Chapitre 24



Enzo planta son regard dans le sien, gagné par un sentiment qu'il avait du mal à dominer depuis plusieurs jours. La jalousie. L'idée de pousser la porte en la livrant à des regards exprimant de la concupiscence le rendait déjà fou de rage.

Il poussa la porte, ravageant la salle d'une expression farouche, prêt à tuer quiconque s'approchera d'elle. June sentit les doigts d'Enzo se crisper sur les siens. Il balayait le long couloir tamisée avec le regard d'un tueur. Elle glissa sa main libre autour de son bras musclé tout en levant son regard vers ce long couloir à la lumière tamisée. La musique était beaucoup plus lente, érotique, constata-t-elle en frissonnant.

Enzo n'avait pas menti. Tout au long de ce couloir il y avait des portes capitonnées de velours d'une profonde couleur rouge. Si elle tendait bien l'oreille, June pouvait déceler des cris de jouissances, des grondements rauque mais bizarrement seuls les sons rauque de son amant parvenaient à la faire frissonner de désir.

- Donc, dans chaque pièce se trouvent des personnes se livrant à leurs fantasmes ?

- C'est à peu près ça tesoro, répondit-il d'une voix tendue.

- Pourquoi Vladimir a créé cet endroit ? Demanda-t-elle en lui tenant le bras comme si elle craignait de se perdre.

Il s'arrêta au milieu du couloir, avisant l'homme qui venait de quitter l'une des pièces visiblement rassasié. D'un seul regard, Enzo parvint à lui faire baisser les yeux.

- Comment je te l'ai dit, Vladimir est un dominant, il a toujours voulu créer ce genre d'endroit avec l'espoir de trouver un jour une femme qui aurait envie de se livrer à lui avec dévouement et passion. Il ne se contente pas d'adorer le sexe, il est littéralement consumé de l'intérieur.

- Et toi ? L'es-tu ? Demanda-t-elle d'une voix qui paraissait bien plus timide qu'elle l'aurait voulu.

Il posa sa main sur le mur, l'obligeant ainsi à reculer contre ce dernier. June tenta d'ignorer les battements de son cœur qui redoublaient d'allure. Ses yeux bleus prirent de la noirceur destinée à lui faire comprendre que la réponse était oui.

- Mais je ne suis pas comme lui, du moins je n'aspire pas aux mêmes méthodes que lui.

Désireuse d'en apprendre davantage, June sentit ses lèvres qui brûlaient de questions.

- Comment a-t-il réellement rencontré Lydia ? D'après ce que j'ai compris, Lydia est une jeune femme un peu comme moi, du moins je ne pense pas qu'elle ait le caractère de Nikki par-exemple..

Un faible sourire entama ses lèvres.

- En effet, confirma-t-il en la dévisageant.

Il resta silencieux un moment en continuant de la regarder avec un air pensif.

- Lydia est une étudiante à l'université, passionnée de littérature l'un de ses professeurs a voulu la sortir de sa zone de confort. Ils s'occupaient de deux classes différentes, littérature et journalisme. Il a décidé de faire un échange. Ceux qui étudiaient la littérature devaient faire un sujet sur le journalisme et ceux qui étudiaient le journalisme devaient se transformer en écrivain. Les sujets étaient tiré au sort. Son professeur est un homme plein de surprises ainsi quand Lydia a été choisie, elle est tombée sur un sujet un peu particulier.

- La domination sexuel ? Demanda-t-elle en fronçant des sourcils.

- Exactement, elle n'a pas été la seule a avoir été choisie pour étudier le sujet et j'ignore si ces autres camarades ont réussi mais elle en tout cas, on peut dire que c'est une réussite.

- Et donc elle a fait tout ce chemin depuis les État Unis pour...

- Lydia a fait des recherches en vain, il fallait qu'elle trouve quelqu'un apte à parler du sujet. Elle a fini par tomber sur un article qui parlait de notre établissement alors elle s'est envolé pour la Russie dans l'espoir de trouver quelqu'un à interviewer.

- Vladimir s'est donc porté volontaire, conclut-elle.

- Il l'a trouvé là, pratiquement au même endroit où nous, nous tenons, comme une biche perdue. Vladimir s'est pris au jeu en répondant à ses questions jusqu'à ce qu'il cède au désir qu'elle lui inspirait. Lydia a fini par goûter à la soumission et s'est prise d'amour pour Vladimir jusqu'à ce qu'elle comprenne que pour lui il n'y aurait jamais plus et qu'un jour prochain, il allait la remplacer par une autre. Alors elle est partie, laissant Vladimir en colère et fou de rage à l'idée que la femme qui lui appartenait tout entière puisse un jour être touchée par une autre, parce que je crois qu'on fond de lui, il n'avait pas réellement l'intention de prendre quelqu'un d'autre.

June se mordit la lèvre, happée par l'histoire complètement folle de Vladimir et de Lydia. Une histoire emplie de noirceur et pourtant si belle.

- Certains jugeraient cette histoire comme un horrible conte de fée. Ceux qui ne comprennent pas diraient sans doute que Lydia est une jeune femme complètement stupide de se laisser ainsi dominer sans essayer de la comprendre. Vladimir passerait pour un dangereux fou, un homme violent mais en réalité l'un comme l'autre en ont besoin. C'est beaucoup plus profond que ça et tu ne peux pas le comprendre sans l'avoir vécu.

Enzo leva sa main pour caresser sa joue en lui souriant tendrement.

- Que veux-tu dire lorsque tu dis que tes méthodes sont différentes de Vladimir.

- On va dire que j'ai ma façon à moi d'avoir le contrôle tesoro, murmura-t-il en touchant ses lèvres avec son pouce.

- Avec moi tu hésites, on dirait que tu as peur de me briser, lui dit-elle d'une voix tremblante de désir.

- Tu es sûre de ce que tu dis mon ange ? S'enquit le mafieux d'une voix sombre et sexy.

June fit glisser son regard sur sa bouche dure alors qu'elle pouvait entendre une femme hurler de plaisir derrière l'une des portes closes.

- Tu ne voulais pas que je te fasse cette fellation Enzo, tu as même tenté de me repousser..

- Dio mio June ! Il y a encore deux semaines tu étais vierge ! Tu voulais que je fasse quoi hum ? Que je t'initie au sexe sans prendre en compte que tu es une jeune novice.

- Eh bien je crois que oui, avoua-t-elle sincèrement. Parce que pour la première fois de ma vie, j'avais l'impression d'être libre et à la fois captive d'un homme qui...à sa façon me montre que je lui appartiens corps et âme. Pour moi c'est terrifiant et à la fois merveilleux.

Il l'embrassa d'un regard cruellement possessif comme s'il n'attendait que ça de l'entendre prononcer de telles paroles.

- Je ne voulais pas te faire peur cara.

- Crois-moi c'est déjà fait Enzo, tu me fais peur autant que tu me fascines. Grâce à toi j'ai l'impression de me découvrir. J'apprends à connaître mon corps j'apprends à l'écouter. J'adore cette sensation grisante quand je suis tout près de toi.

Il prit son visage entre ses mains tatouées, rictus aux lèvres comme s'il se retenait pour ne pas la prendre ici contre ce mur. Il plaqua sa bouche exigeante contre la sienne, lui faisant ainsi subir le plus incroyable des assauts. June glissa sa main dans ses cheveux coupés courts, ouvrant sa bouche pour qu'il la dévore sauvagement.

Il s'arrêta soudain, les yeux noirs de désir. June haleta en tournant la tête vers un autre homme qui venait de sortir d'une autre pièce. Il était nu, exposant fièrement son sexe qui à aucun moment eu le moindre effet sur elle, au contraire elle était presque gênée.

La main du mafieux se posa sur sa joue, alors qu'il ne quittait pas son adversaire du regard. On aurait presque dit qu'il s'agissait d'un duel entre deux animaux. L'un cherchait à protéger sa proie et l'autre cherchait à le lui prendre. June se tourna vers lui, avisant les traits de son visage qui devenaient cruels, sans pitié.

L'homme se retourna les yeux baissés et disparut, perdant ainsi le combat. June comprit qu'il y avait dans cet endroit des hommes en guerre, capable de n'importe quoi pour une femme. Seulement là, Enzo semblait avoir prit le contrôle de chacun d'entre eux comme s'ils savaient qu'il s'agissait du patron de la mafia et que la moindre erreur pourraient leur coûter la vie.

- C'était une très mauvaise idée trésor, grogna-t-il contre ses lèvres.

Il prit ses épaules nues aux creux de ses mains, collant son front contre le sien.

- Ils savent tous qui tu es n'est-ce pas ? Demanda-t-elle d'un murmure à peine audible.

- Oui, répondit-il en entourant sa gorge sans la serrer.

Il captura ses lèvres à nouveau puis fit descendre sa main jusqu'à la sienne afin de s'en saisir.

- Viens...

Désorientée June le suivit à travers un dédale de couloirs dans lequel June fut spectatrice de scène qu'elle ne pensait jamais voir un jour dans sa vie.

- Tu serais capable de me partager ? Osa-t-elle lui demander après avoir aperçu dans l'ouverture de l'une des portes une femme avec deux hommes.

Au lieu de répondre sa démarche se fit plus raide. Il l'entraîna de plus en plus loin puis grimpa un escalier. Soudain, elle retrouva dans un couloir totalement obscur. Lui semblait le connaître puisqu'il continuait de marcher sans avoir peur de rencontrer le moindre obstacle.

Il ouvrit une porte et la poussa à l'intérieur. Il la referma, prenant soin de faire un tour de clé. June sentit son bas-ventre s'enflammer. Une bouffée de chaleur lui monta aux joues. Elle n'y voyait rien, totalement plongé dans l'obscurité.

- Tu me demandes si je serais capable de te partager hum ?

June sentit ses mains se glisser sur ses joues pour les saisir d'une prise possessive.

- C'était une question idiote je le reconnais, marmonna-t-elle en essayant de s'habituer à la noirceur dans laquelle ils étaient plongés.

- En effet, confirma-t-il d'une voix de plus en plus rauque.

June se mordit la lèvre avant de chercher ses lèvres dans le noir. Elle dut se mettre sur la pointe des pieds car même en talons elle n'arrivait pas à l'atteindre.

- En revanche je serais capable de te montrer ce qu'il passe quand je suis jaloux, reprit-il d'une voix de plus en plus gutturale.

June avait l'impression que son coeur allait sortir de sa poitrine. Ils étaient plongés dans le noir mais elle l'entendit ôter sa veste d'un mouvement sec. Il se mit à parler en russe, lui ôtant toute chance de connaître ses pensées. En revanche elle crut déceler un son presque désespéré dans sa voix et fut gagnée par l'espoir.

L'espoir qu'il lui laisse une chance de lui donner un peu de bonheur et qu'il puisse l'accepter.

- Montre-moi, murmura-t-elle d'une voix qui reflétait l'amour qu'elle lui portait en espérant qu'il l'est entendu...

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