Il m'avait trouvé un soir. Une soirée à laquelle je ne connaissais pas grand monde. C'était le frère du mec qui organisait. Je ne l'avais jamais vu. Je ne lui ai pas prêté spécialement attention. Plus tard il m'a avoué qu'il ne m'avait pas lâché des yeux.

Moi, je faisais la fête. C'est tout ce qui m'importait, faire la fête. Je m'enivrais de musique, m'abrutissais d'alcool. Les spots colorés me faisaient tourner la tête, le bruit couvrait mes pensées.  Ça me distrayait, comme ça mon esprit s'attardait loin du jeu. Quand je dansais, mon corps me paraissait un peu moins lourd. Un peu moins.

Et puis j'en faisais chavirer des cœurs quand je dansais. C'était facile. Au final je jouais pour ne pas penser que j'y jouais. Cette nuit là, ils ont été quelques uns à venir m'aborder. Je les ai repoussés. Ce n'est pas ce que je cherchais. Je voulais juste m'amuser. Mais lui, lui non. Il m'a juste observée, sans bouger.

Cette nuit là, j'ai bu, j'ai dansé, j'ai oublié. Je me suis envolée. Tandis que mes membres se mouvaient en rythme, je suis partie. Ailleurs. Là-haut. Perdue dans mes étoiles.

Alors quand la musique s'est arrêtée au petit matin, je suis redescendue sur Terre. Quand la musique s'est arrêtée au petit matin, comme tous les autres matins, je me suis souvenue. Comme tous les autres matins j'ai suffoqué.

Je suis partie, seule dans le silence de l'aube. C'était le matin de trop.