Après avoir tous discuté, on toquai à notre porte, je me redressai aussitôt et c'était Amber qui descendit de sa couchette pour rejoindre la porte, qu'il ouvrit.

Ce fut le mystérieux garçon aux yeux violet qui apparut sur le seuil de la porte, il nous regardait chacun un par un mais son regard s'attarda plus longtemps sur moi, on se fixa un instant dans les yeux, puis, il détournait le regard et ordonna d'une voix forte et puissante qui fit froid dans le dos :

-Suivez-moi, maintenant.

Amber le suivit immédiatement, bientôt rattrapé par Saphir puis Rubis, je descendis de ma couchette et rejoignis ce dernier.

Il me donna un léger coup d'épaule, je le regardai, les sourcils froncés.

-C'était quoi, ça ? questionna-t-il en appuyant bien sur le dernier mot.

-De quoi tu parles ? questionnais-je innocemment.

-Vos regards intenses là, lâcha t'il.

Je ne pouvais pas lui dire que ce garçon m'intriguai de plus en plus ou bien que j'avait une mauvaise intuition à son sujet.

-J'en sais pas plus que toi, mentis-je en haussant les épaules.

Il hocha la tête et passa devant sans répondre.

Je remarquai très vite que nous avions passé le couloir ainsi que la salle de repos, on se dirigeait désormais dans un escalier étroit, j'étais toute derrière et j'avais pourtant le sentiment d'être suivie.

Alors qu'ils descendirent tous les escaliers, j'eus le courage de me retourner, je fronçai les sourcils en plissant les yeux.

Un jeune enfant aux yeux bleu océan m'observait, il sourit, me salua de la main puis disparut. Étrange...

-Em? appela Rubis.

Je fis volte-face et lui sourit.

Je finis par le suivre dans les escaliers, on descendit encore deux ou trois étages je pense puis Violet ouvrit une porte.

Une fois poussée on découvrit une immense salle, des tables à de nombreux endroits, des enfants y étaient attablés, ils riaient et mangeaient.

Il nous conduisit à une table avec de la nourriture comme du riz, des pâtes ou de la viande!

J'étais la première à me jeter dessus, affamée.

Les garçons firent de même tandis que Violet resta en retrait.

Des bruits de pas m'arrêtèrent instantanément et je découvris Caden devant moi.

-Mangez puis vous pourrez avoir un temps calme et enfin vous irez dormir à onze heure maximum ,annonce t'il.

Je scrutai Amber qui semblait s'étonner aussi, sa phrase nous avait mis la puce à l'oreille.

-Parce qu'il y en a du même âge que nous?! m'exclamais-je.

-Oui, six étages au-dessus du nôtre, ce ne sont des onze – seize ans, répondit-il.

-Et, est-ce que l'on pourra y monter ? demanda Rubis en jetant un regard rempli de sous-entendus à Saphir qui pouffai.

-Dans quelques jours, une fois que je serais sur que vous n'êtes pas des envoyés de O.C.A.R.D.E, épelle t'il.

On fronça les sourcils et je me souvins aussitôt des lettres inscrites sur la façade du bâtiment.

-Organisation Contribuant à la Recherche D'Eridiens, répondit-t-il en voyant nos têtes perdues.

-Je vais aussi vous rejoindre à l'étage, ayant quinze ans, annonça à son tour Violet.

-Et, on peut savoir qui t'es? demanda subitement Saphir en fronçant les sourcils.

-Violet, annonça t'il.

-Pourquoi le pt'it a dit que t'étais important? questionna Rubis.

Ah oui, ça, le gamin qui sait pas tenir sa langue.

-Parce que je fais partis des Sauveurs, annonça t'il fermement.

Je m'étouffai avec mon morceau de pomme de terre et le dévisageai, choquée.

Tous les regards étaient tournés vers moi, mais c'était celui du mec aux yeux violets qui m'ébranlai.

Je me retirai précipitamment, les joues rouges, abandonnant mes amis et les autres dans l'incompréhension totale, sauf le garçon, qui devait certainement se douter de quelque chose.

Merde, merde, merde, merde

Je me répétai ça dans ma tête jusqu'à ce que j'arrivai je ne sais où, mais visiblement sur un balcon.

Je m'arrêta, pourquoi avais-je paniqué ?

Je projeta itout de même un regard à la vue qui s'offrait à moi, le désert à perte de vue, seul quelques véhicules embourbés dans le sable près de la tour gâchèrent un peu le panorama.

Je m'appuyai contre le rebord du balcon, ce dernier à moitié détruit, mais pourtant, ça ne me dérangea pas.

J'ouvris ma main et une aura étincelant vert se déposa dans la paume de ma main, je jouai avec en le faisant passer d'une main à l'autre, comme une balle.

Une voix forte m'arrêtai dans ma lancée, je sursautai et referma ma main subitement. Je fis volte-face et découvris le garçon aux yeux violets.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et je mordis ma joue intérieurement.

-Salut, lança t-il avant de se tenir sur le balcon et en face de moi.

Je ne lui répondis pas, bien trop occupée à gérer les battements de mon cœur qui s'affolèrent brusquement, je répéta l'action antérieure, l'ignorant royalement et une des boules vertes reparut.

-Je vois que l'on ne t'as pas appris la politesse, répliqua t'il.

-Peut-être parce qu'il n'y a jamais eu personne pour me l'apprendre, rétorquais-je, mon regard ancré dans le sien.

Il baissait les yeux, ignorant ma remarque.

-Tu sais que j'ai le pouvoir de ressentir les émotions de chacun, annonça t-il, ce qui fait que -il fit un pas vers moi, se tenant à quelques centimètres de mon corps- , je sais exactement ce que ton cœur perçoit, sourit il, son doigt pointant l'emplacement de mon coeur.

Je ne répondis pas mais en revanche, je fermai ma main, faisant disparaitre à nouveau la boule lumineuse.

Je me redressai et croisa mes bras sur ma poitrine en continuant de le regarder.

-Tu en es certain ? demandais-je en regardant à mon tour son cœur avec un faible sourire puis en le regardant à nouveau.

Il restait de marbre puis son sourire hypocrite et terrifiant reprit place sur son visage.

-Certain, assura t'il.

Je hochai la tête, peu convaincue et enfin je m'apprêtai à partir, mais il retint mon bras.

Je me retournai et l'examina en silence.

Il forçai sa prise sur mon poignet en me tirant vers lui, je n'étais pas collée à son torse, juste assez pour que être près de lui mais en même temps assez pour que l'on puisse se toiser.

Prise par surprise, j'eus peur. Sa main effleura ma joue et ses doigts caressèrent mes lèvres.

-Fais bien attention à ce que tu ressens Émeraude, tu serais surprise des conséquences de tes sentiments, recommanda t'il.

Il relâchai mon poignet puis il s'éloigna lentement de moi, je resta assiégée sur place, ne sachant pas trop quoi dire. Je massai mon poignet douloureux, puis je me retourna et le vit près de la porte, je m'exclamai alors avec le peu de dignité et de courage qu'il me restait:

-Serait-ce une menace ?

Il s'arrêta et de sa voix forte me répondit :

-Peut-être.

Il allait repartir mais je le coupa une nouvelle fois:

-Dans ce cas, tu devrais toi aussi faire attention à tes sentiments, tous nos actes ont des conséquences, lançais-je, sourire aux lèvres.

Il ne ripostait pas cette fois et il s'en alla pour de bon tandis qu'un mince sourire de triomphe trônait sur mes lèvres