Chapitre 4
Encore une fois ses yeux se mirent à courir sur elle, d'un faible regard, elle se dirigea vers les placards pour en sortir des assiettes.
- je l'ai rencontré à une soirée il y a un an, reprit-il en tapota ses longs doigts sur la table ; au début elle était ma maitresse, puis un jour à force de l'entendre quémander une demande en mariage, j'ai fini par me lancer.
Rosie resta attentive à son histoire, tout en mettant la table.
- peut-être qu'elle s'en voudra, vous savez les femmes peuvent parfois faire des bêtises.
- vraiment ? Des bêtises ? Mon orgueil en a prit un coup alors je n'appellerai pas ça une bêtise.
Sa voix fut cinglante, Rosie préféra en rester là.
- je sais ce que vous pensez mademoiselle, vous êtes en train de vous dire... et lui peut-être la trompe-t-il ?
Elle secoua de la tête.
- oh non pas du tout et puis ça ne me regarde pas.
- croyez-moi, je respect les femmes quand elle le mérite, même si la presse se donne à cœur joie d'écrire que je suis avec deux femmes en même temps.
Rosie toussa pour réprimer sa surprise.
La presse ? Fortune ?
Elle essaya de deviner qui il était sans y parvenir.
- j'ai trente-deux ans j'ai bâtit beaucoup mais j'arrive encore à me planter.
Il semblait démuni et en colère, ses traits impassibles empêchaient toute distinction de ce qu'il ressentait, là en cet instant quelque peu embarrassant pour elle.
Elle l'avait servi généreusement, puis s'installa à l'autre bout de la table, elle n'était pas très fière d'accueillir l'homme avec un vulgaire cassoulet, Rosie commença son repas avant lui, elle avait extrêmement faim, consciente de ses courbes généreuses qu'elle avait prit après le décès de sa mère, Rosie tentait de les cacher sous des vêtements amples, elle s'était réfugiée dans la nourriture et même si elle n'avait prit que quelques kilos, elle se sentait obligée de les cacher devant lui.
- et vous que faîte-vous ici seule ?
- je suis venue me ressourcer un peu, être un peu au calme.
- que faîte-vous dans la vie.
- je suis étudiante, à l'université de Chicago.
- une voie particulière ?
- littérature mais j'attends d'être diplômé et ensuite je m'en vais.
Quand elle releva les yeux elle vit dans ses yeux de l'intérêt.
- pourquoi ? C'est dommage.
Elle hausse les épaules.
- je pense qu'avoir mon diplôme c'est déjà pas mal.
Elle n'était pas particulièrement enchanté de parler d'elle, et il semblait l'avoir comprit.
Ils avaient terminé de manger dans le silence, sachant tout deux qu'il n'était nécessaire de parler. Rosie débarrassa, la table, pendant ce temps l'homme se proposa de faire la vaisselle, elle avait tenté de s'y opposer prétextant avoir un lave vaisselle, mais elle s'avoua vaincue au bout de quelques secondes.
- vous voulez un café ?
- non merci, je pense que l'on devrait allez dormir.
Rosie n'en demandait pas tant.
- je vais vous montrez la chambre d'amis.
Rosie monta les marches, il la suivit sans un mot, quand elle ouvrit la porte elle vérifia que tout était parfait.
- voilà, la salle de bains est juste à côté si vous avez besoin de quoi que ce soit je suis dans l'autre chambre.
- merci mademoiselle.
Rosie posa sa main sur la poignée et lui accorda un sourire polis.
- bonne nuit monsieur.
- bonne nuit.
Elle referma la porte, récupéra son air en essayant de réprimer le rouge qui lui montait au joue.
Elle descendit éteindre la cheminé, le froid s'installa très rapidement, elle monta se réfugier dans sa chambre, elle s'était entourée des couvertures et se mit à fixer le plafond.
Elle laissa son esprit peu à peu s'évader pour dormir paisiblement en espérant la que la neige cesse de faire des siennes.
Salvatore inspira profondément, il n'arrivait pas à chasser Jenna et César de son esprit, il ne pouvait pas encore déterminer quelle partie de son corps avait le plus souffert. Certainement pas son cœur, ça il en était sûr. Mais la voir nue consciente de le tromper, lui arracha une violente colère, son orgueil blessé, l'espoir qu'il avait fondé sur elle n'était plus qu'un écran de fumée. Pendant de longues années il n'avait laissé aucune femme rentrer dans sa vie, sur ses gardes et par les nombreuses infidélité de sa mère, Salvatore avait appris à analyser le comportement féminin et au fil du temps Jenna lui avait paru peut-être sophistiqué mais sincère. Ça lui servira de leçon se dit-il et remercie le ciel d'avoir expédié sa demande, de ne pas avoir mis un genou à terre.
Il se retourna dans le lit et serra les dents, puis la jeune femme qui lui avoir ouvert la porte sauta dans son esprit, il s'était surpris lui-même à la dévisager et ça à plusieurs reprises, l'incarnat de ses joues lui avait sauté aux yeux, la nuance cardinal de ses lèvres et ses cheveux brun aux reflets acajou l'avait un instant immobilisé.
Elle ne savait même pas qui il était ! Où peut-être elle feignait de ne pas le savoir, mais ses yeux l'avaient convaincu du contraire, et ce petit froncement de sourcil l'air surprise portait à croire qu'elle ne mentait pas.
Salvatore passa sa main sous sa tête en réfléchissant déjà au lendemain, comme s'il essayait d'avance de tout planifier comme à sa grande habitude.
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