autre part

Autre part - Bigflo & Oli
Que l'on aime ou pas Bigflo & Oli, cette chanson reste quand même un des plus belles de toutes puisqu'elle fait passer un message fort et unique LOOOVE SUR EUX

ººº

Richie ne ressentait rien, absolument rien. Rien à part un grand vide. Il ne pouvait plus pleurer, car il était trop fatigué de la lutte qu'il opérait pour ne pas se repasser les images en boucle, de ce qu'il venait de vivre. Il n'avait jamais pleuré avant ça, du moins il n'avait jamais autant pleuré, et maintenant il se sentait creux et vide.

Son téléphone vibra dans sa poche, lui indiquant qu'il avait reçu un message. Richie le sorti et vit le nom de Beverly apparaître sur l'écran. Il ne lut même pas le message. Il ne voulait parler à personne. En arrivant chez lui, il monta directement dans sa chambre, ferma la porte, ouvrit la fenêtre et s'alluma une cigarette.

ººº

Richie se releva confus, car la lumière à travers son rideau semblait lui indiquer que le soleil se couchait déjà. Après quelques secondes, il réalisa qu'il avait dormi toute la journée du dimanche. Il s'étira en pensant à quel point tout lui semblait irréel, comme si tout ce qui c'était passé le jour précédent n'était qu'un cauchemar.

Voilà pourquoi il n'aimait pas être proche des gens, car pour lui, cela voulait dire ouvrir son cœur. Et il y avait toujours un risque à s'ouvrir aux autres, mais pour une fois Richie l'avait pris, et il en payait maintenant le prix. Il n'en voulait pas à Eddie, il avait sûrement une explication, car il n'avait montré aucun signe contradictoire avant « le soir ».  Mais cela n'empêchait pas que Richie avait à présent le cœur en miettes.

Richie descendit vers la cuisine dans l'espoir de trouver du réconfort ne serait ce que dans un casse-croûte, mais quelle ne fut pas sa surprise de voir sa mère assise à table comme si de rien n'était. Il en avait presque oublié son existence. Mais non elle se trouvait bien là, bien réelle à tapé frenitiquement avec ses doigts sur la table. Sans un mot Richie ouvrit le frigo espérant trouver quelque chose et vite remonter dans sa chambre. Malheureusement pour lui, quand il referma le frigidaire sa mère se tenait debout devant lui à le regarder.

« T'as besoin de quelque chose ? » lui demanda Richie fatigué de son attitude.

Maggie, la mère de Richie ressemblaient actuellement à un mort vivant. Des poches noirs cernaient ses yeux qui étaient d'un bleu triste. Sa peau était d'une couleur pâle presque maladive. Ses cheveux noir corbeaux, comme ceux de Richie, était emmêlés et semblait se coller en paquet disgracieux sur sa tête.

Richie se rappelait de sa mère, sa vrai mère, celle qui illuminait chaque pièce de la maison avec son sourire éclatant. Celle qui emmenait Richie au parc, celle qui le sortait de Derry pour lui faire découvrir les paysages alentours, celle avec qui il avait passé des heures à écouter l'album de Scorpions.
Mais cette femme l'avait abandonnée depuis bien longtemps et Richie avait soudainement envie de pleurer. Qu'est ce qu'il avait besoin d'une mère à ce moment là. Mais non il ne se laisserait pas effondrer devant cette étrangère. Cette femme à moitié névrosé et dépressive.

« Tu devrais aller prendre une douche. » suggéra Richie en quittant la cuisine.

« Reste. » lui demanda sa mère d'une voix presque inaudible.

Richie se retourna et en regardant sa mère, il crut apercevoir une once de tristesse dans ces yeux habituellement vide. Il se rapprocha d'elle et Maggie chuchota avec infini tristesse.

« Il n'est pas mort. »

Richie savait très bien de qui elle parlait. Son père.

« Il n'est pas mort.. il n'est pas mort.. il n'est pas mort.. » continua t'elle de répéter.

« Si il est mort, affirma Richie d'un ton ferme. Depuis longtemps maintenant, tu devrais l'accepter et te faire soigner. »

« C'est de ta faute si il est mort. » cracha Maggie violemment.

Même si Richie avait déjà entendu ses mots plus de milles fois sans que cela ne lui fasse aucun impact, cette fois ci la remarque le toucha en plein cœur.

« Il nous aurait tués. » cria t'il en tapant du poing sur la table.

« J'aurais préféré mourir avec lui que de rester vivre avec toi. » articula sa mère calmement.

Richie serra et desserra ses poings et partit avant de fondre en larmes devant sa mère. Il attrapa sa veste en jean et sortit en claquant la porte de toute ses forces.

Comment ? Comment avait-elle pu dire ça ? L'avait t'elle définitivement abandonné ? Richie s'était habitué à vivre seul ,mais au fond il avait toujours gardé espoir que sa mère reviendrait un jour. Mais c'était trop tard, il l'avait définitivement perdue. Depuis le jour de la mort de son père, sa mère avait perdu les pédales sans vouloir qu'on l'aide. Et maintenant elle blâmait Richie, qui leurs avaient sauvé la vie en appelant la police quelques minutes avant que son père ne commette l'irréparable. Cette nuit l'enfant de dix ans qu'était Richie avait eu peur de perdre sa mère, le soleil de sa vie. Mais, il avait au final perdu les deux cette nuit là. Son père et sa mère. Maggie ne s'était jamais remise d'avoir vu son mari se faire abattre, mais Richie lui avait fait des efforts pour effacer cette nuit de sa mémoire, car il voulait retrouver sa mère. Il l'avait attendu mais elle ne reviendrait jamais.

Comme à la fin de chacune de leur dispute, Richie repartait toujours avec ce sentiment de vide, de solitude, d'inutilité. Mais cette fois c'était différent, cette fois Richie ne pouvait pas supporter cette souffrance.

Après plusieurs minutes de marche, il arriva au milieu de l'unique pont de Derry. Haut de cent mètres. Ce n'était pas de la faute de sa mère, ni de celle d'Eddie. C'était la sienne, il avait espéré. Mais l'espoir est un trou noir qui aspire chaque parcelle de lumière.

Sans réfléchir Richie commença à se hisser sur le rebord du pont.

« Tout le monde s'en fout. »

Puis il commença à se lever.

« Je n'aurai plus jamais assez de force. »

Richie se redressa entièrement.

Je ne veux plus vivre.

Il était au bord du pont à trois millimètres du vide, à trois millimètres d'une chute fatale. Il regarda en bas.
Il était debout, penché au dessus du néant, où ses propres larmes tombaient dans l'eau.

« Saute. » chuchota t'il d'une voix brisé.

Richie releva la tête une dernière fois vers la lune et il sentit le vent fouetter ses joues. Il regarda à nouveau en bas et sentit ses larmes chaudes rouler sur ses joues.

Après plusieurs minutes qui semblèrent durer éternellement, Richie descendit prudemment sur la terre ferme. Quand ses pieds touchèrent le sol, il s'écroula. Richie allongé par terre, inspirait et expirait à pleins poumons, comme si l'air qu'il ne voulait plus respirer quelques secondes avant, lui était tout d'un coup devenu vital.

Depuis bien longtemps Richie avait été coincé entre la peur de se laisser couler et entre l'envie de ne jamais remonter à la surface. Ce soir là Richie avait faillit mourir, il aurait pu mourir mais il avait renoncé car il voulait vivre. Il voulait voir la Lune chaque soir, il voulait sentir l'odeur des feuilles d'automne et sentir le soleil lui chauffer la peau.

Il trouvait maintenant son acte égoïste car il savait bien que ceux qui restent sur Terre sont ceux qui souffrent le plus. Richie ne pouvait pas faire ça à ses amis, à Beverly, à Eddie... Il avait besoin d'une explication, et tant pis si Eddie le rejetait. Il pourrait rester amis, car il avait besoin de lui. Et sa mère, il ne lui devait rien, il n'avait pas tué son père, il n'avait rien à se reprocher.

En ressentant une affreuse douleur dans chacune de ses articulations, Richie se releva pour rentrer chez lui, guidé par la Lune.

ººº

Courir, courir toujours plus vite, mais juste qu'où ?

Eddie n'en savait rien. Qu'est ce qu'il se détestait. Il ne pouvait pas arrêter de se repasser les images en boucles, de les visionner encore et encore : les lèvres de Richie presque posée sur les siennes et son souffle venant les épouser ... Il le voulait tellement, il aurait dû l'embrasser. Mais non, il ne l'avait pas fait, la partie effrayée d'Eddie avait pris le dessus, celle qui l'empêchait constamment d'avancer. Il avait donc fuit. Et maintenant il se trouvait lâche et se détestait. Quand il y pensait il ne pouvait pas vivre en sachant que Richie le haïssait. Il l'aimait trop pour pouvoir supporter une telle chose.

Les pensées d'Eddie continuaient de tournoyer dans son esprit, ce qui lui donna un violent mal de tête.

« Bordel je l'aime ! » chuchota t'il.

Eddie aimait Richie, et il venait probablement de lui briser le cœur. Eddie détestait faire du mal aux gens et particulièrement à ceux qu'ils aimaient, il faisait toujours passer les intérêts des autres avant les siens. Voilà pourquoi il se trouvait aussi chamboulé à ce instant précis.

Une autre part de lui avait également peur d'assumer sa sexualité. Eddie savait pertinemment qu'il n'avait et n'aimerait jamais une fille, au plus grand désarroi de sa mère. Voilà ce qui l'effrayait réellement : assumer qui il était vraiment.

Les discours homophobes de sa mère n'avaient jamais aidés Eddie. Mais quand il était avec Richie tout devenait si clair. Et à présent Eddie avait compris que l'amour, le vrai ne se définissait ni par le sexe de l'autre, ou ni par sa beauté. L'amour, le vrai était indéfinissable. Eddie était fatigué des couches d'apparence et de stéréotype auxquels ils avaient dû faire face pendant des années. Richie était tout le contraire de cette superficialité et grâce à lui, Eddie avait enfin compris qui il était, ce qu'il voulait, et ce qu'il allait mettre en œuvre pour finalement se débarrasser de la bulle oppressive qu'il c'était créé.

Malheureusement, il avait maintenant peur d'avoir tout gâché, d'avoir gâché ce lien fort et indescriptible qui l'unissait à Richie. Il se sentait coupable. Mais au lieu de lui envoyer un message pour lui expliquer ce qu'il ressentait vraiment, il décida d'attendre le lundi pour lui parler en face.

°°°

Le lendemain midi alors qu'Eddie se trouvait dans la cuisine entrain de se préparer un sandwich, le fond sonore émit par la télé attira son oreille.

« Et aujourd'hui nous sommes en direct d'un des événements les plus importants de l'année, ici à San Francisco, la gay pride. » annonça la voix lointaine du journaliste.

Eddie rejoint sa mère dans le salon qui regardait l'écran d'un air dégoûté. Il tourna son regard vers l'image qui ne montrait rien d'autre que des gens heureux défiler. La foule semblait former à elle même, une nation entière unie sous le même signe de paix et de liberté.

« J'aimerais vivre dans une ville aussi libre. » avoua Eddie d'une voix enjouée.

« Pardon ? » demanda sa mère choquée.

Eddie se mordit les lèvres en se rendant compte de la bêtise qu'il avait faite en avouant ceci devant sa mère. Mais au fond, il voulait provoquer sa mère. Il voulait essayer de la faire changer. Lui faire comprendre que l'amour était l'amour, et qu'il n'avait pas besoin d'être généralisé et stéréotypé par des personnes n'ayant aucune liberté d'esprit.

« Je veux dire, continua t'il hésitant, les gens ont l'air heureux et ils ont tout à fait le droit de célébrer et d'assumer leurs sexualités. »

« Ce que tu dis n'a aucun sens. » souffla Sonia agacée en éteignant la télévision.

« Être fier de qui on est n'a jamais eu aucun sens maman. » affirma Eddie.

Sonia se leva lentement en colère et en se rapprochant d'Eddie et cracha avec mépris :

« Ces personnes là ne sont rien Eddie, être homosexuel va à l'encontre de la nature. Deux garçons ensembles, est ce que tu peux seulement imaginer ça Edward ? C'est dégoûtant ! »

« NON ! » cria Eddie plus fort qu'il ne l'aurait voulu.

« Que viens-tu juste de dire ? » articula Sonia calmement.

Elle se trouvait maintenant à quelques centimètres d'Eddie, et celui-ci se mit à paniquer en se rappelant à quel point sa mère pouvait être violente.

« J-je j-juste.. » commença à bégayer Eddie.

Sa mère, en voyant qu'Eddie commençait à trembler, en profita pour l'effrayer encore plus. Après lui avoir jetée un regard noir elle lui tira les cheveux violemment pour l'obliger à relever la tête. Eddie se mordit les lèvres pour ne pas grogner sous la douleur et essaya d'affronter, sans résultat, le regard glaçant de sa mère.

« J-je suis d-d'accord avec toi. » chuchota Eddie sans grande conviction.

Sonia leva la main sur Eddie qui ferma les yeux, immobile sous la peur. Mais finit par lui tapoter gentiment la joue, comme pour le récompenser.

« Je sais que nous avons toujours été d'accord mon chérie. Maintenant monte dans ta chambre et n'oubli pas de prendre tes pilules. »

Eddie sans accorder un seul regard à sa mère par peur de devoir à nouveau l'affronter, monta dans sa chambre et ferma avec précaution la porte. Machinalement il se dirigea vers son bureau et avala ses trois pilules sans vraiment réfléchir. Quand il sentit les médicaments glisser le long de sa gorge, il se stoppa net. Avec rage il ouvrit sa fenêtre, saisit sa boîte de pilules et après avoir ouvert le couvercle, il les lança par la fenêtre. Les médicaments éparpillés créaient un ballet rouge, jaune, bleu,et blanc qui contrastait avec le vert pâle de l'herbe.

Eddie ne trouvait même plus la force de pleurer, car au fond il venait de comprendre qu'il ne réussirait jamais à faire changer sa mère. Il s'était menti depuis trop longtemps et maintenant il était temps qu'il vive pour lui.

Bonsoirrr je sais que ce chapitre peut être assez cru vu les thèmes abordés mais il reste très important car j'ai ( essayé ) de faire passer deux messages importants pour moi. Je vais pas en reparler parce que cette histoire s'appelle pas « la vision de Lou sur la vie », et parce que j'ai déjà parlé du suicide dans le chapitre « peut être ». Mais en tout cas j'ai mis le passé et la personnalité de mes deux perso principaux à nues pour leur permettre d'avancer dans la suite de l'histoire :)

Je le répète ( encore et encore ) mais si jamais vous traversez une période difficile dans votre vie ( questionnement sur votre sexualité, complexe, scarification ou juste un sentiment désagréable qui vous pourri la vie ) parlez en à quelqu'un . De confiance et compréhensif de préférence, ou juste moi :)

Être coincé entre la peur de se noyer et l'envie de ne jamais remonter à la surface c'est un dilemme auquel tout le monde est confronté dans sa vie tout au tard, dans ce moment là il faut juste trouver la force pour sortir la tête de l'eau.

Je suis beaucoup trop sérieuse mais je vous promets que dans le prochain chapitre ça va avance, vous allez encore être coincé avec Les Losers pendant un petit bout de temps :))

AH et AUSSI c'est la deuxième couverture qui a gagné sorry pour ceux qui préféraient la première

Lou

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top