Chapitre 11
Puis soudain le visage souriant de Rubis me frappai en pleine face et je me séparai subitement de Violet qui fronça les sourcils.
Merde.
Je m'élançai en dehors de l'endroit d'où j'étais et je le vis courir, ouvrir une porte, s'engouffrer dans je-ne-sais-quoi. Je m'élança derrière lui mais quand j'arrivai, la porte était claquée devant moi,j'essayai de l'ouvrir, sans succès. Il l'avait fermée à clé.
-Rubis! Appelais-je.
-Fout moi la paix ! lança-t 'il.
-je suis désolée, m'excusas-je au bout d'un moment.
-C'est le destin qui le veut, rétorqua-t'il sarcastiquement.
-Je t'en supplie, ne me fais pas la tête pour ça, supplais-je.
-C'était prévu de toute manière, souffle-t'il.
-Comment ça? questionnais-je, étonnée.
-Ils l'avaient dit que tu devrais être avec Violet et moi que je t'aimerais, c'est Caden qui me l'a dit, répondit-il.
-Mais j'y suis pour rien moi! J'ai jamais demandé à naître comme ça! Tu crois que j'ai choisi tout ça? Que j'ai voulu tout ça? Non, je suis obligée de vivre avec un destin tout tracé! Rétorquais-je.
Après cinq minutes de silence glaçant, je l'entendis renifler, signe qu'il pleurait, je me rendis compte soudainement de la puissance de mes paroles qui l'avaient probablement touché, je fermai les yeux et appuyai mon front contre la porte.
-Ouvre cette porte Rubis, s'il te plait, chuchotais-je.
Après une minute qui me sembla être une éternité, la clé tournai dans la serrure et la porte s'ouvrait.
Je retrouvai Rubis, assis sur le sol, un fil rouge lumineux, presque irréel dans sa main, il la ferma cachant le tracé rouge dans la paume, lorsqu'il la rouvrit, il n'y avait plus rien.
-Tu arrives à contrôler tes pouvoirs ? demandais-je.
-Ça arrive une fois sur deux, avoue t'il.
Je lui souriais et m'asseyais à côté de lui, il passa son bras au-dessus de mes épaules et je l'enlaçai en en profitant pour blottir mon visage dans son cou, il m'encerclait dans ses bras et son visage se posa dans mes cheveux, humant leur odeur.
On resta ainsi pendant plusieurs minutes, il avait pleuré doucement contre mon épaule puis il s'était calmé, je pensai que cela faisait bien vingt minutes que nous étions enlacés.
Ankylosée, je me séparai lentement de ses bras et de leur chaleur, nos regards se croisèrent, il était triste. Et moi je culpabilisai.
-Je suis désolée Rubis, je ne veux pas que l'on se fasse la tête pour ça, et j'ai besoin de tout le monde, je n'ai absolument aucune idée de quoi faire, il n'y aura que vous pour m'aider, avouais-je.
Il hochait la tête en souriant et m'enlaça une nouvelle fois dans ses bras, il embrassait ma joue longuement puis il me serra contre lui.
Je fermai les yeux et le serrai plus fort dans mes bras, Rubis était celui dont j'étais le plus proche, je n'avais vraiment pas envie de le perdre à cause d'une prophétie merdique. En l'espace de deux deux semaines et demie, ces trois garçons étaient vraiment devenus vitaux pour moi.
Après de nouvelles minutes de contact, on se sépara et on rejoignit les autres, Violet devait être stressé, mais c'était en arrivant dans la chambre, deux de mes doigts emmêlés à ceux de Rubis que Violet changea de comportement.
Il fronçait les sourcils et je lâchai aussitôt la main de Rubis.
-Il ne s'est rien passé, commençai-je rapidement.
-Ah ouais!? s'exclame -t'il en se levant soudainement.
-Je te le jure ! assurai-je en paniquant légèrement en découvrant ses yeux s'assombrirent.
-Tu te fous de moi c'est ça?! Hurle t'il .
-On n'a rien fait ! intervient Rubis en avançant légèrement devant moi.
-Toi, ferme là, rétorqua Violet.
Cette fois ci, il y en avait assez !
Je me précipitai sur lui et le plaqua contre le mur, mes yeux verts s'illuminèrent.
-Je t'interdis de le traiter comme ça! Menaçais-je d'une voix ferme.
-Ah ouais? Et qui va m'en empêcher ?! lance-t'il, cruellement mais toujours déstabilisé.
Effet de surprise blondinet.
J'allais lui proposer de goûter à mon poing dans sa jolie face mais la voix puissante de Caden nous interrompit.
Merde, il a vraiment un problème à débarquer comme ça lui.
-moi, lâche t'il durement.
Je lâchai le blondinet, agacée et me tournai vers le nouveau venu.
-De quel droit tu te mêles de ça, toi? lançais-je en appuyant bien sur le dernier mot.
-Je me mêle de ce que je veux, répliqua-t-il.
-Pas de ma vie Caden, lâchais-je.
-On a le même sang, je te rappelle, ajouta-t'il.
-Je n'en ai rien à faire de nos liens de parentés ! Et de cette prophétie, et de toutes ces conneries, je veux me réveiller, et me dire que ce n'était qu'un mauvais rêve, j'en ai ras le bol d'être la meneuse, l'élue et la guide en même temps ! rétorquais-je.
Je passai devant lui, le poussant violemment contre le mur sur mon passage et sortai de la chambre.
-Où tu vas ! s'exclame Violet soudainement inquiet.
-T'en as quelque chose à faire de moi maintenant ?! lui lançais-je, mes yeux lancèrent des éclairs dans sa direction.
-N'y va pas ! répliqua Saphir.
Je me retournai, à quelques mètres de l'escalier conduisant aux jeunes de notre âge.
Je le soutins du regard quelque secondes puis rompis la connexion en m'engageant dans l'étroit escalier d'acier en colimaçon.
Je les entendait me suivre en courant alors j'accélérais la cadence, y en avait marre.
J'arrivai au fameux étage et poussai la porte, je me retrouva aussitôt dans une salle de repos en face de quelques jeunes bien différents de nous, leurs yeux étaient soit bleu, verts ou marrons, aucun comme ceux que l'on avait vu en bas, ils n'avaient aucuns super-pouvoirs, ils étaient seulement...normaux ?
Je reculais d'un pas mais une voix puissante m'ordonna de m'arrêter.
Un garçon d'à peu près seize ans me dévisagea longuement.
-T'es qui, lance-t'il.
-Emeraude, je m'appelle Emeraude, répondai-je.
Il regardait les autres présents, mon coeur battait vite et lorsque je tournai la tête, je découvrai une fille habillée en orange. Sa peau foncée et ses cheveux étaient noirs également, quant à ses yeux, ils étaient aussi oranges qu'une pierre du soleil.
A ses côtés, un jeune garçon, c'est celui que j'avais aperçu la dernière fois ! Ces yeux bleus turquoise comme des topazes, il s'appelait Topaze. Il fronçait les sourcils, lui aussi lisait-t'il dans les pensées des gens ?
Il hocha doucement la tête comme pour me répondre, une nouvelle fille débarqua en courant, ses cheveux roses coupés au carré, des yeux roses et évidemment, habillée en rose, à peu près de la même manière que moi et les garçons.
D'ailleurs, en parlant d'eux, ils venaient de débarquer à l'étage, tout aussi perturbés que moi.
Alors c'est cela qu'ils voulaient nous cacher, qu'il y avait d'autre élus.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top