Quand Gunther ouvrit les yeux, la première chose qu'il remarqua fut le plafond blanc immaculé qui le surplombait. Des bips résonnaient autour de lui, et des tuyaux lui sortaient du nez. Trouvant ces derniers très désagréables, il voulut les retirer mais à peine avait-il remué un doigt qu'il se raidit, mordant ses joues pour ne pas hurler. Sa main droite, qu'il ne sentait pas une seconde auparavant, n'était plus qu'un amas de souffrance. Serrant les dents à en saigner, il tenta de se redresser pour observer les dégâts, mais un cri lui échappa. Une douleur intense irradia dans toute sa poitrine, le terrassant sur place. Des larmes brûlantes débordèrent de ses yeux et un sanglot lui comprima le thorax, lui arrachant un autre gémissement. Il avait si mal...

L'esprit et le corps à l'agonie, il essaya de tourner la tête quand une femme d'une cinquantaine d'année, toute vêtue de blanc, se précipita sur lui l'air catastrophée.

- No, no, no, young man, don't move a finger. You'll only make yourself worse, and believe me, you're already pretty banged up.
(- Non non non jeune homme, interdiction de bouger ne serait-ce que le petit doigt. Vous n'allez faire qu'empirer votre cas et croyez-moi, vous êtes déjà sacrément esquinté.)

- Qu'est-ce que... nghhh!

Un pincement aigu venait de lui transpercer le poumon droit. Voyant son visage désemparé et luisant de larmes, la dame essuya ses joues d'un mouchoir et posa sur lui un regard désolé.

- I know it's going to be complicated my boy, but until your lung is repaired, you'll have to avoid talking and breathing too hard.
(- Je sais que cela va être compliqué mon garçon, mais tant que ton poumon n'est pas réparé, il va falloir que tu évites de parler et de respirer trop fort.)

Gunther ne comprenait pas un traître mot de ce que l'infirmière racontait, mais trop meurtri pour protester et ne voyant pas d'hostilité chez elle, il décida de se calmer et de la laisser s'occuper de lui.

Il grimaça quand elle changea ses perfusions. La médecine qu'il connaissait ne s'embarrassait pas d'autant d'aiguilles et de tuyaux. C'était très désagréable. Fronçant le nez, il essaya de faire remuer les tubes qui en sortaient.

Mauvaise idée.

Sa gorge se mit à le chatouiller et un besoin urgent de tousser monta. Il se crispa, totalement paniqué. La douleur qu'il avait ressentie les deux fois précédentes où il avait ouvert la bouche étaient pires que tout ce qu'il avait pu endurer. Il était hors de question qu'elle revienne. Se concentrant de toutes ses forces, il contint l'éternuement autant qu'il le put. Son nez le piquait si fort qu'une nouvelle vague de larmes inonda son visage.

C'est ce moment que choisit Hanji pour faire une entrée fracassante.

- Gunther ! Enfin tu es de retour parmi les vivants ! Livaï est dans un état tu peux pas savoir. Il est encore plus blanc que d'habitude tu te rends compte ?

Surpris par cette invasion soudaine, Gunther tourna la tête, relâchant par la même occasion sa vigilance.

Il comprit trop tard ce qui allait se produire.

Son cri résonna dans toute la chambre.

Complètement affolée, Hanji se précipita à son chevet. Des tâches bleues parsemaient le corps du brun. Avisant l'infirmière, elle lui demanda ce qui lui arrivait. Le général, qui l'avait suivie, se chargea de traduire. Poussant un long soupir, la quinquagénaire se mit à énumérer les blessures du soldat. Hanji perdit ses couleurs. Des côtes cassées, un poumon percé, un rein éclaté, une jambe et une main brisées... Qu'avait-il fait pour mériter pareil traitement ? Déglutissant difficilement, elle releva le nez vers la femme et l'interrogea à nouveau :

- Croyez-vous qu'il va s'en remettre ?

L'infirmière fit une grimace contrite.

- Some injuries are curable, yes, like his ribs and his lung. Surgeon said it's hopefully more painful than serious. But he clearly will have some after-effects. On his right hand and leg especially. It will repair in some areas, but some are just to broken to be. And obviously, he couldn't keep an exploded kidney. It was removed yesterday evening.
(- Certaines blessures sont guérissables, oui, comme ses côtes ou son poumon. Le chirurgien a dit que c'est heureusement plus douloureux que grave. Mais il aura très clairement des séquelles. Sur sa main et sa jambe droite surtout. Elles se répareront à certains endroits, mais d'autres points sont juste trop brisés pour que ce soit possible. Et évidemment, il ne pouvait pas garder un rein éclaté. Il a été retiré hier matin.)

Hanji acquiesça, ne sachant plus que dire. Cela aurait pu être pire, elle le savait, mais Livaï n'avait pas besoin de culpabilité supplémentaire. Il s'en voudrait toute sa vie de n'avoir su le protéger. Ce n'est pas que Gunther lui en tiendrait rigueur, évidemment que non, mais Hanji connaissait suffisamment son ami pour savoir que contempler au quotidien la douleur de l'homme qu'il aime le briserait.

Son émetteur radio dans la main, elle ne savait pas quoi faire. Annoncer l'état de Gunther à Livaï, comme ça, sans omettre le moindre détail ? Occulter le plus dur et seulement dire qu'il s'en remettrait ?

Le général la fixait, soucieux. Il ne connaissait pas cette femme depuis longtemps, mais à cet instant précis, pour l'avoir vécu lui-même, il savait à quel dilemme elle faisait face. Il posa sa main sur l'épaule de la scientifique et lui prit la radio.

- Je peux... hem... annoncer ça à vos amis, Miss Hanji. Pour vous, prononça-t-il avec difficulté. Allez prendre du frais air, dehors. Je prévien... shit what's the right ending... préviendrais ? Yes. Je préviendrais Sarah que vous la visiterez plus tard.
(Shit what's the right ending = Zut, quelle est la bonne terminaison)

Hanji lui sourit avec reconnaissance et se dirigea vers la sortie. Elle allait passer la porte quand elle tiqua :

- Qui est Sarah ?

Le général leva un sourcil et lâcha un petit rire en secouant sa tête.

- Oh. Hem, sorry, I forgot that you only know her last name. Sarah is Doctor Carter.
(- Oh. Hem, désolé, j'ai oublié que vous ne connaissiez que son nom de famille. Sarah est le Docteur Carter.)

Puis semblant se rendre compte qu'il lui parlait en anglais, il passa une main sur son crâne.

- Shit. I did it AGAIN.
(- Zut. J'ai recommencé.)

Hanji pouffa.

- Don't worry général. Je crois que j'ai compris.
(- Ne vous inquiétez pas général. (...))

Presler fit une tête tellement ahurie qu'Hanji ne put résister et éclata de rire. Un immense sourire illumina le visage du général.

- Miss, vous êtes surprenante.

- Disons que j'apprends vite, rétorqua la jeune femme.

Ils partagèrent une œillade entendue.

- I see.
(- Je vois.)

Hanji sourit.

- Au fait, merci de vous dévouer pour informer mes camarades. Pour Gunther.

- No need to thank... Ne me remerciez pas Miss. C'est le rôle d'un général de care... carer ? Hell no. Veiller. De veiller sur ses hommes.
(Hell no = certainement pas)

Hanji hocha la tête et le salua en sortant. Presler différait en tout point des généraux de Paradis. Ceux-là n'étaient bons qu'à se pavaner dans des salons. Ils ne méritaient pas leurs positions. Mais cet homme-là, il n'était pas ici par hasard. Les échelons, il s'était battu pour les gravir. Cela se sentait.

*

Josh était au chevet de Petra quand la radio à sa ceinture se mit à grésiller. Il la saisit et s'éloigna de l'agitation de l'hôpital de fortune.

- Station calling Josh, this is Presler, do you hear me? Over.
(- Josh, ici Presler, vous m'entendez ? À vous.)

- Loud and clear sir. Everyting allright? Over.
(- Cinq sur cinq mon général. Tout va bien ? À vous.)

- If we can say so. Paradise's soldier woke up this morning. Could you put me in touch with the Master Corporal, Ackerman ? We have some point to discuss. Over.
(- Si l'on peut dire. Le soldat de Paradis s'est réveillé ce matin. Tu peux me mettre en contact avec le caporal-chef, Ackerman ? On doit discuter. À vous.)

- Affirm, stand by. Over.
(- Affirmatif, patientez. Terminé.)

Et sans perdre un instant, Josh partit en direction du QG de l'escouade.

************************************

Hello les zamiiiis! Je sais, ça fait beauuuucoup trop longtemps. J'ai aucune excuse, hormis les mois de janvier à mars qui ont été un véritable enfer. Les trois autres mois, j'ai juste pas voulu m'arrêter sur ma lancée en publiant, parce que quand je suis motivée à écrire, si je remarque qu'un chapitre est fini, ba je fais une pause et elles ont une fâcheuse tendance à s'éterniser x)

Breeeef! Le chapitre est un peu court comparé à d'habitude, MAIS c'est parce que j'ai coupé ce chapitre en deuuuux, j'ai la suite déjà écriiite :] Je la posterais en juillet, ça me laissera le temps d'avancer sur la suite et ça évitera que je vous refasse attendre 6 mois (parce que sérieux c'est désespérant pour moi et pas cool pour vous).

Est-ce que l'histoire vous plaît toujours ? Je sais, on voit moins Eren et Armin, mais pour le bon déroulement de l'intrigue, ils doivent attendre un peu leur tour et laisser les autres briller. J'ai hâte de plonger tête la première dans la fin de ce livre aaaah! Et vous ? (Motivez-moiiii)

Vous pensez qu'il va se passer quoiii ?

Aussi rien à voir mais y en a parmi vous qui aiment les Drarry ?
(Moi, avoir un nouveau projet de fanfic? Nooon pas du tout voyons u.u Priez que je devienne régulière pour celle là, parce que sinon je vais me replonger dans un projet de 5 ans. ARGH.)

Il fait chauuuud!

(Cette NDA part dans tous les sens rien ne va plus. Je vais vous laisser c'est mieux x) Vous avez sûrement autre chose à faire que de lire mes bêtises uvu)

Tchuss!