Rédaction 6

Niveau d'étude : 3ème
Type de contrôle : DNB blanc 1
Sujet (d'imagination) : (en le lisant, j'ai cru qu'il avait été fait pour moi XD) Vous vous êtes déjà senti mis à l'écart des autres. Décrivez les circonstances, les sentiments que vous avez éprouvés et racontez comment la situation a évolué pour vous.

Je n'ai même pas eu besoin de faire preuve d'imagination pour ça X)

Note : 38/40
Remarque du correcteur : Le sujet a été bien cerné, les sentiments ressentis peuvent gagner en profondeur.

    Depuis toujours, je sens qu'on me met à l'écart. Ça a commencé très tôt, à la maternelle, au moment où tous les petits se dirigent naturellement les uns vers les autres, formant ainsi des groupes, qui, pour la plupart, dureront encore de nombreuses années, tandis que d'autres se sépareront dès le lendemain, à la recherche de nouveaux compagnons de jeu. Moi, rien. J'attendais, seule, assise dans mon coin, sans rien dire. Personne ne venait. À l'époque, du fait de mon jeune âge, très certainement, je ne réagissais pas. Les faits et gestes des autres ne me faisaient ni chaud, ni froid. Juste un grand vide. Je restais seule plantée là, trouvant le réconfort nécessaire à mon bien-être dans la lecture, m'isolant chaque jour un peu plus dans des mots plus ou moins complexes que les autres jugeaient incompréhensibles ou sans intérêt.
    Puis, en grandissant, j'ai commencé à comprendre le sens des paroles que certains échangeaient allègrement, en classe ou dans la cour. Ces paroles parfois gentilles, parfois drôles, parfois réconfortantes... Leur aspect chaleureux m'a séduite. À l'école primaire, j'ai essayé de m'intégrer : je me glissais discrètement au cœur d'un groupe, d'une conversation, d'un échange, et tentais désespérément d'y prendre part. Rien à faire. Au mieux, j'étais ignorée, au pire, repoussée. Ces agissements me plongèrent d'abord dans l'incompréhension la plus totale. J'avais beau chercher, je ne comprenais pas. Pourquoi étais-je ainsi rejetée ? Étais-ce de ma faute ? Avais-je fait quelque-chose de mal ? Des heures durant, je me torturais l'esprit de longues, d'interminables interrogations, en vain.
    Et, peu à peu, mon désarroi s'écarta pour laisser place à un savant mélange de peine et de colère. Je pensais qu'ils n'avaient aucun droit de m'écarter de la sorte, que j'avais tout autant droit qu'eux de connaître l'effet procuré par une sensation amicale. Je voulais vivre.
    Finalement, j'en suis arrivée à la conclusion que la faute venit tout simplement de moi. Que c'était à cause d'une éventuelle "difformité" de ma part que les autres ne m'aimaient pas, qu'ils me délaissaient comme ça. C'est à partir de cette prise de conscience que j'ai commencé à m'isoler.
    J'étais désormais prise au piège, coincée dans un cercle vicieux. Plus je m'éloignais des autres en m'enfermant tantôt dans la lecture, tantôt dans une attitude maussade, plus les autres restaient entre eux, ignorant jusqu'à ma présence à leurs côtés. Ma sac était désormais mon unique voisin de table, m'épargnant les heures de colle pour bavardages.
    Depuis toujours, je sens qu'on me mets à l'écart. Mais peut-être que tout ça changera. Peut-être qu'un jour, un beau jour, je saurai enfin comment m'intégrer. Trouver le petit quelque-chose qui va tout changer.
    Qui sait ?

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