épilogue.

3 ans plus tard

« I would go out tonight
But I haven't got a stitch to wear
This man said "it's gruesome
That someone so handsome should care"
La, la-la, la-la, la-la, this charming man
Oh, la-la, la-la, la-la, this charming man

A jumped-up pantry boy
Who never knew his place
He said "return the ring"
He knows so much about these things
He knows so much about these things
He knows so much about these things... »

Les applaudissements fusèrent et quelques secondes plus tard les clients de la chic guinguette reprirent leur conversation. Richie content de lui, reposa sa guitare sur son socle et partit au comptoir se chercher une bière.

Le barman qui était habitué au garçon lui tendit directement une Corona. Richie fouilla dans sa poche pour chercher de quoi payer, mais quelqu'un fut plus rapide que lui.

« C'est pour moi. » se proposa une fille qui avait l'air d'avoir la vingtaine.

Richie se retourna vers elle et la remercia d'un sourire. Il but quelques gorgées de sa bière et resta par politesse, car il voyait bien que la fille voulait engager la conversation. Richie l'avait déjà remarqué, c'était une habituée de l'endroit, tout comme lui. Elle était plutôt jolie avec son carré brun et ses yeux amandes.

« Donc les Smiths ? » demanda-elle à Richie.

« Oui, répondit-il, c'est mon groupe préféré depuis... aussi longtemps que je puisse m'en souvenir. »

« C'est cool, s'exclama-elle en se rapprochant un peu plus du garçon. Tu devrais venir jouer un de leurs morceaux à une de mes soirées, et tu pourrais m'apprendre à jouer de la guitare aussi. » suggéra t'elle avec un sourire en coin.

« Ouais je pourrais, mais ce serait pas gratuit. »

« Pas grave j'ai toujours voulu savoir en jouer, dit-elle en replaçant une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. D'ailleurs, pourrais-je avoir l'honneur de connaître le prénom de mon futur prof ? »

« Richie Tozier à votre service ! » répondit le garçon en lui adressant un clin d'œil.

« Enchanté Rich, sourit-elle, moi c'est Mary. »

La jeune fille sortit un petit morceau de papier de sa poche et le tendit à Richie avant de partir.

« Appelle moi ! » lança-elle en se retournant.

Richie lui sourit, prit le papier, poussa un soupir, saisit sa bière et virevolta entre les clients à la recherche de sa table. Quelques personnes dansaient sur la piste, mais les morceaux ne plaisaient pas encore assez à Richie pour qu'il se décide à aller exposer ses talents de danseur. Il atteignit finalement sa table et s'assit lourdement sur une chaise.

« Et de un ! » annonça t'il en posant le papier avec le numéro de Mary sur la table.

« Loser... » rigola Eddie en posant deux papiers sur la table.

« Quoi c'est une blague ! s'offusqua Richie. Je suis putain de jaloux... »

« Tu m'as mis au défi et j'ai gagné. » souligna le brun en sortant un ordinateur de sa sacoche en cuir.

« Je sais même plus pourquoi j'ai proposé ce pari... » soupira Richie.

« Parce que tu m'as ouvertement dit que t'étais un meilleur dragueur que moi. » lui répondit-il en commençant à pianoter sur le clavier.

« Et je le suis ! C'est juste que ce soir c'était pas mon soir ! »

« Et l'autre soir aussi ? »

« Mmmh tais toi. »

Le garçon se leva et en s'approchant d'Eddie, il posa ses mains devant ses yeux.

« Richie t'es vraiment un gamin... »

« Ah bon ! Je savais pas. » dit-il en déposant un baiser dans le cou d'Eddie.

« Rich.. »

« Tu sens bon. » susurra-il contre la peau du brun.

Eddie se retourna, attrapa Richie par les épaules et l'embrassa. Le bouclé fut surpris mais ferma les yeux et sourit dans le baiser.

« Je sais pas comment je dois prendre ça ! » s'exclama Richie quand Eddie reporta son attention vers son ordinateur.

« Par derrière. » murmura Eddie avec un sourire en coin.

« Edward ! Tu me choques ! »

« Ça fait bien longtemps que tu déteins sur moi Richard. »

« Pas faux. »

Richie se tut et se mit à contempler Eddie. En été, le garçon avait toujours pleins de taches de rousseurs éparpillées autour de son nez. Des constellations, Richie se souvint qui les appelait des constellations, il y a trois ans de cela. Ça lui rappelait Derry, mais ce souvenir s'effaça aussi vite qu'il été apparu quand Richie observa les long cils d'Eddie. Le garçon n'avait pas vraiment changé en trois ans, il avait juste mûri, guéri, mais il était toujours le même aux yeux de Richie.

Le bouclé, lui, n'avait aussi pas beaucoup changé, juste grandi. Même yeux et cheveux sombres. Néanmoins son visage était beaucoup moins enfantin, même si ses mimiques étaient inchangées à celles de son adolescence. Il avait également toujours la même odeur de cigarette et de lavande, pour le plus grand bonheur d'Eddie, qui ne l'admettrait jamais.

Le brun, qui s'était senti observé, releva la tête de son ordinateur et croisa le regard de Richie. Celui-ci lui fit un clin d'œil. Eddie leva les yeux aux ciel, mi amusé, mi ennuyé.

« Qu'est ce qu'on va faire de tous ces numéros ? » demanda-il en sirotant son Coca.

« On a qu'à en piocher un au hasard et on s'en sert pour faire un plan à- »

« Ta gueule Rich ! » se récria Eddie en lançant les bouts de papier sur le garçon.

Richie ne répondit rien, et ramassa les papiers qu'il fourra dans sa poche. Il attrapa sa bière et regarda l'heure. Le soleil était en train de se coucher. Bientôt il ferait nuit, les guirlandes de la guinguette s'allumeraient et les bons morceaux s'enchaîneraient. Les deux garçons restèrent silencieux pendant une dizaine de minutes. Richie absorbé dans ses pensées, et Eddie dans son écriture.

Richie voulait danser, vraiment danser, et l'occasion se présenta à lui quand les bons classiques de rock commencèrent à passer.

I Bet That You Look Good On The Dancefloor des Arctic Monkeys.

Quoi de mieux ?

Richie se leva et tendit une main vers Eddie qui ne releva pas les yeux de son ordinateur. Le garçon soupira et referma brusquement l'écran. Le brun retira ses doigts juste à temps.

« Richie ?!! »

« Lâche ton ordinateur t'écriras ton best-seller plus tard, car maintenant... c'est l'heure de danser. »

« Richie... Je ne danse pas. »

« Pfff bien sûr que tu danses, répliqua-il en entraînant le garçon sur la piste. On a déjà dansé pleins de fois ensemble. »

« Faux ! T'étais bourré et tu dansais tout seul, moi je te regardais et c'était plutôt drôle... »

« Mais aujourd'hui est un nouveau jour, et c'est l'heure de bouger ton popotin sur le dancefloor. » continua Richie qui était inépuisable quand il s'agissait d'argumenter.

« Ce que tu dis n'a aucun sens... » s'exclama Eddie en pouffant.

Les gens étaient déjà entassés sur la piste et bougeaient leurs corps aux rythmes de la musique. Richie avec sa grâce habituelle se fraya un chemin à travers la foule.

« Richie Tozier est de paSSAGE !!! » annonça-il en commençant déjà à bouger la tête.

Eddie qui était juste derrière lui, aurait bien aimé s'enfuir, mais Richie lui tenait fermement la main. Les gens rigolaient de bon cœur quand le bouclé passait leurs chemins. Et à ce point là, il dansait déjà. Finalement il s'arrêta et prit Eddie par les épaules.

« Allez Edddsss personne te regarde, tout le monde s'en fout, juste ferme les yeux et laisse toi aller. »

Eddie avait les joues cramoisies et était aussi mobile qu'un poteau. Il avait l'impression que tous les regards étaient centrés sur lui, ce qui n'était pas le cas. Le morceau se finit, et Richie attendit patiemment le prochain. Quand il reconnut les premiers accords d'American Idiot des Green Day, il sourit et prit Eddie dans ses bras.

( ♫ play : American Idiot - Green Day )

« Qu'est ce que- »

« Chhhut tais toi. » lui ordonna Richie.

Le garçon se tut. Richie attendit encore quelques secondes et il relâcha soudainement Eddie, le prit par la main et le fit tourner. Le brun rigola et se laissa tournoyer par l'autre garçon. Richie était ravi, sa technique allait marcher. Il prit donc la deuxième main d'Eddie et lui dit :

« Maintenant tu fermes les yeux et tu te laisses entraîner par la musique, je danse comme un pied donc je te jugerai pas. »

Eddie pouffa et suivit les instructions du garçon. Il ferma les yeux et commença par secouer la tête, légèrement, sans vraiment trop de conviction. Il plissa les yeux et le nez comme si il était dégoûté, puis sans vraiment de raison apparente, un grand sourire s'étira sur son visage.

« OH ET PUIS MERDE !!! » cria t'il en lâchant les mains de Richie.

Le garçon se mit à tourner sur lui même en sautillant. Le bouclé l'applaudit et commença lui aussi à danser.

« Ça c'est mon Eds !!! »

Les garçons rigolèrent tous les deux aux éclats et dansèrent. Ils bougèrent leurs pieds, leurs têtes, leurs épaules, leurs bras, et pour ainsi dire leur corps tout entier comme si ils étaient seuls au monde. Eddie sautillait dans tous les sens et secouait la tête jusqu'à en avoir mal. Il crevait de chaud mais il n'y prêtait pas attention, cela lui faisait tellement du bien de se défouler.

Quant à Richie, peu de mots pouvaient décrire ses mouvements très approximatifs de danse, mais pour lui, le principal était de s'amuser. Il aimait juste la musique. Il aimait la ressentir au plus profond de lui et la laisser guider son corps. En une fraction de seconde, quelque notes, quelques accords pouvaient lui donner cette sensation totalement grisante. La musique n'avait aucune limite pour lui, elle l'emmenait partout.

Richie continuait de faire tournoyer et virevolter Eddie dans tous les sens. Le garçon avait déjà failli tomber un nombre incalculable de fois, mais par miracle il était toujours debout.

Les deux garçons se trémoussaient dans la foule et partageaient un de ces moment unique et euphorique, qui a la particularité de graver l'esprit à tout jamais.

Les morceaux s'enchaînèrent et le temps fila, sans que les garçons ne s'en rendent compte. Après avoir passé plus d'une heure sur la piste, Eddie ne pouvait plus sentir ses pieds. Tous ses muscles étaient endoloris et une fatigue soudaine venait de l'envahir. Richie était à peu près dans le même état, comme pouvait le témoigner la rougeur de son visage.

« J'ai l'impression d'avoir couru un marathon. » se plaignit Richie en s'affalant à leur table.

Eddie arriva en trainant des pieds et s'assit sur les genoux du bouclé. Le garçon avait chaud mais ne fit aucune remarque. Eddie aimait s'avachir sur Richie dès qu'il était fatigué. C'était devenu une habitude. Il était comme une sorte de coussin pour lui.

« Moi aussi, rajouta Eddie. Mais ça valait le coup. »

« Ah j'avais donc raison. » se félicita t'il en passant ses bras autour de la taille du garçon.

« Oui. » répondit tout simplement Eddie, qui était trop épuisé pour entrer dans le jeu de taquinerie du bouclé.

En baillant, il s'adossa contre le torse de Richie et laissa sa tête retomber contre son épaule. Richie le regarda s'installer confortablement sur lui sans broncher. La musique se jouait toujours, mais elle était beaucoup moins forte et beaucoup de clients étaient partis, il devait bien être deux heures du matin. La nuit était douce et les alentours calmes. Les discussions semblaient s'évanouir autour de lui, et Richie aurait définitivement pu s'endormir avec Eddie en guise de couverture, mais le garçon lutta pour garder les yeux ouverts, il préférait dormir dans un lit.

  Quelques minutes s'écoulèrent et Richie décida qu'il était temps de mettre fin à cette séance de repos. Alors il se redressa légèrement et ébouriffa les cheveux d'Eddie pour le réveiller.

« Eds je compte pas camper ici on bouge ? »

Le garçon se retourna vers Richie avec les yeux à moitié plissés. Il avait toujours du mal à se réveiller.

« On rentre à la maison ? » demanda-il d'une voix endormie.

Richie ne put s'empêcher de sourire de la remarque du garçon. Parfois, il lui rappelait l'Eddie de ses seize ans.

« On rentre à la maison. »

ººº

« Rappelle moi pourquoi on a pas pris le bus. » râla Eddie, qui était maintenant tout à fait réveillé.

« Parce que aucun de nous deux n'a d'argent pour payer les tickets. »

« On auraient dû prendre le métro. » bougonna-il.

« À chaque fois que je te propose de prendre le métro sans payer, tu dis non parce que tu détestes frauder... » s'impatienta Richie.

« Oui mais là j'ai trop mal aux pieds et l'appart est trop loin... »

Richie s'arrêta, et Eddie, qui continuait de râler, ne le remarqua pas et poursuivit son chemin.

« Tu pourrais monter sur mon dos. » proposa Richie en haussant la voix pour que le garçon puisse l'entendre.

Eddie s'arrêta et se retourna vers le bouclé. Il esquissa une moue dubitative qu'il remplaça vite par un sourire, et se précipita vers Richie.

« Ok !! » lança-il en se jetant sur le dos de Richie.

« Pour être honnête, je pensais pas que tu accepterais mais bon ce qui est fait est fait. » dit-il en soutenant les jambes du garçon pour ne pas qu'il tombe.

Eddie ne répondit rien, enroula ses bras autour du cou de Richie et lui planta un gros bisous sur la joue. Il déposa ensuite sa tête sur l'épaule du garçon et observa les choses autour de lui. Il y avait peu de voitures, et seul les lumières des feux, et des quelques magasins encore ouverts éclairaient la nuit. Eddie aimait cette atmosphère. Il aimait penser à tous ces gens au calme dans leurs chambres, alors que lui, avait l'opportunité d'observer la ville endormie. Eddie aimait la ville la nuit. Tout était plus calme, plus serein... C'était comme si tout se déroulait au ralentit, comme si le tableau se peignait pour la journée à suivre, et Eddie en était le spectateur.

Toutes ces choses auxquels personne ne prêtait pas attention la journée étaient là, et brillaient dans la nuit.

Même si la sérénité ambiante plaisait également à Richie, le garçon commençait à être fatigué. Et par coup de chance, il aperçut un parc au coin de la rue. Il fallait juste passer un passage piéton pour l'atteindre. Les rues étaient assez larges à New-York, et il ne lui restait plus que quatre secondes avant que le feu ne passe au vert.

« Cramponne toi Eds, ça va secouer. » l'avertit-il.

« Quoi ? Richie tu vas pas- »

Richie ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase car il se mit à sprinter vers le passage piéton. Il ne lui restait plus que trois secondes. Le bouclé n'était pas sous l'effet de l'alcool, non, il aimait juste mettre en pratique les mauvaises idées qu'il avait. Les conducteurs à New-York n'appréciaient généralement pas que les piétons leurs coupent la route. Et ça, Richie le savait mais n'en tenait jamais vraiment compte.

Le garçon s'engagea donc sur le passage piéton avec Eddie qui se cramponnait à lui, l'étouffant presque. Le feu était maintenant bien entendu passé au rouge, et au même moment une voiture surgit au coin de la rue, bien décidée à ne pas ralentir. Les garçons n'étaient qu'au milieu du passage piéton, et les yeux de Richie s'écarquillaient de plus en plus, au fur et à mesure que la voiture approchait.

« Merde, merde, merde, merde. » répéta Eddie comme une prière.

Tous les scénarios catastrophes défilaient dans sa tête, l'empêchant de respirer normalement. Et si le conducteur était  un sociopathe ? Il les écraserait sûrement. Ce genre de personne ne faisait pas la différence entre le bien et le mal. Leur rouler dessus équivaudrait sûrement pour lui à préparer son petit déjeuner.

« Et si c'est un SOCIOPATHE ? » hurla le garçon qui s'affolait maintenant à voix haute.

Finalement la voiture passa, toujours sans ralentir, et les frôla d'une trentaine de centimètres, faisant voler leurs cheveux dans tous les sens, même si ceux d'Eddie étaient déjà bien dressés sur sa tête.

« Un sociopathe !!! » s'exclama Richie hilare pendant que Eddie descendait de son dos.

« Mais pourquoi tu rigoles ? s'énerva Eddie. On a failli se faire écraser bordel ! »

« Pas faux. »

« Mais, mais... Je vais finir par croire que c'est toi le sociopathe. » dit-il en pointant un doigt accusateur vers Richie.

Le bouclé regarda Eddie comme si celui-ci était empreint à une crise de folie, et commença à rigoler. La fatigue lui faisait perdre son sérieux. Eddie vexé, commença à s'éloigner en bougonnant. Richie fronça les sourcils et rattrapa le brun en courant.

« Eddie je suis pas un sociopathe, dit-il sans pouvoir s'empêcher de pouffer. On auraient jamais dû regarder ce reportage. »

« Mais tu pourrais l'être. »

« Mais NON je le suis pas. » dit-il en essayant de lui attraper la main.

Mais Eddie ne l'écoutait plus vraiment, la fatigue le privait de toute rationalité quand il s'agissait de réfléchir. Et un rien pouvait l'énerver. Il fallait donc éviter de froisser le garçon quand il était épuisé. Richie avait oublié cette règle fondamentale, et il commençait à s'en mordre les doigts. Heureusement il aperçut le parc et son idée lui revint en tête.

« Ça te dit qu'on aillent un peu se poser au parc ? On pourra voir les étoiles, le ciel est dégagé. » suggéra-il.

Et bien sûr, Richie savait qu'Eddie adorait les étoiles, et tout ce qui se rapprochait aux thèmes de l'univers et du système solaire. C'est donc sans surprise que le brun acquiesça. À l'évocation de cette idée, ses traits se détendirent un peu, et il parut instantanément plus paisible. Richie constata avec étonnement que les grilles du parc étaient ouvertes. Cela leur faciliterait la tâche. Il espérait juste que personne de louche n'y traînerait, même si ce n'était pas le genre du quartier.

( ♫ play : Circles - EDEN )

Une fois rentrés, les deux garçons se promenèrent un peu, à l'abri de la pollution sonore et des lumières artificielles. Ici, ils pourraient sans difficulté observer les étoiles. Richie proposa à Eddie de s'allonger dans l'herbe, là où les arbres ne cachaient pas la vue sur le ciel. Il enleva sa chemise à carreaux et l'étala dans l'herbe fraîche pour qu'ils puissent s'en servir de coussin. Puis ils s'allongèrent confortablement, et Richie prit la main d'Eddie dans la sienne qu'il porta contre son cœur. Le brun appuya sa tête contre son épaule.

« Désolé de t'avoir traité de sociopathe. »

Richie ne put s'empêcher de rire avant de lui assurer :

« Je te pardonne Eds. »

Eddie serra un peu plus fort la main de Richie dans la sienne, et reporta son attention sur le ciel. Les étoiles brillaient dans la nuit noire, elles le transportaient dans un autre monde, un monde qu'il avait oublié. Un monde remplis de souvenirs. Et cet endroit et cette atmosphère en ramenait un en particulier. Il était flou mais pas pour autant moins douloureux, car il avait la capacité de réveiller en lui tellement d'émotions oubliées. C'était un souvenir que le garçon avait si profondément enfoui, qu'il n'y avait pas repensé depuis trois ans. Eddie se mordit la lèvre inférieur et ses yeux se remplirent de larmes. Un millier de choses qu'ils auraient souhaité oublier à jamais venaient de refaire surface. Souvenirs amères, mélancolie... Mais Eddie se remémora aussi quelques bons souvenirs. Les Losers... Il sourit alors que de chaudes larmes coulaient le long de ses joues. Nostalgie.

Richie entendit Eddie renifler. Il s'inquiéta et se retourna vers le brun. Il pouvait à peine distinguer son visage mais il savait que le garçon pleurait.

« Eds ? Qu'est ce qu'il y a ? »

« Je me suis souvenu d'un truc. » murmura le garçon d'une voix presque inaudible.

« Quoi ? »

« Cette endroit, dit-il sans se retourner vers Richie, ça m'a fait penser au repère des Losers à Derry. Tu sais votre cabane juste à côté de Wavy River. »

« Oui je me rappelle, chuchota-il. Mais pourquoi ça te fait pleurer ? »

« Comment tu sais que je pleure ? » le questionna-il en se retournant vers lui.

Richie ne répondit pas et essuya les joues mouillées du garçon. Eddie le regarda attentivement et attrapa sa main. Il entrelaça leurs doigts et demanda :

« Ça t'arrive de repenser à Derry des fois ? »

« Oui parfois, mais j'essaie de ne revivre que les bons moments. »

« Je peux pas faire ça moi. » avoua Eddie d'une voix tremblante.

Richie le regarda, et en lui donnant un regard bienveillant et rempli d'amour il l'incita à parler.

« À chaque fois qu'un souvenir de Derry me revient en mémoire, commença Eddie, les autres reviennent avec. J'arrive juste pas à les trier, à garder les meilleurs. Donc automatiquement ça fait mal, parce que je vais me rappeler de Bowers, et ma cicatrice va me faire mal, alors que de base je pensais juste à Bill. Alors à chaque fois je me force à oublier, mais ça me fait de la peine parce qu'il y a tellement de bonnes choses qui sont arrivées grâce à ce qu'on a vécu là-bas. C'est une partie de moi et je peux pas juste l'effacer comme ça. »

« Alors l'efface pas. »

« Mais comment ? Je peux pas me rappeler des gars comme Henry ou de ma mère, je peux pas... »

« Eds, t'as dit que ce que t'avais vécu à Derry faisait partie de toi alors accepte le. Oui il nous est arrivés pas mal de merde, mais tu sais quoi ? C'est grâce à elles qu'on est là aujourd'hui. C'est elles qui ont forgé ton caractère, qui t'ont fait grandir. Plus t'essaieras d'effacer les mauvais souvenirs plus ils reviendront, parce que justement ce sera comme une obsession. Alors laisse-les venir à toi et accepte-les. Au fil du temps ils s'effaceront, pas complètement mais ils seront beaucoup moins douloureux. Et puis t'auras toujours les bons souvenirs qui seront là pour te remonter le moral. Ceux qui te font sourire comme un idiot et pleurer de joie. Crois-moi ceux là valent pas la peine d'être effacés. »

« C'est ce que tu fais toi. »

« Ce que j'essaye de faire, peut-être que tu réussiras mieux que moi. »

« Peut-être. »

« Peut-être. » rajouta Richie avec un sourire malicieux.

Eddie sourit au garçon et balaya délicatement quelques mèches qui lui tombaient sur le front. Il laissa ensuite sa main glisser sur la joue de Richie, et resta dans cette position pendant plusieurs secondes, ses yeux perdus dans ceux de son premier et unique amour.

« Au final j'avais pas tort. »

« De quoi ? » demanda Richie avec une expression confuse.

« J'avais dis à Bill que je pensais que ce que je vivais ici durerait pour toujours. »

« Franchement je te suis pas. » avoua le bouclé.

« Toujours c'est tellement abstrait. »

Richie ouvrit la bouche pour parler mais ne répondit rien. Il jeta un regard interrogateur à Eddie qui reprit :

« J'ai juste peur que les choses soient éphémères, qu'elles ne durent pas, qu'elles s'effacent. Mais au final rien n'est éternel, tout est fait pour se finir, non ? Donc pourquoi j'ai peur de la fin alors qu'elle est normale, qu'elle fait partie de l'ordre des choses. »

« Tout n'a pas à se finir. »

« Si. »

« Quand tu vis le moment présent tu penses pas au futur, tu penses pas à la fin, donc tu es éternel. Sur le moment on peut exister jusqu'à l'infini, donc on est pas éphémères. » en conclut Richie.

« C'est débile. »

« Tu penses que je suis éphémère ? Que notre relation est éphémère ? »

« Je... c'est..je sais pas...non. » balbutia-il.

« Donc à deux on peut représenter l'infini. »

Eddie se concentra, et médita sur le sens de cette phrase. Il laissa ses pensées se perdre dans quelques conclusions farfelues et peu rationnelles avant de croiser le regard de Richie. Et comme un millier de fois, ses yeux se plongèrent dans les siens, à la recherche d'une réponse. Mais il n'en trouva pas, tout ce qu'il trouva c'était l'infini.

Alors il avoua sincèrement :

« Sur le moment on est infini. »

« Et notre souvenir sera éternel. »
















&
Fin

Dernière a/n ( la plus longue du monde probablement )

C'est officiellement la fin d'Ephémère,

une fanfic que j'ai écrite pendant 9 mois,,,, et je suis entrain de rire et de pleurer toute seule parce que j'ai compté comme une gogole sur mes doigts le nombre de mois...

Bref ,,,

( D'ailleurs l'autre jour je voulais faire un dessin d'un passage de la fanfic mais je me suis vite rendu compte que ben... je savais pas dessiner.... lol. )

Premièrement un énorme et infini merci à tous ceux qui ont lu cette fic jusqu'au bout, c'est juste je sais pas comment vous avez fait...
non mais sérieusement vous imaginez pas à quel point tous vos petits commentaires et vos votes m'ont fait plaisir et m'ont encouragés à continuer, et à me passionner encore plus pour l'écriture!!<3 Je vous aime tous tellement, keur, keur sur vos belles personnes!!

Deuxièmement, je ne vais rien modifier de cette fic. Je sais qu'il y en a bcp qui recorrige leurs œuvres, ect... mais moi je ne le ferai pas, parce que je veux tout simplement tourner la page, passer à autre chose. Cette année, l'année 2018, a vraiment été compliquée, et j'ai mis bcp de moi dans tous les chapitres, ça m'a en quelque sorte aidé mais je vais vraiment pas relire les chapitres. Parce qu'en plus je risque de remarquer qu'il y a des fautes ou que c'est juste nul et je la supprimerai sur un coup de tête. Donc je n'y touche plus c'est fini...

Troisièmement j'aimerai juste vous poser quelques questions concernant ce que j'ai écrit, j'ai passé énormément de temps dessus et même si je l'admets, des fois ça devait être un peu foireux, j'aimerais avoir vos avis, ce sera la dernière fois que je vous embêterai promis ;) donc n'hésitez pas à y répondre même si vous avez rarement ou jamais commenté cela me ferait TRÈS plaisir,,, alors :

- Vos persos préférés ?
( sans vous baser sur les films ou le bouquin )

- Votre moment ou chapitre préféré et pourquoi ?
( je fais chier on dirait une prof ! )

- Et votre avis général sur cette fic ?:))

Voilà,,, j'ai à peu près tout dit juste quelques derniers petits points 🙃

- Je ne referai finalement pas de fanfic Reddie, je suis désolée car j'avais laissé entendre que j'en réécrirai une... mais enfaite non. J'avais eu une assez bonne idée et j'avais même commencé à écrire, mais le problème c'est que je suis en terminale et que je ne peux pas me relancer là-dedans.
Car j'ai envie de réussir mon année ET d'avoir un bon dossier étant donné que je sais pas trop ce que je veux faire plus tard, autant en avoir un bon. De plus les fanfics c'est bien mais c'est pas vraiment nos persos et tout,,, et la prochaine fois j'aimerai avoir plus de liberté concernant l'intrigue et les personnages..
voilà donc je suis désolée si ça vous déçoit..

- MAIS je prévois d'écrire un petit bouquin tout de même, le truc c'est que je vais bien prendre mon temps pour le préparer, écrire pleins de chapitres d'avance, ne pas me stresser pour poster...
Donc si vous aimez le YAOI et ben ça devrait vous plaire... oui ce sera à nouveaux du boyxboy... on change PAS UNE ÉQUIPE qui GAGNE OK!!?

- Je continuerai également à sortir des petits recueils de nouvelles et de poésie, et OUI j'abandonne pas l'écriture les cocos donc si vous voulez être au courant de tout FOLLOW ME ( Oui je viens de faire de l'auto promo.... )

- dernier point nul : je sais que Richie n'avait pas de lunettes dans cette fic alors que c'est vraiment un élément important dans son perso, mais au début de la fic... j'étais jeune et insouciante... et je voulais pas lui en mettre ( tuez moi s'il vous plaît ).
J'ai regretté mais je pouvais pas lui en rajouter en court de route sinon ça aurait donné :
- Eds !! j'étais chez Atole l'opticien hier et j'ai eu deux paires de lunettes dont une gratuite, quelle affaire !!!

[ Putain je suis trop drôle, stoppez moi.

Ahahahahaha.... 😵

Non mais vraiment stoppez moi je veux pas arrêter cette fanfic.

OK BREF. ]

Et au final ben je vous aime, merci beaucoup pour tout<3
Et go faire une reddie dépression...

BISOOOOUUUUS
LOU 🌈💙🌞🏳️‍🌈⭐️🥀❤️

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