Chapitre 25
Plongée dans l'obscurité, June ne pouvait que s'aider de son ouïe pour savoir où se trouvait Enzo et savoir ce qu'il faisait jusqu'à ce qu'une lumière tamisée éblouisse la pièce. June cligna des yeux plusieurs fois en pivotant les talons afin de découvrir enfin l'endroit où elle se trouvait.
- Tu avais peur n'est-ce pas ? S'enquit-il en effleurant son cou avec ses lèvres.
June se mordit la lèvre en constatant qu'il s'agissait seulement d'une chambre très sombre comportant un grand lit à baldaquin.
- Je dois l'avouer oui, répondit June en se tournant vers lui.
Elle plongea son regard dans le sien, cherchant à décrypter la lueur qui dansait dans ses yeux bleus. Et dire que peut-être bientôt...tout sera fini. Qu'avait-il en tête ? Allait-il la laisser reprendre le cours de sa vie ? En avait-elle envie ? Nikki avait-elle raison ?
Piégée dans cette myriade de questions, June déglutit péniblement.
Enzo était si mystérieux qu'elle n'avait aucun moyen de lire dans ses pensées et pourtant quelques minutes plus tôt elle avait déceler une note désespérée dans sa voix.
Il s'approcha, comblant l'espace que les séparait pour glisser ses mains sur ses joues.
- Tu t'attendais à des suspensions, des crochets ?
June étouffa un rire nerveux.
- C'est à peu près ça, mais tu ne peux pas m'en vouloir, ce genre d'endroit semble regorger de surprises.
Il glissa ses lèvres sur les siennes, et immédiatement son cœur se mit à palpiter. Une source de chaleur se propageait déjà en elle.
- Ne l'oublie pas, j'ai mes propres méthodes tesoro, chuchota-t-il d'une voix mystérieuse et suave.
June ferma les yeux sans se douter un seul instant de ce qu'il l'attendait par la suite. Il s'écarta, dardant sur elle un regard brûlant. Il ôta sa cravate d'un geste vif, sans la quitter des yeux. Les joues brûlantes, June baissa les yeux sur la cravate qu'il venait d'enrouler autour de ses phalanges.
- Tu me fais confiance ? Demanda-t-il d'une voix rauque.
- Oui, répondit-elle en soutenant son regard qui la défiait clairement.
Il se glissa derrière elle, frôlant ses épaules nues de ses doigts puis vint déposer la cravate sur ses yeux.
June fut à nouveau plongée dans le noir. Grisée par son parfum musqué, elle avait l'impression d'être paralysée par les ondes de plaisir qui commençaient tout juste de poindre en elle.
Ses doigts se glissèrent dans ses cheveux pour les libérer. Elle pouvait sentir son souffle dans sa nuque puis dans son cou. Sa main vint se glisser sur sa gorge, l'obligeant à rejeter la tête en arrière. Ne pas savoir ce qui l'attendait était excitant et à la fois angoissant car au plus profond d'elle-même June était sûre de ne pas tout connaître d'Enzo. Il était imprévisible, chacun de ses gestes l'étaient. Chaque fois qu'elle se trouvait à ses côtés June avait l'impression de vivre une autre histoire, un nouveau chapitre.
- Je te le dis avec toute ma sincérité June, commença-t-il d'une voix rauque. Je n'ai jamais crû ressentir ça un jour pour une femme. Tout mon être brûle littéralement.
Il exerça une légère pression sur sa gorge pour l'embrasser avec fougue puis glissa ses mains sur ses épaules pour qu'elle se tourne face à lui.
- C'est très étrange de ne pas pouvoir te voir ou même de savoir quelle expression tu portes sur ton visage.
Enzo serra les mâchoires. Dio ! Si elle savait...
L'expression qu'il portait était si sauvage si expressive. La voir ainsi, les cheveux cascadant sur ses épaules, les yeux bandés. Ça l'excitait presque de savoir qu'elle ne pouvait pas le voir. Il prit son visage en coupe, capturant ses lèvres avec une exigence redoublée. Elle gémit doucement, cherchant à suivre son rythme effréné. Il prit soin de lui ôter sa robe sans la déchirer mais les pulsions qui palpitaient en lui semblaient plus fortes que sa raison.
- Petite coquine, gronda-t-il gentiment en avisant la lingerie noire qu'elle portait.
Elle lui sourit visiblement fière de l'avoir surpris. Enzo prit ses poignets lorsqu'elle tenta se retirer la cravate avec impatiente.
- Je pourrais t'attacher, suggéra-t-il d'une voix diabolique.
- Oui, tu pourrais, chuchota-t-elle en le défiant à son tour.
June n'eut pas le temps de s'imaginer attachée, prisonnière de ses moindres désirs car il la souleva pour la déposer sur le lit. Il lui chuchota des mots en russe tout en glissant ses mains autour de ses poignets afin de les lier entre eux. June tira sur les liens en se mordant la lèvre alors que son bas-ventre s'enflammait avec une violence inouïe.
- C'est parfait, murmura-t-il d'une voix impérieuse qui la fit frémir. À présent tu es tout à moi.
Il lui retira tout ce qui lui faisait encore obstacle puis June sentit ses mains sur glisser sur son corps nu. Une vague de frissons couvrait son corps. Ne pas savoir ce qu'il s'apprêtait à lui faire était incroyablement excitant. Elle ne pouvait pas anticiper ses gestes ni même les voir venir. Elle était totalement à sa merci. Prisonnière.
Soudain elle sentit ses doigts s'immiscer dans les replis de sa chair et se cambra cherchant à dompter le surplus de plaisir qui monter en elle. Il se mit à la caresser avec des mouvements lent comme s'il cherchait à la faire mourir à petit feu. Elle n'avait aucun moyen de lui échapper.
Il décrivait des cercles sur son clitoris, prenant un malin plaisir à s'arrêter pour mieux recommencer.
Elle se mit à gémir de plus en plus fort, essayant de refermer ses cuisses mais ses mains possessives firent barrage, l'obligeant à faire face à cette vague déferlante de sensations incontrôlables. Il s'arrêta soudain. Frustrée June tendit l'oreille pour savoir où il se trouvait.
- Tu es essaye de me rendre folle ? Demanda-t-elle d'une voix essoufflée.
- Autant que tu me rends fou ma douce, répondit le mafieux d'une voix sombre.
June sentit ses jambes trembler, alors qu'il les caresser lentement avant de les écarter d'une main de fer.
Plongée dans la noirceur June sentait son corps réagir doublement plus fort. Sans crier gare il vint s'enfoncer en elle. June en eut le souffle coupé, cherchant encore à lutter contre les prémisses du plaisir. Il grogna en poursuivant ses mouvements de plus en plus impérieux. Il captura ses lèvres avec une fureur absolue fouillant sa bouche comme s'il voulait y inscrire son empreinte. Enzo s'arracha de sa bouche pour l'admirer en sentant son sexe devenir de plus en plus dur en elle. Il accéléra le rythme alors qu'elle tirait sur les liens qui liaient ses poignets en se cambrant la bouche grande ouverte. La voir ainsi, captive de ses désirs agrandissait sa soif de se perdre en elle encore et encore. Elle semblait retenir ses cris par peur d'être entendue. Enzo souleva ses fesses et entama des va-et-vient de plus en plus rapides l'obligeant à libérer ses cris.
June était à bout de souffle. Son corps entier ne contrôlait plus rien. Elle se nourrissait des grognements d'Enzo qui devenait de plus en plus sauvage jusqu'à ce que la jouissance éclate en mille morceaux. Il poussa un son inarticulé creusant ses mains dans ses cuisses alors qu'elle se trouvait dans un état second. Son cœur martelait ses tempes, son corps tremblait de désir.
Ils restèrent ainsi plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'ils soient totalement libérés des précipices puis enfin, il lui retira la cravate. La vision brouillée, June vit enfin son amant qui portait les traits d'un homme sauvagement assoiffé. Il libéra ses poignets tout en l'embrassant.
- Tout va bien ? Demanda-t-il d'une voix rauque.
- Plus que bien, répondit-elle en abaissant les yeux sur son sexe tendu pour la seconde fois.
Il glissa ses doigts dans ses cheveux pour dévorer ses lèvres puis ses seins. June se redressa alors qu'elle ressentait déjà le désir revenir violemment comme s'il n'était réellement jamais parti.
Enzo la regardait tel un mâle dominant féroce au regard possessif.
- Je n'arrive pas à lutter avec toi, ça m'est impossible, confia-t-il en prenant son menton dans le creux de sa main.
- Alors ne lutte pas Enzo...
June fixa son regard brûlant alors qu'il guidait sa bouche vers son sexe brûlant. Sans plus attendre elle ouvrit ses lèvres pour lui offrir ce qu'il attendait et dès lors qu'il poussa un râle June sourit intérieurement. Il glissa ses mains dans ses cheveux, cherchant à prendre l'entier contrôle de ses mouvements. Il gémissait, les traits marqués par le plaisir qu'elle lui procurait jusqu'à ce qu'il se retire pour la soulever dans ses bras et glissa son sexe chaud dans son intimité brûlante. Il s'installa sur le fauteuil, et se rejeta en arrière les doigts enfoncés dans ses hanches.
- Dio ! Grogna-t-il en l'invitant à suivre son rythme enivrant.
Il encercla son dos avec ses bras puissants et l'acheva d'un fabuleux coup de reins qui les envoya l'un comme l'autre aux portes de la jouissance. Enzo enfoui son visage contre la peau diaphane de la jeune femme là où il pouvait sentir son cœur battre à la chamade. Il ferma les yeux envahi par des émotions bouleversantes. Lorsqu'il releva les yeux vers elle, il balaya les mèches de cheveux humides qui l'empêchaient de voir son beau visage rougi. Elle avait les yeux fermés, et semblait épuisée, fragile. Enzo l'emporta jusqu'au lit et la tint dans ses bras, gravant dans sa mémoire cette image d'elle endormie, laissant entrevoir les esquisses d'une femme comblée.
Au petit matin, alors qu'ils avaient passé la nuit dans l'appartement qu'il possédait au club, Enzo buvait son café depuis la fenêtre donnant sur la rue animée. June dormait profondément, les draps enroulés autour de son corps nu.
Il quitta la chambre pour se rendre dans le salon spacieux lorsqu'il reçut un coup de fil de Vladimir.
- Je pensais que tu étais mort mon ami, lança-t-il en posant sa tasse de café.
- Et moi je veux savoir si j'ai gagné mon pari.
- Quel pari ?
- Celui que j'ai fait avec Vadim, j'ai parié que je ne te donnais pas moins de deux semaines pour devenir complètement fou à cause d'une belle blonde prénommée June, est-ce que j'ai gagné ?
Enzo ne répondit pas, fixant la chambre où se trouvait la belle blonde en question.
- Je prends ton silence pour un oui, dit Vladimir en riant diaboliquement.
- Et toi ? As-tu retrouvé Lydia ou tu es toujours en train de courir après ?
- Je l'ai retrouvé, répondit Vladimir sur un ton légèrement évasif.
- Et ? Comment se sont passé vos retrouvailles ? Tu l'as kidnappée ?
- Ça dépend ce que tu entends par kidnapper mon ami, lança-t-il d'une voix étrangement calme.
- Vladimir s'il te plaît, tu sais que j'aime bien Lydia alors...
- Lydia va bien, du moins elle va mieux, le coupa-t-il d'une voix qui ruisselait de colère.
Enzo sentit qu'il s'était passé quelque chose.
- Je n'ai pas écouté, je n'ai pas su l'écouter, et elle m'avait caché des choses sur sa vie que j'ignorais. Tu en sauras plus quand j'en aurais fini ici.
Enzo entendait des bruits de fond et une agitation de la part de Vladimir qui laissaient entendre qu'il était occupé.
- Je peux savoir ce que tu fais ? S'enquit-il en accueillant June qui s'approchait de lui les yeux à moitiés ouverts.
Il enroula son bras dans son dos en déposant un baiser sur le sommet de son front savourant le parfum qu'elle dégageait. Elle enfouie son visage dans son torse, les mains agrippées à sa chemise puis lui offrit un regard rempli de tendresse. Une tendresse qu'il ne méritait pas.
- Figure-toi que je me suis mis récemment au golf, répondit Vladimir avec entrain.
- Au golf ? Tu joues au golf là tout de suite ?
- C'est si étonnant que ça ? S'enquit le mafieux russe en faisant mine d'être blessé.
- Tu es plein de surprise mais là j'ai vraiment du mal à t'imaginer sur un terrain de golf en train de parcourir des mètres de pelouses dans une voiturette, insista Enzo en plissant des yeux.
Un rire...ou plutôt un chant diabolique accueillit sa réponse.
- À quoi bon s'emmerder sur un terrain de golf quand on peut rendre le jeu nettement plus...marrant.
Enzo entendit un homme hurler de douleur la seconde suivante.
- Navré mec, je ne visais pas ton nez mais ton œil.
- D'accord j'ai compris, tu n'es pas réellement en train de jouer un golf n'est-ce pas ?
Enzo baissa les yeux sur June qui venait de relever la tête intriguée.
- Non, je suis en train d'améliorer mes techniques de torture et je trouve celle-ci particulièrement amusante.
- Lydia n'est pas dans le coin j'espère ?
- Ma douce et tendre petite Lydia est sagement en train de faire un gros dodo pendant que je joue au vilain docteur, répondit Vladimir d'une voix enjouée. Et toi mon vieux est-ce que tu as songé à un plan de secours ? Las Vegas approche.
- Ça ne te regarde pas, va plutôt améliorer ton swing, rétorqua Enzo avec humeur.
- Oh je crois que je viens de toucher une corde sensible, répliqua Vladimir fièrement. Tu as deux choix pourtant, soit tu la laisses partir soit tu décide d'être le vilain égoïste et méchant mafieux. À toi de choisir mais j'ai comme l'impression que le choix s'annonce...tout aussi excitant que cette partie de golf improvisée.
Enzo abaissa son bras en raccrochant avant que June entende les hurlements de l'homme et plongea son regard rembrunit dans ses beaux yeux verts, réalisant péniblement qu'il avait raison.
Le temps était en train de le rattraper et il allait devoir prendre une décision qui pourrait à jamais changer le destin de June ou bien le sien...
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