Losers
Bus stop - Graham Coxon - The End Of The F***ing World ஐ
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« Les gars voici Eddie, annonça Beverly, Eddie voici Bill ! », dit-elle en pointant du doigt un garçon brun au yeux bleus, et à l'air timide. Celui-ci lui adressa un sourire.
« À sa droite c'est Stanley. »
Un garçon aux cheveux blonds bouclés, et au doux visage lui fit un gentil signe de main.
« Et Ben ! »
Un autre garçon aux cheveux blonds et aux joues de hamster se leva , et serra la main d'Eddie, qui fut tout d'abord surpris mais rendit tout de même la poignée de main.
« Bienvenue au club des Loser ! », déclara ironiquement Richie en s'asseyant à côté de Beverly.
Eddie ne savait pas trop quoi dire ou quoi faire, alors il se tenait juste debout, gêné de la situation. Il n'était pas habitué à faire partie d'un groupe et ne savait pas non plus faire la conversation. Il rougissait constamment et avait peur d'être jugé par les autres. Et actuellement, il avait peur d'être jugé par les amis de Richie et peur de gâcher sa seule chance de se faire quelques amis. Quand Beverly et Richie lui avait proposés de lui faire rencontrer les autres, Eddie avait accepté avec joie. Car même si il ne l'avait jamais admis, il rêvait d'avoir des amis, des gens à qui se confier, des gens avec qui sortir et passer de bon moments, qui lui feraient oublier sa vie chez lui. Alors Eddie prit son courage à deux mains et en s'asseyant à côté de Richie il demanda :
« Pourquoi le club des Losers ? »
Ils échangèrent tous un regard, comme si ils avaient attendu qu'Eddie pose cette question. Beverly décida de prendre les choses en main et commença à expliquer :
« Ok alors je sais pas si tu as remarqué mais cette ville est assez étrange les gens semblent juste... je ne sais pas... », dit-elle en cherchant ses mots.
« Coin-coincés dans le t-temps. », termina Bill en bégayant.
Eddie remarqua le problème de Bill pour s'exprimer mais fit comme si de rien n'était.
« Coincés dans le temps... », répéta Eddie.
« Oui c'est comme si ils étaient coincés dans le temps, réitéra Richie en rigolant. Tu vois la plupart des habitants de cette foutue ville nous rappellent des robots, ils n'ont aucune conscience, et leurs journées se répètent d'une banalité effrayante. Les gens d'ici sont tous parfaits en apparence, mais à l'intérieur ils sont juste creux et n'acceptent aucune différence. Ils sont bloqués dans une époque où tout semble parfait, donc une époque qui n'a jamais existé. On est dans un putain de tableau sans couleur, sans âme. Et si tu habites ici, et que tu ne possèdes ne serait ce qu'une once d'humanité, tu deviens juste fou. », termina Richie.
Eddie fronça les sourcils, il ne comprenait pas vraiment ce que Richie voulait dire. Oui il avait en effet remarqué que les habitants d'ici étaient étranges et c'est vrai que tout ici se déroulait dans une banalité effrayante. Quand il y réfléchissait son ancienne ville semblait tout de même plus vivante, tout le monde y étaient différents et chacun pouvaient faire ce qu'il avait envie, et dire ce qu'il voulait, dans les limites du légal. Mais ici, il avait senti quelque chose de différent, rien n'avait de charme et rien n'avait d'âme. Tout le monde se ressemblait, personne n'avait de style différent, les gens de son âge étaient tous habillés pareilles ,et agissaient tous de la même manière, comme des robots effectivement. Et les adultes eux habitaient tous dans leurs maisons, aux murs blancs, aux toits gris, aux portails marrons et aux gazons bien tondus. Aucun ne se distinguait les uns des autres. Et c'est vrai qu'en y pensant cela faisait peur.
« Richie ne cherche pas du tout à t'effrayer, rassura Beverly en voyant le visage anxieux d'Eddie, mais ce qu'il dit est plutôt vrai. Et le pire c'est que les gens d'ici nous prennent pour des fous alors qu'on est tout simplement uniques, on ne voient pas les choses de la même façon qu'eux, on voient juste la réalité. Alors ils nous appellent « Losers » parce qu'ils sont tout simplement effrayés de ce qui est différent. »
« P-peu-être pas u-uni-unique... », rétorqua Bill.
« Si totalement unique ! », le contredit Stanley en lui souriant.
Celui-ci se mit à rougir, Eddie le remarqua. Tout comme la main de Stanley qui vint effleurer celle de Bill, qui se mit à rougir encore plus. Eddie les trouvait mignon et comme si de rien n'était, il se rapprocha un peu plus près de Richie jusqu'à ce que leurs genoux se touchent.
« Du coup on a décidé de garder le nom de Losers pour qualifier notre groupe, ce qui revient à l'utiliser comme une sorte de nom de code pour nous. », ajouta Ben fier de lui.
Eddie acquiesça, tout commençait à s'éclaircir dans son esprit et il commençait également à apprécier la compagnie des autres, qui ne semblaient en aucun point le juger.
« Tu sembles différent des autres Eddie, de tout les autres qui nous entourent dans ce lycée, alors dis nous, interrogea Beverly en souriant malicieusement. Qu'est ce qui fait que tu es différent ? Qu'est ce qui fait de toi un Loser ? »
« Est-ce que c'est le moment où je commence à parler de ma vie ? », interrogea prudemment Eddie.
« Non juste de comment, toi, tu vois la vie. », expliqua Richie.
Eddie se retourna vers lui, et en le regardant droit dans les yeux, il répondit timidement :
« Mystérieuse, belle, mais injuste »
« P-pourquoi ? », demanda gentiment Bill.
« Putain, les gars on est pas chez le psy. », marmonna Stan en prenant sa tête entre ses mains.
Eddie décida tout de même de répondre, il avait enfin une occasion de s'exprimer sur ce qu'il pensait vraiment sans que sa mère soit là pour le traiter de fou, alors il se lança :
« Les gens n'arrêtent jamais de se plaindre sur les choses superficielles, ils pensent et affirment que la vie est dure comme si elle ne méritait même pas d'être vécue. Mais ce qui est stupide, c'est qu'ils ne lèvent jamais la tête pour observer et relever ce qui est vraiment important, surtout ici où tout semble être trompeur, sauf la nuit. »
Eddie fit une courte pause en repensant à la nuit dernière sur la colline, puis il reprit :
« Je n'ai jamais vraiment eu d'amis ou alors j'étais tout simplement ignoré par les autres. Peut-être que je suis juste trop gentil mais je ne me vois pas faire souffrir les gens ou me venger à propos de choses stupides. Je ne fais pas aux autres ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse. Peut-être que c'est un mauvais choix ou peut-être pas, mais il n'existe vraiment pas de choix parfait. Alors, je pense vraiment qu'il n'y a rien de plus difficile que de vivre. La vie, notre vie, est une épreuve continue, mais elle ne vaut pas la peine d'être abandonnée... Parce que il n'y a vraiment rien de plus beau que d'être vivant : être capable de voir les couleurs qui changent, les gens et la nature vivre, c'est ça qui est le plus important, est c'est ce qui fait de la vie quelque chose de particulier et d'unique. », termina Eddie.
Il resta la bouche ouverte surpris par chaque mot qu'il venait de dire. Un poids qui était encré en lui depuis si longtemps venait juste de s'en aller. Il sentait le regard des autres posé sur lui. En tortillant ses doigts nerveusement il releva sa tête vers Richie qui le regardait avec admiration et grand sourire. Eddie sentit alors une nouvelle sensation en lui se propager : la confiance, une confiance qu'il n'avait juste qu'ici jamais ressentie. Alors en se retournant vers le reste du groupe il demanda :
« Et vous ? Qu'est ce qui fait de vous des Losers ? »
Ils mirent tous un peu de temps à réagir, le discours d'Eddie continuait à résonner dans leur esprits. Beverly fut la première à se réveiller et en réalisant ce qu'Eddie venait de demander, elle les interrogea toute excitée :
« Je peux le faire les gars je peux vous présenter ? »
« Seulement si je te présente après. », négocia Richie.
Beverly acquiesça la tête en signe d'accord et commença :
« Alors à propos de Bill comme tu as peu le remarquer, il bégaye, alors pour les 99% de crétins de cette ville cela signifie que Bill n'est pas quelqu'un d'intéressant alors que c'est tout le contraire, dit-elle en prenant la main de Bill. Il est une des personnes les plus brillantes que je connaisse et jamais je ne regretterai d'avoir rencontré quelqu'un comme lui !»
Bill avait les larmes aux yeux, Stanley lui prit donc l'autre main et en la secouant légèrement il ajouta de manière taquine :
« C'est aussi une personne très sensible. »
« Bref passons, continua Beverly. Stanley quant à lui est juif, les gens le rejettent donc à cause de sa religion, ce qui est stupide puisque que nous sommes au XXIème siècle... Mais les gens d'ici n'ont pas de religion et ne croient en rien. Stan pourra te sembler, dit-elle en cherchant ses mots, blasé, ennuyé et au moment où je parle il est probablement en train de lever les yeux aux ciel. »
Ce qui était le cas car celui-ci caché derrière Bill leva les yeux aux ciel en soufflant.
« Mais, ajouta Beverly, ce n'est rien d'autre que l'image qu'il se crée, il a en réalité un cœur plus grand que l'océan et, il est super intelligent ! », dit-elle en lui adressant un clin d'œil.
Stan leva de nouveau les yeux aux ciels mais cette fois ci un léger sourire se creusa dans ces fossettes.
« À mon tour ! », déclara Ben de manière enjouée.
« Ben mon petit préféré, est juste rejeté parce qu'il s'intéresse à ce que personne d'autre ne s'intéresse. Mais c'est ce qu'il le rend unique, car il arrive quand même à tout rendre interessant ! »
Beverly avait beau avoir introduit Ben plus rapidement que les autres, cela ne voulait pas dire qu'elle l'en aimait moins. Et en apercevant le regard que posait Ben sur Beverly, Eddie comprit vite que Ben ressentait plus que de l'amitié pour celle-ci.
« Et puis il y a Richie, mon meilleure ami, sourit Beverly à Eddie. Richie ne veut juste pas, il ne veut pas s'intégrer, ne veut pas suivre les règles normales et à tendance à suivre les siennes. Richie peut nous apparaître comme un étranger parfois alors que la seconde qui suit il redevient juste tout à fait normal. », termina Beverly en baissant le volume de sa voix au fur et à mesure.
Sa dernière phrase resta en suspens, en attente d'une fin. Mais Beverly ajouta en souriant tristement.
« Mais si on cherche bien on peut voir au plus profond de ses yeux que Richie a quelque chose d'unique et d'inqualifiable au fond de lui. Et je reste persuadée qu'il trouvera le bonheur. », acheva telle en lui lançant un clin d'œil discret, qui voulait dire : je sais que tu trouveras ton bonheur au près d'Eddie alors j'essaie de bousculer les choses. Richie leva les yeux aux ciel.
« Cliché Bev... Bon à mon tour maintenant ! »
Il se racla la gorge et commença :
« Bev est sûrement une des personnes les plus rayonnantes aux mondes, mais, malheureusement les personnes les plus heureuses en surface sont aussi celles les plus brisées à l'intérieur... Beverly est unique et formidable car il y longtemps elle a trouvé quatre garçons paumés et avec la plus grande bonté les a aidés à trouver une seconde et vraie famille. »
Bill fit mine de chasser une fausse larme pour empêcher la vraie de tomber, alors qu'Eddie en versa une vraie. Beverly le prit alors dans ses bras et lui chuchota à l'oreille :
« Merci »
« Pourquoi ? », interrogea t'il.
« Merci de faire du bien à Richie. », répondit-elle.
« Bienvenue au club des Losers !! », clama Stanley en gloussant.
a/n
Welcome to the Losers club asshole !!!!!
Voilà tout le monde a été présenté ( il manque juste Mike mais il arrive )
Quelques opinions sur les Losers ?
Je sais que ce chapitre peut sembler un peu floue, à cause de la description de Derry mais j'expliquerai mieux plus tard si il le faut :))
Lou ღ
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