Chapitre 25

Trois quart d'heure plus tard, on s'installe tous autour de la table à manger, très bien décorée. Il faut dire que Marta a d'excellents goûts en terme de déco, il n'y a qu'à regarder sa maison.

Marta, l'hôte parfaite, lance les festivités après un discours rapide où elle remercie son mari et ses deux merveilleux fils.

Je tique sur le dernier point, pas qu'Eliott ne soit pas un gentil garçon, mais ses fréquentations ne sont pas les meilleures.

Alors que tout le monde commence à manger les petits amuses bouches, Marta s'exclame d'un « Oh ! » vigoureux, et me lance un regard tendre :

- J'ai failli oublié ! Je voudrais aussi adresser un petit mot à Erena. Je pense qu'il n'y pas plus adorable en terme de belle fille ! J'espère que tu te sens à ton aise ici, et que tu as bien conscience que tu peux venir quand tu en ressens le besoin... Enfin, à condition que notre cher Eliott ici présent finisse ses devoirs avant !

Je lui réponds avec humour et nous reprenons nos fourchettes.

Un instant plus tard, quand toutes les bouchées sont avalées, la femme qui m'a touchée 10 minutes avant se relève, file en cuisine puis pose un plat sur la table :

- Evidemment, mon premier vœu pour cette année qui approche à grands pas serait que vous vous régaliez avec le repas !

C'est un sourire général qui accueil le vœu de Marta.

Macarons au foie gras, saumon fumé, coquilles saint Jacques : elle a mit les petits plats dans les grands.

Dans le fond, ça fait du bien de voir une famille si soudée que la leur. Pas que chez moi, on ne se serre pas les coudes dans les moments durs mais personne ne fait spécialement d'effort pour garder le calme et la sérénité sous notre toit.

Emue aux larmes, je prends mon verre pour me cacher dedans.

***

23 heures 57.

Dans 3 petites minutes de rien du tout 2016 sera là. Une nouvelle année débutera avec de nouveaux défis à relever, de nouvelles montagnes à escalader.

Une autre année avec des hauts des bas. Des pleines calmes et ensoleillées. Des tempêtes ravageuses.

Je prends mon portable et prépare un message à envoyer à maman. Il suffit que je sois en retard d'une minute pour qu'elle me fasse payer d'avoir accepté que je ne passe pas le nouvel an avec elles.

Mes doigts hésitent puis rentrent :

* « Bonne année maman ! » *

Simple. Efficace.

Si j'en fais trop elle va penser que ce n'est pas sincère et si je me contente d'un vulgaire « bonne année » elle criera au « message groupé ! ».

Alors que minuit arrive on est encore tous confortablement « assis », ou plutôt affalés, sur nos chaises. C'est-à-dire qu'on a vraiment bien mangé.

Pour changer, c'est Abraam qui donne le ton en se levant et en se plantant tout seul au beau milieu de la pièce doucement éclairée par une lampe et quelques bougies.

D'un geste de la main, il nous invite à le rejoindre. Il hausse la musique que l'on avait presque éteinte pour mieux s'entendre à table et se met à parodier une sorte de danse non décryptable.

- 6... 5... 4... 3...

Je me surprends à faire le décompte avec eux.

- 2...

Mon cœur bat.

- 1... BONNE ANNEE !!!

C'est l'explosion des émotions de la joie dans mon cœur. Comme un tsunami de bonheur qui entre en moi et me ravage à cet instant précis. Et pourquoi d'ailleurs ? Pourquoi là, le 1er Janvier 2016 à minuit pile et pas avant ?

Drôle de sentiment que de ressentir autant de choses positives d'un coup.

J'appuie sur envoyer et renvoie mon portable où il était depuis le début (et où il est très bien) : dans mon sac.

La fête reprend. Non. Elle commence enfin, et moi avec.

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