Carnet de Voyage #30 [Partie I]
A peine arrivé de la Chine que voilà, je repars, cet été est réellement plein de mouvement.
Prism, elle me manque depuis qu'elle est partie en pension, depuis qu'elle a apprit, depuis que je lui ais dit ce que j'avais découvert, que la mort de ses parents n'était pas un accident. Cela l'a certes calmé en voiture mais, aurais-je du lui dire ? Une chose est sûre, je ne le dirais pas à Blanc, il risque lui aussi de péter un câble, j'ai encore des cicatrices sur mon bras droit, cela me rappelle ce moment, je m'en veux, je l'ai fait pleurer...
Enfin, l'avion est pas mal, 1e classe comme d'habitude, seul comme d'habitude, maman me prépare une surprise elle m'a dit. Voyager ne me dérange pas, je n'ai jamais eu de réel chez moi après tout. Je me demande parfois si ma mère a conscience de ce qu'est ma vie, à chaque fois que je retourna à l'école on me demande encore où j'étais et ce que je faisais, et moi, on me dit menteur quand j'explique que j'ai rencontré telle personne et j'ai fait cela ou ceci.
Comment va finir ma vie ? Comme dit mon père quand je lui ai dit que je voulais être artiste ? Mourir jeune, dans un studio pourri entre tous les vices possibles ? Mais qui dit cela à un gosse de 13ans ? Cela fait déjà 2ans que je ne l'ai pas vu... Si seulement il y avait que ça. J'aimerais que ma mère passe à autre chose, qu'elle trouve un homme qui lui plaise, qui soit gentil avec elle et la fasse sourire, mais quand je lui dit ça, elle me répond que cet homme c'est moi, que je suis l'homme de sa vie et qu'elle ne souhaite que mon bonheur.
Mon bonheur est bien entaché depuis qu'elle est tombé malade, ça me dépite. C'est sûrement pour ça qu'elle m'a envoyé en Nouvelle Zélande cette fois-ci. J'espère que mon Anglais n'est pas trop entaché, entre le chinois, l'espagnol, le français, l'allemand et même le latin, il ne manque plus que j'apprenne le Maori.
L'avion décolle. De nuit, je vais dormir, bonne nuit...
Quelle vue ! Je suis arrivé à 6h du matin là bas, je suis arrivé à l'hôtel que m'a réserve maman. Une chambre, une salle de bain, le tout avec balcon et vue sur la mer.
En fait, je n'ai pas encore expliqué ce que je faisais concrètement ici. Si en Chine, j'y étais juste pour les vacances, ici, je vais rencontrer un avocat, un grand. Il a bien voulu prendre mon dossier pour me détacher de mon père entièrement et que ce dernier me rende ce qui me reviens. Apparemment, il viendra cet après-midi, pour le moment, j'aimerais juste me sentir prince, le Prince Infini (ce serait si beau mais comme dit ma grand-mère, je ne suis qu'un bouseux, c'est quand même beau de rêver) qui descend de son hôtel pour visiter les lieux en bon matin, la bourse en poche. Changer de vie d'un coup, ne rien savoir de la mort d'Ange et Démon Donovénal, ne pas se souvenir de cet interrogatoire de la police à en péter la tête, des actes de mon père ou encore de mes propres erreurs. Juste un Prince, à l'enfance graisseuse et pleine de joie. Comme ce qui semble être pour les autres, sans ce que je ne dis pas. Ah, je n'ai que 15ans, je devrais me calmer, je ne connais encore rien de la vie je pense, même si j'en connais déjà beaucoup.
J'ai acheté ce bâton de marche maori pour ma mère sur le marché. Il y avait un endroit où on pouvait danser au milieu, c'était pour je ne sais quoi. En tout cas je ne me suis pas gêné. J'ai dansé quand une chanson de hip-hop est passé, j'ai eu l'impression de me retrouver au Chili avec mes amis. Un autre garçon, un roux, m'a rejoint et on a improvisé devant tous. On était rois devant tous, et quand on a arrêté, on s'est fait applaudir. Si j'ai mit plusieurs années à comprendre comment faire certains mouvements, il m'a dit que chez lui c'était un passion et un don. Bran, il s'appelle Bran, et il est Australien. Il serait là avec ses parents juste pour les vacances. J'ai dû mentir et j'ai dit que j'étais là pour les vacances aussi, avec mes parents. Quel idiot je suis.
J'ai rencontré, l'avocat, il m'a expliqué qu'il avait grandement étudié mon dossier et qu'il allait faire de son mieux pour que mon père n'ait plus aucun droit sur moi, il m'a réexpliqué que cela voulait dire renoncer à l'héritage, un héritage si mauvais, ses dettes, je n'en veux pas de toute façon. Mais que me rendre ce qui est à moi va être difficile, il est vrai, il est vrai que rendre de l'argent est facile avec un procès, mais du côté de mon œuvre et ma dignité volées, cela va être plus complexe. Mon œuvre restera donc à jamais sous le nom de Ermoun Srénon.
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