Chapitre 17.
Installée sur le cheval, derrière Makaela, Jaidyn commençait à somnoler. Rester éveillée devenait de plus en plus difficile, mais la brune faisait de son mieux pour garder sa camarade les yeux ouverts. Il ne fallait pas qu'elle s'endorme, c'était trop dangereux, et aussi bien l'une que l'autre le savaient.
- Tiens bon, Jaidyn, on y est bientôt.
- Mak, je... Je suis épuisée... articula la rouquine.
- Je t'interdis de fermer les yeux, tu m'entends, je te l'interdis.
Mais alors qu'elle prononçait ces mots, les paupières trop lourdes de Jaidyn se fermèrent.
- Jaidyn ? l'appela Makaela. Jaidyn, réponds-moi !
Elle n'obtenu aucune réponse, ce qui lui fit tourner la tête vers elle.
- Non ! Non, non, non, réveille-toi ! Jaidyn !
Makaela fit s'arrêter son cheval pour pouvoir se retourner plus aisément vers sa voyageuse maintenant inconsciente. C'est pas vrai, pensa-t-elle. Elle commença à lui mettre quelques claques pour essayer de la réveiller, ce qui ne fonctionna pas. Jusqu'au moment où elle la frappa plus fort.
- Maman, s'il te plaît... sanglota Jaidyn, les yeux à moitié ouverts.
Elle semblait ailleurs. Elle n'était plus avec Makaela, partie dans ses souvenirs et les traumatismes que lui avait infligé sa mère durant des années. Elle semblait de retour à tous ces moments et se protégeait de Makaela, comme si elle pouvait lui faire du mal. Trop de mal.
- S'il te plaît, ne me frappe pas...
- Je ne te ferai pas de mal, lui promit Mak.
- Tu dis toujours ça et tu recommences...
- Il faut qu'on trouve le village et vite, tu es en train de dérailler.
- Je te déteste... pleura Jaidyn. Je te déteste plus que tout pour me faire souffrir comme tu me fais souffrir.
- Accroche-toi à moi.
S'exécutant, Jaidyn passa ses bras autour de la taille de la brune et posa sa tête contre son dos, haletante.
- Mais je t'aime quand même...
Le cœur brisé, Makaela fut forcée d'ignorer ce qu'avouait Jaidyn pour avancer au plus vite. Si elle apprenait ce qu'elle avait dit quand elle déraillait, elle deviendrait folle.
Plusieurs minutes passèrent encore quand, enfin, elles virent au loin la fumée sortant des cheminées. Makaela s'empressa d'avancer au galop à la recherche de ce qui pouvait ressembler à la maison d'un guérisseur, mais après avoir fait deux fois le tour du village, elle n'en trouva pas et fut forcée de demander de l'aide à une petite vieille femme aux cheveux d'un blanc étincelant. Celle-ci lui indiqua alors avec précipitation la maison du guérisseur qu'elle appelait Falael. Ni une, ni deux, elle s'empressa d'aider Jaidyn à marcher jusqu'à ladite maison et toqua à la porte avant de crier.
- S'il vous plaît ! Faites vite !
La porte s'ouvrit quelques secondes plus tard sur un homme aux cheveux blancs et aux oreilles pointues, caractéristiques des elfes. Ses yeux d'un bleu clair similaire au bleu du ciel fixèrent les jeunes femmes avec sagesse, mais quand il se rendit compte que l'une d'elle avait besoin d'aide, il s'empressa d'aider Makaela, toujours le plus calmement possible, et les laissa entrer.
- Que s'est-il passé ? demanda-t-il d'une voix qui communiquait sa sagesse et son calme.
- Elle s'est faite empoisonnée, expliqua Makaela. Elle a été touchée par un sortilège qui lui a provoqué cette blessure, et depuis, le poison se répand.
Elle remonta le haut de Jaidyn pour montrer la blessure noircie par le poison qui en partait en étoile pour se répandre dans le reste du corps de la jeune femme. Alors, Mak remarqua qu'il se rapprochait dangereusement du cœur de son amie.
- S'il vous plaît, il faut que vous nous aidiez. Je demanderai au roi de vous couvrir d'or si vous la sauvez. Je vous en prie.
- Je devrais avoir ce qu'il nous faut. Il n'existe qu'un sortilège pouvant provoquer cette réaction et j'ai assez de Nymphéa Dragonnique pour une personne. Vous avez de la chance. Mais ne dérangez pas le roi pour moi. Je n'ai besoin de rien.
Sur ces mots, il se retourna vers une porte qu'il passa et de derrière laquelle il revint quelques minutes plus tard avec une fiole. Pendant ce temps, Jaidyn délirait de plus en plus et commença à hurler en se débattant. La voir dans un tel état rendait Makaela complètement folle. Elle était impuissante. Absolument inutile. Et elle détestait ce sentiment qui naissait en elle.
Quand Falael arriva auprès des jeunes femmes, il s'empressa de forcer Jaidyn à ouvrir la bouche pour lui faire glisser le contenu de la fiole dans la gorge. Elle devait avaler ce qu'il lui donner pour survivre. L'antidote avalé, elle se calma lentement et sembla reprendre ses esprits. Quand ce fut totalement le cas, elle observa la pièce avec des yeux fatigués. Puis, elle posa des yeux affolés sur Makaela et se calma.
- Mak... Où est-ce qu'on est ? Pourquoi on n'est pas au Palais ?
- Parce qu'il aurait été trop tard pour toi et que je t'avais bien dit qu'on ne mourrait pas aujourd'hui.
Elles échangèrent un long regard, et, sans prévenir, elles se prirent dans les bras l'une de l'autre. Leur embrassade fut longue et sincère. Pour la première fois de leur vie, les filles s'enlaçaient car elles avaient eu peur, aussi bien l'une que l'autre, de voir mourir Jaidyn. Puis, en se rendant compte de ce qui était en train de se passer, elles se reculèrent et se sentirent gêner de cet élan soudain d'affection. Ce n'était dans les habitudes de personne de s'enlacer de cette manière, surtout quand il s'agissait il y a encore quelques temps de deux ennemies.
- On doit y aller, affirma Jaidyn pour essayer de changer l'atmosphère devenue pesante et étrange. Monsieur dont je ne connais pas le nom, merci d'avoir sauvé ma vie. Je vous en suis très reconnaissante. Mais le roi a des ennuis, et on doit y aller. Alors au revoir !
Elle attrapa ensuite le poignet de Makaela et s'empressa de sortir pour rejoindre les chevaux qu'elles avaient laissé. Il était temps pour elle de faire le trajet pour retourner au Palais Eternel le plus vite possible.
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