Page de couleurs
Seul au milieu de la neige froissée,
Comme au centre d'une feuille carrée,
Les pas que l'on laisse derrière nous s'effacent,
Lent voyage dont on oublie les traces.
Soudain, un long trait rouge à l'infini,
Comme la marque du feu sur le corps,
De l'amour, épée qui transperce la vie,
De la haine, que les démons arborent.
Quelques courbes bleues,
Comme une fleur de nénuphar,
Comme l'avion, dans l'azur en feu,
Comme la mer, éclairée par le phare.
De longues boucles jaunes,
Comme l'esprit d'une fée,
Et qui de sa baguette crée,
Le soleil sur son trône.
Quelques tâches de rose,
Comme les pas d'une princesse,
Comme poussent les fleurs que l'on pose,
Et que le printemps caresse.
Un long filet d'encre,
Comme tombe la nuit sur les toits,
Une goutte de nacre,
Comme l'aube reprend ses droits.
La page aspire les couleurs,
Dessine le temps d'aujourd'hui,
Terre où s'entassent, heure par heure,
Les prières de la vie.
À chaque aurore,
Une nouvelle page,
Des traces au corps,
Couleurs en cage.
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