Chapitre 18
Un filet de lumière obligea June à ouvrir les yeux. Clignant des paupières plusieurs fois elle étira ses jambes endolories sans oser trop bouger. Il ne lui fallut pas longtemps pour se rappeler de la nuit dernière. Son corps témoignait à lui seul de l'érotisme qui l'avait foudroyé à plusieurs reprises. Le cœur battant, elle se pinça les lèvres en fixant les immenses baies vitrées recouvertes d'un épais rideaux qui dissimulait la lumière du jour. Avait-elle des regrets ?
Aucun.
Elle se sentait plus légère, plus libre. Elle avait l'impression de connaître enfin son corps. Jamais elle ne s'était sentie si bien, si apaisée. Mais lui ? Avait-il des regrets ?
Une peur indicible lui serra le ventre alors qu'elle hésitait à se retourner. Ses muscles étaient si affaiblis qu'elle eut peine à trouver l'énergie nécessaire pour renverser son corps sur le côté.
- Bonjour tesoro...
June réprima un sursaut. Il était penché au-dessus d'elle, le coude appuyé sur le matelas et elle ne sut décrire son expression. Il portait ce masque impénétrable qui la terrifiait parce qu'elle ne savait jamais ce qu'il l'attendait. Ça y est...June réalisa bien trop tard qu'elle commençait à craindre le moment où il lui dirait à quel point c'était bien mais qu'il était temps de passer à autre chose. Elle déglutit, cherchant à étouffer ces voix dans sa tête qui cherchaient à briser cet instant de bonheur.
- Bonjour, murmura-t-elle avec un léger sourire.
- Comment te sens-tu ? S'enquit-il l'air inquiet.
- Je vais bien, assura-t-elle en abaissant les yeux sur son torse musclé.
- Tu es sûre ? Insista-t-il en glissant ses doigts dans ses cheveux. Je ne suis pas un homme qui agit en douceur, je n'ai pas l'habitude d'être doux.
Et pourtant, il l'avait été. Le simple fait de savoir qu'il était d'ordinaire plus sauvage lui donna des bouffées de chaleur. Il coula un regard sur elle qui l'empêchait de se concentrer pleinement sur ses propres pensées.
- Tu l'as été Enzo, je te le promets.
Il inspira profondément tout en l'enveloppant d'un regard protecteur.
June saisit sa main dans les siennes. Ses doigts étaient si minces comparés aux siens qu'elle en fut presque fascinée. Avec la naissance de son pouce elle se mit à tracer ses tatouages en songeant à leur première rencontre. Ces derniers l'avaient terrifié mais aujourd'hui ils représentaient l'un des nombreux secrets du mystérieux mafieux qu'elle cherchait désespérément à percer.
- Pourquoi tu n'as pas d'autres tatouages ? Demanda-t-elle en fixant les dessins inscrits sur ses mains.
- Parce que je n'ai jamais voulu en avoir ailleurs, à la différence de Vladimir.
En effet, Vladimir en avait un assez effrayant. Il sillonnait sa gorge.
- J'ai toujours pensé que les mafieux en étaient couverts comme dans les films. Je suppose que c'est une légende, sauf pour Vladimir.
- Pas forcément, j'ai côtoyé des membres de la Mafia qui en avaient partout. Pourquoi bella ? Ça t'excite ?
June émit un petit rire en lâchant sa main.
- Non, tes tatouages me suffisent.
Il fit mine d'être mécontent.
- Tant mieux parce que pendant une seconde j'ai cru que tes pensées étaient tournées vers Vladimir.
June secoua de la tête.
- Non, il n'y a que toi qui hante mes pensées. Pour Vladimir c'est juste de la curiosité.
Il vint caresser sa joue avec son pouce. Mon dieu il était si imposant avec ce corps musclé qu'elle faillit défaillir sous ses yeux.
- Je ne suis pas si différent de lui, nous avons beaucoup de points en commun. Je ne suis juste pas d'accord avec lui au sujet de Lydia.
June se souvenait quand il lui en avait parlé.
- Pourquoi ?
- Parce que Lydia était comme toi lorsqu'il la rencontré. Pleine de vie, innocente, inconsciente du danger. Elle a basculé dans le monde de Vladimir en lui donnant son âme. Au-delà de le relation de dominant et dominé Lydia aimait profondément Vladimir mais lui était trop fermé pour le voir. Partir a été la meilleur façon de lui montrer ce qu'il perdait.
- Tu...tu veux dire qu'il est parti la chercher ?
- Oui, et crois-moi, avec Vladimir il faut s'attendre à tout. Il est littéralement obsédé par elle.
June se mordit la lèvre en serrant le drap contre son corps nu en songeant à cette jeune femme.
- Et toi Enzo ? Est-ce que toi aussi tu as ce genre de relation ?
Cette question ne semblait pas le surprendre. Un brûlant sourire diabolique entama ses lèvres.
- Je suis un maniaque du contrôle mon ange, je te laisse deviner la réponse, chuchota-t-il en se penchant pour sillonner sa mâchoires de baisers.
June ferma les yeux, se laissant emporter par le flux d'émotions qui la balayait. Elle voulait...non...il fallait qu'elle garde les pieds sur terre et pourtant...
- La nuit dernière cara, commença le mafieux d'une voix rauque. Je me suis montré doux mais ne compte pas sur moi pour le rester à partir de maintenant.
Il affichait clairement son désir sauvage. Un délicieux frisson la parcourut puis vint le tour de l'appréhension.
Il posa sa bouche sur la sienne pour l'embrasser avec fougue. Il écarta les draps pour apposer sa main sur son ventre puis remonta celle-ci lentement, jusqu'à sa gorge.
Il ne la serra pas mais il voulait clairement lui offrir un aperçu de sa véritable nature. Sa prise était possessive et chaude.
Il ôta sa bouche de la sienne en posant son front contre le sien. Il ancra son regard dans le sien, lui imposant sa détermination qui luisait dans ses yeux.
- Tu as peur ?
Peur ?
June n'avait pas peur de ses dires. Elle avait peur d'être prisonnière de ses émotions sans pouvoir les exprimer. Peur des sentiments qu'elle ressentait déjà pour lui.
- Non, murmura-t-elle d'une voix pourtant timide.
Il détacha sa main de sa gorge pour saisir la sienne et vint porter la naissance de ses doigts à sa bouche.
Enzo ne quittait pas des yeux la jeune femme pour tenter de lire dans ses pensées. Cette nuit, tout lui avait semblait si différent. Il avait appris beaucoup sur lui et sur ce qu'il lui manquait dans sa vie. Voilà des années qu'il s'était habitué à cette absence perpétuel dans son lit. Sentir à sa droite un immense vide. Ce matin en se réveillant, il avait trouvé ce côté du lit habituellement dépourvu de chaleur rempli d'une présence chaude, un corps étendu, des cheveux blonds épars sur l'oreiller et un visage d'ange l'avait accueilli. Des émotions contradictoires l'avaient alors envahi. Maintenant qu'elle était réveillée, il se surprit à la vouloir ici, chaque heure de chaque nuit. Il voulait presser son corps contre le sien. Il voulait goûter à l'arôme de son parfum. Il brûlait de l'entendre encore gémir. Il voulait lui faire tant de choses qu'il ne savait pas par où commencer.
Une émotion le gagna alors qu'elle le regardait avec une douceur que ne méritait pas un monstre comme lui. Égoïste ? Oh oui il l'était.
- Viens par-là...
Elle se redressa, lui révélant sa nudité parfaite. Il sentit son sexe se durcir instantanément. Ses beaux yeux verts brillaient comme la veille. Enzo aimait le sexe plus que quiconque mais avec elle, il avait l'impression de devenir accro.
Il serra les mâchoires avant de capturer ses lèvres envahi par un sourd désir de lui donner un avant goût de ce qui l'attendait à partir de maintenant. Une sonnerie les interrompit. Agacé, il vrilla son regard sur le sac à main de la jeune femme qui trônait par terre.
- C'est toi qui l'a monté ? Demanda-t-elle d'une voix étonnée.
- Oui, j'ai pensé que tu en aurais besoin, c'était visiblement une erreur, répondit Enzo d'une voix sèche.
Il se pencha pour prendre son téléphone portable. June resta en retrait sur le lit quand son regard devint soudainement noir...d'une noirceur terrifiante.
- Qui c'est ? Mon frère ?
Téléphone au creux de la main, il plia son bras jusqu'à faire gonfler son biceps, mâchoires serrées. June prit peur car c'était la première fois qu'elle voyait autant de colère dans ses yeux. Son téléphone craqua sous la force de sa main pressée en poing. La seconde suivante, il jeta son téléphone à travers la chambre. Il se brisa contre le mur. June s'était instinctivement reculé en réprimant un sursaut.
- Je t'en offrirais un autre, siffla-t-il entre ses dents.
Il se pencha pour saisir sa taille et la plaqua sur le lit pour reprendre sa bouche avec une fougue redoublée. Il évacuait sa colère contre ses lèvres, fouillant sa bouche comme un fou. June s'abandonna à son baiser vorace, incapable de lutter contre les ravages du plaisir. C'était comme si elle n'avait aucun moyen de le contrôler.
Une seule personne aurait pu le mettre ainsi en colère.
Anderson.
Il prit son visage en coupe, déposant une traînée de baisers sur son corps. June arqua la tête, le cœur battant à la chamade, incapable de suivre le rythme sauvage de son amant. Il se redressa au-dessus d'elle pour qu'elle puisse voir à quel point il la voulait.
Enzo tenta de réprimer la colère qui coulait dans ses veines. À la seule pensée que cet homme songe à poser ses mains sur elle le rendait ivre de rage.
Un sentiment de possessivité lui brûla la gorge. Sans plus attendre il se glissa en elle en poussant un râle suivit d'un grognement. Elle se cambra en gémissant les lèvres grandes ouvertes.
- Oh s'il te plait ! S'écria-t-elle d'une voix suppliante alors qu'il ne bougeait pas.
- S'il te plaît quoi ? Demanda-t-il d'une voix rauque.
Enzo saisit ses fesses dans ses mains en fixant sa bouche entrouverte.
- Fais-moi l'amour s'il te plaît, dit-elle en plongeant son regard dans le sien.
Caressant ses lèvres contre les siennes Enzo commença à aller et venir en elle c'était fois-ci plus intensément. Dans la lumière du jour elle était encore plus belle. Fou de désir, Enzo accéléra la cadence, incapable de s'arrêter. June étouffa un cri de plaisir inouïe puis un autre. Cela n'avait rien à voir avec la nuit dernière. C'était intense, les vagues de plaisir la submergeait sans répit. Les grognements rauque de son amant coulaient à son oreille. Il souleva sa tête en passant une main derrière nuque pour lui arracher un baiser impérieux tout en se perdant en elle dans un rythme effréné. Un orgasme montait par vagues, June tentait de se battre contre lui mais sa force semblait égale à celui qui était en train de lui procurer.
- Regarde-moi...
June glissa son regard dans le sien. Il allait de plus en plus vite, cherchant sa bouche contre la sienne. June cria son prénom, déchiré par l'orgasme alors qu'il continuait ses va-et-vient en poussant des sons inarticulés. Il se pencha en avant puis rejeta la tête en arrière en se livrant à la fureur de la jouissance puis colla son front au sien en orchestrant en dance lascive en elle, cherchant à prolonger chaque seconde de cet instant indescriptible.
June trembla de tout son corps, emplie de plaisir et de bonheur mêlés.
Lorsqu'il se pencha pour l'embrasser avec un accès de tendresse, June fut emportée par un tourbillon d'émotions qu'elle ne sut dompter.
- Mademoiselle Farell vous êtes merveilleuse, un monstre tel que moi ne mérite pas une telle créature divine, murmura-t-il contre sa bouche.
June aurait pu jurer voir une douleur au fond de ses yeux. Il se leva et quand il s'éloigna elle eut le sentiment d'être abandonnée. Il enfila un pantalon à la hâte et prit son téléphone en s'éloignant vers les immenses fenêtres.
- Qui appelles-tu ? Lui demanda-t-elle curieuse.
- Vadim, il faut que j'annule notre petite session sportive, pour ma part j'ai eu la mienne, répondit-il en l'enveloppant d'un regard séduisant et diabolique.
Il s'approcha tel un prédateur.
- Ensuite, je te propose une douche intensive, puis un petit-déjeuner intensif, proposa-t-il avec un sourire en coin.
Même s'il plaisantait, il donnait l'impression d'être très sérieux.
- Où je pourrais allez à la douche seule, pendant que tu passes ton coup de fil ?
Il tiqua, appréciant peu son idée.
- Et manquer une occasion de savonner ces adorables fesses qui ne demandent qu'à rougir ? Répliqua-t-il diaboliquement en faisant courir ses doigts sur son épaule.
- Tu es incorrigible !
- Non, je suis seulement le diable, chuchota-t-il en lui décrochant un clin d'oïl. Oui Vadim ? Je suis navré mais je vais devoir annuler notre activité sportive, mes plans ont quelque peu changé...
June se renversa en arrière, le sourire aux lèvres, comblée de bonheur en sachant au tréfonds de son être qu'il n'allait peut-être pas durer.
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