II
Avec le temps,
Il parait que tout redeviendrait poussière, comme si rien n'avait existé.
Mais dis-moi, nos rires, nos larmes, nos regards, nos nuits enflammées et nos matins fatigués, dis-moi qu'ils resteront gravés à jamais.
Parce que j'ai trop ressenti, j'ai trop vécu, j'ai trop perdu le contrôle du temps pour qu'il me crache à la figure que tout n'est que vain, futile, que tout est éphémère.
Ouais, dis-moi qu'ils avaient tort.
Les adultes ne comprennent rien.
S'ils vivent en pensant que leur bonheur est éphémère, alors il le sera vraiment.
Et après ils se jettent dans des cases, ils se foutent en l'air à coup de dépression,
de dépressurisation, comme s'ils étaient à contre courant, perdant le contrôle dans la stratosphère, et manquant d'oxygène, leur corps tremblent, parce le temps ne forme plus qu'une boucle rétrécissante
et au bout le trou noir.
Et j'veux pas me battre contre le temps
comme eux
j'vois bien que c'est une bataille perdue d'avance.
Alors s'il te plait, dit moi juste que nous serons éternels
juste comme ça
juste pour emmerder le temps, le monde, et les lois du cosmos.
Rallume les flammes de ma vie éphémère. J'veux m'voiler la face
juste le temps d'un soir,
juste pour ne pas couler.
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