🎤7. Désaccord🎤

Lewis

Après une soirée/nuit à regarder Desperates Houswives, Harley était restée en ma avec moi tout mon dimanche. Et mon mental arrivant à ses limites en compagnie de mon amie, j'avais saisi l'occasion de m'éclipser à la salle de sport lorsqu'elle s'était enfin assoupie dans une longue sieste.

Mais, malheureusement pour moi, étant distrait, je me suis pris une altère sur le pied.

Je ne l'ai pas simplement lâché à cause de son poids. Non, bien plus risible, je l'ai juste mal préparé. Ayant mal fixé les pinces chargées de tenir les disques de fonte en place, l'un d'entre eux m'était donc tombé sur le pied.

Je suis de ce fait assis depuis deux heures dans la salle d'attente des résultats depuis quand enfin un docteur daigne m'accorder de son temps.

- Vous êtes bien monsieur Akashi Lewis ?

- Ouais, je grommelle.

- Bonne nouvelle : vous n'avez rien de cassé. Juste l'épiderme déchiré.

- Super, alors je végète ici depuis quatre heures au total pour strictement rien ?

- Ne soyez pas si pessimiste monsieur. Je vous fais une ordonnance pour des anti-douleurs et une crème à appliquer sur votre peau au niveau de la blessure tous les soirs. Veuillez également à vous ménager durant au moins quarante-huit heures que la blessure se stabilise.

- Ouais.

Il me tend un papier que je prends du bout des doigts avant de partir sans cérémonie et le plus vite possible tout en m'appuyant sur les béquilles qu'une infirmière m'avait fournies. Ou plutôt "m'avait vendues". Bref.

Je prends mon téléphone et envoie un message à Evan.

Devant l'hôpital Saint-Joseph, maintenant

Il voit mon message aussitôt qu'il le reçoit, mais ne me répond pas, n'ayant pas à le faire.

Je me mets donc assis sur un banc à quelques mètres de l'entrée de l'hôpital et sort ma cigarette électronique du fond de ma poche pour tirer une longue taffe dessus.

À quoi j'avais pensé pour ne pas faire gaffe à ces foutues pinces ? Simple. À un dénommé Rick. Je sais même pas pourquoi, mais c'est à lui et à ses boucles blondes angéliques que je pensais.

Je me demandais ce qu'il faisait, en ce dimanche après-midi. Et pourtant. Qu'est-ce que j'en ai à foutre au fond ? Strictement rien. Je crois.

Je réfléchis à ceci tout en vapotant jusqu'à ce qu'Evan n'arrive et se gare devant moi.

- Vous allez bien monsieur Akashi ? il me demande avec son ton désintéressé habituel.

- Super Evan, je vais à l'hôpital pour le plaisir, pour me moquer des gens malades, dis-je sarcastiquement en montant dans la voiture.

Cest triste de penser que notre mauvaise entente vienne simplement du fait que le chauffeur n'aie pas supporté que je ne souhaite pas m'engager dans une relation sérieuse avec lui alors que nous venions de "faire l'amour" d'après ses mots.

À noter que j'étais ivre mort durant l'acte en question.

- Allez démarre. Je veux rentrer.

Depuis lors, je ne sais pas vraiment comment je suis censé me comporter avec lui. Et je n'ai jamais parlé de ce cafouillage à qui que ce soit. Pas même à Harley et Maxime. À quoi bon de toute façon ?

Devant moi, Evan soupire et passe une vitesse. Quant à moi, installé confortablement à l'arrière de sa Mercedes de fonction, et sans m'attacher je me remets à vapoter, mes pensées me ramenant encore une fois sur le fameux étudiant en photographie.

Cédant à mes pulsions, je prends mon téléphone et me rend sur le Facebook du concerné.

Observant attentivement des publications ancienne et futile dans lesquelles il se vente d'un nouvel habit ou d'une soirée avec ses amis. Un jeune homme tout à fait banal, et pourtant, je n'arrive pas à décrocher mon attention de ce si beau jeune homme. Surtout sur un cliché de lui à la plage, en short de bain.

Simple attirance physique ? Oui, Probablement, je n'ai jamais été du genre pudique ou Sainte-Nitouche après tout. Et ce garçon est parfaitement dans mes goûts.

Mais j'avoue ne jamais avoir rien fait avec des fans. Mes fréquentations d'ordre « sexuel » ne se limitant uniquement qu'à des gens croisés dans des bars ou autres boites de nuit sous ma véritable identité.

Enfin, sous celle de Lewis Akashi, cadre d'une haute société.

Mais étrangement, plus je regarde cet étudiant, plus je me dis que la tentation est dangereuse.

- Nous sommes arrivés monsieur Akashi.

Je verrouille mon portable puis ramasse mes béquilles pour enfin quitter le véhicule. Je fais signe à Evan de se barrer et entre dans ma maison, y trouvant Maxime et Harley dans la cuisine occuper à faire un massacre en voulant préparer ce qui ressemble très vaguement à des lasagnes.

- Mais qu'est-ce que vous foutez ? je demande dépité.

- J'ai faim de lasagne ! Mais c'est dur...

- J'ai essayé de limiter les dégâts mais...

- C'est raté, je complète la phrase de Max.

Mon regard passe lentement sur le plan de travail de la cuisine, rougi par la sauce tomate et couvert de pâtes gluantes de sauce.

- Qu'est-ce que tu t'es fait Lee' ? demande Harley en avisant mes béquilles et en essayant de changer de sujet.

- Altère plus pied égal aïe. Cuisine plus saleté plus Harley égal massacre à la tronçonneuse. Ce sera plus de la sauce sur le plan de travail espèce de catastrophe ambulante. T'as vingt minutes pour nettoyer ton foutoir. J'vais m'laver.

- Eh bah t'es de bonne humeur encore toi !

J'ignore et tourne les talons, montant à l'étage, lentement, mais sûrement, en m'accrochant à la rambarde de l'escalier.

Une fois cette épreuve digne de Koh-Lanta passée, je vais me chercher un boxer, un jogging et un t-shirt trop grand pour moi dans ma chambre avant de m'enfermer dans la salle d'eau où je me hâte d'aller sous le jet d'eau tiède. Grimaçant légèrement à cause de la douleur provoquée par l'eau ruisselant sur ma plaie.

Une fois ma douche prise, je m'habille puis rejoins mes deux acolytes en bas, désormais un peu plus calme.

Constatant que le plus gros du dégât avait été nettoyer, je décide de me passer de tout commentaire et tire un tabouret vers moi afin de m'y assoir.

J'échange un regard avec Harley, puis je décide de lancer les hostilités en douceur vis-à-vis de Maxime.

- Alors, tout le monde va bien chez toi ?

- Ouais, ma sur a encore changé de copain. Je crois qu'il n'y a que le train qui n'est pas passé dessus. Ma mère en peu plus.

Connaissant parfaitement la tendance assez salace de la sur du blond (même moi, j'avais eu droit à ses avances par le passé) j'acquiesce un air compatissant.

- Heureux d'être fils unique, je soupire.

- Ouais, vous voulez une bière ? propose le batteur.

Nous acceptons, Harley et moi, et attendons qu'il les ouvre et ne s'assoie.

- Je vois bien à vos tronches de constipés que vous avez quelques choses à me dire, il reprend en me tendant une Bud. Donc, accouchez.

- On a invité un fan qui est étudiant photographe au prochain concert à Metz.

Je fronce les sourcils et fusille Harley du regard pour son indélicatesse alors que Max s'étouffe avec sa bière.

- Vous avez fait quoi ?!

- Il faut prendre les choses dans l'ordre avant de râler. C'est un mec qui était déjà là à Nancy. Dans le public. J'ai vu une de ses photos sur Facebook et il y disait qu'il serait à la sortie du Zénith. Et effectivement, je l'y ai vu.

- Et alors ? Nan mais vous blaguez, j'espère ?!

- Alors, je lui ai filé mon double numéro et il m'a envoyé le reste de ses photos du concert. Regarde.

Je pousse mon portable vers lui, ouvert sur les clichés de Rick.

- Ouais. Et alors ?

- Avoue qu'elles sont belles ses photos quand même.

- Ouais, il avoue du bout des lèvres. Mais et alors ?

- Alors c'est tout, on l'a invité à venir en prendre pour nous à Metz, rien d'autre, complète Harley.

- C'est complètement débile, et s'il découvrait quelques choses sur nous et qu'il nous balançait hein ? Fini la tranquillité !

- Max, y'a que toi qu'elle intéresse la tranquillité, observe Harley.

- On est un groupe ! On s'accorde à trois, je suis pas d'accord d'être menacé par vos caprices.

- Nous tes caprices, on les supporte depuis plus de sept ans merde ! je gueule.

Étonnés par mon changement de ton, les deux se tournent vers moi.

- Il ne dira rien. Et si t'as pas confiance t'as qu'à pas l'approcher. Laisse nous sortir de ta foutue routine pour une fois.

- Même si je ne l'approche pas, si vous tombez je tombe avec vous.

- On tombe de rien du tout Maxime, revoie tes priorités à la baisse. De toute façon, on a décidé à deux, c'est la majorité, point final, conclut Harley.

Le blond, bien que clairement pas d'accord, ne répondît rien et opina.

- Bon, on mange quoi du coup ? J'ai la dalle, dit Harley en changeant de sujet. Maxime ?

- Quoi ?

- Tu nous fais des pâtes ?

- T'as qu'à les faire toi-même. Espèce de nouilles.

Les deux commencèrent ainsi à se chamailler, ce qui a le don de m'agacer.

En soupirant, je fais alors le tour de plan de travail et me saisis d'un bol, de lait, d'une cuillère et de cornflakes avant de quitter la pièce.

- Démerdez-vous et fermez la porte en sortant, moi, je vais pioncer.

- On dort ici en fait ! m'informe Harley.

Je grommelle et monte dans ma chambre pour déguster mes céréales. Par la même occasion, je commande un chauffeur pour l'étudiant, puis lui envoie la confirmation dans la foulée.

Vendredi deux heures Rick, c'est confirmé, n'oublie pas, note

La pilule sera longue à avaler pour Maxime, mais j'ai vu dans son regard que mon changement de ton l'avait interpellé.

Il est grand temps que nous cessions d'avoir peur de tout ce qui est inhabituel.

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