Chapitre 5 : Magnus


Bonsoir tout le monde ^^ Dernier chapitre de cette semaine sur cette fiction. Après celui-ci, je compte en continuer une autre, sans doute He She Him ou même What Makes Us Strong qui commence à me manquer <3 Bonne lecture ^^ 

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Trois mois plus tôt...

- Alec ? Souffla une voix près de lui, sans qu'il ne l'entende réellement. Alec je suis....je suis réellement désolée, toutes mes condoléances. 

Le Chasseur d'Ombre, épuisé, le visage pâle, les yeux cernés et rougis de larme, releva la tête en direction de la personne qui venait de lui addresser son soutient. Le noiraud croisa le regard bleuté, presque aussi clair que le sien, de Catarina Loss qui l'observait avec compassion et une peine sincère dans les larmes qu'elle retenait. L'infirmière était l'une des amies les plus proches de Magnus, sa meilleure amie, et pourtant, malgré sa propre peine, malgré son propre deuil qu'elle devait elle aussi porter comme un fardeau, elle avait cette chaleur dans la voix, dans ses geste, dans tout son être même qui était tendu vers Alec, pour lui, pour le soutenir malgré tout. Parce que le Nephilim venait de perdre son âme soeur, son tout, sa vie, son coeur, l'homme qui partageait son existence, Magnus. Cela ne faisait que quelques jours à peine, mais tout s'était passé très vite. Alec ne se souvenait pas de grand chose, comme si son corps avait été présent mais que son esprit, lui, avait voyagé des années, des siècles en arrières, dans ses souvenirs d'une vie où Magnus était là, où Magnus était vivant, où Magnus riait et dansait, chantait. Une vie où Magnus et lui étaient heureux, tout simplement, comme si le monde leur appartenait, comme si la mort n'était pas à leur porte, comme si tout était comme dans un rêve. Alec avait prit son amour et son bonheur pour acquis, ne réalisant pas que tout pourrait basculer du jour au lendemain, et ce même face à l'immortalité de son époux. Parce que le Grand Sorcier de Brooklyn n'était plus, et parce que, aujourd'hui, ses funérailles avaient lieux. Ils avaient décidé de faire la cérémonie sur une plage indonésienne où l'asiatique avait pour habitude de venir étant enfant. Magnus passait des journées entières ici avec sa mère puis, lorsque Ragnor l'avait recueillis, avec son père d'adoption. C'était Ragnor, d'ailleurs, qui avait tout organisé pour les funérailles de son fils, prévoyant une cérémonie selon les traditions des sorciers. Ragnor qui, justement, se trouvait juste aux côtés d'Alec, échangeant quelques mots avec un Fère Silencieux de Madrid qu'Alec n'avait jamais vu et qui, de ce qu'il percevait, était celui qui avait sauvé son mari et l'avait ramené à la Cité Silencieuse de Madrid avant son adoption. 

- Alec...? Alec...., l'appela doucement la sorcière à la peau bleue en voyant que son ami était replongé dans son propre esprit. 

- Hum....? Heu...oui....Oui merci Cat c'est...merci..., souffla-t-il en essuyant vivement les larmes qui s'agglutinaient dans ses yeux et commençaient déjà à rouler sur ses joues amaigries. Tu...je ne sais pas comment ça doit se passer, avoua-t-il d'un air penaud en retenant un sanglot. Comment on....On m'a juste dit de porter du violet...

En effet, chez les sorciers, le violet était la couleur désignée pour le deuil. Ironiquement, c'était aussi la seconde couleur préférée du défunt. Alec ne comptait plus le nombre de vêtements, vernis, accessoires et bijoux de Magnus qui contenait un peu de violet. Ça, et le bleu. L'Indonsien adorait le bleu, le bleu de sa magie, le bleu de ses yeux cobalt, le bleu du ciel, le bleu de la mer qu'il pouvait passer des heures à contempler. Le Chasseur d'Ombre se souvenait de la toute première fois où le sorcier aux yeux de chats lui avait présenté cette plage. Il se souvenait de l'émotion dans sa voix, de la timidité dans ses paroles. C'était l'endroit préféré au monde de son époux, et Ragnor avait bien fait de tout organiser ici même si, le noiraud devait bien l'avouer, il n'avait aucune idée de comment devait se dérouler la cérémonie. Alec n'avait jamais assisté à des funérailles de sorcier et il se sentait un peu perdu, surtout face à cette immensité de gens qui avaient répondu présent pour ce jour aussi triste que spécial. Magnus avait touché tant de monde au cours de ses huit cents années de vie, aidé tant de personnes, que chacun avait voulu lui rendre un dernier hommage avant de le laisser partir pour sa dernière demeure. Alec secoua la tête avec dépit. Mort. Magnus était mort. Il était encore en phase de choc et de déni, sonné par les derniers événements, effondré d'avoir sentit la vie de son époux cesser sous ses doigts, l'asiatique rendant son dernier souffle dans ses bras, comme s'il n'avait pas souhaité quitter ce monde sans revoir une dernière fois le visage de son bien aimé. Se retenant une nouvelle fois de fondre en larme, l'enfant de l'Ange se concentra sur les paroles de son amie qui lui expliquait comment allait se dérouler la cérémonie. 

- Dans nos traditions, le corps est brûlé et incinéré par un feu magique, commença la sorcière en prenant les mains d'Alec dans les siennes, l'ancrant ainsi à la réalité et l'aidant à intégrer chaque parole qu'elle prononçait. C'est le sorcier ou la sorcière qui est le plus proche du défunt qui allume le feu avec sa propre magie, aujourd'hui ce sera donc Ragnor qui s'en occupera, continua-t-elle en jetant un regard au sorcier cornu qui versait à présent quelques larmes dans les bras du Frère avec lequel il discutait. Sa magie va bruler le corps et la magie de Magnus sera rendue à la terre et elle imprégnera les lieux. Son âme et son esprit resteront sur cette plage éternellement. 

- Il aurait adoré être ici...., renifla Alec avant de fondre en larme et de se nicher dans les bras de son amie, sanglotant lourdement sur son épaule. 

La sorcière aux longs cheveux blanc, dans sa robe d'un joli violet lilas clair, consola son cadet en lui chuchotant des mots apaisants à son oreille, lui soufflant que tout irait bien, que Magnus serait toujours dans son coeur, ne le quittant jamais réellement, qu'il aurait toujours une place dans sa vie et que, s'il se souvenait de lui jusqu'à sa mort, alors jamais Magnus ne disparaitrait totalement. Alec pleura de tout son soûl, s'accrochant à son ainée comme à une bouée de sauvetage et il se calma peu à peu lorsqu'il sentit la magie de Catarina envelopper son coeur d'un cocon protecteur. L'infirmière n'aimait pas vraiment faire ça, mais pour Alec elle acceptait, ell acceptait d'endormir sa peine, au moins temporairement, au moins pour que la cérémonie soit plus supportable. Alors qu'il se calmait, Ragnor vint les trouver et le Chasseur d'Ombre put voit le triste état dans lequel se trouvait son beau-père. Sa peau verte était si pâle qu'elle virait presque au blanc cassé et ses yeux, à la chaleureuse couleur noisettes, étaient ternis de chagrin et rougis et gonflés des récentes larmes qu'il venait de verser. Ses longs cheveux blancs argentés étaient attachés en une tresse serrée et un voile violet sombre pratiquement opaque recouvrait ses cornes brunes en signe de deuil. Pour sa tenue, le sorcier avait opté pour un costume sobre et neutre, couleur prune sur une chemise tellement sombre qu'elle en paraissait noire, et surmontée d'un long manteau tout aussi sombre en velour. L'immortel cornu annonça que la cérémonie allait commencer et, ravalant ses larmes, Alec le suivit. En tant qu'époux, et désormais veuf, le noiraud avait le droit de rester aux côtés de Ragnor pendant l'office. Les invités se regroupèrent autour du corps de Magnus, étendu sur un bucher et recouvert d'un linceul pourpre brodé d'or, couleur de l'énternité. Comme un dernier adieu, Ragnor avait disposé par dessus la boite souvenir de Magnus, celle qui contenait tout son passé, afin que chaque moment l'accompagne là où il irait. Alec laissa couler ses larmes, sanglotant en silence face à cette épreuve qu'il traversait en ce jour funeste. 

- Tu veux lui faire un dernier adieux ? Demanda le sorcier cornu avec un tremblement dans la voix, mais déjà Alec s'était rapproché de la dépouille de son compagnon, le silence s'abattant autour de lui, par respect et pour lui laisser l'intimité dont il avait besoins. 

- J'aimerais me réveiller...., chuchota le noiraud, agenouillé aux côtés de son homme, une main posée sur la sienne à travers le linceul. Dit moi que tout ceci n'est qu'un rêve...je t'en prit Magnus...Tu ne peux pas me laisser....C'était à moi de partir en premier....c'était à moi de mourir, pas l'inverse...Comment je vais survivre dans ce monde sans toi....Tu étais ma lumière...il fait si noir maintenant....je t'en supplie mon chat....pitié...pitié revint..., sanglota-t-il en hurlant de peine et de chagrin. 

Ragnor, qui n'en menait pas large non plus, vacilla sur ses jambes tremblantes et vint relever son beau-fils en versant ses propres larmes. La peine d'Alec était si forte, si intense, si douloureuse. Jamais l'immmortel n'avait était témoins d'un amour plus grand que celui qu'il avait vu naitre entre Magnus et Alec, et il savait qu'il ne verrait plus jamais rien de tel se produire à nouveau sans sa longue existence. Les deux hommes, se soutenant l'un l'autre pour ne pas s'écrouler l'un l'autre, s'arrêtèrent un instant et le plus vieux se pencha sur le corps de son fils, déposant un baiser tendre et affectueux sur son front par dessus le linceul, lui faisant ainsi son adieu. Prenant appuis sur son ami et compagnon de douleur, Alec essuya timidement ses larmes. Les invités, émus aux larmes à leur tour, entamèrent un chant antique connus des sorciers pour libérer Magnus et le laisser traverser le miroir. Aux premières notes, Ragnor tendit les mains devant lui et sa magie enflamma le bucher. Les flammes, aussi blanches que sa magie, vinrent lécher le corps de l'Indonésien, le chant enflant dans l'air et les enveloppant d'amour, comme un baume apaisant pour leur peine et leur âme. Alec, qui ne connaissait pas les paroles, se contenta, à voix basse, de répéter ces phrases que Magnus et lui se disaient chaque soir pour se rappeler leur amour. "Je ne suis ni un ange, ni un dieu, je ne suis qu'un homme, mortel et sans intérêt..." Soudain, les volutes bleues de la magie de Magnus s'élevèrent dans l'air, venant se mêler au bruissement des vagues, à la chaleur du sable sous leurs pieds, dans la brise qui agitait la végétation alentour. Magnus était partout, et Magnus n'était plus. Magnus était mort, mais Magnus vivait. Pour toujours, éternellement...

- MAGNUS !!!!! Hurla Alec en se réveillant en sursaut, en sueur et en larmes dans le canapé de son appartement. 

Le Chasseur d'Ombre regarda frénétiquement autour de lui, sanglotant et gémissant, à la recherche d'un peu de réconfort. Un rêve, ce n'était qu'un rêve. Un souvenir, ce n'était rien d'autre qu'un souvenir, pénible au possible et douloureux comme jamais. Le souffle court, la respiration haletante, Alec se leva et manqua de trébucher, hurlant le prénom de son amant disparut à s'en briser les cordes vocales. Magnus, il avait besoins de Magnus, tout de suite, maintenant. Après tout, peut-être que tout ça n'était qu'un rêve, peut-être que le sorcier attendait dans une pièce pas très loins de lui, à quelques pas, tout près. Le Nephilim fouilla chaque pièce avec empressement et, arrivé devant la porte de sa chambre, une main posée sur le montant de bois, l'autre sur la poignée qu'il ne pouvait se résoudre à tourner, il appela, plus doucement cette fois, le nom de son mari. Mais seul le silence lui répondit, ce silence pesant et lourd, ce silence qui lui rappelait la triste réalité dans laquelle il vivait désormais. Epuisé, le noiraud posa son front contre la porte et libéra ses larmes. Ce n'était plus de lourds sanglots de désespoirs, ce n'était plus des hurlements de peines et de colère, de frustration, déchirés et déchirant. Cette fois il n'y avait que la tristesse, immense, incontrollable. Ses larmes étaient silencieuses, comme des coups de poignard dans son coeur déjà meurtrit. Tristesse. Alec venait de franchir la nouvelle étape du deuil. Ravagé de peine, le Chasseur d'Ombre enroula ses bras autour de son corps et se balança doucement d'avant en arrière, comme s'il essayait de se faire un câlin, comme s'il essayait de se consoler lui-même, comme s'il essayait de chasser cette peine qu'il ressentait, insoutenable. Reniflant et sanglotant désormais silencieusement, Alec ne murmurait plus que le prénom de Magnus, comme un mantra, un dernier espoir auquel s'accrocher. 

- Sayang ? Tu es prêt maintenant ? S'enquit la voix de l'Indonésien, l'hallucination apparaissant enfin devant le noiraud qui releva la tête à son encontre. 

- Magnus....que...prêt ? Je...Je comprend pas..., avoua le plus jeune en essuyant ses larmes faiblement, observant son mari qui, cette fois, paraissait lui aussi emplis de tristesse, comme si son subconscient l'avait transformé, une fois de plus, s'adaptant à son état actuel de tristesse. 

- Prêt à me laisser partir, mon amour, sourit le sorcier, cette partie de l'âme d'Alec, infime, qui réalisait peu à peu que c'était la fin. 

- Non, non Magnus tu ne peux pas partir ! Paniqua Alec. Je...non, je t'ai vu ! Hier je t'ai vu, je le jure ! Tu étais là Magnus....mon amour tu étais là....S'il te plait....

Le Nephilim raconta alors à son hallucination ce qu'il avait vu la veille dans la rue. L'hallucination écouta avec attention et, contre toute attente, demanda à Alec si c'était vraiment lui. Alors avant même que le plus jeun ait le temps de répondre quoi que ce soit, le Magnus halluciné lui rappela qu'il n'avait plus d'alcool, le Chasseur d'Ombre su. Il su que le seul moyen de connaître la vérité était de la découvrir par lui-même. Peut-être était-ce un espoir fou, peut-être avait-il tord, mais il devait retrouver cet homme, qu'il soit Magnus ou non, et lui parler. Il n'avait rien à perdre après tout, pas vrai ? L'homme se leva alors et sortit de chez lui en trombe, déterminé dans sa quête. Passant devant l'épicerie à laquelle il était devenu un fidèle client, Alec acheta plusieurs bouteilles d'alcool de diverses sortes et quitta l'établement la tête basse, son sac en papiers kraft serré étroitement contre sa poitrine. Il tenta de se concentrer dans sa tâche, mais son esprit embrumé et alcoolique ne parvenait pas à aligner plus de deux pensées cohérentes et il se retrouva à errer dans la ville comme une âme en peine. Perdant peu à peu espoir, le noiraud décida de rentrer chez lui, que tout ceci n'était qu'une mauvaise idée. Et alors, repassant devant une boutique à la façade bleue cobalt et à l'enseigne peinte en calligraphie dorée, il le vit. Magnus. Magnus derrière un comptoir, réarrangeant des bougies de tailles et de formes diverses sur une étagère. Magnus, son Magnus. Ses cheveux dressés sur le sommet de son crâne et méchés de bleu roi, ses paupières fardées de poudre colorée, habillé d'une chemise ceintrée semi transparente vert d'eau et brodée de fleures multicolore en dentelle, vêtu d'un pantalon serrant en toile blanc mate, ses pieds chaussés de bottines aussi bleues que les mèches de ses cheveux. Même son vernis était assortit à sa tenue, ses doigts parrés de bagues en tous genre et ses colliers pendant à son cou comme s'ils avaient toujours été là, à leur place. Seule l'alliance manquait, réalisa le noiraud avec un pincement au coeur, les larmes au bord des yeux. L'air lui manqua brusquement et le monde vacilla autour de lui, se ponctuant de tâches sombres, mais Alec força son esprit à se concentrer. Il devait savoir. Poussant la porte d'une main tremblante, cette dernière activa une sonnette qui fit relever la tête de Magnus qui sourit d'un air chaleureux. 

- Bonjour, bienvenu à l'Happy Hour ! Je m'appelle Magnus et je suis le propriétaire, je peux vous aider ? Lança-t-il d'un ton joyeux qui fit se figer le Chasseur d'Ombre. 

Sa voix. Sa voix pour de vrai. Alec sentit plus de larmes s'agglutiner au bord de ses yeux et il fit de son mieux pour ne pas éclater en sanglot sur l'instant. Par l'Ange, il lui avait tant manqué ! Sa voix, son visage, tout son être, ses yeux. Ses...Le Chasseur d'Ombre ne put réfréner un léger mouvement de recul qui, heureusement, passa inaperçu. Si Magnus avait toujours ses yeux dorés, leur pupille n'était plus fendue mais ronde. Des pupilles d'homme, des pupilles de terrestres. Le doute s'installa dans le coeur du Nephilim qui ne pu rien faire d'autre que d'attendre. Il était bien incapable de parler. Doucement, il tendit sa main vers cet homme face à lui, cet homme qui ressemblait comme deux goutes d'eau à son âme soeur, mais il réfréna son mouvement, trop effrayé de le voir une nouvelle fois disparaître sous ses yeux s'il initiait le moindre contact. 

- Enfin...Magnus n'est pas vraiment mon nom, je m'appelle Made Gian Barus, mais ça ne fait pas très vendeur, s'amusa l'asiatique pour combler le silence pesant autour d'eux. Et c'est ma boutique...heu...l'Happy Hour..., bredouilla-t-il en se frottant la nuque. Je vend des vêtements, des bijoux, du maquillages, un peu de bric à brac, sourit-il en désignant une bougie. Vous devez vous demander pourquoi l'Happy Hour je parie ? Continua Magnus en se mordant la lèvre, paniquant légèrement face à ce client qui ne parlait pas et qui semblait sur le point de s'écrouler. En fait ça vient d'une blague que je fais régulièrement, je dis souvent que c'est toujours l'Happy Hour quelque part et....Oh non non non ! 

Face à lui, Alec venait de fondre en larme, serrant son sac contre son torse, une main plaquée sur son visage pour dissimulée ses larmes. Magnus, c'était Magnus. Ses explications, son nom véritable,  l'explications du nom de sa boutique : ça ne pouvait être que son sorcier. Son sorcier qui ne le reconnaissait pas, son sorcier normalement mort qui pourtant était bel et bien là, face à lui. Magnus était en vie. Soudain, le poids de ces trois derniers mois, de ces mois d'enfer et de douleur, sembla disparaître un peu plus de ses épaules. Il avait eut raison, ce n'était pas une hallucination, Magnus était vivant. Mais comment ? Comment pouvait-il être encore en vie alors qu'il avait sentit leur lien se rompre ? Alors que Ragnor lui même l'avait sentit ? Et ses funérailles ? Magnus, lui, commença à paniquer de plus en plus. Il ne savait pas qui était cet homme aussi perdu, cet homme qui semblait porter tout le poids et la misère du monde sur ses frêles épaules, cet homme qui venait de fondre en larmes en plein milieu de sa boutique. Heureusement que c'était une heure creuse, il allait pouvoir essayer de réparer les pots cassés et tenter de calmer cet inconnu larmoyant. 

- Vous...vous voulez vous asseoir ? Un verre d'eau ? J'ai dit quelque chose qui vous a blessé ? Si c'est le cas je suis navré, vraiment je suis désolé, souffla-t-il en le guidant sur une chaise de derrière le comptoir. S'il vous plait, dîtes moi ce que je peux faire ? Peut-être que je peux appeler quelqu'un ou....

Et Magnus le vit, le bracelet sur le poignet d'Alec, la plaque d'or blanc brillant à la lumière des néons. "Je m'appelle Alec Lightwood-Bane et mon mari a rejoint les anges...". Magnus ferma les yeux, n'ayant pas besoins d'en voir plus. Cet homme, nommé Alec selon son bracelet, était en deuil. Il n'y avait pas besoins d'en savoir beaucoup pour comprendre que les crises de larmes étaient fréquentes dans ce genre de situations. L'Indonésien, sentant son coeur se fendre, s'éloigna quelques instant, fouillant dans la section bric à brac de sa boutique, et revint quelques instants plus tard, s'agenouillant devant cet homme brisé pour être à sa hauteur. 

- Hum...Alec ? C'est votre nom, Alec ? 

- Al...Alexander...., bredouilla le noiraud en relevant la tête, ne supportant pas que l'homme de sa vie ne l'appelle autrement que part son prénom complet. 

- Très bien, Alexander, sourit le vendeur en le couvant presque tendrement du regard. Je sais que ce n'est pas grand chose, mais j'aimerais que vous preniez ceci, souffla-t-il en lui tendant un petit morceau rigide recouvert de tissus rouge et brodé de fleurs blanches et vertes ainsi que de symboles chinois qu'Alec ne connaissait pas. C'est un omamori, expliqua Magnus. C'est un porte bonheur, il apporte de la chance, du sourire et...un peu de réconfort, chuchota-t-il en baissant brièvement les yeux vers le bracelet du noiraud. 

- C...Combien...Combien pour...

- Non, c'est un cadeau, j'insiste, sourit le plus vieux en refermant délicatement les doigts d'Alec sur le présent. Si vraiment vous voulez me faire plaisir, acceptez le et gardez le toujours avec vous. Et puis...peut-être que vous pourrez revenir dans ma boutique un de ces jours, vous en dites quoi ? Tenez, prenez ma carte aussi. 

Alec, la lèvre tremblante, serra l'omamori tout contre son coeur et regarda Magnus glisser la carte dans son sac, ne faisant aucun commentaire sur l'alcool présent à l'intérieur. Mal à l'aise, sentant l'étaut de sa poitrine se resserer, Alec bredouilla des excuses et quitta la boutique au pas de course, sa soif le reprenant. Il avait besoins de boire, besoins d'oublier. Magnus était vivant. Vivant, vivant, vivant....

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Des avis ? Des théories ? A bientôt pour la suite ^^

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