Juste amis
Let it happen - Tame Impala ஐ
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Eddie et Bill marchaient côte à côte dans la fraîcheur de fin de soirée en bavardant gaiement. Ils habitaient presque à côté, ils avaient donc décidé de rentrer ensemble. De plus les deux garçons s'entendaient à merveille malgré leur rencontre récente. Une bourrasque glacée s'éleva et fit frissonner Bill. Eddie lui proposa son sweat-shirt mais Bill refusa en rétorquant gentiment :
« Je v-vais pas te pi-piquer le sweat de Ri-Richie, t-tu as l'air te-telle-tellement b-b-bien dedans ! »
Eddie rougit mais se défendit quand même. Sans conviction :
« Tais toi j'ai oublié de le rendre à Richie, je le porte juste parce que j'avais rien d'autre à mettre. »
« Et parce que j'adore son odeur, et parce que j'aime le fait qu'il me tienne chaud plus qu'aucun autre vêtement. » rajouta intérieurement Eddie.
« C'est un d-des sw-sweats préfé-préférés de Rich, cr-crois moi si il-il av-vait vou-voulu le ré-récupérer il t-t-te l'aurais de-de-demandé de-depuis longtemps. », affirma Bill sûr de lui.
Eddie dirigea son regard vers le sol et marqua une pause. Son cerveau tournait maintenant à plein régime et l'odeur enivrante du sweat de Richie perturbait la réflexion qu'il essayait de construire. Être avec Richie, penser à Richie, parler de Richie altéraient ses sens. Il se sentait différent quand il était avec lui, il le faisait se sentir à part, important..
Eddie savait qu'il était gay. Oui il était attiré par les garçons, mais il n'avait encore jusqu'à présent jamais ressenti quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un, et cela lui faisait peur. Particulièrement à cause de sa mère. Il ne pouvait pas lui dire, mais il ne pouvait pas garder ce secret plus longtemps. Après tout elle était sa mère, elle devait donc le comprendre. Mais malheureusement, Eddie savait au fond de lui, que dire à sa mère qu'il aimait les garçons était tout sauf une bonne idée.
« Peut être, chuchota Eddie après plusieurs secondes. Mais je n'ai pas envie de parler de Richie, ajouta t'il. Parlons plutôt de toi et Stanley ! »
« Il n'y a rien à dire à propos de nous. » mentit Bill en rougissant.
« Dit-il en rougissant, ironisa Eddie. Allez Biiiill faudrait être aveugle pour ne pas voir la complicité qu'il y a entre toi et Stanley. Je veux dire... je suis sûr que tout les deux vous ressentez plus que de l'amitié l'un pour l'autre. Ça saute aux YEUX !!!! »
« Eddie, on on est ju-juste amis dep-depuis la prim-m-maire. »
« Ah oui je vois, une longue amitié, une complicité exceptionnelle... » articula lentement Eddie.
« Ar-arrêt-te ! » s'esclaffa Bill en poussant gentiment Eddie.
Eddie fit mine de tomber et Bill rigola en le poussant à nouveau, puis il s'arrêta subitement et s'assit sur le bord du trottoir la mine grave. Eddie s'assit à côté de lui et pencha la tête, l'air concerné.
« Eh Bill qu'est ce qui t'arrives ? »
« C-c'est ju-juste qu-que, commença Bill, je sais p-p-pas. »
Eddie regardait Bill avec compassion jusqu'au moment où il vit une larme rouler sur sa joue. Eddie fronça ses sourcils et prit Bill par les épaules.
« Ok Bill écoute moi, tu peux tout me dire, je te promets que je ne te jugerais pas et que toi, après tu te sentiras mieux. »
Bill releva ses yeux bleus vers ceux chocolat d'Eddie. Eddie hocha la tête pour encourager Bill à parler. Alors il commença :
« S-Stan est m-mon meill-lleur ami, et... j-j-j'ai p-pe-peur de le perdre. Par-Parce que s-s-si ja-jamais on de-devient p-plus-s qu'a-amis ça pourrait t-t-tout gâcher. Ou p-pi-pire... il pourrait ju-juste me rejeter. Je p-peux pas le p-per-perdre !! C'est imp-p-possible, parce que je l'aime. » expliqua Bill les larmes aux yeux.
Eddie remarqua comment Bill n'avait pas bégayé quand il avait dit qu'il aimait Stanley, et cela lui brisait le cœur. Bill semblait tellement fragile et innocent, il méritait d'être heureux, pensa Eddie.
« Je comprends Bill, je comprends tellement, tu va finir par trouver la bonne solution, je te le promets » dit-il en le prenant dans ses bras.
Bill posa son menton sur l'épaule d'Eddie et ferma ses yeux emplis de larmes, et les laissa couler sur ses joues jusqu'à ce qu'elles mouillent son cou.
°°°
Richie expira la fumée qu'il venait juste d'inhaler dans le ciel sans étoile de cette nuit fraîche.
« Putain Richie !! Ta putain de fumée de merde revient en plein dans ma gueule » râla Stanley en toussant.
Richie et Stanley habitaient dans la même rue, ils avaient donc décidé de rentrer ensemble comme ils le faisaient souvent.
« Ton langage ! » s'indigna Richie. Il jeta sa cigarette par terre et l'écrasa.
« Voilà' t'es content ? » demanda t'il
« Pas autant que toi quand Eddie est dans les alentours » répliqua Stanley en souriant malicieusement.
Voilà pourquoi Richie aimait Stanley. Celui-ci avait une répartie cinglante mais jamais méchante qui amenait toujours à une vérité.
Et c'était vrai, Richie se sentait heureux quand Eddie était avec lui. Il en avait presque oublié la sensation du bonheur, celle qui réchauffait le cœur, et mettait un de ces sourires stupide mais authentique sur le visage. Et grâce à Eddie, ces derniers jours passés à ses côtés lui avait permis de respirer normalement à nouveau, sans cette douleur qui venait compresser sa poitrine chaque matin au réveil, et chaque soir au coucher. Richie voulait garder Eddie près de lui car il le rendait heureux et aimait sa présence. Il aimait son rire, la manière dont il plissait son nez quand il l'appelait Eds et la façon dont il le regardait avec ses grand yeux brillants. Richie appréciait Eddie mais ne l'avouerait sûrement pas devant Stanley, qui irait immédiatement en informer Bill, qui le dirait à Eddie. Il ne voulait pas perdre Eddie en commençant à avouer ses sentiments qu'il ne comprenaient même pas pour l'instant.
« Ta gueule Stan. » rétorqua Richie
« Allez putain Richie, t'as pas le droit de jouer à ça avec moi, personne n'ose le dire mais je vais me lancer... Depuis qu'Eddie est la, t'es plus le même. »
« Peut être. »
« Peut être, tu te fous de ma gueule, va pas me sortir une connerie du genre on est juste amis. »
« C'est pas une connerie puisque c'est la vérité, rien ne s'est passé entre nous. » répondit Richie légèrement agacé par la situation.
Stanley leva les yeux aux ciels comme à son habitude, alors Richie rétorqua :
« D'ailleurs demain je l'emmène au Macdo. »
Stanley pouffa puis se couvrit la bouche en se tournant vers Richie.
« Sérieusement ? »
« Oui mais je suis pas aussi con que tu le penses, je l'emmène au Macdo juste pour prendre la bouffe parce qu'il la critiquée, mais après je l'emmènerai dans un coin sympa. » ajouta Richie légèrement sur la défensive.
Il mentait, car au début il avait en effet prévu de l'emmener manger au Macdo, mais en y réfléchissant il avait trouvé son idée mauvaise. Et pour faire plaisir à Eddie, qui avait l'air d'aimer la contemplation et la nature, il c'était finalement décidé que l'emmener à la carrière pour manger était une bien meilleure idée.
« Ok alors deux « amis » vont manger au Macdo, mais pas vraiment puisque le gars va l'emmener dans un droit pire que beau pour impressionner l'autre gars... Ils vont donc passer la fin de la soirée à regarder le magnifique coucher de soleil mais toujours de manière amicale bien sûr. » se moqua Stanley
« Toujours de manière plus amicale que celle dont tu tien la main de Bill. » renchérit Richie
Touché
« On en a déjà parlé, se renfrogna Stanley. Je l'aime beaucoup, mais je ne veux juste pas gâcher notre amitié, je ne peux pas... »
« Je comprends Stan je suis désolé. » dit Richie en regrettant ses dernières paroles.
Stanley le remercia d'un hochement de tête de ne pas insister et prit la direction de sa maison. Richie le regarda partir et se dirigea vers sa propre maison. Il regrettait d'avoir ressorti le sujet Bill, car il savait que les parents de Stanley n'aimait pas la complicité que leur fils partageait avec Bill, et ils lui faisaient comprendre chaque jour. Stanley était toujours sous pression depuis quelques mois, et même si il ne s'éloignait pas pour autant de Bill, en parler était un sujet sensible et Richie le savait. Son but n'était pas de faire du mal à un de ses amis les plus proche, il voulait juste que Stanley et Bill soient heureux ensemble car ils le méritaient. Il extirpa donc son téléphone de sa poche et envoya un message à Stanley.
Ouvre ta fenêtre.
Quelques secondes plus tard Stanley passa sa tête par la fenêtre. Richie cria en mettant ses mains autour de sa bouche en guise de mégaphone :
« JE SUIS DÉSOLÉ MON PETIT STAN POURRAS-TU UN JOUR ME PARDONNER ?»
Dans la nuit sombre Richie devina le sourire de Stanley qui lui adressa un doigt d'honneur et cria à son tour :
« JE TE PARDONNE » avant de refermer sa fenêtre.
°°°
Eddie prit soin de fermer sa porte d'entrée en faisant le moins de bruit possible. Il balança ses vieilles converses bleu jeans sur le côté et se retourna pour faire face à sa mère, Sonia.
« Maman, cria Eddie en faisant un bond en arrière, tu m'as fait peur ! »
Eddie passa à côté de sa mère pour monter dans sa chambre, mais elle lui bloqua le passage, les bras croisés.
« Maman, est ce que je peux monter dans ma chambre s'il te plaît. » demanda Eddie
« Non Eddie, on a parler. » dit-elle en l'entraînant par le bras dans la cuisine.
Eddie allait commencer à parler pour lui demander ce qu'elle voulait mais Sonia le coupa court :
« Eddie tu as séché les cours et en plus une de mes collègues m'a dit que tu traînais avec ce groupe de Loser. Je ne veux pas te voir avec eux ils sont de mauvaises familles et se sont de très mauvaises confrontations. Ils vont te faire du mal. » débita t-elle en colère.
« Mais non maman, ils sont mes seuls amis, et d'ailleurs je les adore !! Et il est hors de question que tu me sépare d'eux.» se défendit Eddie d'une voix peu assurée.
Sonia vira au rouge en quelques secondes et se retourna pour fouiller dans les placards. Elle en sortit une petite boîte avec une étiquette illisible. Eddie connaissait cette boîte, il l'a redoutait plus que tout. Il se recroquevilla dans sa chaise, mais Sonia tapa sur la table ce qui le fit sursauter.
« Tu es malade Edward, mais heureusement je suis là pour te soigner. » cracha t'elle.
« Non c'est toi qui a besoin de te faire soigner, je ne-ne suis pas malade. » rétorqua Eddie en colère.
« Ne ME réponds PAS, » hurla t'elle en ouvrant la boîte de pilules.
Elle s'arrêta brusquement et releva son regard glacé vers Eddie, et demanda en articulant lentement :
« Ce n'est pas ton sweat-shirt à qui il est ? »
Eddie la regarda dans les yeux et chuchota effrayé :
« Richie. »
Sonia lui envoya un regard dégoûté et Eddie baissa les yeux. Il avait peur de sa mère, qui le harcelait et le persécutait mentalement depuis des années maintenant. Enfaite cela avait commencé après la mort de son père, sa mère avait subi une sorte de traumatisme mental mais ne voulant pas l'accepter elle avait reporté sa propre maladie sur les épaules de son fils, et l'obligeait donc à prendre toutes sortes de pilules qu'elle récupérait à son travail. Aveuglé par sa propre misère mentale elle contribuait donc à la destruction de celle de son fils.
« Edward, annonça t'elle, tu es privé de sortie pour la prochaine semaine et je t'interdis de reparler à ses sales gosses à nouveau. »
« Non... » supplia Eddie au bord des larmes.
« Si, et maintenant prends tes pilules. » ordonna t'elle froidement en lui tendant.
Eddie se releva et contesta avec un peu plus de confiance :
« Non je ne prendrais pas tes pilules de merde, c'est elles qui me rendent malade. »
Sonia écarquilla les yeux et se dirigea rapidement vers Eddie et le souleva par le col de son sweat-shirt.
« Edward Kaspbrack tu prendras ses pilules. »
Eddie essayait tant bien que mal de se libérer de sa mère en cherchant de l'air, sans résultat. Sonia n'avait jamais été aussi violente avec lui c'était même une première, et Eddie avait vraiment peur car elle faisait au moins trois fois son poids, il n'avait donc aucune force par rapport à elle. Pour empêcher Eddie de se débattre encore plus, Sonia le poussa contre le mur. Sa tête s'y heurta violemment, et Eddie essaya de retenir péniblement ses larmes. Il eut à peine le temps de respirer que sa mère revint brutalement à la charge. Elle envoya un coup violent sur la torse d'Eddie qui cria de douleur en haletant avec difficulté pour respirer. Sonia en profita pour lancer les pilules dans sa bouche et ordonna d'un ton sans émotion :
« Avale ses pilules. »
Eddie n'eut pas d'autre choix que de les déglutir pour enfin être débarrassé de sa mère.
Sa mère le libéra et retourna à la cuisine comme si de rien n'était. Eddie plaça sa main là où sa mère l'avait frappé et inspira et expira avant de courir en direction de sa chambre.
Une fois dans sa chambre Eddie se rua dans sa salle de bain et la tête au dessus des toilettes, il vomit. Son ventre se plia en deux sous la douleur mais rien ne sortit de son estomac à part de la bile. Eddie se redressa et s'écroula sur le sol.
Il se dirigea péniblement vers sa baignoire et alluma l'eau. Il se débarrassa de ses vêtements et grimpa dans la baignoire. Il passa sa main sur son torse ou une tache noirâtre commençait à apparaître et commença à pleurer. Il pleura et sanglota pendant de longues minutes et laissa ses larmes se mêler à l'eau chaude. Il hoqueta et renifla jusqu'à en être fatiguée, jusqu'à ne plus avoir aucune force en lui.
Ses yeux lui brûlait et Eddie versa ses dernières larmes en espérant que tout ça n'était qu'au final un cauchemar et que sa vie ne se résumait pas à tant d'événements aussi déplorables. Il se demandait si au fond il ne méritait pas tout ce qu'il lui arrivait, si sa faiblesse n'était pas un signe. Le signe qu'il n'appartenait en aucun cas à ce monde et que si il continuait à vivre rien ne s'arrangerait.
Eddie chassa ses dernières pensées en secouant sa tête, il se frotta les yeux et s'emmitoufla dans une serviette. Il enfila un jogging et un teeshirt blanc et se jeta sur son lit, un des seul endroit où il se sentait bien. Au bout de quelques minutes Eddie ne s'était toujours pas réchauffé. Il se mit à penser à Richie et à comment il aurait aimé l'avoir à ses côtés en ce moment.
Il se rappela qu'il avait toujours le sweat de Richie, et que si il l'enfilait il pourrait définitivement se réchauffer. Il le trouva par terre et se blottit dedans en humant l'odeur douce du vêtement. Il enfouit ses mains dans les poches avant et se griffa contre un morceau de papier, il le sortit et le déplia. Un numéro de téléphone y était inscrit annoté d'un smiley :). Eddie se précipita vers son téléphone et tapa le numéro en espérant vraiment que c'était celui de Richie. Il avait besoin de lui parler, d'entendre sa voix.
« Allô ? » répondit une voix endormie que si trouvait être celle de Richie.
« Richie ? » répondit Eddie d'une voix rauque et cassée, qui laissait deviner qu'il venait de pleurer.
Richie se redressa dans son lit tout d'un coup bien réveillé.
a/n
Désolé
SONIA IS A BITCH et Eddie un little bean qui mérite tout le bonheur sur TERRE !!!!
Lou ღ
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