•Chapitre 12•

La réalité semblait m'être devenue un concept totalement inconnu.

De nouveau, comme lors de mes vacances d'été désastreuses, j'avais l'impression que tout n'était que cauchemar. Penser aux hallucinations qui allaient arriver ou aux pleurs qui allaient couler étaient devenus mon nouveau passe temps. Je vivais dans un véritable enfer sans que je n'arrive vraiment à déterminer ce qui me rendait si malheureuse, sans que je n'arrive à déterminer ce qui me faisait si mal et m'empêchait de m'accrocher à la vie qui me filait entre les doigts. Physiquement, j'allais plutôt bien, mais mentalement, j'étais plus brisée que ce que je pensais possible.

Après le départ de mes parents, le docteur Molinaro m'avait raccompagnée jusqu'à ma chambre, la secrétaire sur ses talons. Sur la route jusqu'à ma porte rouge, nous n'avions rencontré aucune âme qui vive et eux n'avaient presque rien dit tandis que ne montions les étages. Ils se contentaient de chuchotements presque inaudibles de temps à autre comme s'ils avaient peur de réveiller quelqu'un.

Cet hôpital était fantomatique tant les rencontres et les conversations se faisaient rares. J'en venais presque à regretter le psychopathe du parc...

Une fois qu'il eut ouvert la porte, le docteur m'avait parlé de je ne sais plus quoi, puis, environs dix minutes plus tard, lui et la blonde avaient refermé la porte sur leurs sourires qui se voulaient rassurants.

J'avais observé longuement –une nouvelle fois- ce qui était devenue ma chambre. Tout était propre, beau, parfaitement à sa place. Les livres étaient rangés comme je les rangeais chez moi. Par ordre de préférence. L'exemplaire de On ne badine pas avec l'amour - que j'avais serré contre mon cœur lors de ma montée jusqu'ici- se retrouva juste derrière ma collection de romans de Jane Austen. Après avoir caressé du bout des doigts le bois de la bibliothèque je m'étais tournée vers la coiffeuse. L'image que la glace m'avait renvoyé était celle d'un visage pâle, aux traits tirés et aux yeux rouges et bouffis. Mes cheveux noirs étaient encore plus en désordre qu'à l'accoutumé et contrastaient plus encore que d'habitude avec mon teint cadavérique. Mes lèvres sèches avaient reprit leur couleur d'origine. Je m'étais surprise à les mordre et à voir mes joues rougirent lorsque je m'étais mise à repenser à la pression qu'avaient exercé les siennes dessus.

Il avait sûrement le plus gros trouble psychiatrique du monde, mais il fallait avouer qu'il embrassait divinement bien. Même s'il fallait aussi reconnaître que je n'avais pas d'autre expérience à laquelle le comparer....

Je m'étais de suite réintéressée aux objets qui étaient posés sur la coiffeuse, bien que cela ne s'annonçait pas être une activité bien intéressante. Cependant elle était préférable à celle de penser à lui ou à divaguer si ce qui était arrivé alors que lui-même avait affirmé que ça ne voulait absolument rien dire.

Le miroir de la coiffeuse était serti de plaqué or, la forme du meuble m'avait rappelé celle des équipements du dessin-animé La Belle et La Bête. La ressemblance était tellement frappante que durant un instant je m'étais attendue à ce qu'elle bouge et me parle. Dessus étaient disposés deux pots en cuivre, dans le premier, se trouvait une brosse et un peigne qu'on avait tout droit sorti de ma salle de bain à la maison. Dans le second pot se trouvait le –peu de- maquillage dans lequel j'avais investi depuis le début de l'année scolaire. Il y avait donc un tube de mascara presque plein et un rouge à lèvres auquel je n'avais jamais touché. Je les avais pris en mains durant un instant, avait regardé mon reflet une nouvelle fois puis avait reposé les cosmétiques dans leur pot. En me dirigeant vers le lit, j'avais butté contre ma valise mauve qui traînait toujours –misérablement- sur le sol. En regardant l'armoire ouverte et vide je m'étais demandée si ranger mes vêtements ne serait pas une bonne idée. Puis j'avais secoué la tête pour moi-même, avais repoussé le baguage d'un coup de pied dans un coin de la pièce et m'étais effondrée sur le lit. 

Jusqu'à maintenant – soit deux semaines plus tard- je n'étais que très peu sortie de mon lit et n'avais pas quitté ma chambre.

A Hallow, il existait une sorte de routine à laquelle j'avais fini par m' habituer. Pour être honnête, je m'amusais presque de la valse quotidienne qui avait lieu dans ma chambre. 

A neuf heures, ma porte s'ouvrait sur une petite et vieille femme à la peau olivâtre et aux petits yeux noirs - Madame Graham je crois- qui était la cuisinière de l'hôpital. Elle abandonnait son chariot de métal qui supportait un tas de petits- déjeuners dans le couloir, me souriait tristement, posait le plateau plein de denrées sur ma coiffeuse et s'en allait en prenant toujours le soin de laisser la porte grand ouverte. Une fois je l'avais entendu dire que j'étais une "pauvre gosse en bien mauvais état". Une heure plus tard- et souvent avec dix minutes de retard- l'aide soignante et l'infirmière apparaissaient à leur tour. C'était souvent les deux mêmes, une femme d'âge moyen, aux grands yeux bleus, aux cheveux noirs très courts et à la peau laiteuse qui me souriait et discutait avec moi comme si elle venait de me rencontrer dans la file d'attente de la caisse d'un supermarché. La seconde m'était moins agréable, c'était une jeune rousse toujours tirée à quatre épingles qui tirait toujours une tête de trois pieds de long et était assez violente dans sa manière de prendre mon pouls ou de me donner mes doses de Valium. Je crois qu'elle me haïssait depuis que le doc l'avait (violemment)  engueulé parce qu'elle n'avait pas remarqué -comparé à lui- que je ne prenais pas mes médicaments mais que je "m'amusais" (comme ils l'avaient si bien dit ) à les recracher et les cacher dans le rembourrage de mon oreiller. C'était en effet totalement affreux d'un point de vue hygiénique mais ça m'empêchait de sombrer dans un demi-sommeil plus fatiguant et déboussolant que reposant. En général elles restaient avec moi environ une demi-heure, histoire de prendre mes constantes, de me donner mes médicaments, de me surveiller lorsque je prenais ma douche avant ou après être passée aux toilettes. Ces derniers moments étaient sûrement ceux que je détestais le plus... J'avais toujours l'impression d'être dépossédée d'une partie de mon humanité, d'une partie de moi, un peu plus chaque jour.... La gentille aide- soignante semblait l'avoir compris puisqu'en général elle me parlait de tout et de rien lorsque nous devions nous atteler à ce rite de la matinée, de son coté l'infirmière s'occupait de mon lit puis toutes deux s'en allaient. Je les surprenais souvent à parler de moi alors qu'elles n'étaient pas encore totalement sorties de la chambre.

" -C'est une bonne fille, elle va sortir bientôt. Répétait souvent la brune.

-Tu dis ça à chaque fois... Allez faut qu'on aille voir l'autre maintenant... Répliquait systématiquement la rousse, pleine d'amertume."

Jusqu'au retour de la cuisinière, à midi, je me retrouvais seule avec moi-même. Les moments de solitude et d'ennui -que je ne connaissais que trop ici- étaient les plus désagréables. Au début, quand je prenais vraiment mes médicaments, je dormais les yeux ouverts. Mais une fois arrêté, je m'étais rendu compte qu'il y avait pire que de comater les yeux ouverts pendant deux heures... Bien pire puisque je replongeais tête la première dans mes cauchemars et mes démons intérieurs en profitaient pour venir me visiter à instance régulière. Les visages me faisaient frissonner, les rires me glaçaient le sang et les paroles me repoussaient jusqu'à l'intérieur de mes couvertures comme si ces dernières pouvaient me protéger.

Alice... Les chuchotements me terrifiaient, ils semblaient tellement lointains et proches à la fois.

Qui vient garder tes nuits maintenant ... Connais-tu seulement la nuit maintenant ma chérie ? Si maternelle et pourtant si menaçante...

Un groupe de trois me hantaient. Ils étaient tous habillés en noir de la tête aux pieds. Il semblait y avoir deux hommes. Le premier était très grand et squelettique, le second un peu plus petit n'était que vide et noir. Il n'avait pas de visage, aucune expression si ce n'était un large et menaçant sourire qui allait de paires avec un chapeau haut de forme. La femme quant à elle était celle que j'avais vue de plus près. Un jour, ou une nuit- sans que je ne sache si j'étais éveillée où endormie je l'avais sentie s'asseoir sur ma poitrine. Aucun cri ne m'avait échappé alors que ses yeux sans pupilles me fixaient. Son regard n'était qu'un trou noir, son sourire -qui avait put être un jour angélique- était démoniaque et son rouge de ses lèvres détonnait avec son teint cadavérique. Aucun de mes muscles ne semblaient pouvoir réagir alors que sa main pâle s'était lentement posée sur ma bouche. J'avais tenté de serrer les poings, bouger les jambes ou encore hurler, mais rien n'y faisait, tous mes membres semblaient paralysés. Collés entre eux... Tous avaient disparu lorsqu'un bruit sourd venant du plafond s'était fait entendre. Cette nuit là, il n'y avait pas de vent dehors mais je me souviens très bien que quelque chose était (encore) tombée sur le sol de l'étage du dessus. Depuis le -soi-disant débarras.

Il arrivait souvent que des bruits se fassent entendre la nuit, tard, lorsque tous les monstres passent la frontière de notre monde... ou celles de mon monde... Parfois, je me disais que je devrais être plus effrayée que je ne l'étais par ces bruits qui venaient d'un endroit censé être inhabité, mais lorsque je rouvrais les yeux sur le plafond blanc après une horrible hallucination ou un horrible cauchemar, je remerciais ces bruits de m'éloigner de mes mauvais songes parce que ces sons étaient des présences presque rassurantes. Rassurantes par leur réalité.

Après la récupération du plateau -intact- de mon petit déjeuner et le dépôt de celui -qui restera intact- de mon déjeuner par la cuisinière à midi, je me trouvais –malheureusement- seule avec mes pensées jusqu'à l'arrivée du Docteur Molinaro à quatorze quinze pour notre consultation quotidienne. Il restait en général une heure puis repartait alors que la cuisinière remontait pour récupérer mon déjeuner et me déposer mon goûté.Souvent le médecin parlait longuement avec elle devant la porte. Elle lui disait que je ne mangeais rien, c'était surement lors d'une de ces entrevues que l'installation de la sonde alimentaire qui me suivit plus de huit jours fut décidée...

Le reste de la journée, je fixais le plafond blanc jusqu'à l'arrivée de l'infirmière et de l'aide soignante à six heures moins quart. Coincée au fond de mon lit, je feignais de prendre une nouvelle fois mes doses de drogue, prenait une nouvelle douche, passait mon pyjama et repartait sous mes couvertures en attendant dix-neuf heures, l'heure à laquelle on venait récupérer mon plateau du quatre heures pour me déposer celui du soir. Puis, je feignais de dormir tous en essayant de m'en convaincre jusqu'à environ le premier son qui me sortait de mon premier cauchemar sur les coups de minuit. A l'heure des sorcières...

Cependant après plus de seize jours passés à me terrer au fond de mon sommier, à ne rien faire d'autre que de fixer le plafond blanc et à écouter les bruits que produisaient le vent ou les résidents connus -ou inconnus- d'Hallow j'avais fini par prendre un livre. A prendre, le livre que mon père m'avait donné avant de partir. Étonnamment, le simple fait de me voir avec quelque chose dans les mains changea quelques peu les comportements des employés de l'hôpital qui s'occupaient de moi. Madame Graham se montra extatique face à la situation. Elle me sourit de toutes ses dents et fut mille fois plus ravie lorsqu'elle remarqua que j'avais bu le verre de jus d'orange au petit déjeuner, mangé deux tiers de l'assiette de pâtes qu'elle m'avait servie au déjeuner et avalé toute ma soupe au dîner. L'aide soignante m'avait carrément applaudie et avait parlé trois fois plus pour fêter "ma renaissance" (comme elle le disait), l'infirmière, de son côté, m'avait souri et parlé moins sèchement lorsque j'avais avalé mes médicaments (pour de vrai cette fois). Le docteur Molinaro, de son côté, m'avait félicité et encouragé à poursuivre ainsi durant tous la durée de notre entrevue, c'était à peine s'il avait parlé d'autre chose. Avant de partir il avait fait marche arrière et m'avait dit qu'il n'y avait rien de plus beau que de lire du Alfred de Musset sous le grand chêne. J'avais hoché la tête, lui avait souri et m'étais levée pour lasser mes chaussures qui traînaient au pied de mon lit. Refusant de m'effondre une nouvelle fois. Refusant de sombrer une nouvelle fois dans un coma qui me guettait avidement. Je secouai la tête pour me réveiller, refusant de me laisser avaler par ça. En passant devant le miroir de la coiffeuse je souris au reflet et acceptai mon sort en me disant que l'accepter ne me fera pas sortir moins vite...

Mes pas n'étaient que le raisonnement de ceux du docteur, je descendis les escaliers secrètement heureuse d'avoir eu la force de quitter le confinement de ma chambre. Secrètement heureuse d'avoir enfin accepté la réalité. Ma réalité.

Une fois au pied des escaliers je me tournais vers les portes vitrées, puis alors que j'allais sortir, je me rappelai que nous étions en décembre et que je n'avais pas pris de manteau, je me dirigeai donc en direction de la salle commune. En poussant la lourde porte violette je fus étonnée de ne compter la présence que d'une personne. Le garçon présent était penché sur le piano à queue qui se trouvait à droite du canapé blanc. Une mélodie douce s'échappait de l'instrument pour raisonner délicieusement à mes oreilles. Ne souhaitant pas faire de bruit je laissai la porte entrouverte et me faufilai jusqu'au fauteuil noir qui se trouvait en périphérie de la pièce. Mon livre cachait presque la totalité de mon visage lorsque le garçon s'arrêta de jouer entre deux notes pour murmurer d'une voix cajoleuse:

-Bonne année.

Surprise, je relevai immédiatement les yeux vers celui qui venait de me parler. C'était le psychopathe que j'avais embrassé le jour de mon arrivée. Lorsque mon regard rencontra ses prunelles argentées je sentis mes joues s'embraser comme la première fois qu'un contact visuel s'était installé entre nous.  De son côté, il se retourna vers l'instrument et se remit à jouer exactement là où il s'était arrêté. Il ne m'accorda qu'un sourire enjôleur, puis plusieurs regards amusés. Je me trouvai bien stupide de ne pas avoir reconnu tout de suite ses cheveux de suie et sa carrure.

Bonne année ? M'étonnais-je silencieusement alors que mes yeux restaient fascinés par les mouvements gracieux de ses doigts pâles. Je fis un calcul rapide en tentant de me désintéresser de son admirable -et admiré- profil. J'étais arrivée à Hallow, le jour de mon anniversaire (et du réveillon de Noël) et je venais de passer seize jours enfermée dans ma chambre. Nous étions donc le...

-Oui, Nous sommes le dix janvier. Il fait gris dehors et tu es à Hallow.  Bienvenue dans notre monde. Dit-il de manière totalement détachée, il avait suivi tout le cheminement de mes pensées sans même quitter des yeux les touches du piano.

-Bonn...Bonne ... Année... Bredouillais-je.

Comment ai-je fais pour ne pas me rendre compte qu'on avait changé d'année ? Me demandais-je à moi-même alors que la musique prenait peu à peu fin.

-Tu as pris de bonnes résolutions ? Demandait-il rieur en arquant l'un de ses sourcils bruns et en se tournant vers moi depuis le petit tabouret de musique.

-Non. Finis-je par répondre après m'être une nouvelle fois perdue dans son regard d'ardoise. J'étais sur le point de lui retourner la question lorsqu'il me coupa la parole pour changer brusquement de sujet:

-Tu as trouvé mon nom ?

Je secouai piteusement la tête ce qui sembla l'emplir de joie puisqu'il sauta sur ses jambes et remplaça l'une de mes mèches brunes derrière mon épaule après s'être pencher sur moi avec une rapidité déconcertante. Son visage était posté à quelques centimètres du mien si bien qu'une fois encore je pus sentir son haleine mentholée contre mon visage. Je ne me lassais pas de la vision de ses iris argentés qui semblaient cacher tant de secrets, tant de mystères. Sa main se posait contre ma joue et mon cœur s'emballa alors que les images de notre baiser me revenaient en mémoire.

Ça n'avait aucune importance ! Tentais-je -vainement- de me raisonner

Même deux semaines après, je continuais à rougir de ce souvenir. De son côté, son attitude face à cet incident ne semblait pas avoir changé... Cela ne l'affectait toujours pas. Surement cela ne changerai jamais.

Et ça ne devrait pas t'affecter non plus ! Hurla ma conscience

-Cela est génial. Parfaitement génial Mademoiselle. Chuchotait-il d'une voix redevenue suave tandis que son visage resta à cette même distance qui était très (très !) dangereuse pour ma santé cardiaque.

-Toi non plus tu n'as pas trouvé ? M'étonnais-je. L'inconnu refusait de s'éloigner, bien au contraire, son visage semblait se rapprocher le plus en plus du mien, mon souffle se faisait de plus en plus court et mes phrases de plus en plus hachées.

-Moi? Je n'ai pas encore pris le temps de chercher. Riait-il de bon cœur, en s'éloignant (enfin !) ce qui me permit de reprendre une respiration plus ou moins normalement.

- Mais étant donné que tu as enfin décidé de quitter ta chambre d'ivoire... Il s'arrêta là,  pris dans une crise de rire, estomaqué par sa propre plaisanterie alors que je me contentai d'un sourire gêné.

- Je commençais presque à m'impatienter ! Mais bien heureusement tu es sortie et nous pouvons enfin commencer notre jeu. Reprit-il en me souriant, après s'être calmé, puis, il se dirigea vers la porte. Avant de sortir définitivement de la pièce, il m'adressa un tout dernier sourire qui me sembla sincère. Bon retour parmi nous. Dit-il avant de finalement passer la porte.

"Notre jeu" raisonna longuement dans mon esprit après qu'il ait quitté la pièce. Si fort, que je crus l'entendre se réverbérer dans la pièce en même temps que la note grave semblable à un grondement qui s'échappait de l'instrument que je tripotai du bout des doigts.

Je revis le brun un peu plus tard dans la journée, quand je redescendis vers le parc avec une veste autour des épaules,  il était dans la serre, lisant On ne badine pas avec l'amour près d'un quatrième parterre de roses rouge qui venait d'être planter. La peau de ses ongles était encore tachée de terre lorsqu'il leva la main pour me saluer. Même si je ne lui répondis pas, le garçon sourit de son air habituel et repartit à sa lecture. Sa main terreuse, repoussant l'une de ses mèches noires puis tournant délicatement la page du livre à la reliure abîmée.

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