termina l'hallucination sur laquelle ma tête reposait toujours.
-C'est faux. Me défendis-je bien que mes joues me trahirent en se colorant de rouge. Je repensais au propos qu'avait tué Gideon dans mon rêve éveillé de la veille.
"Tu m'inventeras par ta peinture comme le font les artistes. Puis tu t'extasieras tant devant la chose inhumaine que tu as créées que tu finiras par inventer l'amour."
Un étonnement sourd s'empara de moi quand je me rendis compte que je n'étais pas triste de ne pas le voir, pour de vrai. Cette fois, j'étais en colère. C'était une insupportable colère qui étouffait le chagrin au point de réduire le souvenir de Gideon à l'état d'un simple poison. Et, pour la première fois, la tête soutenue par une personne pas vraiment présente je me surpris à prier pour que Gideon n'ait jamais vraiment existé. Pour la première fois, je ne priais pas pour qu'il revienne, je priais pour être libérée de ma peine, de mon manque.
L'une des premières phrases que le psychopathe du chêne m'avait dite, me revient en mémoire tandis que mes yeux se mouillaient peu à peu de larmes.
"Il y a tellement d'autre endroit où tu pourrais te trouver en ce moment. Il y a tellement d'autre personne que tu pourrais rencontrer en ce moment." Sa voix raisonna longtemps dans ma tête alors que la chambre était plongée dans le silence. Je ne pouvais même pas lui en vouloir de ne pas avoir essayé de me sauver de lui-même. Dés le début, il avait tenté de me sauver de ses griffes empoissonnées qui lui servaient de mains et du poison qui recouvrait ses lèvres que je désirais tant. Le brun me hurlait de partir mais je ne l'entendais pas. Depuis la première seconde, mes oreilles refusaient de saisir les messages de préventions qu'il m'envoyait. Combien d'autres signaux d'avertissements n'avais-je pas inconsciemment voulus saisir ?
-Je ne suis pas si amoureuse que cela. Affirmais-je, saisie de la peur d'être "si amoureuse que cela" d'un vulgaire fantôme ou (pire encore) d'une vulgaire hallucination.
-Katherine tu...
-Alice ! Pour toi c'est Alice.
-Alice... Soupira le faux- brun avec l'air agacé d'un adulte qui parlait avec un enfant. Tu m'as donné son visage, ses cheveux, son corps et ses yeux, si tu avais pu tu m'aurais même donné son odeur alors si, tu es très amoureuse de cet adolescent psychotique.
-C'est faux. Réfutais-je et il me contredit. Ce manège dura au moins une demi-heure puis l'apparition coupa court à toute réplique en disant :
-Je fais partie de toi, donc tu es en train de t'auto-convaincre.
Finalement, il se tut, je ne dis rien et une tierce personne toqua à la porte. Avant que je ne donne mon approbation, le docteur Molinaro entra, se posta au milieu de la chambre et droit comme un I, planta ses prunelles bleues dans les miennes comme pour être sûr que tout allait mieux.
-C'est bon, Hulk s'est calmé. Tentais-je de rire en insufflant à ma voix toute la gentillesse que j'avais en stock. D'un air gêné, le Doc se força à rire, puis il reprit tout son sérieux, se saisit de la chaise devant ma coiffeuse, s'y assit et me demanda en arquant un sourcil ce dont je me souvenais. Le meuble sur lequel il était assis grinça sous son poids lorsqu'il bougea.
-Je ne me souviens de rien. Mentis-je d'une petite voix. En réalité ce n'était qu'à moitié vrai puisque je me souvenais avoir foncé jusqu'à cinquième étage. Après ça, le psychiatre m'avait raconté tout dans les moindres détails. D'après lui j'aurais fait une crise de panique liée à une impression de persécution, puis j'aurais tenu des propos incohérents et enfin je me serais enfuit dans les escaliers où du personnel de Hallow avait finalement réussi à me rattraper et à me calmer à l'aide de médicament.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda t-il à voix haute en se saisissant du carnet noir offert à Paul qui traînait sur le sol.
-Un carnet. Dis-je ironiquement alors qu'il levait les yeux au ciel et me questionna sur l'utilité de l'objet.
-C'est une sorte... d'exutoire... Expliquais-je vite en priant pour qu'il n'ait pas l'idée de l'ouvrir. Évidement mes prières furent -encore une fois- royalement ignorées et je vis le Doc faire défiler les pages de mon cahier. Entre deux de ses hochement de tête ou de ses mimiques étonné je lui demandais de me retirer ma contention physique. Il hésita une minutes puis accepta, vient vers moi, me détacha puis reprit la lecture de mon cahier qu'il avait abandonné quelques temps. Le docteur Molinaro marqua une pause et je crus le voir blêmir quand il arriva sur la dernière page noircie. Les pages sur Gideon. Il referma le cahier dans un geste sec et ne posa plus aucune question.
***
Après de nombreux tests et de longues conversations avec le Doc, j'eu l'autorisation de sortir de ma chambre. Le 20 Avril, fut ce délicieux jour où je pus enfin quitter les quatre murs entre lesquels j'étais isolée. Mon isolation de plusieurs jours avait été partagée par le sosie de Gideon. La vision constante de ce visage si parfaite que je savais faux m'avait donné plus envie encore de repartir en quête du vrai garçon des roses. La première chose que je fis, fut donc de fouiller le parc, puis passer près de la serre fermée à clef ou je vis -surprise- les roses mortes pendre mollement derrière les vitres sales du jardin d'hiver. Les plantes qui auraient dû profiter de ce doux printemps étaient maintenant mortes. Cette réalité me donna un coup au cœur, une partie du Gideon que je connaissais était morte avec ces fleurs. Continuer de le chercher ne revenait-il pas à continuer d'arroser ces roses fanées ? Malgré mon inquiétude grandissante, je poursuivis. Fouillant les couloirs, la salle commune et le hall. Rien. Toujours rien.
Au détour du parc que je traversais pour la centième fois, je tombai par hasard sur Finn, l'inquiétude qui transcendait son visage, s'envola si vite que je ne fus pas sûre de l'avoir vue. Le blond me serra fort contre lui. Le reste de ma journée lui fit dédier bien que je ne pouvait pas me retenir de parler de Gideon, de regarder l'heure ou encore de jeter constamment des regards vers l'arrière, pour vérifier que je ne le ratais pas. Vérifier qu'il n'était pas à deux pas. Vérifier qu'il n'était pas juste derrière nous.
Personne ne prenait le temps d'expliquer à quel point l'absence et cruelle, ni combien de temps elle durait, tout le monde se contentait de la subir. Le problème avec l'absence c'était que ça allait de paire avec l'amour. Le problème avec l'amour c'était que ça allait avec les histoires d'amour. Et le drame avec les histoires d'amours, c'était qu'une fois passées, elles faisaient de vous quelqu'un de bien peu romantique...
A la fin de ma journée avec Finn, je m'étais effondrée sur mon lit. Effondrée, c'était le mot. Mes jambes m'avaient laissé tomber, puis mes bras-après m'avoir aidé à me traîner jusqu'à mon lit- avaient à leurs tours, tirés leurs révérences. Ma tête avait trouvé d'elle-même l'oreiller blanc, tandis que je commençais à chercher une définition plus scientifique de l'amour.
Amour : Réaction chimique qui pousse les animaux à se reproduire. Assez fière de ma définition froide, j'ajoutais pourtant : Sentiment qui frappe fort puis finit par disparaître. Cercle vicieux qui brise des vies, des cœurs et des promesses.
Même les larmes refusaient de se présenter. Cette soirée-là j'étais restée éveillée toute la nuit, à contempler le vide sombre de ma chambre. Lorsque les premières lumières matinales avaient fait leurs apparitions, j'avais remarqué le boitier noir posé en équilibre sur le livre disposé sur ma table de nuit. Une fine pellicule de poussière recouvrait l'objet et me tâcha les doigts lorsque je m'en saisis. Je savais qu'il était là depuis assez longtemps. Il appartenait à Gideon. Le brun l'avait posé ici avant de s'endormir, la fois où il avait passé la nuit dans ma chambre. Je me demandais en silence comment j'avais pu ne pas me rendre compte de sa présence ces dernières semaines. Un sourire niais se dessina sur mes lèvres lorsque je tournai l'objet inconnu entre mes doigts. C'était une trace de son passage ! Après la découverte de cet objet, j'avais finalement réussi à trouver un sommeil dépourvu de rêve.
Le lendemain, je ressortis juste derrière le personnel qui venait de s'occuper de moi. L'objet trouvé la veille en main, je scrutai le parc des yeux, le soleil m'aveugla dés dix-heures mais j'essayai de m'en accommoder. Je restai sous le chêne jusqu'à midi, puis je revins et partis définitivement à vingt-heures.
Le soir, en remontant dans ma chambre, je jetai l'objet qu'il m'avait laissé contre le mur. En retombant sur le lit, je remarquai que l'objet s'était ouvert et que quelque chose s'en était échappée. Immédiatement le faux-Gideon (que je n'avais pas revu depuis mon réveil dans la contention physique) apparut et demanda en faisant écho à ma propre question intérieure :
-Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? En se saisissant de l'objet je constatai qu'il s'agissait d'un vieux lecteur cassette dont était sortie une cassette noire. Je mis un certain temps avant de réussir à emboîter les deux parties.
-C'est un lecteur cassette. Répondis-je à un faux-brun interloqué, qui finit par hocher la tête. Quand je réussis (enfin) à assembler les deux parties, j'enfonçai le bouton "Play" et la musique se mit à jouer d'elle-même dans la pièce. Avant que Joe Dassin ne finisse de chanter « Et si tu n'existais pas », la porte s'ouvrit sur Finn qui n'avait pas tapé.
-Je t'ai cherchée toute la journée ! S'exclama le blond en secouant ses deux mains au-dessus de sa tête. Je remarquai alors qu'il tenait une liasse de feuilles froissées. Ma respiration se bloqua dans ma gorge quand le jeune homme inspecta ma chambre des yeux. Le faux Gideon haussa les épaules et dit qu'il était une hallucination et non pas un fantôme.
-Qu'est-ce que c'est ? Questionnais-je Finn qui essayait de défroisser les feuilles. Un sourire aux lèvres et l'air ravi il déclara d'une voix calme :
-Ces feuilles Alice. C'est la vérité sur la légende du garçon fantôme. Sans prendre la peine de le remercier, je sautai sur mon ami et lui arrachai les feuilles des mains. Mon cœur battait la chamade. Elles étaient là. Toutes mes réponses.
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