jamais trop tard.

Cry baby - Melanie Martinez

Ce chapitre est assez long donc posez vous pour le lire.
Il est aussi assez violent donc je préfère vous prévenir si certains sont sensibles
Ah oui et j'ai aussi remplacé le signe de ma fleur par ça : play, parce que j'aime l'innovation et parce que c'est plus explicite :)))

Les jours de pluie à Derry n'étaient pas connus pour être sans dommage. Les violents déluges se faisaient souvent accompagnés de fortes bourrasques et de vent qui bien souvent provoquaient des pannes de courant. À cela venait s'ajouter l'orage qui avait une fois fais griller toute l'antenne radio du Derry News. En ce lundi, tous les critères étaient réunis pour enregistrer une bonne tempête en ville.

Le téléphone d'Eddie sonnait dans le couloir du lycée vide. La sonnerie stridente du téléphone parvenait jusqu'aux oreilles de Richie qui, après s'être fait pousser par les cinq garçons dans la salle de colle, avait heurté violemment le sol avec sa tête. Le garçon se releva aussitôt, alors que tout semblait tourner autour de lui, et se précipita vers la porte frappant de toutes ses forces dessus avec ses poings. Il entendit la sonnerie du téléphone d'Eddie cesser et la clé tourner dans la serrure.

Il était enfermé et bien sûr il n'y avait pas de fenêtre dans la salle. Eddie était dehors, poursuivi par une dizaine de garçon. Richie hurla de colère et de frustration en continuant de s'acharner contre la porte, pied et poings mêlés en espérant qu'elle allait s'ouvrir comme par magie. Cinq minutes plus tard, le garçon était hors d'haleine, les phalanges en sang et le moral à zéro.

Richie réfléchit et se rendit soudainement compte qu'il avait son téléphone sur lui. Il eut une sorte de rire nerveux qui ne faisait que traduire son angoisse et extirpa son portable de sa poche arrière. Il remarqua avec stupéfaction qu'il n'avait subi aucun dommages durant la bagarre. Avec des mains tremblantes, Richie tapa le numéro de la police. Après deux sonneries, quelqu'un décrocha :

« Police de Derry, quel est votre urgence ?» lui demanda une voix masculine.

Richie ouvrit la bouche mais rien n'en sortit, il ne savait pas quoi dire. Les mots se bousculaient dans sa tête l'obligeant à fermer les yeux pour se concentrer. Il entendit une voix lointaine dans son portable qui semblait s'impatienter.

« Non, c'est sûrement encore une putain de blague d'un gosse qui a rien à foutre. »

« Je suis enfermé au lycée de Derry et maintenant Eddie est seul !! » cria Richie qui n'avait pas trouvé mieux pour expliquer la situation dans laquelle il se trouvait.

« Monsieur si c'est une blague elle n'est pas drôle, on reçoit des milliards d'appels à cause de la tempête donc si votre urgence n'est pas.... urgente raccrochez. » soupira le policier.

« Je.... je.. C'est mon copain il est en danger dehors, essaya d'expliquer tant bien que mal Richie alors que sa voix se brisait. Des gars sont après lui et on m'a enfermé au lycée. »

« Écoutez, si votre... copain est dehors avec ses autres copains il a dû rentrer chez lui. Maintenant on a d'autres choses à régler que vos problèmes d'adolescents.» termina t'il en raccrochant.

Richie resta bouche bée, le téléphone toujours dans ses mains.

« PUTAIN DE FLIC DE MERDE. » cria le garçon en envoyant son téléphone valser à l'autre bout de la salle.

Le téléphone tomba au sol dans un bruit de plastique. Richie se précipita vers l'objet la mine horrifiée, comme s'il ne venait pas lui même de jeter son portable à travers la pièce. Il le reprit dans ses mains et découvrit de nouvelles fissures sur l'écran qui venaient agrémenter les précédentes. Fort heureusement, l'écran s'allumait toujours alors Richie partit chercher dans son répertoire le numéro de Beverly.

Bonjour vous êtes bien sur le répondeur de mademoiselle Beverly Marsh seconde du nom. Merci de ne pas me rappeler car je n'ai absolument aucune envie de vous parler.

D'habitude Richie aurait ri mais son humeur n'était pas au rendez-vous. A la place une angoisse oppressante commença à l'envahir. Aucune réponse de Ben non plus. Richie se rongeait les ongles. Mike ne décrocha pas. Le visage de Richie se recouvrit d'une fine couche de sueur. Bill ne donna aucune réponse. Richie hésita, avant de finalement appuyer sur le contact de Stanley.

Une sonnerie, aucune réponse. Richie croisa les doigts sans s'en rendre compte. Deuxième sonnerie, toujours aucune réponse. Richie espérait que Stanley n'ignorait pas son appel. Troisième sonnerie...

« Richie... » répondit Stanley avec un ton plutôt tendu.

« STANLEY, cria Richie sans camoufler sa joie et son soulagement. C'est pas le moment !! J'ai besoin de ton aide. J'étais avec Eddie ici là au lycée et on a croisé, enfin croisé.. Bowers nous est tombé dessus avec au moins une dizaine de gars, expliqua le garçon à toute vitesse. J'ai essayé, j'ai tout essayé mais ils m'ont enfermé dans une salle, et maintenant ils sont après Eddie. Je le sais et je dois sortir de là. Aller l'aider. Il est seul Stan. Il est seul et ils sont dix. » répéta t'il sans reprendre son souffle alors qu'il commençait à sentir les larmes lui brûler le coin des yeux.

« Richie calme toi, lui dit Stanley d'un ton qui se voulait rassurant. J'arrive, je prends le pied de biche de mon père, t'es dans quelle salle ? »

« Je... euh, balbutia le garçon en se massant la tempe pour calmer la panique qui montait en lui. Je suis dans la salle de colle. » dit-il finalement.

« Ok je fais au plus vite. » répondit Stanley avant de raccrocher.

Richie apprécia le fait que son ami ne sorte pas le discours habituel que lui aurait adressé n'importe quelle personne : sur le fait que « tout irait bien ». Car c'était faux, il savait très bien qu'Eddie pouvait vraiment risquer sa peau, peu importe là où il se trouvait. Et le pire était le sentiment d'impuissance mélangé à celui de la peur et de la colère que ressentait Richie. Le garçon était au bord du gouffre, là dans cette sale sombre où il sentait toutes ces émotions parasites commençaient à grignoter sa lucidité.

Richie se prit la tête entre les mains et commença à tourner en rond nerveusement. Ses pensées s'agitaient dans tous les sens. Et des bribes d'images d'un Eddie pris au piège dans des endroits les plus obscures les uns que les autres venaient le rendre fou. Après avoir fait son millième passage dans la rangée de tables et de chaises, Richie se cogna le tibia dans un des pieds des pupitres, et commença à sautiller sur une jambe en jurant toutes les insultes possibles. Puis dans un élan de colère, il projeta la table à l'autre bout de la salle. Richie tomba assis contre le mur et se recroquevilla sur lui même. La tête appuyée sur ses genoux, il se mit à prier pour Eddie.

Eddie courait. Ses jambes lui faisaient mal, ses poumons lui chuchotaient d'abandonner, mais les pas qu'il entendait se rapprocher derrière lui le poussait à courir plus vite qu'il ne l'avait jamais fait.

Un épais rideau de pluie tombait maintenant sur Derry. Eddie était trempé jusqu'au os et le pauvre garçon claquait des dents. Ses vans effectuaient un flip-flop régulier et ses cheveux mouillés lui tombaient dans les yeux. Il avait tellement envie d'abandonner, de se laisser faire car après tout ce ne serait que quelques coups, non ?

Alors qu'Eddie s'enfonçait toujours plus loin dans les bois, un garçon lui barra la route. Eddie s'arrêta, faillit glisser sur un tas de feuilles mouillés et repartit à droite en se frayant un chemin entre les branches et les buissons de ronce. Le vent soufflait plus fort que jamais et fouettait le visage du garçon qui ne voyait presque plus rien alors que les branches venaient lui griffer le visage. Le sol était glissant et la pluie avait transformé la terre en boue liquide. Eddie glissa malencontreusement sur ce mélange gluant et s'étala de tout son long par terre. Il se releva à genoux, dégoûté, essoufflé et courbaturé en essayant d'enlever la boue de son visage.

Tel un chat et sans faire de bruit, Henry bondit sur Eddie et le poussa à nouveau à terre. Le garçon tomba à nouveau, les fesses dans la terre boueuse et il laissa échapper un grognement de douleur. Bowers fondit sur Eddie et le maintint par les épaules au sol.

« Qu'est ce que tu vas faire sale pédé ? Me cracher à la gueule ? » lui demanda t'il ironiquement avec un rire glaçant.

Eddie ferma les yeux, pria et envoya de toutes ses forces son genou en direction de l'entrejambe d'Henry. Le garçon tomba sur le côté en se tenant ce qui restait dans le pantalon, et se mordit la langue de douleur.

« Enfoiré. » couina Henry.

Eddie, effrayé, rampa en arrière pour s'éloigner le plus possible de Bowers. Il déchira le dos de son K-Way sur une pierre et une douleur vint le lancer au bas du dos. Mais le garçon n'y prêta presque pas attention car il ne pensait qu'à partir, courir loin d'ici.

A peine Eddie s'était-il remis debout que Victor le poussa violemment cherchant à le faire tomber. Eddie trébucha et s'étala contre l'écorce râpeuse d'un arbre. Sous le choc, il tomba à terre et se recroquevilla sur lui même en priant pour que ce calvaire se finisse. Il essaya tout de même de se relever et aperçut, à son plus grand effroi, six garçons se précipiter vers lui. Eddie se redressa précipitamment mais se fit immédiatement empoigner par trois paires de main, le serrant au bras et le tirant par ses vêtements. Eddie se débâtit dans tous les sens, griffa et donna des coups de pieds à tout ce qu'il pouvait mais leurs poignes étaient trop forte.  Il entendit Henry vociférer des ordres au loin. Sa voix semblait lointaine ce qui rassura un peu le garçon, c'est de lui dont il avait le plus peur.

Les garçons qui le traînaient finirent par le lâcher et un torrent de coups de poings et de pieds se déversa sur Eddie. Il hurla pendant que la douleur lui meurtrissait  tout le corps. Alors il se recroquevilla comme il put, prit son visage entre ses mains, et regarda le ciel sombre à travers les feuillages. Et alors que les coups continuaient de s'abattre sur lui et que la douleur était toujours aussi poignante, Eddie se demanda :

Est ce que c'est ce que l'on récolte parce qu'on est gay ? Ou est-ce juste parce que c'est moi ?

Richie était recroquevillé en boule au milieu de la salle, à moitié endormi quand il entendit quelqu'un crier son nom derrière la porte. Il se leva lentement en grognant comme si il sortait d'un mauvais rêve. Puis en réalisant que c'était la voix de Stanley il reprit ses esprits et se leva d'un bond.

« STAN J'SUIS LÀ, OUVRE MOI CETTE PORTE BORDEL !!! » cria Richie comme si Stanley se trouvait à milles mètres sous terre.

« J'ai amené le pied de biche de mon père, l'informa le garçon, c'est une porte en plaquo, elle a pas l'air vraiment solide ça devrait marcher. »

« SUPER, répondit Richie ironiquement. MAIS JE M'EN FOUS DES DÉTAILS TECHNIQUES, DEFONCE MOI CETTE PUTAIN DE PORTE !! »

« LANGUAGE !!! » rétorqua Stanley comme au bon vieux temps avant d'enfoncer la porte avec son outil.

Il y eut un bruit de déchirement, celui du bois qui se craque, puis un grincement et finalement la porte s'ouvrit dans un cri plaintif. Stanley apparut derrière la porte. Il était trempé de la tête au pied, sa chemise à l'initiale bleu était maintenant devenue presque transparente tellement elle était mouillée, et des gouttes d'eau coulaient à toute vitesse le long de son imperméable. Richie resta figé quelques secondes avant de prendre son ami dans ses bras. Stanley plutôt surpris l'accueilla tout de même.

« Merci. » chuchota Richie reconnaissant.

Stanley relâcha son étreinte et prit le garçon par les épaules, arborant un regard concerné et inquiet.

« Eddie, tu penses qu'il est où ? »

« Je sais pas, mais on va le trouver. » affirma Richie déterminé avant de courir vers la sortie du lycée.

Les deux garçons longèrent les bois de Derry dans une rue qui l'accoudait et cherchaient une quelconque trace d'Eddie. Richie pensait que Eddie pouvait potentiellement s'être réfugié chez lui. Mais il ne savait pas que sous l'influence de la panique et de la peur, Eddie avait pensé pouvoir semer ses assaillants dans les bois. La pluie tombait toujours par milliards de litres, mais le vent s'était légèrement calmé. On pouvait tout de même sentir l'air chargé en électricité, ce qui ne rassurait pas vraiment Richie. Un éclair gronda au loin et le garçon sursauta.

Du coin de l'œil, Stanley aperçut un garçon sortir en courant des bois. Il appela Richie et pointa son doigt en direction du gars qui avait l'air essoufflé et effrayé. Richie le reconnut tout de suite. C'était le capitaine de l'équipe de baseball du lycée. Il le détestait car il était le stéréotype parfait du garçon faussement virile. Richie se rappelait que lorsque qu'il avait quatorze ans, le capitaine de l'équipe de baseball qui n'était personne d'autre que Tom Ross, avait foutu un pétard dans son sac.

La colère bouillonna en Richie pour vite être remplacée par une rage qui lui donnait pour seul but de terrasser tout ceux qui avaient pu faire du mal à Eddie.

« IL EST OÙ ? » demanda Richie, rouge de colère en se jetant sur le garçon.

« Qui ? »

« Eddie putain de merde. » lui répondit Richie en le tenant par le col.

« D-dans les bois avec les autres, balbutia Tom en évitant le regard de Richie. On est au moins quatre à être partis parce que ça dégénère. »

« ÇA DÉGÉNÈRE ? » cria Richie qui n'attendait pas vraiment de réponse de la part de Tom qui ne semblait pas plus maîtriser la situation que Richie. Mais il avait tout de même pris part à l'attaque envers Eddie et ça Richie ne l'acceptait pas. Il allait d'ailleurs s'apprêter à lui coller une raclée mais Stanley le retint par le bras et lui dit :

« On donnera son nom à la police Rich. »

Richie acquiesça mais ne s'empêcha tout de même pas de lancer un regard noir au garçon avant de partir en courant vers les bois avec Stanley. Un autre grondement retentit et un éclair déchira le ciel d'une grande trace blanche aveuglante. Richie ne l'entendit pas, seul le nom Eddie se répétait en boucle dans sa tête. Tous les lampadaires du quartier sautèrent, il faisait plus noir que jamais.

play

C'était comme si Eddie ne pouvait plus sentir ses membres. Il avait mal, partout, mais cela lui apportait une sorte de réconfort car il lui semblait que son esprit flottait au dessus de son propre corps.

La voix d'Henry entrecoupée de grognement le sortit de sa torpeur rassurante. Il entendit des garçons protester mais Bowers leur rétorqua quelques obscénités. Il finit par comprendre qu'au moins cinq garçons venaient de partir. Il souffla à moitié soulagé, mais se fit violemment soulever par le col de son sweat quelques secondes plus tard. Henry l'attrapa par la gorge et le plaqua contre le tronc d'un arbre. Eddie essayait désespérément de respirer tandis qu'une branche d'arbre lui rentra dans le dos avant de se briser. Eddie ferma les yeux en se mordant les lèvres sous la douleur.

« Regarde moi sale pédé. » aboya Henry à deux centimètres du visage d'Eddie.

Eddie essaya d'ouvrir ses yeux malgré les taches noirs qui commençaient à apparaître devant sa vision, alors qu'Henry lui écrasait la trachée comme si elle n'était qu'une vulgaire branche. Il asphyxiait et ne pouvait même plus lutter.

Voyant qu'Eddie était entrain de tomber dans les pommes, Bowers relâcha son cou et le garçon toussa en respirant précipitamment. Henry fit signe aux quelques garçons qui restaient de venir tenir Eddie, et sortit un couteau de sa poche dont la lame brilla dans la nuit.

Eddie commença à paniquer et à gesticuler dans tous le sens en appelant au secours avec sa voix sifflante, mais les autres le tenaient fermement. Il écarquilla les yeux quand il sentit la lame s'enfoncer et tracer quelque chose sur, ou plutôt dans son ventre. Il sentit le sang couler le long de sa peau pendant que son corps entier brûlait de douleur. De chaudes larmes coulèrent le long de ses joues se mélangeant à la pluie fraîche.

« REGARDE MOI » hurla à nouveau Henry.

Eddie rouvrit finalement les yeux et rencontra le regard dépourvu d'émotions et glaçant de Bowers.

« Va crever. » dit clairement Eddie.

Henry grimaça de colère et de rage, et il plaça son couteau sous la gorge du garçon. Eddie ne bougea pas et semblait imperturbable. Il soutint le regard d'Henry aussi longtemps qu'il le pouvait avant que celui-ci ne lui crache au visage. Eddie sentit la bave du garçon couler le long de son visage et une violente envie de vomir lui prit la gorge qui lui faisait toujours terriblement mal.

Bowers prit le visage d'Eddie entre sa main en laissant des traces de sang sur ses joues, et il lui chuchota :

« Tu vas payer. »

Et Eddie sentit à nouveau la lame du couteau s'enfoncer dans sa peau, encore plus profondément qu'avant, comme si le couteau s'enfonçait dans du beurre. Il ne put s'empêcher d'hurler de douleur, car la souffrance qui le martelait devenait insupportable et lui donnait envie de mourir sur le champ. Ses larmes continuaient de couler à flot, alors que Bowers laissait glisser et s'enfoncer son couteau dans la peau auparavant toute lisse d'Eddie.

A cet instant, où le noir se mélangeait au blanc, et où la douleur se mélangeait au soulagement d'enfin pouvoir partir, Eddie pensa fort ;

Personne ne viendra me sauver, où ni même m'aider. Je vais crever ici.

C'était sans compter sur Richie qui, comme une furie sillonnait à toute vitesse les bois, suivi de Stanley, ne se souciant ni des branches qui lui fouettaient au visage, ni de la pluie qui troublait sa visibilité. Il avait entendu le cri de douleur d'Eddie et cela le rendait fou car il n'arrivait pas à trouver le garçon. Il courait dans tous les sens sans vraiment savoir où il allait.

« Richie !! »
Pas de réponse.
« RICHIE !! » cria Stanley qui était planqué derrière un buisson.

Stan lui fit signe de venir et lui pointa du doigt quatre garçons qui semblaient être regroupés devant un arbre. Richie reconnut Henry et ses poings se serrèrent instinctivement. Et quand celui-ci bougea Richie aperçut le visage ensanglanté d'Eddie.

Une rage folle s'empara de Richie et il bondit hors du buisson en poussant un cri de colère tout en se jetant sur Henry comme une bête sauvage. Bowers surpris tomba au sol. Richie rua la garçon  de coup, ignorant sa propre douleur et ses propres phalanges qui saignaient. Richie était emporté dans une sorte de colère destructrice, où toutes ces pensées rationnelles étaient balayées par chaque souvenir frustrant qui lui revenaient en pleine figure, plus douloureux encore que les coups qu'il donnait. Richie était incontrôlable et Henry en faisait les frais.

Les autres garçons avaient détalé lâchement. Stanley quand à lui, s'était précipité vers Eddie qui gisait au sol, et essayait tant bien que mal de le garder éveillé. Le garçon souleva le sweat d'Eddie pour voir d'où provenait tout ce sang qui n'arrêtait pas de couler à flot. Il constata avec effroi qu'un profond H entaillait tout le bas de son ventre et remontait jusqu'à son torse. Les coupures étaient profondes, Stanley ne pouvait pas en voir le fond, il voyait juste du sang, partout. Cela le rendait malade mais il combattit son envie de vomir en inspectant les autres blessures du garçon. Eddie devait être blessé à peu près partout car il gémissait de douleur à chaque fois que Stanley l'effleurait. Il retira donc son imperméable puis fit pression avec sur la blessure importante d'Eddie.

« Ça fait mal. » gémit Eddie d'une voix tellement faible que ses paroles semblaient être emportées dans le vent.

« Chuuut, susurra Stanley en passant sa main sur le front d'Eddie. Reste éveillé j'appelle les secours. » lui dit-il en lui prenant la main.

« Et Richie ? » demanda Eddie en esquissant une grimace de douleur car Stanley venait d'appuyer sur la compresse de fortune.

Stanley se retourna et observa Richie qui était en train de se déchaîner sur Henry. Richie s'arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle, tandis que Bowers émit un petit rire moqueur ponctué par des gazouillements ridicules à cause du sang qu'il avait dans la bouche.

« T'es aussi pathétique que moi Tozier. »

Il essaya ensuite d'attraper son couteau qui semblait briller comme un trésor interdit au milieu d'un tas de feuilles mortes, mais Richie fut plus rapide et le saisit avant lui. Il le plaça sous la gorge de d'Henry en exerçant une forte pression qui aurait pu entailler le cou du garçon.

« Qu'est ce que ça fait d'être à la place de l'autre Bowers ? » demanda Richie en appuyant de plus en plus la lame.

Il continua de l'enfoncer jusqu'à voir de la crainte se refléter dans les yeux du garçon. Richie esquissa un sourire mauvais qu'on ne lui avait jamais vu, et continua d'exercer la pression sur le couteau.

« RICHIE STOP, cria Stanley en lui prenant le bras. Eddie a besoin de toi. »

Richie laissa Stanley reprendre le couteau de ses mains et Henry détala sans demander son reste. Il ne pourrait plus toucher à Eddie de toute façon. Richie baissa la tête à moitié penaud et outré de ses propres actions. Il regarda ses mains ensanglantées et reprit enfin le dessus sur sa rage. L'inquiétude avait pris place sur la colère.

Richie se précipita vers Eddie et le prit dans ses bras. Il examina brièvement toutes ses blessures, ne voyant que principalement du sang, et se mit à pleurer.

« Je suis désolé.. » chuchota t'il en pleurant.

« Chut, dit Eddie en lui prenant la main. C'est moi qui devrais pleurer. »

« Tu pleures déjà Eds. » lui dit-il en essuyant ses larmes et les traces de boue sur sa joue avec son pouce.

Le visage d'Eddie se déforma sous un élancement de douleur et Richie le déplaça délicatement dans ses bras pour essayer d'alléger ses souffrances. La pluie tombait toujours, mais en fines gouttelettes à présent. Le vent s'était calmé, mais l'orage tonitruait toujours. Un éclair zébra le ciel et Eddie le regarda avec une sorte d'admiration. Un nuage noir sembla ensuite se déplacer et le garçon aperçut une étoile et la montra du doigt à Richie.

Richie ne la regarda pas, il ne quittait pas Eddie des yeux. Et de toute façon il aurait pu jurer que l'étoile se reflétait dans les pupilles brillantes du brun.

« Ne m'appelle pas Eds. » dit-il dans un sourire paisible avant de fermer les yeux.



Non Eddie n'est pas mort, je m'appelle pas monsieur Stephen King moi...

Sinon j'espère que ce chapitre vous as plu malgré sa longueur :))

Lou <3

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