Ils étaient au nombre de quatre,

L'un de fidélité,
L'un de malheur,
L'un de banalité,
L'autre de douceur.

Ils étaient au nombre de quatre,
Quatre dans l'immensité,
Sans que le sort s'abatte,
Ils se sont envolés.

Quatre poussières,
Ce fut un grand mystère,
Pour qu'ainsi le destin,
Les mène main dans la main.

Oh, ils ne se connaissaient pas,
Et pourtant, un matin,
D'un mouvement incertain,
Ils se sont lancés vers demain.

Ils étaient au nombre de quatre,
Des oiseaux au milieu de poissons,
Des ténèbres quatre lumières blanchâtres,
Qui brillaient dans les abysses, au fond.

Ils étaient quatre,
Seulement quatre,
Sous le joug de la vie,
Comme l'espoir dans la nuit.

Ils se sont rencontrés,
Dans leur monde d'impiété,
Ils se sont percutés,
Inconnus désolés.

De promesse en promesse,
Dans cette nuit obscure,
Ils ont pris cette tendresse,
Sans penser au futur.

Ils voulaient rallumer,
Les étoiles de leur monde,
Ils voulaient s'envoler,
Rien qu'une demi-seconde.

Et leurs ailes de papier,
Qui étaient trop fragiles,
Ensemble rassemblées,
Sont devenues habiles.

Ils ne connaissaient rien,
Ni la haine, ni l'amour,
Et à quatre le destin,
À compté à rebours.

Un de désert,
Un de glaciers,
Un sous la mer,
Un de verger.

Et ces hommes dissemblables,
Des esprits désolés,
Ensemble, l'impensable ;
Se sont mis à chanter.

Encore aujourd'hui,
Ils dansent dans les arbres,
Dans le monde sans bruits,
Un paradis de marbre.

Quatre ils étaient,
Comme les quatre saisons,
Comme un dieu ils parlaient,
De doute et de raison.

Parce qu'à plusieurs, l'essentiel,
Devient vite séparable,
Les besoins matériels,
Sont bien indésirables.

Ils étaient au nombre de quatre,
Et quatre, ils resteront encore,
À quatre ils ont laissé leur corps,
À quatre, dans ce monde théâtre...

Ils étaient au nombre de quatre,
Quatre comme les vents,
Quatre, les saisons,
Amour du temps,
Sous l'ombre, raison.

Ils étaient au nombre de quatre,
Quatre ils resteront,
Dans leur monde théâtre,
Ils retiennent l'illusion...