•Chapitre 10•
Comparée aux autres adolescents de mon âge, mon anniversaire n'était pas une date qui m'emplissait de joie.
Pourquoi fêter une venue au monde qui avait rempli mes parents - ma mère tout particulièrement- de tant de tristesse ?
Inutile aussi de remercier la génétique ou les cieux de m'avoir offert cette vie que je subissais bien plus que je ne la vivait...
En général, mon anniversaire passait assez inaperçu, après tout, le 24 Décembre était noté sur le calendrier comme étant le jour du réveillon de Noël. Je suis tout à fait d'accord pour dire que Jésus a eu un impact largement supérieur au mien dans notre monde. Il était donc des plus légitimes que la veille du jour de la commémoration de sa naissance passe avant mon anniversaire ! Plusieurs années d'affilées, ma mère avait oublié la date de ma venue au monde. A chaque fois que mon père s'en rendait compte il affirmait que le cadeau qu'il m'avait offert le matin venait de mes deux parents et pas seulement de mon géniteur. Même si je savais qu'il s'agissait d'un mensonge je faisais semblant d'y croire, mais chacune des fois où cet oubli était survenu je m'étais demandé comment elle avait put oublier le jour -douloureux je suppose- où elle m'avait mise au monde. L'hypothèse qu'elle faisait semblant d'omettre cette date m'avait même effleuré l'esprit. Cette conjecture ne fût jamais confirmée puisque je ne lui en fit jamais part.
***
En Suisse, le vent d'hiver était clairement plus glacial que chez nous, leurs voisins français. Une fois que j'eus passé la porte automatique qui menait au parc, le froid sembla s'infiltrer à travers mes veines pour venir solidifier mon sang. Le chêne n'était qu'a quelques mètres, si bien qu'oubliant la température, je marchais dans sa direction avant de m'asseoir sur ses racines.
Et Maintenant ? Demanda, légitimement ma conscience. Maintenant, je ne savais plus quoi faire.
Le parc était véritablement immense, je voyais encore la fille en noire qui s'était assoupie dans l'herbe malgré le froid qui lui avait rougit les joues. Le blond en tee-shirt avait filé par la porte qui se trouvait en face de lui, il avait enjambé le parterre de rose -protégé par une serre que je remarquais à l'instant- qu'il avait observé longuement puis il avait fermé la porte vitrée derrière lui sans un regard de plus pour les fleurs qui l'avait captivées quelques minutes plus tôt. Pour le groupe de jeunes enfants, je ne saurais dire s'ils étaient encore là, ils ne faisaient pas de bruit et n'étaient plus dans mon champs de vision.
En relevant la tête je fixais les feuilles encore vertes qui semblaient me cacher, me protéger du froid et du reste du monde. Il n'y avait plus que moi dans ce vaste parc presque vide.
Pourquoi d'ailleurs y avait-il des parcs si grands dans les hôpitaux psychiatriques ? Sur tous les sites que mes parents avait visité -et que j'avais consultés par la suite, en secret- les établissements faisaient tous l'éloge de leurs immenses parcs pleins d'arbres, de fleurs et d'oiseaux. Les concepteurs de ce genre d'endroit s'imaginaient-ils vraiment que nous, pensionnaires, nous sentirions mieux à la vie d'un large espace de verdure, pensaient-ils vraiment qu'on se dirait : "Pourquoi voudrais-je sortir à l'extérieur de cette prison alors que j'ai un immense parc à ma disposition !"
C'était la première fois que je passais du temps dans le parc d' Hallow et pourtant j'en étais déjà lasse. Je savais que je m'assoirais sous ce chêne durant un bon bout de temps, je savais que le parc serait souvent vide et que j'y serais souvent seule. Pourtant,quand mon regard se posa sur les branches brunes du chêne, l'une d'elle attira mon attention plus que de raison. Elle était plus grosse que les autres, paraissait plus solide et surtout abritait le corps d'un autre être fait de chair et de sang.
Peut-être que n'étais-je pas si seule que cela.
Je me relevais et plissais légèrement les yeux pour tenter de mieux voir ce qui se tramait entre ces branches. Tandis que je m'aveuglais pour tenter d'entrapercevoir quelque chose, je perçus un sourire.Puis entendis un éclat de rire. Suspicieuse je continuais de fixer la cinquième branche, comme si cela aller encourager le garçon que j'avais entraperçu à descendre de son perchoir.
Un nouvel éclat de rire, plus long que le précédent répondit à mon comportement.
J'ignorais être drôle à ce point.
Après une observation qui s'étendit sur plusieurs minutes, je finis par discerner une silhouette masculine, une tignasse mal coiffée et deux longues jambes qui pendaient dans le vide depuis les branches de chêne. Je restais debout durant une bonne dizaine de minutes à attendre un troisième éclat de rire ou un autre signalement de ce genre. Mais rien ne répondit à mon espérance et je finis par me rasseoir au pied du chêne en me disant que le garçon dans l'arbre finirait forcément par descendre de son propre gré. Ce n'était pas en tapant du pied par terre que j'allais l'y encourager.
Quelques éclats de rire enfantins continuaient, de m'accompagner de temps à autres tandis que je m'amusais à arracher quelques brins d'herbes secs qui se trouvaient près de moi.
Nous restâmes dans le silence quelques minutes, puis le garçon finit pardonner raison à ma patience, puisqu'il descendit d'une démarche nonchalante sans pour autant perdre quoique ce soit de son élégance.Il s'installa tout près, et ne pipa mot.
Maintenant que je le voyais de plus près je pouvais l'observer à loisir. Il avait de longues jambes -qu'il s'était amusé à tendre- l'une d'elle était collée à la mienne et émanait d'une chaleur que je ne pensais pas humainement possible (à moins que ce soit ma propre jambe qui était glacée ?).
Il portait un long manteau noir ouvert sur une chemise blanche aux boutons parfaitement attachés jusqu'à la base de son menton qui ne laissait pas entrevoir un centimètre de la peau neige qui faisait rayonner son visage au soleil. Sa face pâle était marquée par des traits fins qu'on aurait pu les croire sculptés à même le marbre par un artiste méticuleux qui aurait voulu donner une vénusté divine à ce garçon. Ses lèvres étaient d'un rouge vif, elles étaient pleines et vivantes ce qui semblait improbable pour un être avec la peau si blanche. Ses pommettes étaient saillantes et ses magnifiques yeux gris alliaient des teintes d'argents et d'ardoises qui s'entrelaçaient dans une danse sensuelle à l'intérieur même de ses iris. Ces mêmes prunelles étaient entourées par des cernes aussi enfoncées et violacées que deux méchants coquarts reçut après un violent combat de boxe.
Mais qui pourrait faire de la boxe à Hallow ?
La tignasse décoiffée sur ce jeune homme était d'un noir corbeau, ce qui marquait encore une fois un profond contraste de couleur avec sa figure pâle et parfaite.
Je relevais un peu les yeux, juste assez pour constater qu'il me regardait comme si je le fascinais. L'idée d'être ainsi observée était nouvelle mais aussi étrangement agréable...
J'étais sur le point de lui demander son nom lorsque brusquement un nouvel éclat de rire alcalin s'empara de lui et apparut comme une douce mélodie à mes oreilles. Quand il s'arrêta, il contempla sa jambe collée à la mienne sans que quoique ce soit dans son comportement ne témoigne d'une réaction. Quelques secondes passèrent avant qu'il ne relève brusquement la tête, comme s'il sortait d'une période d'absence ou que nos jambes accolées l'une à l'autre l'avaient plongé dans un état d'hypnose duquel il venait des'extraire, difficilement.
Le garçon me sourit étrangement tout en plantant son regard argenté dans le mien. J'étais comme hypnotisée par ses yeux mais je le fus plus encore par ses lèvres lorsqu'il y passa sa langue rosse juste avant d'ouvrir la bouche. Je guettais avidement le moindre mot qui pourrait en sortir.
-Il a tellement d'autre endroit où tu pourrais te trouver en ce moment.
Il y a tellement d'autre personne que tu pourrais rencontrer en ce moment... Chuchotait-il, le ton qu'il avait employé était empreint d'amusement mais ses yeux laissaient place à une émotion indéchiffrable qui alliait perplexité, ironie et compassion. Il se rapprochait de moi tout en secouant la tête de droite à gauche, comme s'il me plaignait sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. Sa main droite remontait de le long de ma joue jusqu'à prendre place à la racine de mes cheveux. Son sourire s'agrandit alors qu'il faisait glisser ses doigts dans mes mèches dans un geste très intime et inattendu.
En moi, se livrait une bataille acharnée alors que son visage se rapprochait avec lenteur du mien. Mon cœur battait la chamade et mes paumes devenaient moites alors que ses mains redescendaient sur mes joues. Ses yeux gris se fixèrent sur mes lèvres alors que j'avais l'impression d'avoir été oubliée dans un four.
Mon visage me brûlait, et ses mains étaient aussi douces que chaudes.Ses paumes encadrèrent doucement mon visage comme si j'étais composée du plus fragile des verres. J'avais l'impression de sentir les battements de son cœur à travers ses poignets qui étaient accolés à la peau de mes joues. Il était calme. Très calme. Je le sentais dans son pouls et le voyais dans ses yeux grisants. Son souffle s'écrasait contre mon visage dans une odeur agréable de menthe fraîchement coupée.
La partie raisonnée de mon corps me conseillait de fuir avant de partager mon premier baiser avec un parfait d'inconnu. Mais l'autre,un peu plus folle -celle qui me valait sûrement ma présence sous cet arbre, dans cet hôpital me conseillait de rester, de m'accrocher au sol, de m'accrocher aux joues de ce garçon, et de profiter de chaque seconde du baiser qui allait arriver. Ce jeune homme ne serait pas un parfait inconnu puisque lorsque ses lèvres se poseront -s'il décidait de les poser- sur les miennes il pourra être tout ce que je désirais qu'il soit. Il pourra être aussi parfait mentalement que ce que suggérait son physique idéal. Il pourra être drôle,artiste, intelligent, attentionné, gentleman et j'en passe...
Ses lèvres étaient encore à deux centimètres des miennes lorsque j'approchais à mon tour mon visage du sien. Ces mains étaient toujours sur mes joues mais l'une d'elle descendit jusqu'à mon poignet et l'enserra comme pour ne faire qu'un avec lui.
Quand ses lèvres se posèrent enfin sur les miennes je me rendis compte de l'absurdité de la situation. Je restais droite comme un I à goûter aux lèvres satinées et sucrées de cet inconnu au visage d'Adonis.Je sentis cette odeur de menthe m'enivrer de nouveau, j'avais l'impression de m'en imprégner, de m'imprégner un peu de lui...
La situation était quelques peu comique; Moi, embrassant un garçon que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam sous un chêne dans l'hôpital que je venais à peine d'intégrer. A cette pensée,j'ouvris les bras à mon tour et fermai les yeux- ce qu'aucun de nous deux n'avait fait- bien décidée à, à mon tour, profiter de cette étreinte étrangement parfaite.
Joyeux Anniversaire Alice...Chuchota une voix semblable à la sienne depuis l'intérieur de mon crâne.
Soudainement,je le sentis sourire au milieu de notre baiser juste avant qu'il ne se détache de moi et ne se laisse aller en arrière sur les feuilles des séchées et givrées qui craquaient sous son poids. De mon côté j'avais les joue en feux...
Ce baiser avait laissé sur mes lèvres comme une marque faite au fer rouge. Je ne ressentais pas particulièrement de plaisir après cette événement -aussi bref eut-il était... Au contraire j'avais l'impression que ce simple baiser était le début d'une longue liste de catastrophes. Je le sentais, au fond de mon ventre. Des papillons semblaient s'agitaient de plus en plus. J'avais l'impression que leurs petites ailes étaient sur le point de faire naître un ouragan en moi...
C'était absurde.
Aussi absurde que de croire que ce simple baiser pouvait entraîner une série de catastrophes !
Absurde!
Et pourtant, même si j'essayais de rationaliser, je n'arrivais pas à me défaire de cette impression.
-Eh bien, ce fut intéressant...bonjour à vous Mademoiselle. Me saluait-il de sa voix velouté tout en me souriant d'un air aussi effrayant que séduisant.
Je restais cinq minutes sans lui répondre, ne sachant pas quoi lui dire tant j'étais mortifiée par la honte. Lui, ne semblait pas être gêné de ce qu'il venait de se passer, comme si le fait d'embrasser des filles inconnues lui arrivait tous les jours!
Peut-être que ça lui arrive en effet, tous les jours. Murmura une petite voix dans ma tête alors que de son côté, ma conscience me hurlait de lui fournir des explications quant à ce qu'il venait de se passer. Autant dire que je n'avais pas d'explication crédible à lui fournir.
Lorsqu'il se leva d'un pas souple, je crus reconnaître la silhouette du garçon qui était derrière la fenêtre du docteur Molinaro.
Je n'avais donc pas rêvé !
Cette ombre n'était pas un mirage mais bien sa silhouette à lui !
Celle du garçon qui vient de m'embrasser! Pensais-je joyeusement en ayant la furieuse envie de l'embrasser à nouveau, simplement pour le remercier d'être réel.
Le brun me tendit la main pour m'aider à me relever. Acceptant son assistance je saisis sa paume chaude, constatant qu'en comparaison la mienne était d'une moiteur humiliante.
Il me tira vers lui si vigoureusement que mon front rentra brusquement en contact avec son menton. Je l'entendis sourdement se plaindre mais il se tut immédiatement lorsque mon regard rencontra le sien pour la seconde fois. Ma main se leva presque au ralenti. J'étais sur le point de caresser sa peau opaline d'une main tremblante, mais il se déroba juste avant que mes doigts ne l'atteignent. Un sourire narquois (pour ne pas dire moqueur) étira ses lèvres. La bouche quelques secondes entrouverte, il finit par dire d'une voix douce bien que forte:
-ça vous arrive souvent de toucher la peau d'un garçon que vous ne connaissez pas ?
-Et toi, ça t'arrive souvent d'embrasser une fille que tu ne connais pas ? Répliquais-je en croisant les bras sur ma poitrine, tout en bombant le torse face à son regard rieur. En comparaison à sa voix d'adulte sûre et posée, la mienne ressemblait à celle d'une enfant de huit ans qui venait de se faire disputer
-Tu ne m'as pas repoussé je te ferais remarquer. Se défendit-il, son immense sourire venait de disparaître pour laisser place à un rictus. Il avait arrêté de me vouvoyer en voyant que je ne lui rendais pas la politesse.
Je restais silencieuse ne sachant de nouveau pas quoi répondre.
-Et puis, il n'est pas trop tard pour te demander quel est ton nom. Ajoutait-il en arquant l'un de ses sourcils noir parfaitement dessiné.
-Pourquoi tu m'as embrassée ? Le questionnais-je bien décidée à avoir une réponse.
-Nous n'avons qu'à dire que c'est pour la même raison que celle qui a fait que tu ne m'as pas repoussé! Alors ton ...
-Parce que je suis belle ? Le coupais-je étonnée alors que ma voix raisonnait à mes oreilles comme étant de plus en plus aiguë
Il sembla décontenancer et son sourire disparut, comme s'il avait flanché. Puis, il réapparut plus charmeur que jamais quelques secondes plus tard (sûrement le temps qu'il avait fallut à l'Inconnu pour ingurgiter l'information).
-Ravie de savoir que tu me trouves à ton goût ! De mon côté, je l'ai fait pour savoir si ça me plairait où non.
-Qu'est-ce qui était censé te plaire ou non ? Le questionnais-je en fientant l'ignorance.
-De t'embrasser. Je voulais savoir si j'aimerais que cela devienne une habitude entre nous. Répondit-il d'une manière désinvolte. Ses yeux s'étaient désintéressés de moi, aussi vite qu'il ne s'y été intéressés. J'eus l'impression en le regardant qu'il pensait déjà à autre chose.
Une habitude entre nous ?
Ce fût à mon tour de froncer les sourcils. Il se moquait forcément de moi, il était impossible que la vérité soit aussi saugrenue.
-Ne fais pas cette tête voyons ! Cette expérience était bénéfique autant pour toi que pour moi, et je ne crois pas trop m'avancer en disant qu'elle ne m'a pas semblé si désagréable! S'exclama t-il d'une voix agacée alors que le rouge me montait aux joues.
-Combien de fille ont eu le privilège de savoir si tu aimerais les embrasser tous les jours ? L'interrogeai je d'une voix aigre après avoir repris le contrôle de la coloration de mon visage. Le froid de décembre suisse ne semblait plus avoir le moindre impact sur mon corps.
-Un certain nombre, mais inutile de s'attarder sur le passé. Éluda l'Inconnu en secouant la tête dans un geste d'irritation palpable.
Ce n'est pas drôle si tu poses toutes les questions ! Pour la première fois depuis le début de notre conversation, il avait abandonné sa voix suave et séductrice au dépend d'un ton enfantin et boudeur.
-Ce n'est pas un jeu. Le contredis-je d'une voix plus ferme. Durant un instant, j'eus même la prétention de penser que j'avais repris le contrôle de cette discussion. Cette idée fut vite réduite en poussière lorsqu'il répondit de sa voix redevenue veloutée :
-Tout peut-être un jeu si tu le veux. En tous cas, j'aimerais que tous les deux, nous lancions notre propre divertissement.
-Que proposes-tu ? Demandais-je bien que ma conscience me hurlait de rejoindre mes parents et de le planter seul, dans le froid.
Il resta silencieux un instant, réfléchissant sûrement à la prochaine énormité qu'il allait débiter. De mon coté... et bien, je ne disais rien. Me contentant de le regarder d'un œil fasciné que je ne me connaissais pas.
-Le premier qui découvre le nom de l'autre a gagné ? Suggéra-t-il en rapprochant de nouveau son visage du mien.
-Gagne quoi ? Bafouillais-je, en tentant de happer un peu de l'air glacial de décembre qui me manquait tant.
-Tout ce qu'il veut de la part de son adversaire. Affirmait-il en reculant et en imitant ma posture de défense -visiblement - vexé de me voir si froide quant à son projet. Cependant, je remarquais qu'un sourire pervers s'était fait une place sur son visage de dieu grec.
Avant qu'une réponse ne trouve le chemin de mes lèvres , il tourna les talons et se dirigea vers le bâtiment d'une démarche féline. Le bas de son long manteau et ses cheveux noirs flottaient dans le vent.
Il avait déjà gagné. J'allais participer à son "jeu" aussi stupide et malsain semblait-il être.
A l'image de son créateur. Me souffla ma conscience d'une voix presque inaudible. L'objet de mes pensées se retourna d'ailleurs vers moi et m'envoya ce sourire séducteur dont il semblait raffoler puis il passa la porte vitrée dans un saut félin. Il n'utilisa pas la porte automatique que j'avais moi-même empruntée, il entra dans l'hôpital par la même baie vitrée que celle qu'avait utilisé le blond en tee-shirt. Ils semblaient tous deux avoir le même âge, peut-être étaient-ils amis. Peut-être allaient-ils se rejoindre pour parler de la qualité de mes lèvres... Cette simple possibilité m'agaçait.
En général, les films et livres se terminaient une fois que le couple de protagonistes principaux échangeait son premier baiser. Après, on supposait qu'ils étaient heureux. Or nous n'étions ni heureux, ni amoureux. Nous n'étions pas un couple. Et encore moins un couple de protagonistes principaux.
Un baiser sans contexte ni signification, c'est comme parler pour ne rien dire, alors ne vois pas cela comme le début d'un flirt, vois plutôt cela comme une expérience scientifique. Déclara une voix, qui ressemblait atrocement à celle magnifique du brun.
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