Chapitre 17

Mon cœur bat à cent à l'heure, dans cinq minutes, un garde viendra me chercher pour aller en cours, je choisirais ce moment-là pour courir en dehors de la chambre et me ruer vers la porte conduisant au reste du complexe, espérant retrouver mes amis en route.

Je répète le plan en boucle dans mon cerveau quand le verrou tourne, je relève la tête, tous mes sens sont déployés, je suis prête.

La porte s'ouvre et l'homme entre, j'en profite qu'il soit occupé à ranger son arme pour lui offrir un coup de pied dans les côtes, suivis d'un coup de coude dans la mâchoire et enfin un coup de poing dans le ventre, il tombe lourdement sur le sol, sonné et évanouis.

Mon sang pulse dans mes veines, mon rythme cardiaque s'intensifie quand je me remémore que je n'ai que très peu de temps, l'adrénaline coule dans mes veines aiguisant chacun de mes sens et me fournissant la force nécessaire au sprint que je dois exécuter.

Je cours à toute vitesse vers la porte, évitant les coups de feu et les gardes qui tentent de me tenir, je passe avec brio la porte en fer et je me rus vers une partie du complexe, j'offre mon genou à un nouveau garde ainsi qu'un coup de poing dans l'arcade sourcilière, il tombe au sol comme l'autre.

Je m'arrête et découvre une vingtaine de garde à mes trousses, j'ouvre la porte à la volée et me retrouve dans une salle énorme avec des adolescents attablés, mon entrée les a stoppés dans leur conversations et tous les regards sont braqués vers moi, je me stoppe et mon souffle devient saccadé quand je découvre mes amis à une table en face de moi.

-EM! crie Rubis.

Mais c'était trop tard, ma vue devient trouble et je me sens tomber, la dernière chose que j'entends sont les paroles rassurantes de Rubis qui me tient dans ses bras :

-Je suis là...tout va bien se passer.

***

Je me réveille allongée dans les bras de quelqu'un, je me redresse difficilement, l'esprit brouillé.

Lorsque je relève la tête c'est Rubis, il secoue la tête et me dit de me rendormir, je remue la tête et me redresse.

Je découvre Saphir, Amber, Thaïla, Eileen, Topaze et étonnement, Caden ainsi qu'Elya.

Je scrute autour de moi et découvre des lits alignés dans une immense salle lumineuse, sauf qu'il n'y a pas que nous, mais également au moins une centaine d'adolescents.

Je me redresse douloureusement et Rubis m'aide à me relever.

-Où on est? Questionnais-je.

-Bienvenue chez ORCADE! s'exclame faussement Caden, me faisant sursauter.

Je sens tous les regards posés sur moi, je me sens gênée et mal à l'aise, mon regard ne peut s'empêcher d'inspecter tous les visages à la recherche du garçon aux yeux violets.

Je ferme les yeux, ma tête vacille mais je tiens bon, soutenue par Rubis.

Ma lèvre tremble et j'ose poser la question qui brule mes lèvres depuis tant de temps :

-Il a fait quoi Violet?

Les visages se ferment et leurs regards deviennent durs et sombres, même Saphir qui d'habitude sort une blague toute les trois secondes semble avoir perdu le goût de l'humour, le regard angélique de Topaze a disparu, la lèvre inférieur d'Eileen tremble, je peux sentir le cœur de Thaïla palpiter quant à Elya et Caden, leurs yeux sont verrouillés, je ne lis plus rien et Rubis, il parait dévasté.

-J'ai le droit à des explications! Rétorquais-je, voyant que personne ne réagit.

-C'est un traître, annonce durement Caden.

Même si je m'en doutais, j'avais l'espoir que ce ne soit pas ça, la nouvelle me fait le coup d'un poignard dans le cœur, pourtant, je n'en mène pas large et je demande :

-Pourquoi?

-C'était un espion de ORCADE et d'un projet secret appelé C.O.D, je pensais que tu étais l'espion mais en vérité, c'était Violet, ils nous ont retrouvés et ils nous ont gardés enfermés ici, on ne savait pas où tu étais ni où violet était. Puis ils nous ont révélés son secret, on était tous abasourdis, annonce Caden.

Je sens une haine indescriptible bouillir dans mon corps, ce dernier est parcourus d'électricité et l'adrénaline monte jusqu'à mon cerveau tandis que mon cœur se déchire lentement, je me consume de l'intérieur.

Comment un garçon peut-il avoir tant d'effets et de conséquences sur moi?!

Je me rus hâtivement vers la porte que je frappe de toute mes forces, je cherche à détruire la poignée ou bien la vitre au-dessus.

Je fais apparaitre une boule verdâtre dans ma main et la propulse contre le boulon de la porte qui cède.

Je ne bouge plus, interdite, tandis que la poignée s'abaisse lentement laissant passer un filet de lumière à travers l'ouverture qu'à enclenché la destruction du boulon.

Je donne une légère pression sur le bas de la porte avec mon pied et cette dernière s'ouvre, j'entends mes amis et le reste des adolescents se rassemblait derrière et autour de moi.

Devant nous s'étend un long couloir noir, avec des portes un peu partout et surtout vide, si l'on était si important que ça, pourquoi n'auraient t'il pas fait garder la porte?

J'allais parler mais un hurlement à s'en déchirer les cordes vocales résonne dans tout le complexe, mes oreilles sifflent et je suis certaine que mon tympan est crevé.

Malgré tout ça, je parviens à reconnaître à qui appartient ce hurlement : Violet.

Sans hésiter, je sors de la chambre au pas de course et cherche la source du hurlement, j'atteins une porte en fer, je pose mes deux mains sur la porte et ferme les yeux.

C'est maintenant qu'il faut que mes pouvoirs m'obéissent!

Je me crispe, mes ongles grince contre la porte tandis que ferme fortement les yeux, je rouvre les yeux, rien, que dalle.

Comme si tes pouvoirs s'étaient décidés à t'offrir la vue à l'intérieur, aujourd'hui.

Je passe ma main sur la poignée en fer et l'abaisse, un cliquetis retentit m'indiquant que la porte s'ouvre et qu'elle n'est pas fermée à clés.

Je pousse la porte dans un grincement horrible mais ce que je découvre face à moi me glace le sang.

Lui.

Mais allongé au sol en train de se tordre dans les sens.

Je tourne la tête et découvre violet, les yeux injectés de sang, des blessures tels que des coupures, des griffures ou encore des hématomes présents un peu partout sur son torse nus, ses jambes, ses bras et son visage mais c'est son regard qui m'effraie et me refroidi aussitôt sur l'envie incroyable de lui donner la mort. Il n'y a que la colère, la haine, la souffrance et la tristesse que je lis, ses bras meurtris par des traces sanglantes tendus dans l'air et ses sourcils froncés.

Je commence à respirer trop fortement, l'homme arrête de gigoter dans tous les sens et recule, effrayé vers le mur, alors que je vois Violet s'apprêtant à en finir pour de bon, les mots montent dans ma gorge et sortent d'entre mes lèvres sans le vouloir :

-Arrête! crie-je.

Ma voix était ferme et assurée mais remplie d'inquiétude et de méfiance, j'essaie de la cacher au mieux mais son regard se tourne vers moi, son regard redevient normal, j'y lis cette fois de la tristesse, de la culpabilité et de l'espoir.

Mon pauvre coeur bat à la chamade et je reprends très vite mes esprits et mon regard s'assombrit.

-Connard ! Criais-je.

Il sursaute et recule vers le lit au fond de la pièce.

- putain je n'y crois pas! Comment j'ai pu te faire confiance? Comment j'ai pu être aussi aveugle par toi? Tu t'es foutu de moi! hurlais-je.

Le sentiment de puissance et la colère s'empare de mon être pour de bon et je m'avance vers lui pour le plaquer contre le mur, il est effrayé et ne parvient plus à dire quoi que ce soit.

Il ferme les yeux et secoue la tête.

-Arrête de mentir! Grondais-je.

Il rouvre les yeux, ces derniers brillent et ses iris violets me fixent, apeurés.

-Je...je...suis désolé, s'excuse t'il en bégayant.

-Désolé de quoi? D'avoir détruit la confiance que j'avais en toi? De nous avoir détruits?! M'écris-je.

-Ou..oui, répondit-il en cherchant de l'air.

-Je parie que tu t'es servi de moi et que cette putain de prophétie nous concernant toi et moi n'existe pas hein?! lançais-je.

Il secoue la tête, les larmes aux yeux.

-Je..je te jure..qu'e..qu'elle...existe, peine t'il à dire.

Je manque de tomber en découvrant la sincérité dans ses iris mais je me ressaisis et je lui offre un direct droit, puis je le lâche pour qu'il tombe au sol, presque évanoui.

Ce ne sont que deux bras qui encerclent ma taille pour m'éloigner de lui qui me font revenir à terre, que s'est-il passé putain?

Je découvre tristement son corps étendu sur le sol, Topaze s'assoit à ses côtés et le soigne un peu et les autres arrivent, je recule avec la personne dans mon dos, elle dépose son visage dans mes cheveux en chuchotant des mots réconfortants, je reconnais le parfum de Rubis.

Mes yeux piquent et je respire difficilement, qu'est ce que j'ai fait?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top