Carnet de voyage # 32

Ça fait un moment que j'ai pas fait de carnet. Il faut dire que ça fait longtemps que je n'ai pas fait de voyage.
L'Allemagne ne me manque pas, la langue guturale, les plats suspicieux et les blondes des bars. Ah... Quand même les blondes dans les bars ça me manque ça.
Cette fois ci, l'Allemagne n'est pas la destination, mais la mort. La mienne ou la leur je ne sais pas. Mais ce carnet en devient précieux si une enquête se declare.
 
J'ai encore la bouche pateuse, l'alcool de la veille. D'ailleurs je me souviens de rien. Enfin si. Les shots, le mojito et les rouleaux de vermeille à fumer. Ceux qui te font tourner la tête, comprendre les poèmes les plus perchés, voir tes plus grand fantasme et des choses insoupçonnées dans notre monde. Mais le lendemain, tu finis affalé, à côté d'une femme qui est plus âgée que toi. Je nique ma vie, je nique mes 16ans. Mes yeux sont rouges explosés et sur mon bras, la trace de piqure. Un jour je me couperais l'oreille si je continus ainsi.

En dehors de ça, hier....
J'ai vu ma mort hier, une femme, fatale, aux allures de déesse, une bague au doigt et un vers de vin à la main. Perle. Enfin.... Madame Eeler.
J'ai une relation avec elle. Enfin, elle a une relation avec moi qui est son jouet. C'est une pierre à l'édifice. Il faut que j'explique tout ça.

Mme Eeler

Ce conservatoire.... Il va me tuer. S'il en est un encore. J'y ai rencontré deux amis, si on peut appeler ça comme ça. En réalité, lorsqu'on y entre, on a le droit à un gros bizutage de la part des autres, j'en garde des marques, une entaille cicatrisée sur ma hanche droite. On a pas le choix, tu rentres ainsi dans la cage des lions. Tu as le choix ensuite, suivre les lions en dévorant peu à peu les profs n'adherant pas aux pratiques sauvages des élèves ou alors, devenir ce que l'on appelle une "proie". Les proies essaient généralement de s'aider des professeurs ou de l'administration mais elles ne font rien, y trouvant leur compte dans tout ça. Tu as donc le choix entre être un harceleur ou l'harcelé. J'ai fait mon choix, pour ma survie.
Je suis entré dans le jeu et je suis devenu un Lion.
La majorité etaient fiers, et la descente continua. Je dus sécher les cours, aller à des fêtes, boire à m'en assomer, fumer à m'en tuer et coucher à en être dégouté. Au début, ça me paraissait pas si mal, l'alcool étant une cascade assechant juste ma gorge, la drogue me faisant avoir des visions divines et des jeunes adolescentes dociles à mes moindres désirs. Les plus puissants Lions avaient une grande confiance en l'avenir de leurs pratique avec moi. Seulement, j'avais oublié la sensation, la plus importante, celle qui me faisait vibrer, composer une musique et la jouer. J'en oubliais les après midi à chanter par dessus le piano de la maison.

"Mon esprit vole et chante à l'espoir  ! "

Stupides paroles de gosse de 12ans.
Ma mère, je m'en souviens, elle adorait. Quand je m'en suis rendu compte(il ne me fallut pas beaucoup de temps) j'ai commencé à avoir un comportement autre. Les Lions ne s'en rendaient pas compte, mais, je jetais les verres que l'on me tendait (discrètement), refilait les drogues aux femmes en voulant à l'argent de ma mère et pretendait avoir des rapports, personne dans la chambre. (Le lait dans un bout de plastique et une capote usée étant la même chose pour un Lion sous hallucinations)
J'ai commencé à remarquer que d'autres faisaient de même, et on forma un groupe. On avait la même idée, si l'administration ne faisait rien, arrangée de pouvoir améliorer son économie privée avec de l'economie sous-terraine et les organisations de fêtes, les proies donnant de bons résultats prêts à tout pour sortir de la cage. Si toutes les tentatives des proies étaient vaines. Alors soit. Le mouvement viendra du coeur des Lions.
Pour redécouvrir les sensations saines de la vie, la musique, l'amitié, l'amour, le rire... On a essayé de se les redonner chacuns, mais on était trop opressé.
On a parlé aux autres, essayés de défendre nos idées, diplomatiquement et Temps même par les poings, Espace le calmant. Ils étaient amoureux ensemble.... C'était la seule chose saine qu'ils pouvaient se donner.

Hier. Quand on s'est retrouvés avant la fête. On était désespérés. Dans ma chambre, on savait que la propagations de nos idées faisaient du bruit, qu'on voulait nous casser la gueule, certains nous tuer. On disait même que le proviseur pensait à nous la faire. Avec Temps et Espace, on voulait pas se laisser faire....

Espace calmant Temps

Alors, j'ai proposé ce qui me semblait fou... Leur faire peur. S'ils veulent jouer avec la mort, on va la leur faire voir. Non. Monsieur le policier si vous lisez ça, si malheureusement nous n'avons pas pu contenir, fait une erreur, nous ne voulions pas les tuer.
Aucunement...  Jamais. Je me battrais. Mais si je souhaite tuer quelqu'un, cette personne devra s'inquiéter.

Soit, je leur ai proposé de suivre mon plan... Créer une fête. Dans une grange, avec les adultes aussi. Et là... Aucune boisson, aucune drogue, on les fera jouer avec la mort réelle, celle en face, celle pleine d'envie, qui brûle, te donne chaud. Le feu. Le seul alcool présent sera pour l'allumer. Mais nous contrôlons. Oui. Enfin j'espère... Dans le regard d'Espace... J'y ai vu la lueur d'une idée.

Normalement. Après cela, ce sera finit. Après cela, ce calme, que personne ne souhaite reprendre ou a le courage (ou ne nous croit pas comme la police qui se fait dupper ou soudoyer), on l'obtiendra.

J'y crois.

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