masque

Arabella - Artic Monkeys

Richie attendait patiemment dans la chambre d'Eddie depuis trois heure maintenant, celui-ci lui avait envoyé un message en lui disant qu'il arrivait dans dix minutes, mais il n'avait aucune idée que Richie l'attendait à sa maison.

Rentrer dans la chambre d'Eddie avait été un challenge pour Richie. Premièrement il avait dû se lever tôt pour pouvoir être chez lui le matin. Par chance, et Richie le savait, Sonia aérait tous les matins la maison et ouvrait en conséquent toutes les fenêtres. Il avait donc attendu, planqué avec son skate, que la mère d'Eddie ouvre les fenêtres, et surtout celle de son fils. Une fois cette fenêtre ouverte, Richie avait escaladé, avec difficulté comme toujours, l'arbre qui permettait de rentrer dans la chambre d'Eddie. Une fois debout dans la pièce, le garçon commença à paniquer car il n'y avait aucune cachette, Sonia ne pouvait pas le voir ici. Se cacher sous le lit, mauvaise idée, il n'y avait pas de penderie, ni de salle de bain, la seule option aurait pu être la porte mais elle s'ouvrait depuis l'extérieur, il n'y avait donc définitivement aucun endroit pour se cacher. Quand Richie entendit les fenêtres d'en bas se refermer, il commença à sérieusement s'affoler et pensa même à abandonner, et s'échapper discrètement par la fenêtre.

Mais c'était sans connaître Richie, il ne c'était pas levé à 7h pour rien et il voulait faire une surprise à Eddie, il décida donc de faire confiance à sa chance, et de prier qu'il y ait des toilettes en haut pour qu'il puisse s'y dissimuler. Il sortit précipitamment de la chambre sur la pointe des pieds, et heureusement pour lui la porte à droite était actuellement celle des toilettes. Il rentra et entendit immédiatement après les lourd pas de Sonia dans l'escalier. Il pria pour que cette vache n'est subitement pas envie d'aller aux toilettes. Finalement deux minutes après, il l'entendit descendre, et claquer la porte d'entrée quelques instants plus tard.

Richie retourna dans la chambre d'Eddie et traîna trois heures, allongé dans son lit en lisant des vieilles bd et en regardant les photos qu'il avait accroché. Alors que son ventre commençait à grogner, Richie entendit enfin la porte d'entrée s'ouvrir. Il se redressa vivement sur ses pieds, impatient de revoir Eddie. Si ça ne tenait qu'à lui, il courrait en bas pour le serrer dans ses bras et l'embrasser mais la présence de Sonia l'en empêchait. Il entendit d'ailleurs sa voix provenir d'en bas ordonner :

« Je vais faire le déjeuner Eddie, tu viendras chercher tes pilules en bas. »

Il entendit ensuite Eddie monter lourdement les marches en cognant sûrement ses sacs de voyage contre le mur.

« Putain de merde !!! » l'entendit-il râler alors qu'un objet venait de percuter le mur assez violemment.

Le garçon entra finalement dans sa chambre et sa mâchoire se décrocha dès l'instant où il vit Richie, planté au milieu de la pièce. Il sembla cacher quelque chose dans le couloir et ferma la porte de sa chambre. Il se retourna vers Richie le sourire aux lèvres et il lui souhaita : ( sans crier à cause de sa mère )

« Joyeux Anniversaire !!! »

Il lui sauta dans les bras et Richie tomba à la renverse sur son lit en rigolant. Il avait totalement oublié son anniversaire et Eddie était le premier à lui souhaiter, rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Eddie appuya sa main contre la bouche du plus grand garçon, qui avait à présent 17 ans, pour l'empêcher de rire plus fort. Richie lui lécha la paume de la main en continuant à rigoler, Eddie la retira vivement avec un regard dégoûté.

« C'est dégueu Rich !!! » dit-il en s'essuyant la main sur le drap.

Richie glissa ses bras autour du cou d'Eddie, qui était d'ailleurs complètement avachi sur lui, et il chuchota :

« Tu trouves pas ça dégueu quand je fais ça pourtant. » dit-il en rapprochant son visage du garçon avant de l'embrasser.

Eddie sourit dans le baiser avant de mettre ses mains dans les cheveux de Richie. Les deux garçons entrouvrirent leurs bouches simultanément avant que leurs deux langues ne se battent pour la dominance. Richie avait les mains sous le pull d'Eddie, et alors qu'il parcourait chaque millimètres de sa peau avec ses mains, Eddie ressentit des milliards de frisons dans tout son corps. Il ne voulait absolument pas que ce moment s'arrête, mais il pensa tout d'un coup au verrou. Sa mère pouvait rentrer à n'importe quelle secondes. Il devait aller fermer sa porte à clés. Il décolla donc sa bouche de celle de Richie qui râla, avant d'aller tourner le verrou de la porte.

Quand il se retourna vers Richie, celui-ci se trouvait quasiment derrière lui et le regardait avec un air joueur. Ces cheveux ébènes étaient tout ébouriffés mais Eddie les adorait comme ça.

« Alors on en était où ? » demanda il l'air taquin à Eddie.

« Peut-être que je devrais défaire ma valise. » donna Eddie en guise de réponse avant de se diriger vers ses sacs.

« Oh que non, tu m'as trop manqué alors y'a aucun moyen que je te regarde déballer tes affaires. » protesta il en attrapant Eddie par le poignet et en le retournant vers lui.

Eddie n'eut pas le temps de protester avant que Richie ne l'embrasse à nouveau en le poussant sur le lit. Cette fois ci c'était au tour du plus grand garçon d'être au dessus, ce qui ne gênait pas vraiment Eddie qui continuait d'embrasser passionnément Richie malgré tout. Après quelques minutes les deux garçons étaient totalement à bout de souffle, mais ils avaient tous les deux une drôle d'émotion qui leur trottait dans le bas du ventre. L'envie et le désir, une sorte de flamme qu'Eddie voyait dans les yeux de Richie. Celui-ci commença d'ailleurs à tirer sur le bas du pull d'Eddie avant de le lui retirer rapidement, alors que le brun fit de même avec le teeshirt de l'autre garçon. Richie lança le pull d'Eddie sans mégarde sur la moquette ce qui le fit râler ;

« Rich beurk tu sais pas combien y'a de poussière qui traîne au sol et -

Richie ne lui laissa pas le temps de finir car il commença à laisser pleins de légers baiser sur la mâchoire du garçon, et descendit jusqu'au creux de son cou. Eddie ne parlait plus, et était hors d'haleine car une nouvelle sensation s'emparait de tout son corps, et il essayait désespérément de ne pas laisser s'échapper le son bloqué au fond de sa gorge, car il avait peur d'être ridicule. Mais c'était sans compter sur Richie qui trouva le point faible du garçon, car alors qu'il arpentait chaque centimètres de son cou il entendit un gémissement venir d'Eddie, il était quasiment silencieux mais le garçon l'entendit tout de même. Alors en souriant Richie commença à sucer la zone et laissa une légère trace, alors qu'Eddie cherchait un moyen de se rapprocher encore plus du garçon, si c'était possible.

Leurs deux corps ne faisaient plus qu'un, leurs souffles étaient saccadés, et l'on pouvait définitivement ressentir une nouvelle tension dans la chambre. Richie laissait maintenant descendre sa bouche sur le torse d'Eddie mais de gros pas lourds dans l'escalier l'interrompirent dans son acte. Eddie se releva précipitamment manquant de faire tomber Richie du lit.

Le bouclé le regarda s'affoler, plongé dans la contemplation du brun. Eddie était tout décoiffé et rouge avec une marque rougeâtre vers le bas du cou, proche de l'épaule. On pouvait aussi clairement voir les frissons sur ses bras, et aussi quelque chose dans son-

« Richie, siffla Eddie entre ses dents alors qu'il remettait son pull, on fait comment là. »

Richie se redressa vivement, venant de réaliser que la mère d'Eddie était actuellement entrain d'essayer de rentrer dans la chambre. Fort heureusement la porte était verrouillée, mais Sonia s'impatientait. Alors sans réfléchir, Richie plongea sous la couette d'Eddie.

« Mais putain c'est un une blague là. » râla Eddie en se frappant la tête.

Puis paniqué, il commença à taper sur Richie comme pour l'aplatir sous les draps, et vida entièrement sa valise sur lui pour essayer de le dissimuler. Il alla déverrouiller la porte en un éclair, et revint s'asseoir devant Richie sur son lit et entendit un « aïe » étouffé. Sonia entra dans la chambre et demanda d'un air suspicieux :

« Pourquoi la porte était fermée Eddie ? »

« Je ne sais pas sûrement une habitude de New-York, je fermais tout le temps la porte à clé chez tatie. » répondit il en se passant la main dans le coup pour cacher son suçon.

« Tu peux y aller maintenant s'il te plait ? Je vais prendre une douche. » annonça il calmement alors que la panique montait en lui car il avait senti Richie bouger.

« Très bien, répondit elle sans quitter Eddie des yeux comme si elle voulait le transpercer de son regard, mais prends tes pilules tu as l'air stressé et range moi ce bazar. » dit-elle avant de fermer la porte.

Une fois Sonia sortit, Eddie s'écroula sur le lit. Richie surgit du dessous des couettes comme un pantin et attrapa Eddie par la taille en l'attirant vers lui. Eddie rigola, mais cette fois-ci, il se releva pour de bon et tendit son teeshirt à Richie, ainsi que sa veste en jean qui se trouvait dans le tas d'habit et lui dit :

« Toi tu vas rentrer préparer ta soirée et moi je vais actuellement prendre une douche. »

« Mais on commençait juste à s'amuser..» l'implora Richie.

« On s'amusera plus tard Rich. » rajouta Eddie un sourire en coin.

Richie qui avait comprit qu'Eddie avait des choses à faire, se leva et remarqua que le regard du brun c'était immédiatement dirigé sur son torse. Richie se rapprocha donc de lui avec une lueur malicieuse dans les yeux.

« Remet ton teeshirt, tu me perturbes. »

Richie remit donc son haut et toujours avec le même regard malicieux il ajouta :

« Je peux voir ça.. juste dans ton pantalon.. »

Il laissa ensuite ses lèvres effleurer celles d'Eddie, et sortit de la chambre par la fenêtre. Eddie totalement au courant de ce qui se passait dans son pantalon, se jeta sur son lit en enfouissant sa tête dans les draps. Il laissa échapper un gros soupir et commença à rigoler.

ººº

Beverly passa chercher Eddie à 22h. Ils en avaient convenu ainsi car Richie organisait la soirée et ne pouvait pas voir Eddie avec ses cadeaux, car ils devineraient directement ce qu'il y avait dedans. De plus Eddie n'avait pas le droit de sortir, s'il voulait sortir en douce il devait attendre que sa mère se couche à 22h. Voilà pourquoi vers 22h15 alors que la nuit n'avait jamais été aussi sombre, Beverly se retrouva à jeter des cailloux sur la fenêtre d'Eddie.

« J'arrive !!! » lui dit-il en évitant un caillou de justesse.

Il enfila son bonnet, ainsi que sa doudoune dans laquelle il se sentait ridicule, et une énorme paire de chaussette rouge qui lui donnait un certain style avec ces converses bleu délavés. Il passa ensuite les cadeaux par la fenêtre avec une grande précaution, et une fois que Beverly les réceptionna, il grimpa dans les branches de l'arbre, manqua de tomber trois fois et atterrit finalement dans l'herbe.

« Woah Beverly, t'es magnifique. » la complimenta honnêtement Eddie.

Par ce soir d'hiver, la jeune rousse portait une de ses robes vertes kaki qui avaient une matière en jean. Elle avait en dessous opté pour un col roulé rouge élégant, et une paire de collant opaque avec ses vieilles Doc Martens noir, d'où dépassait une paire de chaussette rouge en laine qui rappelait la couleur de son haut. Une longue veste en jean noir lui servait de blouson, et elle portait des moufles blanc. Beverly avait toujours aimé la mode. Il lui suffisait d'ailleurs d'une robe et d'un teeshirt pour créer une tenue exceptionnelle.

Elle remercia Eddie et ils commencèrent tous deux à marcher dans le silence. Une question trottait dans la tête de la jeune fille et elle se décida finalement à la poser ;

« Est ce que tu m'aimes bien ? »

Eddie s'arrêta, choqué de la question et répondit : « Quoi mais bien sûr Beverly !!»

« Alors pourquoi tu m'appelles Beverly ?»

« Euh je sais pas. » répondit Eddie confus.

Il se sentit tout d'un coup stupide car Beverly était tellement gentille, et au fond il savait qu'il mourait d'envie de devenir son ami. Il l'admirait, elle avait l'air tellement forte, et sûr d'elle par rapport à lui. Mais Eddie savait qu'elle ne portait qu'un masque, qu'elle cachait des choses, beaucoup de choses. Il s'en voulait d'avoir parfois agit froidement avec elle. Alors il lui avoua :

« Je suis juste un peu jaloux des fois parce qu'avec Richie vous semblez tellement proche, et tu m'impressionnes un peu aussi. » termina t'il timidement.

« Oh Eddie je suis désolée que tu te sois senti comme ça à mes côtés... Mais si ça peut te rassurer j'ai toujours su que Richie était gay et je suis pas du tout attirée par lui. »

« Non je sais vous êtes juste comme les meilleurs amis du monde. Mais c'est à propos de Richie je sais qu'il me cache quelque chose et je pense que tu le sais. »

« Pour être honnête, oui je le sais mais c'est à Richie de te le dire. »

« Pourquoi il veut pas m'en parler ? » demanda t'il légèrement perdu.

« Il tient tellement à toi Eddie, lui répondit Beverly en lui souriant, il ne veut juste pas te faire du mal. »

« Il te l'as dit toi ? »

« Oui mais c'est différent, on se dit tout avec Richie et je l'ai un peu forcé pour qu'il me parle cette fois-ci tu vois. Et puis par exemple il est le seul à savoir pour mon père.. » termina t'elle en chuchotant juste comme si son père allait apparaître. Son regard posé et doux fut immédiatement remplacé par un regard de peur comme si elle était effrayée. Elle alluma d'une main tremblante une cigarette, et son regard se perdit dans le vide.

Je m'inquiète pour toi Beverly, je m'inquiète vraiment pour toi tu sais.

« Hey ? Beverly ça va ? » lui demanda Eddie inquiet, qui l'avait littéralement vu changer d'expression en moins de deux secondes. Comme si le simple fait de parler de son père la terrifiait.

Beverly ne répondit et essaya désespérément de ravaler ses sanglots, ce qui n'empêcha pas ses yeux de briller sous les larmes. De rage, elle jeta sa cigarette au sol et épongea ses yeux avec sa manche. Eddie d'instinct lui pris sa main dans les siennes, n'étant plus intimidé par elle à présent. Il avait l'impression d'avoir en face de lui une petite fille, une enfant apeurée. Et il voulait juste l'aider.

« Tu peux tout me dire Bev. »

« J'ai juste peur de lui, chuchota elle la voix brisée. Un jour j'ai peur qu'il dépasse les limites... Mais je ne peux pas m'en aller, il est tout ce que j'ai.. »

« Je comprends, j'te jure que je te comprends. » dit-il d'une voix douce.

Et puis sans réfléchir une seconde de plus, Eddie prit Beverly dans ses bras, comme pour la protéger du monde extérieur. Elle lui semblait tellement fragile comme si son masque venait subitement de tomber. Elle est juste comme toi, pensa Eddie, juste comme toi. Il relâcha l'étreinte et demanda à Beverly pour en savoir plus mais sans insister.

« Ça t'arrive de penser à ton enfance des fois, quand tout était différent ? »

Beverly hocha la tête et en essuyant une nouvelle fois les larmes qui coulaient sur ses joues, elle répondit : « Tout le temps... Avant mon père était attentionné, mais stricte, il était juste, et je le voyais comme un héros... Mais tout a changé et maintenant je l'évite et quand je le vois j'ai peur, je prie littéralement pour que tout ce passe bien, que je ne fasse pas, ou que je ne dise pas quelque chose de travers. »

« Si tu as un problème tu pourras toujours venir chez moi tu sais ? »

Beverly acquiesça, et lui demanda à son tour si il lui arrivait de penser à son enfance, tout comme elle.

« Eh bien, tu vois ma mère a toujours été super protectrice. Elle me trainait partout avec elle, mais moi j'adorais ça, j'étais dans mon cocon. Puis comme certaines personnes, elle a perdu les pédales après que mon père soit mort, même si elle a toujours été un peu dérangée, et après elle m'a en quelque sorte entraînée dans sa chute. »

Beverly acquiesça et adressa un regard compréhensif à Eddie. Après ses aveux, les deux adolescents ne dirent rien pendant plusieurs minutes. C'était comme s'ils venaient juste de se découvrir, les masques venaient de fondre sous la révélation de la vérité, et une nouvelle amitié venait de se créer.

« On forment une belle paire finalement !! » se réjouit Beverly pour briser le silence.

« Plutôt oui. » rigola Eddie.

Beverly l'observa quelques secondes, et en retrouvant son sourire elle annonça :

« Allez Eds faut qu'on se bouge, faudrait pas arriver à la carrière avant le matin. »

« Allons y "Bev" !! » acquiesça il en commençant à marcher.

Beverly prit le petit brun par les épaules et ils se dirigèrent tous deux vers la carrière, des cadeaux pleins les bras.

Ooooouh mon Dieu je suis finalement contente d'avoir " brisée la glace " entre ces deux là!!! Voilà une belle amitié en perspective!!! Et REDDIE IS BACK la vie est si belle.

Voili voilou j'espère que ce chapitre vous a plu!! Je vous dit à dans une semaine pour le prochain :))))

- Lou

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