La Passion Amoureuse, cet immense chamboulement de l’être si redouté et si espéré. Ceux qui la vivront et qui y survivront en parleront à la fois avec fascination et méfiance.

Pour ma part, je dirais que vivre de Passion n’est pas raisonnable. Parce que le mot Passion, à lui seul, est beaucoup trop excessif… Et que ce qui est extrême n’est jamais bon.

Certes, la Passion est une énergie explosive qui se nourrit d’imagination, de rêve et d’ambition et qui peut propulser vers les sommets. Elle est détermination quand il s’agit de vouloir, quel que soient les obstacles rencontrés. Et elle devient courage quand la poursuite de l’objectif se fait dans la douleur ou la fatigue.

Mais pour moi, elle dérive d’intentions égoïstes, en ce sens que l’homme met toute l’énergie et son caractère au service de sa réalisation, en lui sacrifiant le reste. A refuser l’espace et son environnement, on en vient même à porter des œillères ! Un couple passionné s’isole de la même manière. Si l’Emotion est une ivresse, la Passion est une maladie, qui résiste à tous les moyens thérapeutiques. L’Emotion ne porte qu’une atteinte momentanée à la liberté de soi, tandis que la Passion l’enferme et trouve son plaisir dans le sentiment de la servitude. Et comme la Raison ne cesse cependant pas de faire appel à la liberté, l’infortuné(e) soupire dans ses fers, sans toutefois pouvoir les briser, parce qu’ils se sont pour ainsi dire soudés en lui ou en elle.

 Alors, je dirai que pour vivre en bien heureux, nous devons avant tout vivre d’Emotion et non de Passion. Et que seul la Raison peut nous ramener à l’Emotion. Parce que nous devons remplir nos tonneaux de joie et de peine, et pas seulement de positif, car ce qui fait l’agrément de la vie, c’est de verser le plus possible….