[1878 (an 11 de l'ère Meiji) Jeudi 6 Juin]

- Pff... Ces socques de bois font un vacarme terrible!

~{ Arrêt de train de Yokohama (actuelle gare de Sakuragicho).}~

Voyant que des dizaine de personnes s'apprêtaient à rentrer dans le train. L'anglais se demanda:

- Je me demande combien de gens vont grimper dans ces wagons...

~{ Eren Jaeger, aventurier }~

- Si toute les places sont prises, ça fera un peu plus de 200 personnes!

~{ Livai Ackerman, guide-interprète }~

- T'intéresses aussi au train?

- J'ai été employé des chemins de fer d'Osaka autrefois. Répond le japonais.

- Ah bon?

Mikasa, ma chère petite sœur, à l'heure où je t'écris, je voyage dans cet étrange pays que l'on appelle "le Japon", avec pour unique compagnon, un interprète embauché à Yokohama.

L'aventurier aperçut une fille d'une dizaine d'année porter un énorme panier en paille derrière son dos.

- Cette petit fille, la malle qu'elle porte semble drôlement lourde!

L'interprète se retourne et regarde la fillette.

- Ça s'appelle un "Kori", Mr Jaeger. J'en utilise un, moi aussi. C'est un bagage en osier, bien plus léger qu'une malle classique!

- Oh...

Aujourd'hui, nous empruntons un train qui nous conduit vers la capitale de ce pays, Edo! Cette appellation, que nous autres les occidentaux aimons à employer. Les autochtones ne l'utilisent presque plus, ils lui préfère le nouveau nom "Tokyo"!

En montant dans le train, Eren aperçut une femme qui nourrissait ses deux enfants. Il rougit.

- Donner le sein dans une endroit pareil, pensa t il, à deux nourrissons en même temps en plus...

- Quelle absence de pudeur, s'exclame t il à voix haute, voilà un spectacle étonnant. Je n'ai jamais vu un train pareil!

- Mr Jaeger... Dit Livai en soufflant la fumée de sa pipe traditionnelle. À Tokyo, vous résiderez à la légation?

- C'est ce que j'ai prévu. J'ai beaucoup à y faire!
Fignoler les derniers préparatifs, réunir les informations et surtout... Recevoir un passeport émis par le gouvernement japonais, s'émerveille t il. Une fois que je l'aurai en main, on sera parés pour le départ et alors à nous l'île d'Ezo!!

Épisode 2: Edo

~{ Tokyo, Kojimachi. Légation britannique }~

- Un instant je vous pris, demande le majordome en saluant les nouveaux arrivés.

- Merci...

Eren regarda un peu autour de lui la grande maison dans laquelle il s'était engouffré.

- C'est une vraie résidence officiel, pense t il, tout rappelle les grandes demeures anglaise.

- Livai? C'est la première fois que tu viens dans une endroit comme celui-ci?

- Non, dit le japonais indifférent. J'ai été employé de la légation américaine, à une époque...

- Tu as un curriculum long comme un bras dis donc, s'étonne Eren!!

Un rire assez grave retentit derrière eux. Il se retournent, un homme aux rides voyantes et un manque de cheveux assez prononcé se venait de rentrer dans la pièce.

- Bienvenue dans notre résidence, Mr Jaeger!

~{ Sir Harry Parles, ministres plénipotentiaire et consul général britannique au Japon }~

- Excellence!! S'exclame l'explorateur.

Cachée derrière le grand homme, une belle jeune femme bien habillée fit son apparition.

- Oh...

~{ Fanny Parkes, épouse du ministre}~

- Mr Jaeger, quel plaisir de vous voir! Et qui est ce jeune homme à vos côtés?

- C'est le guide-interprète que j'ai recruté à Yokohama, répondit Eren, il s'appelle Livai!

- Parfait, nous comptons sur toi pour épauler Mr Jaeger dans son entreprise, mon brave! Renchéri la femme du ministre.

- Je ferai de mon mieux, Lady Parkes! Dit calmement le japonais en se renfermant.

Le ministre accueillit ses hôtes comme il se doit et leur propose du thé. Une fois assis dans le petit salon, ils se mettent à discuter.

- Excellence, si je me permet de venir vous déranger, c'est pour un but bien précis!
J'aimerai bénéficier de votre parrainage pour obtenir le passeport nécessaire à mon voyage à travers ce pays.

- Hum... Sourit l'homme.

Il fouille dans sa veste supérieur.

- Mr Jaeger, le document dont vous parler... Il ressemble à ceci?

Il sort un bout de papier avec un écriture japonaise dessus.

- Oui, c'est exactement ça! Oh quelle chance!

- Allons ne vous emballer pas, dit le ministre en ouvrant le papier, celui-ci n'est qu'un spécimen!

- Hein!? Ha...

- Ne sois pas taquin, soupire sa femme.

Il se remit à rire.

- Pardon... Pardon...
Ici au Japon, mis à part dans quelques zones spécifiques, nous autres étrangers avons en principe interdiction de circuler!
Les voyageurs qui ne se conforment pas à l'itinéraire mentionné dans leur passeport, s'exposent à une peine de prison les plus sévères!

- De la prison... Pour un simple écart de route?

- Hé hé... Parfaitement! Mais je vous attendais, j'ai pris les devants! Votre demande est en cours de traitement. Nous aurons une réponse dans quelques jours!

- Je ne sais comment vous remercier...

Mais Livai, lui, resta songeur. Il savait les conséquences de cette demande.

Les voyageurs s'installèrent dans la résidence en attendant le passeport.
Eren fit tomber bruyamment sa valise dans sa chambre.

- En attendant les jours du départ, les appartement de passage sont à votre entière disposition. Déclare Lady Parkes.

- Merci mille fois, Lady Parkes!!

- Si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas a me solliciter.

- Je le ferai volontiers! Mais le plus urgent... C'est d'alléger mes bagages un maximum!

- Pourquoi de ne pas faire appel à des porteurs, propose la Lady?

- Je préfère éviter, plus on voyage nombreux, plus on se créé des ennuis! Dans l'idéal, j'aimerai me limiter à une centaine de pound.

Soudain, il aperçut le même panier de la fillette dans les mais de son interprète qui le posait par terre.

- Livai! C'est une malle comme celle qu'on a vu dans le train?!

- C'est mon kori... Soupire le garçon.

- Cette chose dont tu expliquais qu'elle était moins lourde qu'une malle classique?!

- Oui...

Il attrape un bout.

- C'est léger comme une plume!!

- Ça, c'est le couvercle.

- Livai, je voudrai en savoir plus sur les accessoires de voyage locaux. Tu m'accompagnerais faire quelques courses?

- À votre service, répondit Livai en levant un sourcil.

[ Une demi heure plus tard ]

Nos deux personnages se promenaient dans les rues marchandes de Tokyo. La foule débordait de partout, les personnes criait aux passants pour présenter leur article.

- C'est fou, fit Eren, que font tout ces gens chargées de la sorte?

- Chez nous, le commerce ambulant est très populaire, répondit le noiraud.

Soudain Eren aperçoit un homme rouler un énorme tonneau devant lui en portant un marteau excessivement disproportionné.

Il attrape le col de son interprète qui lui faisait dos et pointe du doigt l'homme.

- Livai! Qu'est-ce qu'il vent celui-ci?!

Il lui répond énervé:

- C'est un polisseur de riz... Il bat le vrai brut pour le débarrasser de ses enveloppes.

- Et lui?! Crie Eren.

- C'est un vendeur de piment...

- Et lui?!

- Un vendeur de bulles de savons...

Un marchand passa à côté d'eux avec une énormité de paquet sur ses épaules, au moins une quarantaine!

- Oh incroyable, s'exclame l'explorateur. Regarde ça Livai!!

- La nuit ne va pas tarder à tomber Mr Jaeger... Dit Livai en lui tournant le dos, stoïque.

Ils arrivèrent devant une boutique de panier en osier.

- Des... Des paniers... S'étonne Eren, il y en a juste sur le toit!

Il rentrèrent dans la boutique. Livai s'attarda un instant:

- La boutique semble vide...

- Hein? Comment ça "vide"?

- Le propriétaire s'est absenté!

- Mais c'est de la folie! S'exclame le jeune homme, on va dévaliser son étalage!!

Livai le fixa un instant.

- Mr Jaeger, vous avez l'intention de voler quelque chose?

- Quoi?! Bien sûr que non mais...

Il s'arrêta un instant, hésitant.

- Livai... Cet endroit, c'est un magasin de bagages?

- Et d'ustensiles divers. On y trouve des chaudrons, des seaux et toutes sortes d'outils du quotidien!

Une femme rentra tout souriante avec un bébé à sur le dos. Elle s'adressa à eux en japonais.

- "C'est la patronne du magasin."

Eren s'attarda sur son physique un instant.

- Elle a les dents toutes noires, se dit il.

- Voilà, nous sommes à la recherche d'une malle en osier.

Livai traduit et la jeune femme ouvrit une lucarne du tout avec un bâton en bambou. Elle en sortit une grande malle.

- "La taille vous convient-elle?"

- Oui c'est parfait! Combien vous en demander?

Elle sortit une grande plaque remplit de petite boule en bois qu'elle bougea, faisant un petit dans le choc.

- C'est un boulier, ça? Pense Eren, il est énorme!

- "Je peux vous la céder pour six yens"

- Six yens...

Il sortir son carnet.

- Voyons voir, ça fait environ une livre à peu près le prix d'un coffre classique... Ça me va j'achète.

Mais Livai l'arrêta.

- Un problème?

Il semblait suspicieux. Puis il se leva et leur tourna le dos.

- Mieux vaut s'adresser ailleurs!

- Hein!? Mais pourquoi?!

Il commençait à partir quand la patronne s'adressa à Livai. Il se retourna et s'assit près du boulier. Il le bougea sous le sourire de la vendeuse.

- Heu... Livai?

- Mr Jaeger... Le prix est tombé à 60 sens!

- Un dixième du prix de départ!!

[ Quelques minutes plus tard ]

- Livai tu es certain de ne pas avoir négocier trop à la basse?

- Ça reste au-dessus des tarifs habituels...

- Ah bon? C'est normal ici de marchander de la sorte?

- Non... En principe personne ne joue à ça! Il n'y a que quand le client est étranger que les vendeurs gonflent exagérément les prix!

- Évidemment... Bon à la prochaine échoppe, c'est moi qui barguigne!

- La prochaine?

- On a encore des courses à faire! D'abord il me fait de quoi affronter la pluie.

- Très bien...

[ De retour à la résidence Parkes ]

- Mr Jaeger... J'ai failli m'inquiéter! S'exclame Lady Parkes.

La jeune dame s'étonne devant l'attirail autochtone que s'était acheté l'explorateur. Essentiellement constitué de tissus et de paille pour se protéger de la pluie.

- Désolé d'avoir tarder. Je n'ai pas vu le temps passer.

Livai se dirige vers la chambre d'Eren avec tous les achats et le Kori.

- Ce n'est pas grave. Ce manteau vous va à ravir.

Les deux anglais avance vers la salon.

- Des invités patientent au salon pour vous rencontrer, dit la Lady.

- Ah bon?

Ils entrouvrent la porte et aperçoivent des personnes discuter entre eux et rire faussement.

- Ce sont des résidents de longue date, explique lady Parkes, qui ont choisi de s'installer au Japon. En général, les ragots qui touchent la communauté sont leur unique centre d'intérêt... J'ignore quelle mouche les a piqués mais lorsqu'ils ont eu vent de votre présence, tous ont insisté pour vous aider dans votre projet!

- Ah?...

- Je vous laisse entre leurs mains.

- Vous ne restez pas?!

- Je préfère m'éclipser, je n'apprécie guère leur compagnie!

- D'accord...

- Ça a le mérite d'être franc, pense t il!

Il rentre dans la pièce, dés l'instant où il se présente, les invités lui sautent dessus avec de nombreux objets en main.

Eren reste interdit.

- Heu... Merci, mais qu'est-ce que c'est que tout ça?

- Un gobelet compactable et une boite à en-cas!

- Des conserves de viandes et de soupes ainsi que du vin!

- Un filtre à eau potable!

- Et d'autres accessoires indispensables au voyage.

- Heu... Indispensable vous dites? Demande Eren, gêné.

- Ho Ho Ho! Dit une lady le visage caché par son éventail, nous tenons à vous soutenir dans votre entreprise!

- C'est vrai! Dit une autre.

Eren prend les présents dans ses mains. Ça pèse une tonne, pensa t il. Livai se disait la même chose.

- C'est très gentil à vous, mais je ne peux pas accepter tout ça...

- Allons ne soyez pas timide, renchérie une dame qui ne plaisait pas à Livai!

- Participer à votre aventure est un honneur!

- C'est vrai, dit l'autre.

- Quelle fierté ce serait de savoir qu'Eren Jaeger, le célèbre explorateur, progresse dans son périple en s'appuyant sur nos présents!

- C'est vrai.

- M...merci, répondit Eren paniqué.

Le thé fit servi rapidement pour tous les invités. Les femmes s'assirent près de leur mari.

- Mr Jaeger, quand comptez vous prendre la route?

- Bientôt, j'espère. Je partirai dés l'obtention de mon passeport! Ça ne devrait plus prendre que quelques jours...

Les invités se regardèrent entre eux.

- Quelques jours?

- Voilà qui est étrange, dit une lady...

- C'est vrai, renchérit l'autre.

- D'habitude, les autorités locales délivrent le document en moins d'une demi-journée!

- C'est vrai!

- Ha... Tu confirmes, Livai?

- C'est exact, dit il stoïque.

- Mr Jaeger... Quels régions avez-vous l'intention de visiter?

- Je vais vous exposer mon projet!

- Ces gens sont venus sans savoir, pense Livai?

L'explorateur sortit ses cartes et ses documents.

- Mon objectif est de rejoindre l'île d'Ezo, le peuple aïnou! Afin d'éviter au maximum les grands axes, j'emprunterai un itinéraire qu'aucun étranger n'a encore foulé. La route qui longe là côte ouest pour monter vers le nord.

La plupart des hommes qui s'étaient levés, se regardaient inquiets.

- Ces chemins sauvages, vous allez vous y engagez seule?

- Oui... Je n'ai jamais aimé voyager en groupe! Mon interprète ici présent me servira de guide.

Une lady se mit à rire discrètement derrière son éventail. Eren s'en rendit compte.

- Assez! Dit son mari.

- Pardon mon ami, mais tout de même... C'est cocasse.

- C'est vrai, cocasse et surtout téméraire.

Le regard d'Eren s'assombrit.

- Mr Jaeger, sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure. Le ministre des affaires étrangères actuellement en poste, à pour politique de restreindre strictement la liberté de circulation des non-japonais.
Je doute qu'il accepte de délivrer un passeport pour un voyage aussi inédit que celui-là!

Eren ne répondit pas. Livai assistait à la scène à angle de la pièce et regarda son employeur, plutôt l'expression de celui-ci.

[ Une fois les invités partis ]

Livai posa bruyamment les cadeaux sur le sol dû au poids de ceux-ci.
Il soupire.

- Mr Jaeger, vous voulez que je range ces cadeaux dans votre kori?

Eren ne répondit pas, dos à lui.

- Mr Jaeger....

Il leva la tête.

- Oh pardon, tu disais quelque chose?

Il jeta un œil sur les paquets.

- Ah, toutes ces victuailles? Non je ne les emporterai pas. On se ravitaillera au fur et à mesure de notre progression, quant à ces accessoires, ils prendront trop de place... Et de toute façon, utiliser les ustensiles locaux me semble plus rationnel.

- Possible, dit Livai, vous avez sûrement raison.

[ Quelques jours plus tard ]

Lady Parkes lavait son chien dans un grande bassine en cuivre. Le japonais entra dans la pièce.

- Tiens Livai! C'est Mr Jaeger qui t'envoie?

- Il requiert l'autorisation de laisser ce carton à la légation, si vous êtes d'accord?

- Bien sûr... Pose ça ici, je le ferai débarrasser.

L'anglaise se leva en essuyant ses mains.

- Pfiou! Je le comprend, les arrières pensées de ces gens sont cousus de fil blanc! Ils cherchent à acheter sa reconnaissance dans l'espoir de se voir dans le récit de voyage qu'il ne manquera pas de rédiger!

- Mr Jaeger est si célèbre que ça?

- Et comment, tu es entré à son service dans le savoir?
Mais j'y pense... Il y a un objet que j'aimerai lui montrer. Il aurait un peu à m'accorder?

Livai réfléchit un court instant.

- Depuis qu'on lui a dit que le passeport risquait de lui être refusé. Mr Jaeger reste prostré sur son bureau.

- Le pauvre... Le dossier est complexe c'est un fait. Et les négociations avec nos interlocuteurs japonais sont apparemment ardus. Mais mon époux est pugnace, quand il veut quelque chose, il obtient toujours satisfaction!
Et puis je sais qu'il espère beaucoup de Mr Jaeger. Selon lui, la civilisation est sur le point de s'éteindre, des manières de penser, de vivre au quotidien, des cultures sont en passe de disparaître. En même temps que s'efface le nom d'Edo! Nul n'est capable d'arrêter la marche du temps mais il est valable de consigner des souvenirs. La tâche n'est pas aisée pourtant c'est une nécessité!
Harry est convaincu, il n'abandonnera pas. Alors dit à Mr Jaeger de ne s'inquiéter de rien et de préparer sereinement son voyage.

Livai baisse la tête le visage moins tendu que d'habitude.

- Bien, lady Parkes!

Elle se retourne et remarque la pendule.

- Déjà? On cause, et je n'ai as vu l'heure passer! Suis moi Livai, je vais te montrer l'objet en question.

[ Dimanche 9 Juin ]

Eren s'accroupit devant l'objet que lady Parkes lui présentait. Il le touche du doigt.

- Lady Parkes, qu'est-ce que c'est que ça?

- Ah toi d'officier Livai! Dit elle à celui-ci.

- Tout de suite.

Le japonais s'avance et s'accroupit pour déplier l'objet.

Le regard d'Eren s'illumine.

- Ah! Un lit de camp?

- Exactement! S'exclame la lady. J'ai appris à votre interprète comment le plier et le déplier.

- Quand ça? Pense Eren.

- Comme il est fait de bois léger et de toile, il ne devrait pas vous encombrer. Que diriez vous de le prendre avec vous?

- C'est tentant, pensa t il, mais d'un autre côté, un matelas posé sur le sol me suffit pour dormir!

Voyant son employeur songeur, Livai prit la parole:

- Mr Jaeger, vous devez l'ignorer peut-être mais dans nos provinces, les tatamis et les futons sont fréquemment infestés de puces. Au fond des montagnes, une seule nuit suffit pour se faire dévorer de la tête aux pieds!

Très étrangement, Eren se laisse séduire par la proposition de lady Parkes.
Il s'assit dessus.

- Et un lit surélevé saurait me préserver de leurs attaques?

- Dans ce cas précis, minimiser les risques me semble l'option la plus "rationnelle".

Eren pose sa main sur le lit et sourit.

- Lady Parkes... Merci de votre offre. Ce lit, j'en prendrais le plus grand soin!

- Tant mieux je suis ravis qu'il vous plaise.

Elle s'assied à côté de lui. Eren s'étonne de la proximité qu'elle se permet avec lui. Il rougit.

- Maintenant, il ne manque plus que le passeport!

Un grand rire grave retentit.

- J'arrive au bon moment, on dirait!

Le ministre rentre dans la salle en faisant un fier signe de la main.

- Excellence!! Vous avez pu l'obtenir!?

Il ricane:

- Quoi donc Mr Jaeger, ce morceau de papier?

Dit en le tendant à l'anglais.

Eren reste suspicieux.

- Excellence...

- Rassurez vous, cette fois c'est le vrai! Et à votre nom! Je sais que l'attente a été longue! Désolé de vois avoir fait languir mais votre cas était un peu spécial!

- Qu...qu'est-ce que vous entendez par là?

- Regardez à l'intérieur, dit il seulement.

Eren l'ouvrit tendu et impatient.

- Livai, tu peux m'éclairer?

Livai regarda le papier écrit dans sa langue et lut attentivement. Il resta ébahi en instant avant de passer sa main devant sa bouche.

- Alors?

- Vous avez liberté totale de circuler sans restriction de durée ni d'itinéraire!

Le ministre sourit malicieusement:

- Tu m'as l'air surpris interprète?

- C'est extraordinaire, jamais je n'avais vu un passeport pareil.

Eren reste interloqué par les révélation.

- Si les autorités de ce pays tentent de limiter la liberté de mouvement des étrangers, c'est pour refroidir les ardeurs des marchands trop avides ou des missionnaires trop zélés. Mais, elles ont décrété que dans le cas d'un voyageur reconnu, agissant indépendamment de toute organisation. À titre exceptionnel, les restrictions pouvaient être levées, et l'exception c'est vous!
En d'autres mots, Mr Jaeger, ce périple personne d'autre au monde n'est en mesure de l'entamer!

[ Lundi 10 Juin ]

Mikasa, ma chère petite sœur, aujourd'hui je prend la route en direction du nord, pour un voyage qui promet d'être long. La plupart des chemins qui mènent à Ezo apparaissent à peine sur les cartes. On m'a dit que les explorer était un projet dangereux, insensé... La plupart des gens qui en ont eu vent m'ont rien au nez. Mais, il en est quelques autres...

- Mr Jaeger!

Il se retourne le ministre et sa femme se tenait sur les marches de leur résidence, un parapluie les protégeant de la pluie battante.

- Sachez, que nous prierons pour le succès de votre expédition! Si les choses tournaient mal, n'hésitez pas à faire demi-tour... On vous accueillera à bras ouverts!

- Ne dis pas ça, tu vas lui porter malheur, s'exclame le ministre!

- Tu me tances mais au fond, tu es encore plus inquiet que moi!

Eren se met à sourire.

- Mr Jaeger, la saison des pluies a commencé. Il va pleuvoir à verse pendant un mois entier. Vous pouvez vous en accommoder, demande l'interprète?

- Parfaitement! C'est l'occasion idéale pour mettre à l'épreuve ma pèlerine de paille!

Il relève son chapeau et pointe du doigt l'horizon.

Quelques autres croient en moi, et me poussent à avancer. C'est pour aussi ne pas traduire leur confiance que je dois réussir. Ce périple que nul autre ne saurait entamer à travers ces étranges contrées!

- Allez Livai! Assez trainé, en avant!

À suivre