20.
Comment tout ça a pu arriver ? Comment sommes-nous arrivés là ? Comment ai-je pus être aussi con ? Comment ai-je pus laisser Eren seul ? Comment ai-je pus faire ça ? Comment ai-je pus le laisser seul ? Comment ?
J'crois q'j'ai besoin d'une réponse.
J'étais encore en état de choc. Il partait ? Pour aller où ? Comment j'vais m'en sortir ? Putain d'égoïste !
J'repris mes esprits, enfilai l'manteau d'Eren, et mis la lettre dans une des poches. J'me dirigeai l'plus rapidement possible vers l'entrée et enfilai avec empressement mes chaussures. J'eus le temps d'laisser un mot à l'attention de Petra pour la prévenir que j'tais sortis. Ça lui fera sûrement plaisir.
J'me mis en route vers le cimetière. Il fallait une heure en voiture pour s'y rendre. En courant, au moins une heure et demi de plus. J'me suis levé à 14h aujourd'hui. Et j'suis sortis de chez Petra à 15h. Bordel ! J'ai autre chose à penser q'ça !
J'me mis alors à courir. J'aurais pu prendre un taxi me diriez-vous. Mais courir m'aide à réfléchir. C'est sûrement ça, puisque je ne sais plus. Et c'est frustrant. Alors j'commençai ma route vers l'autre égoïste. Vers mon gamin.
À quoi devais-je penser ? Ne pas savoir est chiant. Autant dire que tout c'qui est en train d'arriver est d'ma faute. Si j'n'avais pas réagis comme ça face à... C'est répugnant. Comment avait-elle osé faire ça ? J'vais la finir. Et puis... J'me suis éloigné d'Eren. Alors qu'il tentait de s'expliquer. J'suis vraiment qu'une pauv' merde.
J'l'aime, j'le sais. À un point sans nom. Ça fait depuis tellement longtemps que j'l'attendais. Frappez-moi. J'ai tout gâché. C'était toujours moi qui m'éloignait et qui avait les pires réactions possibles. Au final, la dernière fois qu'on s'était foutu sur la gueule, ça avait finit autour d'une partie de sexe, non ? Mais on s'était d'nouveau éloignés le matin venu. Ne pensez pas que j'l'aime juste sous prétexte qu'il était bon au lit. Même si c'est en partie vrai.
Bref. Il me manque, je l'aime, je l'ai laissé, il est partit, j'suis qu'une espèce de merde. Mais il a été très clair dans sa lettre. Si j'ne veux plus d'lui - totalement impossible -, il partirais. Mais si j'voulais le faire revenir, il n'est pas sûr qu'il le ferait. S'il ne l'fait pas, alors j'l'obligerais. Il a pas le choix avec moi de toute façon.
J'continuais d'courir. J'sentais mon portable vibrer toutes les cinq minutes. Mais je n'y prêtais pas attention. J'tais bien trop occupé à courir vers celui qui m'a laissé. Putain d'égoïste. T'es qu'un putain d'égoïste Eren ! J'arrêtai jamais de t'le répéter ! Jusqu'à ce que ça rentre dans ton cerveau d'merde !
Bordel de putain de bordel de merde ! Qu'est-ce que je suis en train de faire ?! J'aimerai m'arrêter, puisque je suis à bout d'souffle, mais mes jambes en ont décidées autrement. Elles continuent d'mener leur course vers le gamin. Et j'ne sais pas moi-même.
Inconsciemment, une larme coula le long de ma joue froide. Je l'essuyai rapidement et reconcentrai mon esprit sur le chemin à prendre, malgré que celui-ci désirait voir mes pensées se diriger vers Eren. Qui me manquait terriblement. Et mon cœur subissait déjà les conséquences. Au fil des minutes, mon cœur se serrait et me faisait horriblement mal. Mais j'ne m'arrêtais pas. J'devais retrouver l'gamin. Il le fallait.
Alors, j'continuais à tracer ma route, durant ce moment froid et vide. J'ne pouvais m'arrêter. De toute façon, à c't'instant-là, j'ne connaissais pas ce mot. J'ne pouvais tout simplement pas faire ça. J'ne le ferai probablement jamais. Surtout si cette action me permet de retourner dans ses bras chaleureux et aimants. Je veux que ces moments-là n'appartiennent qu'à moi. Je veux qu'ils n'enlacent que moi. Je veux tellement les revoir. Je veux qu'il ne soit donné qu'à moi d'être étreins de cette façon si apaisante. Je veux être le seul à pouvoir les avoir, quitte à être jaloux et possessif.
Depuis combien de temps étais-je en train de courir après cet amour bientôt retrouvé ? J'ne sais pas. Tout c'que j'sais, c'est que j'ai quitté la ville. Le soleil commençait à se coucher. Sûrement au vue de mon visage froid, défiguré par la peur, les nuages gris prirent le relais que le soleil leur avait tendu. Ils semblaient être indifférents face à mon corps détruit. L'air qui était censé être chaud, décida entre temps de diminuer son ardeur, refroidissant mon cœur au passage.
La pluie décréta qu'il était temps pour elle de faire son entrée. Frappant de plein fouet mon esprit meurtri par les nombreux coups qu'on lui portait, sans aucune pitié.
À chaque pas posés contre le sol dont la chaleur était absente, j'me rappelai de toute ma vie. Du début, à c'qui m'a mené à faire c'que j'suis en train d'effectuer.
Ma naissance, mes premières neiges, le jardin d'fleurs, mon voyage à Paris, ma première histoire, ma première mélodie, mon premier et dernier kidnapping et viol, ma première dépression, la naissance d'Eren, le premier anniversaire d'Eren, mon premier apprentissage, mes retrouvailles avec Eren, ma première sensation de liberté, l'arrivé de mon oncle, la première annonce concernant la maladie de ma mère, la première faveur que ma mère m'a faite, la première balade avec ma mère, ma première promesse, mon premier espoir, mes deuxièmes retrouvailles avec Eren, mon premier baiser avec Eren, ma première fois avec Eren, ma première dispute avec Eren, mon premier déchirement de cœur...
J'avoue ne pas toujours avoir été froid mais là, maintenant, j'aimerai rester le plus inexpressif, pour ne rien pouvoir laisser transparaître. Juste pour le bonheur de ma fierté. Mais le malheur de mon cœur.
Cette pluie me transperçait de toutes parts, comme des lances. Tous les jours de pluie vécus me la rappelle. Elle qui était avec moi, il y a quatre ans. Elle qui savait me faire sourire. Elle qui savait me protéger. Puisqu'au fond, même si j'ai toujours chercher l'indépendance, j'ai aimé les moments où je pouvais m'accrocher à elle. Où je pouvais être dépendant d'elle. Parce que je l'aimais, et que je l'aimerais toujours. Elle me manque tout comme Eren, mais il me manque encore plus. Tellement que je sens mon cœur se déchirer quand il n'est pas là. Il avait raison. Nous sommes des drogues pour l'un et l'autre. Et nous sommes en manque. Ma mère appellerait ça le destin. Moi j'appelle ça la vie.
Ce jour-là, il y a quatre ans, le même jour qu'aujourd'hui d'ailleurs, une personne qui m'était chère a perdu son étincelle. Si on veut. Et depuis quatre ans, le jour de la disparition de cette lumière, il pleut, comme si le monde ressentait ma propre souffrance. Puisque cette chute est douloureuse.
J'courais encore, aidé de mes pieds et jambes abîmés de cette course qui semblait sans fin. Je crois que je me rapprochai de l'endroit voulu. Le chemin se faisait plus boueux et on pouvait remarquer la présence de verdures mouillées par ces gouttes.
Il y a quatre ans, j'ne voulais pas enterrer ma mère au cimetière. Je voulais qu'elle repose dans un endroit qu'elle aime. Ma mère m'y emmenait parfois. Elle disait qu'elle aimait beaucoup cet endroit car cela lui procurait beaucoup de joie. Moi, ça m'faisait rien. C'est juste que j'aimais voir ma mère sourire.
Je continuais encore et toujours de courir. Mes pieds traçaient le chemin et le reste suivait, malgré la pluie gelée qui commençait à pétrifier mes membres meurtris par mes pensées noires.
Mon esprit restait bloqué sur lui, lui, et encore lui. Je n'ai jamais autant aimé quelqu'un. Certes je l'aime depuis longtemps. Mais à chaque fois que je le vois, c'est comme si je retombais en amour dès que mes yeux rencontrent ses magnifiques iris verts émeraude.
La première fois, je suis tombé amoureux de ses yeux. La deuxième fois, je suis tombé amoureux de ses cheveux bruns en bataille. La troisième fois, je suis tombé amoureux de son visage halé et lisse. La quatrième fois, je suis tombé amoureux de son corps parfaitement bien sculpté. La cinquième fois, je suis tombé amoureux de lui à jamais. C'est comme ça que j'le ressens.
J'n'ai pas envie de continuer à lui faire des tas de compliments, juste pour qu'il reste modeste. J'sais qu'il aurait fait pareil pour moi. Mais j'n'aime pas qu'on me complimente. J'ai toujours l'impression qu'on se moque de moi. Et j'ne veux pas d'ça. Les gens qui se foutent d'ma gueule, sont juste des hypocrites à la con. Et ils n'ont absolument rien à dire sachant qu'ils sont pires.
Alors que je continuai à me raccrocher aux derniers souvenirs que j'ai de lui, mes jambes luttaient pour ne pas me faire tomber. Je cherchais des yeux l'endroit où ma mère dormait éternellement. Je cherchais aussi Eren.
Mon coeur me fait mal. Mon corps me fait mal. Mon esprit me fait mal. Tout mon être me faisait souffrir la martyre. Pourquoi toutes les choses auxquelles je tiens partent toujours au moment où j'ai le plus besoin d'elle ? La vie c'est d'la merde. Surtout la mienne.
J'ai tout perdu. C'est le seul truc de censé que j'dis.
Le chemin de ciment se transformait en une allée de verdures écrasées par les chutes d'eau destructrices.
J'y arrivais. Là où maman se repose. On dirait un gosse à dire des trucs comme ça. Et on dirait un schizo à parler tout seul, comme ça.
L'endroit se révélait être une falaise tranquille aux premiers abords, avec la mer comme arrière plan. Mais le temps que nous produisait notre Terre rendait le lieu plus sauvage et la mer plus déchaînée. Sur cette colline, un seul arbre y vivait. Un grand arbre, qui avait au moins un siècle, et dont les tempêtes ne le rendait pas apeuré. Et près de ce végétal, étaient posées trois pierres empilées les unes sur les autres, montrant ainsi le lieu où ma mère dormait.
Quand je marchais pour rejoindre celle-ci, je ne pus m'empêcher de remarquer la présence d'Eren. Il se tenait debout, face à la tombe funèbre, tête baissée et canette à la main. En entendant mes pas peu discrets et lourds, il tourna et leva la tête. Son visage me pinçait le coeur.
Il était aussi livide que moi. Ses yeux rayonnants d'autrefois étaient devenus deux choses dont le vert éclatant s'était laissé aller et avait décidé d'opter pour un vert kaki immonde, laissant ainsi ses deux iris rougies par les pleurs causés par ma propre personne. Ses cheveux en bataille étaient désormais plaqués contre son visage par la faute du torrent céleste. Son corps n'était plus celui qui m'enlaçait mais plutôt quelque chose de flasque et lâche.
Alors qu'il me regardait il posa sa canette près du lieu de repos de ma défunte maternelle et se tourna en ma direction. Il se décida après quelques secondes à afficher une sorte de sourire, plutôt comparable à une grimace de douleur et inspira longuement.
" - Tu es venu me dire au revoir, Levi ? Ne t'inquiètes pas. Je partirais bientôt. Sois rassuré."
Sa voix était cassée. Elle semblait au gouffre du désespoir. Alors que je répétais ses mots dans ma tête, mes yeux s'agrandir de surprise et je laissai mes poings se serrer avec une force que je ne maîtrisais pas.
Je m'avançais vers lui tandis qu'il affichait toujours cette expression dépressive. Je m'arrêtai à peu près un mètre de lui et renforçai la poigne que mes poings produisaient.
Avec la force qu'il me restais, je lui foutus un bon gros coup de pied bien placé en pleine gueule. Il tomba à terre suite au choc.
Je le vis mettre sa main sur l'endroit maltraité alors que je baissais la tête pour éviter de lui faire face. Je commençai un monologue désespéré.
" - Toi... T'es qu'un putain d'égoïste ! Ça te plaît de faire souffrir les autres ?! Enfoiré ! Et comment ça t'as compris ?! Mais t'as compris quoi bordel ?! Et comment tu peux dire que j'ne veux plus te voir ?! Tu penses que tu peux jouer avec les sentiments des autres ?! T'es un bel enfoiré ! Tu décides de partir, comme ça, sans rien dire ! Mais t'es con ou tu l'fais exprès ?! Réponds-moi bordel ! Jaeger espèce de merde réponds-moi ! T'as finis de dire d'la merde ?! Qui t'as dit que j't'aimais plus ?! Hein ?! Qui t'l'as dit bordel ?! T'es qu'un pauvre con ! Eren, une pauvre merde ! T'es même pas capable de... voir que je... t'aime... bordel..."
Ma voix commençait à se casser. J'étais épuisé de ses deux semaines d'isolement. Sans Eren. Et me voilà en train d'lui gueuler dessus comme une bête sauvage qu'on aurait enfermée. Comme du bétail.
Eren était dorénavant assis sur la terre sale et ravagée par le vent et la pluie, alors que j'étais maintenant à genou, tête toujours baissée.
Les larmes commençaient à couler doucement. Alors je relevai la tête, les yeux toujours ruisselants, me levai et courus vers Eren. Il ouvrit ses bras et je m'y réfugia.
Nous étions maintenant emboîtés l'un dans l'autre, resserrant à chaque fois notre étreinte, tout en pleurant les larmes de notre corps, qu'elles soient de joie ou de tristesse. Et nous restâmes comme ça, durant des heures, alors que la pluie s'arrêtait pour laisser place à un coucher de soleil reflétant toute la beauté du monde qui entoure l'humanité.
♦FIN♦
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/!\ IMPORTANT /!\
Tout d'abord, salut les gens et
JOYEUX NOËL !
La fic est finie, et donc j'ai déjà commencer une nouvelle fic, que vous pourrez trouver sur mon profil. J'en ai une autre en réserve, que j'ai déjà commencer à écrire, mais je ne sais pas encore si je vais la poster, à vous de voir ! ^W^
Sur ce,
Bye les gens & bonnes fêtes !
Pitit cadeau ^^
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