Chapitre 4 : Réalité
Oui, oui, bon oui, hein j'ai de l'inspiration, n'allez pas vous plaindre ^^ Bonne lecture !
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Tout était blanc, calme, pur, comme si l'obscurité du monde avait quitté sa vie pour l'emmener dans un endroit de lumière et de sérénité. Alec était quelque peu confus de tant de clarté autour de lui, lui qui avait si longtemps cru qu'il rejoindrait les enfers pour son auto destruction, le voilà qui se retrouvait à passer l'éternité aux côtés de Raziel. Il avait réussi, il avait mis fin à ses jours. Le Chasseur d'Ombre avait l'impression de flotter hors de son propre corps, aussi léger qu'une plume emportée par le vent. Peut-être était-ce mieux ainsi ? Bien sûr, il avait ce regret certain d'abandonner cette vie, d'abandonner les gens qu'il avait aimé pendant un temps et qui, peut-être, l'avaient aimé en retour, au moins un peu. Mais ce n'était rien comparé à la libération, à la satisfaction de ne plus ressentir ce poids sur son coeur, sur son âme et sur son esprit. Il se sentait bien, loins du chagrin et du deuil qui l'avait étreint depuis les trois derniers mois écoulés. A présent, seule comptait l'éternité qu'il passerait aux côtés de son époux. Le Nephilim regarda autour de lui, cherchant par ailleurs la présence de son homme à ses côtés. Il s'était toujours imaginé que, lorsque l'heure viendrait, Magnus viendrait le chercher pour l'emmener de l'autre côté, lui faire traverser le miroir. Mais il n'était pas là. Peut-être ne savait-il pas que son amant été mort ? Ou peut-être Alec devait-il le rejoindre de son propre chef ? Le noiraud n'en avait aucune idée et, peu à peu, l'état de bien-être et de béatitude dans lequel il s'était trouvé à peine quelques instants plus tôt se dissipa pour laisser la place à la panique, à l'angoisse, à l'inquiétude, sourde et rampante qui infiltrait ses veines comme un poison, emprisonnant ses sens et engourdissant ses membres jusqu'à paralyser son coeur. Le souffle lui manqua et le monde vacilla, se fit de plus en plus clair, blanc, aveuglant. Le Chasseur d'Ombre détourna le regard mais c'était trop, toujours trop. Il essaya de parler, d'appeler le nom de son compagnon, le suppliant de venir le chercher, de ne pas l'abandonner, de rester à ses côtés, mais seul un gémissement pénible et douloureux échappa à ses lèvres écorchées. Les larmes dévalèrent ses joues comme des torrents que rien ne pouvait plus arrêter et son corps, auparavant si léger, s'allourdit, s'engourdit, lui donnant l'impression de peser une tonne, comme si le poids du monde lui-même reposait désormais sur ses épaules. Le chagrin du deuil le frappa par vagues intenses, comme un tsunamis, et il ne put faire rien d'autre que de crier, encore, pleurer, hurler, jusqu'à s'en briser les cordes vocales, jusqu'à ce que le monde en devienne si blancs qu'il dû fermer les yeux, ou plutôt les ouvrir....
Le noiraud observa le monde autour de lui avec inquiétude. Sa vision était floues de larmes, rendant son environnement trouble, et son corps semblait engourdis, presque mort. Sa respiration était difficile, pesante. Portant une main à son visage amaigri, sentant quelque chose qui le gênait, Alec réalisa qu'une fine canule passait par ses narines pour lui apporter de l'oxygène. La blancheur de la pièce, qu'il avait d'abord prit pour un quelconque paradis, s'avèra en réalité être une chambre d'hopital aux murs immaculés. A côtés de lui, une machine à laquelle il était relié bipait régulièrement les battements de son coeur et affichait ses constantes, sa tension, ses pulsations minutes. Forçant son esprit cotonneux à faire le point, le noiraud tourna la tête et aperçu un spectacle qui lui fit monter les larmes une fois de plus, de regret, de peine, de frustration, de colère. Jace était là, la tête sur ses genoux, somnolant et tremblant dans son sommeil. A sa droite, Ragnor était assis dans un fauteuil inconfortable, les yeux fermés de concentration, tenant la main d'Alec pour lui transmettre sa magie et sa force, pour qu'il se rétablisse, pour qu'il se réveille même sans doute. Et il y avait Isabelle, qui fixait ostensiblement la fenêtre, le dos droit, les épaules tendues, ses lèvres pincées en une ligne mince et blanche qui lui donnait l'air d'avoir prit dix ans de plus et une sévérité certaine se lisait dans ses traits, faisant inconsciemment frissonner le Chasseur d'Ombre. Son frisson, par ailleurs, n'échappa certes pas à Ragnor qui rouvrit les yeux et les posa avec inquiétude et un immense soulagement sur son cadet. Ses yeux noisettes s'embuèrent de larmes et il serra la main de son ami plus fortement dans la sienne, son ancrage dans son monde, lui montrant son soutient. Mais Alec ne voulait pas de ce soutient. Tout ce qu'il voulait, c'était que la douleur, cette douleur qu'il ressentait et qui était revenue au grand galop depuis son réveil, s'en aille enfin et le laisse en paix. Tout ce qu'il voulait, c'était mourir, rejoindre Magnus. Il voulait cette liberté, et même ça, ses proches le lui avait enlevé. Il avait tout perdu. Face à ce constat, l'homme fondit subitement en larmes, ses sanglots lourds et profonds réveillant son parabatai presque en sursaut et faisant se retourner sa soeur dans sa direction. Jace et Ragnor échangèrent un regard tandis que leurs yeux, eux, se chargèrent de larmes.
Alec ne pouvait pas se voir, non, mais eux le voyaient. Et tous deux voyaient un homme brisé. Brisé par la vie, brisé par l'amour, brisé par la mort. Alec aux longs cheveux noirs qui encadraient son visage cadavérique aux joues creusées et au teint pâle et crayeux. Alec, devenu anorexique et alcoolique. Alec dont chaque côtes, chaque articulation, chaque os ressortait de sous sa peau à cause de sa consommation excessive, par son manque de nutrition et de sommeil, par sa peine et son chagrin. Alec, plus mort que la mort elle même, détruit par la perte de l'amour de sa vie. Alec qui tenait à peine debout, Alec qui tremblait, comme en ce moment même, face au manque d'alcool dans son organisme. Ragnor, en tant qu'ami, que confident, comme le père qu'il avait été pour lui, lâcha sa main et le prit dans ses bras avec tendresse pour l'apaiser, lui soufflant à l'oreille que tout allait bien, qu'il n'était pas seul, que tout s'arrangerait, il le promettait. Jace, lui, sortit sa stèle et activa sa rune parabatai pour soutenir son meilleur ami et frère de coeur. Certes, Alec et lui avaient eu un différent qui les avaient séparés, mais jamais il ne le laisserait tomber, jamais. Alec était la moitié de son âme, leur souffrance était liée et ils devaient se soutenir coute que coute. Dans le giron de son ami, Alec sanglota de tout son soûl, nouant finalement ses bras autour de sa nuque et lui bredouillant qu'il était désolé, mais qu'il n'en pouvait plus, que c'était trop, que la vie était trop, et qu'il ne tiendrait jamais le coup. Il n'en pouvait plus, il avait atteint ses limites depuis trop longtemps, les repoussant jusqu'à ne plus en pouvoir. Alec supplia Ragnor de le laisser partir, de le laisser rejoindre Magnus, il le supplia pour tout, jusqu'à ce que le sorcier à la peau verte ne s'écarte de lui avec lenteur, prenant doucement son visage entre ses mains tièdes et rassurantes, protectrices.
- Je suis désolé Alec, je suis désolé de t'avoir laissé, et je suis désolé d'avoir douté. On trouvera une solution, d'accord ? On découvrira la vérité, quelle qu'elle soit, promit-il en faisant référence à leur dispute. Je ne t'abandonne pas, et je n'abandonne pas Magnus, ajouta-t-il dans un murmure.
- Merci...., souffla Alec du bout des lèvres, reniflant doucement, laissant le sorcier essuyer ses larmes avec douceur, comme s'il craignait de le voir se briser entre ses doigts.
- Alec, je...., commença Jace avant de finalement se faire couper par Isabelle.
- Bien, tu es réveillé, enfin ! Ça fait deux jours qu'on attend, Alec. Mais où est-ce que tu avais la tête ? Boire de l'alcool médical ?! Tu as faillis te tuer ! Et tu as faillis tuer Jace par la même occasion à travers votre lien ! Si Ragnor n'était pas revenu chez toi et ne t'avais pas trouvé on aurait deux morts à l'heure actuelle !
- Iz', calme toi, il vient de se réveiller et je vais bien, tenta de temporiser le blond. Laisse le au moins s'expli...
- Le laisser ? Mais Jace ouvre les yeux, ça fait des mois que ça dur, des mois que tout le monde lui passe de la pommade ! Ça fait des mois qu'il est ivre du matin au soir et que tout le monde laisse couler ! Je n'en peux plus, de retrouver tous les soirs mon propre frère complétement ivre mort et à deux doigts du coma éthylique ! Je suis fatiguée de tout ça, d'accord ? Et je suis fatiguée de me taire !
Les mots d'Isabelle firent trembler son frère un peu plus fort, comme s'il était terrorisées, ses paroles tranchantes comme ses couteaux, venimeuses comme de l'ichor, blessant son coeur et son âme à vif. Ses larmes redoublèrent une fois de plus alors que la réalité, une fois encore, le frappa de plein fouet. Il savait ce qu'il était devenu. Un déchet, une épave, un cadavre ambulant. Inutile. Sombre. Dépressif. Alcoolique. Inutile, inutile, inutile. Ses sanglots se firent plus nombreux, plus douloureux, et Ragnor resserra son étreinte autour de son ami. Depuis le deuil, il savait qu'Alec avait perdu toute la confiance en lui que Magnus l'avait aidé à se forger. Depuis la perte de son époux, Alec ne voyait plus rien de bon en lui, parce que c'était Magnus qui avait cru en lui, qui avait vu le bon, la douceur, la force. Sans Magnus, Alec n'était rien de plus qu'une coquille vide à qui il manquait une raison de vivre, d'exister. Depuis la mort de l'Indonésien, le Chasseur d'Ombre se contentait, au prix d'énormes effort, de simplement être là. Respirer, ouvrir les yeux chaque matin, tout était devenu une épreuve, chaque minutes était un supplice et il le savait. Seul l'alcool, qui lui faisait voir son amant, l'aidait à rendre cette réalité un peu plus supportable qu'elle ne l'était. Pourtant, Isabelle, elle, n'était pas prête de s'arrêter. Bien au contraire, elle ne faisait que commencer.
- Alec, je veux que les choses soient claires : tu es devenu un danger, pour toi et pour tes proches. Si ça ne tenait qu'à moi je te sevrais ici et maintenant, mais je ne peux pas faire ça, je sais que ça te serait fatal. Alors je vais t'envoyer à la Basilia et laisser les Frères Silencieux te soigner et faire de toi le Chasseur d'Ombre que tu dois être, te faire redevenir l'homme que tu étais. Si tu refuse, je te bannis de l'Institut, est-ce que je me suis bien faitre comprendre ?
- Quoi ?! Non ! Tu ne peux pas faire ça ! S'emporta Jace avec panique. Iz', c'est Alec, notre frère tu te rappelle ?
- C'est justement pour ça que je le fais, c'est pour son bien, Jace. Tu crois que j'ai d'autres solution ? Tu préfère que j'en parle à l'Enclave, qu'ils le privent de ses runes tant qu'il représentera un danger ? Je lui laisse le choix, qu'il s'estime heureux !
- Je refuse..., bredouilla Alec en tremblant comme un chateau de carte. Je refuse, Izzy....je peux pas...Je peux pas abandonner Magnus....
- Très bien, comme tu veux tu sais quoi...je m'en fiche, tu n'es plus le bienvenu à l'Institut, marmonna-t-elle e remballant ses affaires. Et je refuse d'être associée à toi tant que tu continueras ta déchéance. Je n'ai plus de frère, qu'on se le dise. Jace, on y va, ordonna-t-elle, sa main crispée sur la poignée de la porte. Jace !
- Non, je ne viens pas avec toi, décréta le blond en se levant, se plaçant devant son parabatai pour le dissimuler à la vue de la jeune femme, pour le protéger. Si tu bannis Alec, alors bannis moi aussi. Trop longtemps depuis trois mois, trop souvent je l'ai négligé et laissé tomber. Je n'ai pas su faire ce qu'il fallait, je n'ai pas su l'aider, l'écouter. Mais c'est finit. Je ne te suis plus Isabelle, je reste avec Alec, point finale. Alec, mon frère, mon parabatai, souffla-t-il en s'agenouilla aux côtés de son meilleur ami, j'espère que tu pourras me pardonner. Laisse moi être à tes côtés, laisse moi te soutenir. Ragnor a raison, on y arrivera : ensemble. Tu te souviens ? "Ne me presse pas de te quitter ou de te laisser partir, car où tu ira, moi aussi j'irais", murmura-t-il en récitant le sermant qui les unissait. Je t'aime fort parabatai.
Le noiraud, ému et touché par cette marque d'affection de la part de son frère de coeur, attrapa de sa main tremblant le bout des doigts du plus jeune et les serra, ancrant son regard délavé dans le siens, le remerciant silencieusement. La Chasseuse d'Ombre, elle, profondément énervée, se contenta de quitter la pièce en claquant la porte sur son passage, ses talons résonnant sur le sol marbré de l'hôpital. Une fois qu'elle les eut laissé, Alec se recroquevilla en gémissant, ses bras passés autour de son ventre. Si ça faisait effectivement deux jours qu'il était inconscient, ça faisait également deux jours qu'il n'avait pas nourrit son organisme avec de l'alcool et les effets du manque commençait déjà à ses faire sentir. Jace, échangeant un regard silencieux avec le sorcier, se plaça près de la porte pour surveiller les allées et venues tandis que l'immortel faisait apparaitre une flasque avec une paille mais il ne la tendit pas à son ami, lui désignant simplement le tube de plastique. Alec, comprenant le message, plaça la paille entre ses lèvres et aspira avant que, finalement, le débit de boisson fut stoppé quelques instant, le forçant à s'arrêter. Une minutes plus tard, Ragnor l'autorisa à boire à nouveau avant de l'arrêter une fois de plus. Loins, bien loins dans son esprit brumeux, le noiraud comprit que si son ami l'autorisait à boire pour calmer son manque, il surveillait également sa consommation. Après deux jours d'abstinence, trop d'alcool en même temps pourrait être fatal au Chasseur d'Ombre. Une fois sa soif assouvie, l'immortel cornu demanda à Jace de rester avec Alec et il alla négocier avec les médecins pour signer son papier de sortie.
- Merci...pour ce que tu as dit, souffla le noiraud en baissant les yeux, triturant nerveusement sa couverture.
- Je le pensais. Alec...je n'ai pas été le meilleur des parabatai après...après ce qu'il s'est passé avec....Enfin, je sais que tu ne me pardonnera sans doute pas tout de suite mais...J'aimerais vraiment être avec toi, quoi que tu endure. Tu es mon frère, mon meilleur ami, la moitié de mon âme...Laisse moi être la pour toi....
- Je...., commença-t-il la lèvres tremblantes, les larmes coulant librement sur ses joues,...je te pardonne, Jace...mais ne croit pas que ce sera facile....pas tout de suite...J'ai besoins de temps...tu m'as abandonné, tu m'as fait mal....ça ira mieux, avec le temps...Mais tu dois être patient, s'il te plait....
- Je comprend, vraiment. Merci de me laisser une chance, murmura-t-il avec sincèrité.
Touché, une fois de plus, Alec ouvrit tout de même ses bras qui avaient enfin cesser de trembler pour permettre à son meilleur ami de s'y nicher, et ils s'étreignirent avec bonheur et soulagement, se retrouvant pour quelques instant comme autrefois, comme avant que la mort ne vienne chambouler leurs vies. Ragnor revint quelques minutes plus tard et les deux hommes se séparèrent dans l'attente des nouvelles. Alec pouvait sortir. Le Chasseur d'Ombre aux cheveux noirs laissa ses amis préparer son sac d'affaire et Ragnor ouvrit deux Portails. Le premier, et se doutant de la réaction de son cadet, permet à Jace de se rendre dans son appartement, puisqu'il n'avait plus d'endroit où vivre. Le second, leur permis à Alec et lui de retourner chez le noiraud. Le blond salua ses amis et les quitta, Ragnor raccompagnant Alec à sn appartement. Une fois le Portail passé, le Nephilim se glissa jusqu'au canapé où il se blottit au milieu des coussins, recherchant une fois de plus, inconsciemment, la présence de son compagnon halluciné. Le sorcier à la peau verte remarqua son geste et soupira, venant s'asseoir à ses côtés.
- Alec...Est-ce que Magnus est là ? Demanda-t-il avec prudence.
- Non...Il...je pensais...il m'a dit qu'on serait ensemble...c'est lui qui ma rappelé l'alcool médical et...et je voulais être avec lui et...maintenant il m'a abandonné..., commença-t-il à sangloter, prenant son visage entre ses mains.
- Peut-être que...tu es trop fatigué pour le voir ? Relativisa Ragnor en comprenant, tristement, que les hallucinations d'Alec n'étaient pas la projection des souvenirs qu'il avait de Magnus, mais bien la projection de sa propre conscience, son propre subconscient, son propre esprit qui souhaitait mourir. Demain ça ira mieux, tu le verras sans doute...Tiens, je ne devrais pas mais...pour ce soir on va fermer les yeux, d'accord ? Souffla-t-il en lui tendant la fiole avec la paille qu'il avait utilisé un peu plus tôt.
Alec la prit avec prudence et ferma les yeux de bonheur et d'apaisement en sentant le liquidé ambré couler le long de sa gorge, un sentiment de bien-être et de plénitude l'étreignant, estompant les douleurs de son corps et de son âme. Une fois sa soif étanchée, le chasseur d'ombre déposa avec précaution la fiole sur la table basse et se tourna vers son ami. Les larmes lui revinrent aux yeux et il se blottit dans l'étrinte de son ainé, ayant besoins de se rassurer, besoins d'un contact humain, quel qu'il soit, lui qui en manquait cruellement depuis trois mois.
- Toi tu es là....remarqua le noiraud. Tu es toujours là...tu ne m'as pas abandonné...Tu es là toi, pas vrai ?
- Oui, je suis là Alec, je te l'ai promis.
- Tu es là..., répéta le Nephilim en passant ses doigts sur la joue de son ainé, l'observant avec attention, une nouvelle dévotion présente dans ses yeux.
Le sorcier frissonna contre son grès lorsque les doigts curieux de son ami frôlèrent ses cornes et il déglutit difficilement. Alec, lui, avait tout son esprit focalisé sur le sorcier à la beau verte, sur son ami, son confident, Ragnor. Ragnor qui n l'avait jamais laissé, Ragnor qui ne l'avait jamais lâché. Ragnor doux et patient avec lui, Ragnor qui lui avait sauvé la vie. Ragnor qui, peu à peu, était devenu son point d'ancrage, le centre de son univers, sa raison de vivre. Ragnor lui avait dit que Magnus était partit. Il n'était pas prêt, aucun d'eux ne l'était, a dire la phrase veritable, la phrase fatale, mais le sens était là, comme son bracelet le disait. Magnus avait rejoint les anges, et eux souffrait. Ragnor et Alec, Alec et Ragnor. Tous deux avaient sentit leur lien se rompre, tout deux partageait la même douleur, le même chagrin. Eux seuls se comprenaient dans ce monde détruit et chaotique. Et Alec avait besoins de Ragnor, il avait besoins de réconfort, et, pour ce soir, il avait besoin d'oublier. Alors, sans qu'il ne l'ai prémédité, le Chasseur d'Ombre se pencha avec douceur et posa simplement ses lèvres sur celles, douces et chaudes, de son ami. Ragnor, électrisé par le contact soudain, noua timidement ses bras autour de la taille de son cadet et leur monde bascula une nouvelle fois, mais cette fois, pour quelque chose de bien mieux. Leur baiser devint rapidement frénétique, leurs lèvres et leurs dents s'entrechoquant, leurs mains parcourant le corps de l'autre de sous leurs vêtements qui tombèrent en hate sur le sol vernis, Alec s'asseyant à califourchon sur son ami. Il n'y avait ni amour, ni patience, ni douceur. Il n'y avait que la frénésie du moment, la passion, l'envie de ne faire qu'un, de communier dans la luxure pour oublier, tout oublier. Oublier la peine, oublier le chagrin, oublier la peine. Alec ondula de son bassin contre celui de son ami, dévorant sa bouche avec toute la force dont il était encore capable dans sa grande fatigue, caressant avec empressement les cornes sensibles du plus vieux qui feula d'envie. Dans leurs baisers, il y avait aussi les larmes, la délivrance, la souffrances. Tous ces sentiments mêlées et confus contre lesquels ils ne pouvaient rien.
- Et bien, j'en connais deux qui s'amusent bien sans moi, vous auriez pu m'inviter tout de même !
Alec se figea dans leur étreinte et se retourna. Magnus était là, comme toujours, peignant ses ongles et sirotant son cocktail. Magnus qui n'avait même pas l'air rancunier alors que le noiraud était prêt à s'envoyer en l'air non seulement avec cet homme qui était son ami mais aussi son beau père. Un poids tomba dans l'estomac du Nephilim et les sanglots de culpabilité affluèrent au bord de ses lèvres. Ragnor, ayant repéré son geste, comprit ce que venait de voir son ami et il se flaggéla mentalement. Il n'aurait pas du céder, il n'aurait pas dû répondre aux avances d'Alec. Pas maintenant, pas comme ça. Dans une autre vie, peut-être, mais Alec était à Magnus, et Magnus était à Alec, même par delà la mort. L'immortel s'excusa alors, maintes et maintes fois, et il claqua des doigts pour les rhabiller tous deux. Effondré, Alec le laissa l'allonger dans le canapé et le recouvrir d'une couverture. Le noiraud pleura de toute son âme, suppliant son mari disparut de le pardonner pour son écart, pour son échec, pour sa mort, pour tout, et il s'endormit d'épuisement et de panique, incapable de supporter la douleur d'être encore en vie.
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Avis, théories ? La suite bientôt !
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