PDV Externe

Eijiro Kirishima se sentait d'excellente humeur.

Il avait eu une journée bien remplie qui incluait, dans l'ordre : sauver un paquet de personnes avec l'aide de Shoto et Denki, envoyer trois criminels en prison pour les trente prochaines années et passer une pause déjeuner très agréable avec Tamaki ; le pauvre métamorphe était toujours aussi timide et taciturne, en dépit du fait qu'il côtoyait Red Riot depuis longtemps maintenant.

À présent, le décoloré s'était engagé sur la route qui menait à son foyer, impatient de retrouver son cher et tendre pétard mouillé. Il admirait Katsuki depuis qu'ils étaient à Yuei dans la même classe. Si au départ Eijiro l'avait vu comme une espèce de brute hyper violente, il ne lui avait pas fallut longtemps pour se rendre compte que le cendré était doué, super fort, très cool et qu'il pouvait vraiment tenir aux autres quand il en avait envie ; des qualités que le requin roux appréciait et respectait énormément.

C'était grâce à son tempérament obstiné, sa grande détermination et son inflexible optimisme qu'il avait réussi à se faire accepter du grand blond. Il lui avait fallu du temps, beaucoup de temps, pour que Dynamight lui fasse totalement confiance et lui ouvre son cœur, mais jamais Kirishima n'avait regretté de s'être rapproché de celui qui partageait sa vie depuis 5 ans.

En voulant un ami, Eijiro avait trouvé un partenaire de combat et un amoureux précieux.

Il se dit qu'il avait vraiment eu de la chance.

Tout à ses pensées mielleuses, il finit par arriver devant la maison et constata rapidement que la lumière était allumée à l'intérieur. Il se posta sur le pas de la porte et la déverrouilla avant de s'engager dans le hall d'entrée :

-Katsu, t'es là ? J'suis rentré !

-Enfin, bordel ! lui répondit la voix tant aimée et énervée de son blond. T'es toujours en retard, abruti ! Et ramène tes fesses, faut qu'on parle !

Pas le moins du monde inquiet par l'irritabilité du ton de son amant (après cinq ans, il avait fini par s'y habituer), Red Riot prit le temps de retirer sa veste et ses chaussures, les rangea puis se dirigea d'une démarche guillerette dans le séjour.

Ce qu'il y trouva le dérouta un peu : la table, d'ordinaire disparaissant sous des affaires que le couple n'avait pas le temps de ranger, était dressée avec un soin tout particulier pour un dîner aux chandelles. Les lumières de la pièce avaient été baissées, créant de ce fait une ambiance bizarrement paisible. Il flottait dans l'air un arôme capiteux d'épice et de viande grillé, qui attisa la curiosité, et l'appétit, du garçon aux dents de requin.

Encore plus étrange, Katsuki, ayant posé entretemps un plat encore fumant sur la nappe, se dirigea vers le héros aux dents pointues et lui embrassa les lèvres affectueusement. Eijiro, qui s'attendait aux reproches habituels de son amant, affichait une mine totalement perdue quand Dynamight rapprocha son corps du sien pour l'accueillir d'une voix terrifiante tant elle était douce :

-Salut, tête d'ortie.

-Euh... B-Bonsoir Kat... Y se passe quoi, là ? interrogea-t-il en glissant ses yeux teinte feu vers la table. On fête quelque chose aujourd'hui ? Mais ton anniversaire, c'était il y a un mois, et le mien c'est dans longtemps...

-Rien avoir mais ouais, je voulais te dire un truc important...

Kirishima déglutit un peu tandis que son amoureux posa une main sur sa joue et glissa l'autre dans la poche de son jean. Son regard intense déclencha un état de panique immédiat dans son esprit. Il était très rare que Katsuki prenne un ton aussi grave, aussi le décoloré s'imaginait toutes sortes de mauvaises nouvelles qui pouvaient franchir les lèvres de son blond. Et puis c'était que son amoureux avait été un peu distant, le regard dans le vide et l'air très préoccupé ces derniers temps...

Mais pourquoi, POURQUOI, avait-il été si niais, un peu plus tôt, en se remémorant les souvenirs de leur relation ? Si ça se trouve, il allait lui annoncer qu'il le quittait...

-Eijiro... Tu...

-Attends,  ne dis rien Kat... Je pense que je sais... ce que tu vas me dire...

-Hein ?

Le décoloré baissa la tête, posa sa main sur sa nuque et détourna les yeux pour fixer le sol, pour ne pas croiser les beaux yeux carmin de celui qu'il aime.

-Je... On est ensemble depuis cinq ans... Je me disais aussi que... tu étais trop bien pour moi... A-Alors si... si tu... penses qu'on... devrait... se séparer...

La mine décontenancée du blond se transforma en un éclair pour adopter une expression plus agressive.

-MAIS QU'EST-CE QUE TU CRACHES ???? T'ES COMPLÈTEMENT DÉBILE !!!

Il se jeta sur son petit ami pour l'attraper dans une étreinte passionnée contre son cœur, décoiffant sa chevelure en piques à force de caresses pour l'apaiser. L'angoisse de Kirishima fondit comme neige au soleil quand le plus grand posa ses lèvres sur son oreille et souffla d'un ton qui mêlait agacement et amour profond :

-Jamais de la vie je te laisse partir, enfoiré, t'entends ? JA-MAIS.

Les épaules du décoloré se relâchèrent petit à petit alors qu'il rendit son câlin à son amant. Il n'arrêtait pas de murmurer qu'il était désolé, qu'il s'en voulait d'avoir pensé ça, mais à chaque fois Katsuki balayait ses excuses pour le rassurer à grands renforts de "stupide tête d'ortie", de "je t'aime" et de cajoleries plus douces les unes que les autres. 

Il s'écoula une poignée de minutes avant que l'atmosphère ne redevienne paisible et que le décoloré ne relève ses yeux, encore luisants d'humidité mais rempli de question, vers son amant.

-Mais... si ce n'est pas ce que tu voulais me dire... alors... de quoi tu voulais me parler ?

-L'ambiance est pas vraiment idéale, Eiji. Faudrait attendre un autre jour.

-Non ! Je veux savoir ce que c'est ! Et puis tu t'es donné du mal, ce serait bête pour repousser à plus tard.

-J'te dis que c'est pas le bon moment !

-Mais allez ! Dépêches, je veux savoir ! Et tu sais que je continuerais d'insister jusqu'à ce que tu me dises !

Bakugo toisa un instant le petit rayon de soleil qu'il tenait toujours dans ses bras puis lâcha un long et profond soupir.

-T'es vraiment chiant, tu sais ça ? T'es sexy, t'es viril, t'es adorable, t'es fort, t'es beaucoup trop gentil. Je t'aime mais qu'est-ce que t'es chiant !!!

Il grommela des injures en fouillant dans sa poche et en sortit la petite boîte nacrée, qu'il ouvrit pour dévoiler la petite bague dont les minuscules pierres qui étincelèrent dans la lumière vacillante de la pièce. L'esprit d'Eijiro mit autant de temps qu'une mise à jour Windows pour comprendre la signification de son geste. Le temps que les voyants s'allument dans son cerveau, ses joues étaient devenues plus rouges que sa chevelure.

-Kat...

-Je voulais faire ça proprement, grinça le cendré. J'avais même prévu une déclaration d'amour débile, pour tout te dire ! Mais t'insiste, t'insiste, et je suis obligé d'y aller maintenant ! Putain...

Le cendré mit un genou à terre devant le décoloré, qui sentit son cœur tambouriner comme un sourd entre ses côtes.

-Je t'aime, abruti de Kirishima. Je t'aime depuis qu'on est au lycée, et j'ai envie de passer toute ma putain de vie avec toi... Je ne choisirais jamais quelqu'un d'autre que toi, alors maintenant que tu sais ça... Tu veux bien m'épouser, stupide tête d'ortie ?

Eijiro avait retenu son souffle. Son cœur était comparable à un feu d'artifices d'amour, de surprise, de stupeur, de panique, de joie, tout à la fois. De nouvelles larmes se mirent à couler sur ses joues, mais cette fois, elles signifiaient complètement autre chose.

-Pourquoi... tu poses cette question, Katsuki ?

Revêtant un sourire plus aiguisé qu'une lame de couteau, Eijiro fondit sur son amant comme un lion en chasse, le faisant tomber à la renverse le sol sans parvenir à contrôler l'effusion de ses émotions.

-Bien sûr que c'est oui !

(À l'origine, ce chapitre devait être drôle mais finalement, j'ai décidé de rendre cette demande vraiment impactante et d'essayer d'y incorporer le plus d'émotions possible ! J'espère que c'est réussi !

Restez Ultra-Cool, mes petits Evoli !)