réalité détournée.
Blue lights - Jorja Smith
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Bleu tout était bleu.
C'était comme si Eddie avait une toile peinte entièrement de bleu électrique devant ses yeux. Son regard se perdait, il n'y avait aucun repère, et encore une fois que du bleu. Eddie resta à fixer ce plafond atypique sentant une étrange sensation de torpeur l'envahir.
Il ferma les yeux quelques secondes, et quand il les rouvrit il n'était plus dans cette immensité de bleu, mais dans un tunnel qui semblait s'étirer à l'infini. Les lumières au plafond grésillaient d'un orange foncé. Le garçon se releva haletant, la longueur de ce tunnel lui réduisait et lui comprimait la cage thoracique. C'était comme si ces couloirs s'étendaient, pour ensuite se resserrer autour de lui, et l'empêcher de respirer. Il chercha dans sa poche son inhalateur mais ne le trouva pas. Alors dans un élan de détresse, le garçon se mit à courir vers ce dont il supposait la sortie du tunnel. Mais plus il avançait plus le chemin s'étirait. Eddie s'arrêta hors d'haleine, ferma les yeux et les rouvrit.
Du bleu.
Eddie les referma.
Du noir.
Eddie détestait le noir. Le noir était terne effrayant, dénué de couleurs, d'émotions... Eddie ferma les yeux à nouveau. Et cette fois ci quand il les rouvrit il reconnut immédiatement le plafond de son salon.
Il se releva difficilement, et s'essuya les mains sur son pantalon, mais à son plus grand dégoût ses paumes rencontrèrent une matière visqueuse et mouillée. Eddie observa ses mains. C'était de la boue et du sang. Le garçon laissa un échapper un cri étouffé et courut instinctivement vers la cuisine pour se débarrasser de cette crasse. Or quand Eddie arriva dans la cuisine il se rendit compte que sa maison était vide. Il n'y avait que de vieux meubles poussiéreux et de la saleté partout. La maison semblait abandonnée. Eddie paniqua et partit ouvrir chaque pièces de sa maison pour voir si il n'hallucinait pas.
Toutes les pièces étaient vides, et les coins de plafond étaient recouverts de toiles d'araignées. Il ne restait plus que la chambre de sa mère. Eddie ouvrit la porte à la volée et sa mâchoire faillit se décrocher. La chambre de sa mère était entièrement meublée, rien n'avait bougé. Mais ce qui terrifiait le plus Eddie n'était pas l'étrangeté de la situation à laquelle il faisait face, mais sa mère qui était assise dans le coin de sa chambre sur son fauteuil en velours vert préféré.
Eddie resta figé sur place, son cœur battait à milles à l'heure dans sa poitrine et ses doigts pleins de sang agrippaient désespérément la poignée de la porte, prêt à la claquer à tout moment. Sonia avait la tête baissée et semblait porter une attention particulière à ses chaussons. Elle ne bougeait pas, Eddie ne bougeait pas. C'était comme un jeu malsain, où le premier joueur qui venait à bouger ne serait-ce qu'un orteil, serait éliminé. Eddie agrippa la poignée un peu plus fort, la porte couina.
Sonia releva vivement ses yeux vers Eddie, ils étaient jaune. Le garçon poussa un hurlement de terreur et claqua la porte.
Il se mit à courir vers sa chambre mais le couloir commença à s'allonger comme dans le tunnel. Le chuchotement lointain de sa mère lui parvenait de tous les côtés ;
Eddie chou, as tu pris tes pilules ? Eddie tu es malade on va aller voir le médecin. Edward tu es tellement fragile tu ne sais pas ce que tu fais, laisse maman t'aider.
Eddie hurla une fois de plus et se couvrit les oreilles. Soudainement une porte apparut à sa droite. Sans réfléchir il saisit la poignée et l'ouvrit.
Eddie se retrouva allongé par terre sur un sol froid. L'air était humide et sentait le moisi, un bruit d'écoulement se faisait entendre au loin, résonnant dans les quatre coins de la pièce. Il était dans une cave, Eddie était dans une cave. Pourtant il n'y avait pas de cave dans sa maison, du moins à sa connaissance.
Le garçon se releva à la recherche d'une sortie. Un mur entier était recouvert de tâches verdâtres, c'était de la moisissure. Eddie porta la main à la bouche dégoûté.
Un escalier, le garçon aperçut un escalier à sa gauche ou à sa droite il ne savait plus, il avait perdu toute notion de grandeur et de direction. Eddie se rua vers les marches et les monta à toute vitesse. Une fois arrivé en haut il ouvrit la porte et se retrouva...
Exactement dans la même cave.
Le garçon secoua la tête et remonta les marches.
Même cave.
Eddie ferma les yeux, espérant atterrir dans une autre pièce, mais au lieu de ça le garçon se retrouva dans la cave. Eddie grogna de frustration et envoya son pied dans le mur recouvert de moisissures.
Où était la logique dans tout ça ?
Il n'y en a pas c'est le but, lui chuchota sa voix intérieur.
Eddie remonta les escaliers, déterminé à trouver une sortie à cet enfer. Un bruit l'arrêta alors qu'il se trouvait à quelques centimètres de la porte. Il redescendit prudemment les marches et aperçut... une fenêtre.
Eddie écarquilla les yeux de stupeur. Pourquoi ne l'avait-il pas remarqué avant ? Le garçon s'approcha de la fenêtre, soulagé d'avoir enfin trouvé une sortie mais la fenêtre n'avait pas de poignée. Eddie n'en croyait pas ses yeux. Il ne pouvait être que dans un cauche-
Un caillou vint heurter la fenêtre. Eddie se rapprocha des carreaux effrayé. Un deuxième caillou, puis une poignée vinrent s'écraser contre le verre fin de la fenêtre. Eddie colla son visage contre la vitre pour essayer de voir qui pouvait lancer ces pierres.
Richie.
« RICH, s'exclama Eddie. Je suis enfermé. Aide moi à sortir. »
Richie continua de projeter ses missiles sur la fenêtre sans répondre. Eddie le fixa, complètement perdu. Toute la situation lui échappait. Il n'avait le contrôle de rien. Et rien n'avait de sens. Le garçon s'apprêta a réitérer sa phrase mais Richie lui répondit d'un ton presque moqueur :
« Il n'y a pas de sortie Eddie. »
« Quoi... » chuchota le garçon.
En haut la porte s'ouvrit brutalement et vint s'écraser contre le mur. Les escaliers s'effondrèrent sous le regard effaré d'Eddie.
« Il n'y a pas de sortie Eddie chou. » chuchota sa mère qui avait pris la place de Richie.
Un mur s'effondra. Eddie abattit ses poings contre la fenêtre en laissant des traces rouges et grises dessus. Elle ne bougea pas. Eddie continua de s'acharner dessus en fermant les yeux. Il entendit des sirènes puis la voix rassurante de Richie l'appeler.
Eddie rouvrit les yeux, il était toujours dans la cave il n'y avait plus de fenêtre.
« RICHIE » hurla-il.
Pas de réponse, un deuxième mur s'effondrait sans un bruit. Les paroles de sa mère venaient empoissonner son esprit et s'inscrivaient devant ses yeux.
- Non je ne veux plus de ces pilules maman elle me font mal, je n'en veux plus, je veux partir.
- Tu resteras et tu prendras tes médicaments.
- Je ne suis pas malade maman.
- Mais si tu es malade. Oh... regarde toi Eddie tu as du sang partout. Tu es tout crasseux, laisse moi t'aider, on rentre à la maison.
Cette conversation n'était pas vrai, rien n'était vrai. Le rêve ? Un rêve ? Est ce que c'était réel ?
Ça ne peut pas être possible, rien de tout ça n'est vrai. Je ne suis pas dans cette cave, elle n'existe pas. Je suis dans le... noir. Quelqu'un va venir me chercher ce n'est qu'un... cauchemar.
« Eddie ? » l'appela la voix douce et chaleureuse de Richie.
Eddie ouvrit enfin les yeux et sortit de son cauchemar. Il avait chaud et des larmes roulaient le long de ses joues. Il avait la gorge sèche et tout son corps lui brûlait.
Eddie se redressa dans son lit d'hôpital et tout lui revint en mémoire. Il savait où il était et ce qui lui était arrivé. Son regard se porta dans l'angle de la pièce. Sa mère était là, assise sur un siège en plastique blanc. Elle releva son regard vers son fils et son visage s'illumina. Eddie ne la voyait pas, il ne voyait que les yeux jaunes.
« Eddie. » s'exclama t'elle.
Holà, j'ai tenu ma promesse ( je crois que j'avais pas promis mais ANYWAY ) et j'ai posté aujourd'hui!! D'ailleurs n'hésitez pas à me donner vos avis ça me ferait plaisir:)))!!
Je sais c'est pas mal différent et plus court que d'habitude, puisque que j'ai décidé de vous plonger dans un cauchemar d'Eddie mais j'ai ADORÉ l'écrire, donc j'espère que ça vous a également plu :))
Lou <3
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