Chapitre 10
Excitée. J'étais totalement excitée. Les voyages me mettaient toujours dans cet état euphorique, même si je partais avec Malefoy. C'était plus fort que moi. C'est donc en me précipitant un peu trop rapidement vers mon placard que je me cognai le gros orteil sur un des pieds de ma table. La douleur se répandit rapidement dans toute la jambe, créant de minuscules fourmillements insupportables. Je me mordis la lèvre inférieure quand je sentis mes yeux me picoter puis s'embuer. Je m'assis sur mon lit, constatant par la même occasion le champ de bataille qu'était devenu mon studio. De nombreux vêtements en tout genre recouvraient le sol, empêchant quiconque d'en deviner la couleur initiale. Ce n'était pas dans mes habitudes, mais il s'avérait que j'avais un problème, et pas des moindres : Malefoy avait omis de me préciser notre destination. Etais-je donc supposée prendre des robes, shorts et tee-shirt ou des gros pulls en laine, surmontée d'une écharpe et d'un bonnet ? Désemparée par cet obscur dilemme, je m'allongeai sur mon matelas. La douleur s'atténuait peu à peu, emportant avec elle ma béatitude. Le silence envahit la pièce accusant mon souffle précipité de troubler la tranquillité des lieux. Les bras mollement collés à mon corps, je fixais passivement mon plafond immaculé. Malefoy n'allait pas tarder et ma valise n'était toujours pas prête. Peu importait, il attendrait. Cependant, quand la sonnette retentit, je me levai d'un bond, le cœur sur le point d'exploser. Je me précipitai sur la porte, l'ouvrit sans même regarder mon interlocuteur et repartit en courant vers mon placard en lançant à Malefoy :
- Je n'ai pas fini ma valise, mais fais comme chez toi ! J'arrive dans cinq minutes !
Seul le silence me répondit mais je ne m'en préoccupais pas trop occupée à lancer tous les vêtements qui me passaient sous la main dans ma grosse malle. Alors que je jetais négligemment la robe que j'avais mise au mariage, un murmure tiède me caressa l'oreille :
- Tu pars quelque part ?
Je sursautai et me retournai vivement. Il se tenait là, face à moi, dans mon appartement, dans la pièce qui me servait de chambre et seulement à quelque centimètre de mon être. Une cascade de frisson me traversa, agitant mon corps de légers spasmes. Mon cœur battait à une vitesse beaucoup trop élevée pour être normale et une envie, dont je ne connaissais la provenance, me poussait à le prendre de mes bras. Mais je ne le fis pas. Parce que son regard profond me clouait sur place, m'empêchant d'exécuter le moindre mouvement. Je le détestais. Lui et sa foutue emprise qu'il avait sur moi. De quel droit s'était-il approprié mon cœur ? Dans quelle mesure m'avait-il privé de ma liberté d'aimer ? Il m'avait détruite, réduite à une moins que rien et il suffisait qu'il se pointe, avec ses stupides cheveux roux et ses yeux bleus pour que je perde toute conception rationnelle.
Je déglutis difficilement et décollai péniblement ma langue de mon palais.
- Ron ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
Il s'approcha un peu plus de moi. J'aurais voulu reculer. J'aurais voulu lui hurler de partir. J'aurais voulu le pousser le plus loin possible. Mais j'en étais incapable.
- Je suis venu voir comment allait ta main.
Au moment même où il prononça ces paroles, il glissa ses doigts entre les miens et souleva nos mains entrelacées à hauteur de ses yeux. Trop faible pour protester, je me laissai faire, telle une poupée de chiffon. Sa paume calleuse semblait être faite sur mesure pour ma main, rendant la situation d'autant plus difficile. Je détournai les yeux, trop frêle pour en supporter d'avantage. De sa main libre, il attrapa doucement mon menton et plongea ses yeux dans les miens. Le souffle court et les larmes aux yeux, c'est à ce moment précis que je me rendis compte que non seulement j'étais irrévocablement amoureuse de lui, mais qu'en plus j'aurais pu faire n'importe quoi pour lui. Voler, tuer, mettre ma vie en danger, sauter d'un pont, le suivre au bout du monde. Tout était possible. Il suffisait qu'il me le demande.
- Arrête…Soufflai-je à bout de force.
Il n'insista pas et à contre cœur laissa ses doigts glisser le long de mon cou avant d'abandonner sa main contre son corps élancé. Il ne rompit toutefois pas le lien que formaient nos doigts. Le silence reprit possession des lieux. Il fut cependant de courte durée :
- Si tu savais à quel point je regrette, Hermione. Si tu savais…J'aimerais pouvoir effacer mes erreurs. J'aimerais que toute cette histoire soit oubliée. Mais je ne peux pas. Je dois assumer. Et pourtant…Si tu savais à quel point tu me manques, Hermione. Ton odeur, ton sourire, tes manies, tout ce que te définissait si bien à mes yeux m'a été arraché de force et depuis je ne vis plus. Je vivais pour toi. Mais tu es partie, emportant avec toi mon cœur.
Je restai pétrifiée face à ces paroles que j'avais si souvent rêvé d'entendre. Et dans mes rêves, la suite n'était que joie et bonheur. Pourtant, le désespoir et l'incompréhension était les seuls sentiments occupant mon esprit. Je savais ce qu'il était en train de faire. Il jouait de moi. De mes sentiments. Ce n'était qu'un tricheur parce qu'il n'avait pas le droit de me manipuler ainsi. Ce n'était pas du jeu. Et malgré cette part de lucidité, l'espoir de croire ces paroles parfaites semblait de plus en plus grand. Alors, avide de connaitre le dénouement de cette histoire qui durait depuis trop longtemps, je le laissai continuer sa tirade.
- J'ai tout essayé pour me faire pardonner. Je t'ai laissé du temps, je me suis excusé, je t'ai couverte de cadeaux, j'ai essayé d'être un simple ami, mais rien de tout cela n'a marché. Alors dis-moi. Je t'en pris, Hermione, dis moi ce que je peux faire pour que toi et moi ne formions plus qu'un ?
Mon esprit était aussi embuée que mes yeux. J'étais perdue. Complètement déboussolée. Le martyre suintait de ses yeux magnifiques mais était-il sincère pour autant ? Pourquoi avait-il mis autant de temps pour venir me dire tout cela ? Il savait depuis un bout de temps que mon amour pour lui avait pris mon otage tout contrôle de mon être. Alors pourquoi maintenant ?
- Ron…Je…Ce que tu as fais…
- Est impardonnable. Me coupa t-il. Mais je souhaite juste retrouver un minimum de considération à tes yeux, parce que si tu continues à m'ignorer ainsi, je mourrais. Pire que la haine, Hermione, ta désinvolture me tue à petit feu.
Un faible sourire étira mes lèvres. Alors il m'aimait. Je veux dire, il m'aimait vraiment. Pour de vrai. Comment avais-je pu douter de sa sincérité ? Trop méfiante, j'avais cru voir en lui un fin manipulateur, cherchant à me briser encore plus que je ne l'étais déjà. Mais je m'étais trompée. Enfin, il était Ron ! Cette espèce d'imbécile maladroit. Comment avais-je pu penser une chose pareille ? Il m'avait trompée, soit, mais qui ne l'avait jamais été ? Je me sentais libérée, soulagée. Ce poids qui opprimait ma poitrine depuis trop longtemps semblait définitivement envolé. Mon sourire s'élargit un peu plus et je tentai un petit pas en sa direction. Il n'avait pas besoin de plus. C'était le feu vert qu'il attendait. Il combla rapidement l'espace entre nos deux corps et m'entoura de ses bras. Ces bras dont j'avais si souvent rêvé. Des effluves de son parfum me chatouillèrent les narines et la tête pleine de souvenir, j'enfouissais mon visage dans sa poitrine. D'une main assurée, il me caressa tendrement les cheveux. Je ne sus combien de temps nous restâmes ainsi mais le temps semblait s'être arrêté. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien depuis une éternité. Pourtant je fus réellement comblée lorsqu'il posa enfin ses lèvres sur les miennes pour sceller d'un accord commun le début de notre nouvelle relation. Une main au creux de mes reins, il m'entraina vers mon lit où nous basculâmes, le sourire aux lèvres.
- Tu m'as tellement manqué, me susurra t-il près de l'oreille, ses lèvres chatouillant mon lobe. Ceci eu pour effet de me déclencher une avalanche incontrôlable de frisson, dont chacun d'eux emplissait toute parcelle de peau d'un bonheur oublié. Ron m'embrassa une nouvelle fois alors que je m'affairais à lui enlever sa chemise. Cependant, un léger raclement de gorge m'extirpa de mon bonheur éphémère. Je me relevai vivement et croisai le regard de Malefoy. Appuyé contre le chambranle de la porte, les bras croisés sur sa poitrine et une valise à ses pieds, il ne semblait pas réellement fâché. Seulement agacé. Il jeta rapidement un coup d'œil à sa montre et déclara :
- Le porte au loin se déclenche dans exactement cinq minutes. Alors dépêche-toi.
Oubliant momentanément la présence de Ron, je me levai d'un bond et me précipitai vers ma valise non achevée. Cependant, il me rappela rapidement à l'ordre lorsqu'il m'entoura le ventre de son bras et me ramena sur ses genoux.
- Elle ne va nulle part.
Il avait lâché la phrase d'une voix calme mais autoritaire, ne laissant aucun doute quand à un éventuel changement de position. Surprise par le ton employé, je me retournai vers lui, les sourcils froncés.
- Je ne suis pas ta chose. Je vais où bon me semble. Et j'ai conclu un accord avec Malefoy. Je dois aller avec lui, point.
Ron s'apprêtait à protester mais je ne lui en laissai pas l'occasion. Je me levai souplement, attrapai ma baguette posée à quelques centimètre de là et fermai ma valise à l'aide d'un sort. Je me tournai vers Malefoy et lâchai, déterminée :
- Voila. Quand tu veux.
Derrière moi, la porte d'entrée claqua et je sus que Ron était parti. Mon cœur se serrait et un sentiment de culpabilité m'envahit. Mais je gardais la tête haute. Je craquerais plus tard, quand la solitude sera seule spectatrice de ma pitoyable faiblesse.
Malefoy dégaina de sa poche un coton-tige qui se mit subitement à trembler. J'attrapai ma valise au vol et posai mon index sur l'objet. Mon appartement disparu rapidement et la sensation d'être tiré par le nombril remplaça durant quelques secondes toutes les douleurs de mon cœur.
Ce que je retiendrais de notre première destination ? Sans aucun doute le froid. Un froid mordant, blessant chaque minuscule parcelle de peau qui aurait eu le malheur d'être à découvert. Et la neige. Une étendue blanche à perte de vue, surplombée par quelques collines au loin toutes aussi immaculées. Grelottante, je me tournai vers Malefoy et articulai entre deux entrechoquements de dents :
- Rappel moi ce qu'on est venu faire exactement ? Du ski ?
Il laissa échapper un petit rire et sortit sa baguette qu'il pointa sur moi.
- Aestus.
Une douce chaleur m'envahit alors et je le remerciai d'un regard. Il leva les yeux au ciel en guise de réponse et lâcha d'une voix lourde de sens :
- Et ça se prétend intelligente…
Règle numéro une : l'ignorer. Règle numéro deux : ne surtout pas répondre à ses attaques. Règle numéro trois : essayer de ne pas l'étrangler avant au moins trois jours.
Je respirai profondément mais ne pus m'empêcher de rétorquer à voix basse :
- Et ça faisait moins le malin à Sainte-Mangouste…
Son visage se ferma brusquement et je tentai difficilement de retenir un fou rire face à son air si sérieux. Je m'avançai vers lui, le doublai en lui donnant un léger coup d'épaule et lui chuchotai au passage :
- C'était de l'humour.
Je l'entendis ronchonner quelques mots puis continuai ma route, amusée par sa réaction. Cependant, après trois pas, je m'arrêtai, constatant que je n'avais aucune idée de l'endroit où nous étions supposés aller. Je me retournai vers lui, curieuse et me retrouvai face à un Malefoy visiblement fier de lui. Son petit sourire en coin et ses bras croisés sur sa poitrine le trahissaient. Ses lèvres s'entrouvrirent mais je le coupai, agacée :
- Ne dis rien !
Il se tut mais ses yeux moqueurs parlaient pour lui. Merlin que cet homme m'agaçait ! A croire qu'il était né pour ça. C'est vrai quoi ! Il avait toute la panoplie pour, ne nous voilons pas la face : arrogant, chiant, prétentieux, beau, sexy et parfois –je dis bien parfois- assez gentil pour qu'on puisse lui faire confiance.
Je levai les yeux au ciel d'exaspération et lui enchainai le pas. Nous ne marchâmes cependant pas longtemps. Cinquante mètres, tout au plus. Il s'arrêta, leva sa baguette qu'il pointa sur la neige immaculée et prononça une incantation qui ne m'était pas familière. Une plaque en fer apparue alors, formant dans la poudreuse un carré parfait. Incrédule, je regardais cette étrange apparition sous l'œil visiblement amusé de Malefoy.
- Je te surprends, pas vrai ? Me dit-il d'une voix supérieure.
- Ca m'écorcherai la bouche de te l'avouer alors non, tu ne me surprends pas du tout, concluais-je en imitant son fidèle sourire en plus d'un haussement de sourcil provocateur.
Il secoua la tête, désespéré, et monta sur la plaque de métal qui se mit immédiatement à trembler.
- Viens ! Vite !
Je m'exécutai alors que la grille commençait à s'enfoncer dans les profondeurs de la terre. Bientôt, l'obscurité nous envahit et seul un point au dessus de nos têtes trahissait une éventuelle sortie. Inconsciemment, je me rapprochai un peu plus de Malefoy et murmurai d'une voix pas très rassurée :
- Ou sommes-nous ?
- En Alaska.
Ca expliquait le froid. Mais ca ne répondait pas exactement à ma question. Je développai :
- Non. Je veux dire où sommes-nous exactement ? Où allons-nous ?
- Là nous sommes quelque part dans le manteau supérieur de la Terre, au milieu de nulle part, coincés entre des kilos des cailloux, en Alaska.
Il était inutile de le voir pour comprendre qu'il se fichait de moi et je commençai sérieusement à m'impatienter lorsque de la lumière apparue à nos pieds. Nous sortions du tunnel de pierre et arrivions au beau milieu d'un couloir. La plaque de ferraille se posa délicatement sur le sol et, sans un regard pour moi, Malefoy y descendit et s'enfonça dans le couloir visiblement très long. Je courrai à suite dans l'espoir de la rattraper, peu rassurée à l'idée de rester seule dans un lieu qui m'était aussi inconnu. Lorsque j'arrivai enfin à sa hauteur, j'étais passablement énervée et c'est brusquement que je lui attrapai le bras et le forçai à se tourner vers moi.
- Je ne ferais pas un pas de plus tant que tu ne m'auras pas expliqué clairement ce qu'on fiche ici, articulai-je froidement.
Il leva les yeux au ciel en tordant sa bouche dans un rictus amusé et laissa échapper ces quelques paroles qui ne me calmèrent guère :
- J'avais oublié qu'une miss je-sais-tout se doit de savoir tout pour ne pas être détrônée. Et comme il serait vraiment dommage que quelqu'un d'autre te remplace, bien que je doute qu'une personne soit aussi tarée que toi en matière de bouquin, alors je vais te dire ce que nous fichons ici.
- Je suis toute ouïe, grognai-je entre mes dents.
Il ne put s'empêcher de sourire et se lança :
- Nous sommes dans les laboratoires de Healthpotion. C'est l'unique endroit où nous testons et créons les médicaments que nous envoyons ensuite dans pas mal d'hôpitaux sorciers du monde.
J'étais plus qu'étonnée par cette révélation. Je m'étais attendue à tout, excepté cela.
- Oh ! Soufflai-je. Et rappel moi pourquoi on est là déjà ?
- Monsieur X.
- Mais comment en es tu venu à la conclusion que c'est quelqu'un qui travaille pour toi ? Ca pourrait être un concurrent ou…
- Non ! Me coupa t-il brusquement. Tu ne comprends pas. Je ne suis sur de rien. Il y a plus d'une personne qui m'en veut mais la dénonciation face au mangenmagot m'a mis la puce à l'oreille. Pour m'accuser de fraude avec mes sociétés, il faut déjà les connaître. Le problème c'est que toi, tu en étais venu à la conclusion que c'était une ou deux personnes qui travaillaient au sein même du mangenmagot pour pouvoir accuser sans donner de nom. Alors j'ai réfléchi…
- Ah ! Alors tu réfléchis ? Le taquinai-je.
Il ébaucha un sourire mais reprit rapidement son air sérieux et continua :
- Oui. Bref passons, et donc j'en ai déduis que c'était peut-être quelqu'un qui travaille pour moi et qui a des relations au sein du ministère. Et c'est la que j'ai besoin de toi. Tu vas intégrer l'équipe, te rapprocher des gens et tirer le plus d'informations possibles. Pour Healthpotion ça devrait être rapide, ils ne sont pas beaucoup –secret de fabrication- mais pour Nimbus&Broom ou encore C&C, un vrai nid de vipères…
Il ne semblait pas l'avoir remarqué, mais j'avais pali à vu d'œil. Je m'en voulais. Je m'en voulais atrocement de ne pas lui avoir demandé plus de détails avant de partir parce que maintenant il était trop tard. Mon cœur cognait brutalement mes côtes et le souffle me manquait. Comment allais-je pouvoir faire ça ? Je n'en serais jamais capable. J'étais tout sauf une personne sociable. L'inconnu me faisait peur.
- Granger ? S'enquit Malefoy face à mon manque évident de réaction.
Je relevai de petits yeux troublés vers lui et marmonnai :
- Ca risque d'être difficile, mais je verrais ce que je peux faire.
Il s'approcha de moi, passa un bras autour de mes épaules et me souffla avant de m'entrainer dans les profondeurs du couloir :
- Je compte sur toi, petite Granger.
Nous déambulâmes un long moment dans les nombreux couloirs impersonnels de Healthpotion. Tout était blanc, excepté le sol qui était recouvert d'une épaisse moquette grise. De gros tuyaux s'étendaient au dessus de nos têtes, habités parfois de quelques bruits étranges. C'est lorsqu'un grattement particulièrement désagréable retentit juste au dessus de moi que je m'inquiétai pour de bon. Je me rapprochai de Malefoy et lui agrippai le bras, tout en lui demandant d'une voix peu assurée :
- Malefoy ? On est où exactement ? C'est encore long ? Et tous ces bruits…C'est quoi ? D'ailleurs à quoi servent ces gros tubes ? Ils me fichent la trouille...Et puis pourquoi on n'a encore croisé personne ? C'est étrange non ?
Un léger rire le secoua, ce qui me vexa. D'accord. Je m'étais inquiétée pour rien. Mais tout de même, cet endroit était alarmant. Il s'arrêta, se tourna vers moi et daigna finalement m'expliquer :
- Healthpotion est très grand, Hermione. Très, très grand. La plupart de ces couloirs sont inutiles mais ils sont à eux seuls un immense labyrinthe. Si une personne mal intentionnée rentre ici, il y a peu de chance qu'elle arrive à en sortir seule. Quand aux tuyaux, ils servent à évacuer les vapeurs des potions. Ils sont reliés aux laboratoires et les bruits que l'on entend ne sont que de simples résonnances.
Une moue dubitative déforma mon visage et je marmonnai :
- Charmant…
Il sourit à nouveau et continua sa route. Noua arrivâmes finalement devant une grande double porte en chêne. D'un geste nonchalant de la baguette, le Blond l'ouvrit dévoilant un endroit étonnant, tranchant avec la monotonie des couloirs blancs. Une vaste salle s'étendait sous mes yeux. De nombreux bureaux la meublaient, tous pleins à craquer de parchemins en tout genre. Des sorciers couraient dans tous les sens tandis que d'autres étaient tranquillement attablés. Une explosion retentit au fond de la salle mais personne ne s'en soucia. Je ne savais plus où regarder, tellement abasourdie par cette incroyable découverte. Malefoy me fit signe d'avancer et je m'exécutais tel un pantin. C'était de la folie. Jamais je n'aurais pu imaginer qu'un endroit pareil reposait sous les neiges d'Alaska. Malefoy se pencha vers moi et m'expliqua d'une voix forte pour couvrir le bruit :
- Les portes là-bas (il me montra une rangée de portes sur le mur gauche de la salle) mènent aux laboratoires. Ici, c'est plus au moins un endroit de gestion, tu sais les importations, exportations, finances, marketing et tout ça. Et là, (il me désigna une unique porte au fond) c'est pour aller à la salle de restauration et aux appartements.
J'hochai la tête, réellement intéressée par ses explications. Il m'entraina vers la porte menant aux appartements, me permettant d'observer de plus près le travail des sorciers scientifiques. Tous portaient une blouse blanche, y compris ceux qui ne travaillaient pas aux laboratoires. Je croisai le regard de l'un deux qui hocha imperceptiblement la tête avant de replonger dans son travail. C'était étrange. Personne ne réagissait à l'entrée, discrète soit, de Malefoy dans les bâtiments. Pourtant il était censé être le patron suprême non ? Pourquoi tout le monde daignait donc l'ignorer superbement ? Je n'eus cependant pas le temps de réfléchir plus longuement à la question. Malefoy ouvrit la porte, me laissa passer et la referma derrière moi. Un nouveau couloir vide s'étalait face à moi et le brusque silence après le brouhaha désagréable de la grande salle me fit frissonner.
- Viens, me chuchota t-il en m'entrainant une nouvelle fois à travers les dédales de Healthpotion. Je remarquai toutefois que ce couloir était plus chaleureux que les précédents. De fausses fenêtres occupaient le mur de droite et les murs étaient peints d'une jolie couleur pourpre. Une nouvelle porte au fond apparut et je soupirai d'exaspération.
- Si tu ne veux pas me retrouver morte au tréfonds d'un couloir un de ces jours tu ferais mieux de me donner une carte…
Il pouffa mais n'ajouta rien pour autant. Nous atteignîmes finalement le nouvel accès et ce qui se trouvait derrière me laissa sans voix.
Une immense salle circulaire s'était découverte à moi. La ressemblance avec nos salles communes à Poudlard était frappante. Sombre à première vue, les coussins, canapés, fauteuils et la cheminée donnaient à la pièce une apparence chaleureuse et confortable. Dans le fond, quelques tables en bois de chêne étaient disposées entre deux étagères remplies de bouquins. Les murs étaient habillés par des tableaux en tout genre et par de nombreux abat-jours supportant des chandelles. Des portes se suivaient tout le long du mur circulaire, toutes assignées de deux nombres différents. Perdue dans ma contemplation de la pièce, je ne remarquai pas immédiatement l'homme en blouse blanche qui s'approchait de nous. Ce n'est que lorsqu'il échangea une bourrade typiquement masculine avec Malefoy que je le reconnus.
- Si je ne savais que ce je sais, je pourrais presque penser que tu es Hermione Granger, me lança t-il avec un rictus mauvais.
Trop surprise pour dire quoi que ce soit, je restai silencieuse à le contempler. Qu'est ce qu'il fabriquait ici ? Ne devait-il pas être mort et enterré depuis bien longtemps maintenant ? Je l'avais vu de mes propres yeux tomber raide face à la baguette de Minerva McGonagall.
- Il semblerait que miss je-sais-tout ait perdu le pouvoir de la parole. Merlin aurait-il donc finit par écouter mes prières ? Me nargua t-il face à mon manque évident de réaction.
Malefoy poussa un profond soupir agacé et grinça :
- Commence pas Blaise, elle est là pour m'aider.
L'ancien serpentard me dévisagea, aussi étonné que je devais l'être.
- Pour t'aider ? Répéta t-il soudain confus. Tu déconnes !
Le Blond attrapa son ami par le bras et le traina un peu plus loin en m'annonçant sans un regard :
- Granger, ton appartement est le 123.
Sous entendu, dégage tu gênes, pas vrai ? Je sentis soudainement la colère monter en moi. Pour la première depuis que j'avais revu Malefoy au mariage, je retrouvais l'adolescent prétentieux et arrogant que j'avais côtoyé durant nos années à Poudlard. Il suffisait qu'il retrouve un ami de longue date, et serpentard de surcroit, pour qu'il se croie permis de me jeter comme une vulgaire chaussette. Indignée par ce manque évident de respect, je grinchai assez fort pour qu'il puisse m'entendre :
- Et je ne suis pas une bouse d'hippogriffe, nom d'un scroutt à pétard !
Malheureusement pour moi, seul Zabini capta mes paroles. Il se retourna et articula silencieusement avec un sourire provocateur :
- Ah bon ?
Après quelques minutes dans la salle circulaire, j'aperçus enfin la porte affectée des numéros cent à cent cinquante. Encore en rogne contre Malefoy et Zabini, je m'y engouffrai et découvris une nouvelle pièce ronde, toutefois plus petite. Cinquante portes m'entouraient, portant chacune un nombre entre cent et cent cinquante. Je cherchai la cent vingt-trois et m'y précipitai sans demander mon reste. L'appartement n'était pas très grand mais largement suffisant. Un salon attenant à une chambre, elle-même comportant une salle de bain confortable. L'absence de cuisine était surement du à la présence d'une cantine pas très loin. Extenuée par tous ces changements, je me laissai tomber sur mon lit et m'endormis aussitôt.
Mes pieds nus foulaient l'herbe à toute vitesse. La couleur de la prairie était tellement lumineuse qu'elle paraissait irréelle. Le bas de ma robe bleue ciel, ceinturée d'un gros nœud blanc, caressait mes genoux à chaque foulée. Mes cheveux éclatant volaient derrière moi, laissant les rayons éblouissant du soleil s'y refléter. Mon rire se joignit soudainement aux pépiements des oiseaux. Semblable à un tintement magnifique, il semblait communicatif à toutes les oreilles qu'il chatouillait. C'est ainsi qu'un autre rire me répondit. Je me retournai le sourire aux lèvres et attrapai la main de Ron. Vêtu d'un simple pantalon en toile, il me suivait, rayonnant.
- Viens…Lui soufflai-je, sans pour autant arrêter ma course.
Nous nous dirigeâmes ainsi vers un grand saule pleureur, au bord d'un lac à l'eau si clair que chaque grain de sable dans son fond était visible. Un léger souffle parcourait ma peau diaphane. J'étais bien. Il faisait ni trop chaud, ni trop froid. Tout autour de moi était parfait. Ron et moi arrivâmes finalement sous l'arbre et j'utilisai son tronc pour ralentir ma course. Une main contre l'écorce revêche et l'autre dans la paume de l'homme que j'aimais, je me laissai tourner autour de l'imposant saule. Soudain mes lèvres rencontrèrent celles de mon amant et je m'abandonnai à cette étreinte magique. Cependant, un souffle plus froid déclencha une avalanche de frisson sur mon corps. Je rouvris péniblement les yeux et constatai avec effroi que la luminosité avait brusquement changé. De gros nuages gris affluaient par dizaine au dessus de nos têtes. L'arbre majestueux avait disparu, ainsi que le lac si paisible. Je remarquai alors que le vent avait cette odeur si particulière de sel. Je me dégageai de l'emprise de Ron et regardai tout autour de moi. Nous n'étions qu'à quelques mètres d'une falaise contre laquelle cognait de violentes vagues. Au loin, un cottage blanc se dressait et je sus que les buissons, au fond de son jardin, abritaient roc blanc gravé d'une funeste inscription. Je levai des yeux apeurés vers Ron et lui demandai, presque affolée :
- Ron ! Qu'est-ce qu'on fait ici ?
Je n'y avais jamais remis les pieds depuis l'attaque du manoir Malefoy. Cet endroit me rappelait beaucoup trop de souvenirs douloureux pour que je puisse un jour y revenir par ma seule volonté. J'avais de plus en plus froid et une pluie fine commençait à s'abattre sur la chaumière aux coquillages.
- Ron ? Répétai-je face à son mutisme.
Mon regard croisa alors le sien et je reculai d'un pas, effrayée. Ces yeux n'avaient plus rien d'attendrissants. Sombres, nimbés par de lourds cernes, il me dévisageait avec une lueur démentielle. Son teint autrefois clair avait pris une couleur blafarde. Ces cheveux contrastaient difficilement avec le paysage si sombre qui nous entourait.
- Ron ? Murmurai-je à nouveau, le corps secoué d'un violent spasme.
Je reculai encore d'un pas, m'approchant dangereusement de la falaise.
- Hermione.
Sa voix me paralysa. Eraillée, presque sourde, elle ne ressemblait en rien à la voix de Ron.
- Hermione, répéta t-il en se rapprochant à nouveau de moi. Tu m'aimes ?
Je répondis sans réfléchir une seule seconde :
- Bien sur !
Il se rapprocha un peu plus de moi et je reculai encore d'un pas.
- Tu ferais tout pour moi ?
- Oui.
- Tu m'aimeras toujours ?
Le souffle me manquait. Mes poumons étaient en feu.
- Oui…Soufflai-je.
- Tu donnerais ta vie pour sauver la mienne ?
Non !
- Ou…Oui.
Mes talons basculèrent dans le vide. J'étais au bord de la falaise et Ron s'approchait toujours de moi. Un sourire machiavélique étira ses lèvres blanchâtres et alors qu'il arrivait à ma hauteur, me souffla dans le creux de l'oreille :
- Alors saute !
Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Mes oreilles sifflaient au point de me rendre sourde et mon esprit semblait avoir quitté la carapace qu'était devenu mon corps. Je jetai un rapide coup d'œil en bas. Au moins trente mètres me séparaient de l'eau salée. Si je sautais, je mourrais.
- Saute ! S'impatienta Ron.
Je sentis des larmes de désespoir couler sur mes joues alors que je me retournai pour affronter mon destin funeste. Ma jambe droite bascula dans le vide et alors que la gauche s'apprêtait à la suivre, une poigne féroce me tira en arrière. Je retombai dans un étau souple et tiède. Les nuages gris disparurent tandis qu'un timide soleil faisait son apparition. L'étau me remit sur pied et je retournai. Ron avait disparu. Et Malefoy le remplaçait. Aucune expression n'habitait son visage angélique. Ses lèvres s'entrouvrirent pour laisser passer ces mots :
- Ne saute pas. J'ai besoin de ton aide. Tu sauteras après, sang-de-bourbe.
Mes yeux s'ouvrirent brusquement. La joue contre l'oreiller humide, je mis un certain temps à me situer. J'étais visiblement dans un lit. La chambre était plongée dans l'obscurité. Je me levai quand même et cherchai à tâtons ma baguette. Mes doigts rencontrèrent mon sac et je m'en emparais immédiatement, soulagée. Le bout de bois tant recherché se logea au creux de ma main et j'illuminai la pièce. Ah oui. L'Alaska. Encore secouée par mon étrange cauchemar, je me dirigeais telle un automate vers le salon où j'allumai les nombreuses bougies. Mon cœur tambourinait encore brutalement mes côtes, me donnant cette affreuse sensation d'avoir le souffle court. L'image de Ron défiguré par une certaine démence me hantait. Il m'était impossible de fermer les paupières sans que ses yeux maléfiques ne me dardent le cœur. Les paroles de Malefoy résonnaient en moi tel un écho infini.
Les fausses fenêtres, identiques au couloir que j'avais récemment traversé, ne laissaient passer aucune lumière. Il devait donc faire nuit. Il m'était toutefois impensable de me rendormir. Il ne me fallut qu'une minute pour décider de ce que j'allais faire. Les jambes tremblantes, je me dirigeai vers la sortie. Je me retrouvai rapidement dans la grande salle circulaire. Quelques étincelles ne semblaient vouloir s'éteindre dans la cheminée délaissée et seules quelques chandelles éclairaient la vaste pièce. Encore un peu déroutée, je regardais tout autour de moi. Le vide m'entourait. Mes yeux affolés se posèrent alors sur la bibliothèque. Rassurée par la présence de livres, je m'en approchai. Une porte cachée entre deux étagères que je n'avais pas remarquée tout à l'heure s'imposa à moi. Le dessin d'un grimoire sur son bois lisse éveilla ma curiosité. J'appuyai fébrilement sur la poignée qui céda dans un petit déclic. Un véritable temple s'ouvrit à moi. Des centaines, que dis-je, des milliers de livres s'étendaient à moi, recouvrant une nouvelle salle circulaire du sol au plafond. De nombreux fauteuils était éparpillés ci et là, mais je n'y fis pas attention et m'approchai des étagères majestueuses. Délicatement, je laissai mes doigts glisser le long des dos, plus ou moins âgés.
- Pourquoi ne suis-je pas surpris de te trouver là ? Me charria gentiment cette voix que je connaissais trop bien.
Je me retournai, agacée d'avoir été tiré si brusquement de ma contemplation.
- Ah tiens, tu me parles toi maintenant, raillai-je.
Malefoy grimaça et me fit signe de m'assoir sur un des fauteuils. Grincheuse, je m'exécutai quand même. Il s'installa sur l'accoudoir du fauteuil face au mien. Je croisais les bras sur ma poitrine et plongeai mes yeux dans les siens, déterminée à ne pas céder. Il soupira et me dit d'une voix calme, dénuée d'ironie ou de méchanceté :
- Je suis désolée pour tout à l'heure. Je ne voulais pas paraître indifférent mais il fallait que j'explique à Blaise avant. Sinon il n'aurait pas compris.
- Expliquer quoi ? M'enquis-je agacée.
Il écarquilla légèrement les yeux, surpris.
- Qu'on n'est plus ennemi.
Ce fut mon tour d'être étonnée.
- Tu veux dire que tu m'aimes bien ?
Il leva les yeux au ciel, presque amusé.
- Je ne t'ai jamais vraiment détesté. Disons que tu m'insupportais.
Je souriais malgré moi. C'est vrai que j'étais plutôt agaçante. Mais avais-je vraiment changé ?
- Ouais. Mais bon…J'insupportais beaucoup de monde et ce n'est pas pour autant que je me faisais insulter à chaque détour de couloir.
Il redevint sérieux et je sus que la conversation prenait un autre tournant. Plus grave, moins mature. Le tabou semblait à deux doigt de se changer en tolérable. L'atmosphère de la pièce semblait plus pesante, plus lourde et je redoutais presque la réponse de Drago. Il semblait d'ailleurs chercher les mots les plus appropriés.
- Je n'ai pas été très correcte avec toi. Mais tu sais…
- Oui. Je sais, le coupai-je d'une voix si douce qu'elle m'étonna moi-même.
Malefoy ébaucha son célèbre sourire et railla gentiment :
- On vire dans le mélo là !
J'éclatai de rire avant de m'exclamer :
- J'avoue !
L'atmosphère devint immédiatement plus légère et un silence aérien s'installa. Mes pensées vagabondèrent aussitôt et mon rêve me revint à l'esprit.
- Tu penses à lui, n'est-ce pas ?
Je sursautai et le détaillai en fronçant les sourcils.
- A qui ?
- Weasley.
Mon cœur se serra et je détournai le regard vers mes pieds. Il n'avait apparemment pas compris que le sujet était sensible et qu'il ne valait mieux pas en parler puisqu'il continua :
- J'ai remarqué ça plusieurs fois déjà. Dès que tu n'es plus distraite, ton visage se ferme et tes yeux…Ba je ne sais pas, ils perdent de leur éclat.
- C'est compliqué, articulai-je difficilement, la gorge sèche.
- J'ai toujours cru que vous finiriez mariés tous les deux, insista t-il.
Il ne m'avait pas réellement parlé mais semblait plus réfléchir à voix haute. Pourtant sa réflexion me fit l'effet d'un coup de poignard dans le cœur. Moi aussi j'avais toujours cru que Ron et moi formerions une belle famille équilibrée.
- Ca se serait surement produit s'il ne m'avait pas trompée, dis-je avec amertume.
Malefoy sursauta sur le coup de la révélation. Ses yeux s'écarquillèrent, passant de la surprise au dégout. Ses sourcils se froncèrent et ses lèvres se pincèrent.
- Quel idiot…Grinça t-il entre ses dents.
- Et quelle idiote…Ajoutai-je avec une certaine rancœur.
Il me détailla quelques instants, aucune expression ne trahissant ses pensées.
- L'amour est vil, cruel et méchant. Il est inutile et existe dans le but de torturer chaque être tombant dans son piège. Il est faux, fourbe et fait croire à qui veut l'entendre que le bonheur l'habite, oubliant de préciser qu'il n'est qu'éphémère. Je suis sure qu'il est de mèche avec la grande faucheuse. Il choisit sa cible et ne la lâche plus tant qu'elle ne souffre au point de quitter ce monde barbare. Et moi dans tout ça, je me suis laissée berner par ce stupide sentiment. Et maintenant…Maintenant je fais comme je peux.
Ma tirade terminée, je me sentais presque mieux. Drago, lui, se contentait de me fixer, une lueur attendrie au fond des prunelles.
- Arrête de me regarder comme ça, grognai-je.
Il esquissa un sourire, leva les yeux au ciel.
- Alala, Granger…Tu es vraiment particulière et je me rends compte que je ne te connais vraiment pas. Et puis tu m'es d'une grande aide. Non, vraiment. Je me marie bientôt et ce que tu me dis me rassure vraiment. Je crois que je vais te garder avec moi toute la vie ! Ta philosophie de la vie m'est indispensable à présent !
Je pouffai et m'excusai. J'avais oublié ce petit détail. Malefoy allait se marier.
- Et moi j'ai toujours pensé que ta famille avait arrangé un mariage avec la famille de Parkinson.
Il éclata d'un grand rire qui me cloua sur place. Sceptique, je le regardai se bidonner sur son fauteuil. Ce que je venais de dire n'était quand même pas si stupide, n'est-ce pas ?
- Quoi ? M'enquis-je agacée.
- Granger ! S'exclama t-il, on est plus au Moyen-âge !
Et il repartit dans un long fou rire alors qu'un sourire naissait au coin de mes lèvres.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top