Mais lui, il a vu à travers le masque. Vers la fin, il m'a dit  que... qu'il l'avait vu dans mes yeux. Que mon corps lançait un défi mais que mes yeux cherchaient quelque chose, quelque chose de vrai.

Ce matin, il m'a suivie. Je n'était pas allée loin.

J'étais effondrée dans l'obscurité d'une ruelle.

Alors, il m'a prise dans ses bras.

J'ai pleuré pendant de longues minutes. J'ai pleuré ma solitude, ma douleur, ma haine, mon désespoir. J'ai pleuré mes illusions perdues et ma résignation creuse. Je n'ai rien dit, il a écouté et il a compris.

Avec délicatesse, il a repoussé une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, il m'a demandé mon nom et l'a répété d'une voix douce :

"Erica"

Sur le sol de béton, contre un mur de briques sales, il m'a trouvé. On ne voyait même pas le ciel de cette ruelle. Juste le néons clignotants d'un café miteux.