CHAPITRE VI

Elle était debout devant lui. Devant cette tombe. Katsuki ne comprenait rien à ce qu'il se passait. Ce qu'il avait compris, c'était qu'ils étaient passés chez le fleuriste avant de rappliquer au cimetière, sous la demande désespérée d'Ochako paniquée et nerveuse. Droit devant lui, la jeune femme paraissait forte et fière de dos, devant cette tombe qui lui était totalement inconnue. Cependant, il pouvait clairement entendre ses pleures et voir les légers tremblements qui parcourraient son dos. Avec lenteur, il l'a vit s'accroupir pour y déposer les fleurs fraîchement achetées quelques minutes juste avant. Elle ne dit absolument rien pendant quelques minutes, laissant le silence planer entre eux, quand soudain elle prit la parole :

« Salut bébé... C'est Maman... »

Katsuki se figea à cette révélation. Maman ? Elle était Maman ? En plus d'être mariée à ce nerd, ils avaient eut un enfant ensemble ? Katsuki n'en revenait pas. Pourquoi n'était-il pas au courant ? Et comment cet enfant était-il mort ? Pourquoi d'ailleurs ? A quoi ressemblait'il, et pourquoi, Kami-sama, n'en avait-il aucune idée ?! Ça se saurait si Midoriya avait eut un gosse ! Kami-sama, il ne comprenait plus rien ! Que dalle, putain de bordel !

« Pardon bébé... Maman n'avait pas vu l'heure, mais je suis là..., sa voix sembla trembler en retenant ses larmes. Papa est passé à ce que je vois... Il t'a offert de belles tulipes, mon bébé... »

Il entendit à sa voix qu'elle se retenait de fondre en larmes. Voilà pourquoi elle termina au plus vite.

« Tata Mina t'as aussi ramener des fleurs... Des iris... Je suis sûre que tu les aurais adoré, bébé... Papa et Maman aiment tous les deux les iris... Maman a ramené un ami avec elle... Tu ne le connais pas bébé... Mais je suis sûr que tu l'aurais adoré... Voilà bébé... Maman t'aime de tout son cœur... Je reviendrais bientôt, promis... »

Puis c'est en la voyant se relever, les poings serrés et les larmes plein les joues qu'ils finirent tous les deux par regagner la voiture, dans un silence des plus complets. Katsuki la raccompagna chez elle, mais juste avant de la laisser partir, il ne pu s'en empêcher : il avait besoin de réponse.

« Tu as un enfant, Ochako... Tu avais un enfant... »

Il la sentit clairement se tendre à ses côtés. Mais il avait besoin qu'elle lui réponde. Et comme si elle avait sentit son besoin de comprendre, elle abandonna et céda à tout lui raconter. De toutes façons, elle était épuisée aujourd'hui. Elle ne voulait pas se battre...

« Je suis tombée enceinte..., commença-t-elle à expliquer. Il y a presque trois ans... Izuku et moi étions tellement heureux... Tout le monde attendait le bébé avec impatience... Ses parents, mes parents... Mina, lui... et moi. Ma grossesse s'était parfaitement bien passée. Il n'y avait eut aucun problème et le bébé allait arriver. Je me souviens comme j'étais heureuse en apprenant que c'était un garçon..., elle sourit en se remémorant de tels souvenirs. Un adorable petit garçon, qui aurait été un mélange parfait de son père et moi... On l'aimait tellement déjà, alors même qu'il n'était pas encore né... Avec Izuku et nos parents, on s'est beaucoup disputé par rapport au prénom... Bien sûr, c'était amusant dans un sens. On n'arrivait pas à choisir le prénom parfait que je voulais pour mon fils... »

Son sourire se fit tendre, rêveur et nostalgique. La gorge du blond se serra douloureusement.

« Puis on l'a trouvé, ce prénom parfait... Il se serait appelé Itoe. Itoe, un enfant béni par l'amour... il aurait été parfait pour mon bébé... Et j'ai accouché... »

Ochako pressa ses lèvres entre elles, la gorge soudainement sèche et le cœur lourd.

« J'ai fait une fausse couche, Katsuki... »

Sa respiration se coupa.

« Je ne sais pas comment s'est arrivé... Je me suis évanouie pendant l'accouchement, et à mon réveil... On m'a annoncé la mort d'Itoe... »

Ses yeux restaient constamment sur le corps tremblotant de la jeune femme. Et sans qu'il ne contrôle rien, ses bras vinrent entourer ses épaules. Doucement. Fermement. La voir ainsi lui brisa le cœur.

« J'ai retrouvé mon bébé mort, Katsuki... Mon bébé était mort parce que je n'ai pas été assez forte pour supporter l'accouchement... Et j'ai même oublié le jour de son anniversaire... et de sa mort... Je suis une mère affreuse... »

Elle pleura et cria tout son soûl contre son torse, évacua toute sa souffrance. Katsuki ne pouvait rien faire, si ce n'était que la soutenir autant qu'il le pouvait. Il savait que lui dire que ce n'était pas de sa faute ne servirait à rien. Elle se sentirait encore plus coupable, il le savait. Puis au bout de quelques minutes, ne supportant plus de la voir aussi désemparée, aussi torturée, il fit quelque chose dont lui-même se surpris et qu'il jamais pu soupçonné faire : il l'embrassa.

Elle avait passé une semaine. Une semaine entière à l'éviter. Et lorsqu'elle venait à leur rendez-vous quotidien, elle ne restait que quelques minutes et ne pipait mot. Cela avait eut le don d'agacé le blond -mais surtout de l'inquiéter plus que de raison- qui, dans ses moments-là, préférait s'en aller en premier afin d'éviter de causer un quelconque scandale en lui criant dessus pour lui demander des explications. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé entre eux pour qu'elle finisse par être aussi distante, ni ce qu'il avait pu faire pour engendrer ce genre de situation. Il ne savait même pas si le problème venait de lui, d'elle ou encore d'une quelconque présence extérieur, et ça le faisait rager.

De son côté, Ochako ne pouvait s'empêcher de ne pas l'approcher. Elle avait peur. Elle était terrifiée au fait de lui faire face. Tout ça, tout ce qu'elle ressentait lorsqu'il était à proximité était mal. Oh non, pas mal dans le mauvais sens. Mais ce qu'elle ressentait pour lui n'était pas bien. Ce n'était pas rationnelle. Elle n'était pas sensée ressentir ce genre de sentiments. De sensations. Elle ne devait pas. Son cœur lui faisait mal à chaque fois qu'elle rencontrait Katsuki. Sa gorge se resserra à chaque fois que son regard se posait sur elle et son ventre se tordait dans tous les sens. Chaque fois qu'elle ressentait ceci, elle voulait lui parler, rire avec lui, être dans ses bras, comme ils avaient l'habitude de faire. Mais elle se retenait juste avant qu'il ne parte, et lorsqu'elle rentrait à la maison et voyait le sourire bienveillant d'Izuku, les doutes et la culpabilité l'inondait entièrement avant de lui sourire en retour, de manière presque totalement innocente. Puis le regret la rongea. De faire souffrir son mari. De faire souffrir Katsuki. Et de ressentir tout ça.

C'e qu'ils s'étaient passés entre eux n'était pas rationnelle, ça n'avait pas été normal. Ils n'auraient jamais dû faire ça. Et bien que la jeune femme avait pu ressentir une chaleur doucereuse remonter jusqu'à sa poitrine, elle s'était faite une raison sur leur situation et refusait de céder. Et tout ça, elle ne le faisait que pour Izuku. Il ne méritait pas de subir ses erreurs et ses mauvais choix.

Le mois passa avec une lenteur qu'Ochako n'avait jamais pu soupçonner. Katsuki et elle avaient finalement cessé de se voir après deux semaines de silence entre eux. Aucun des deux ne souhaitaient parler de ce qu'il s'était passé, et depuis, Ochako s'était surprise à trouver sa vie fade avant de se rendre compte que c'était exactement le quotidien qu'elle menait avant de rencontrer Katsuki. A cette constatation, une douleur aiguë lui tordit les entrailles douloureusement. Ils avaient fini par s'éviter, ne se parlant et ne se rencontrant plus. L'ennuie avait fini par avoir raison d'elle, alors que ses proches avaient commencé à se poser des questions sur l'état émotionnelle de la brunette. Izuku avait tenté de parler avec elle, mais à chaque fois qu'il essayait d'aborder le sujet, elle se refermait immédiatement et évitait toute conversation. Il doutait sérieusement que c'était quelque chose en rapport avec le blondinet qui avait arrêter de la voir, et même si penser ainsi ne lui plaisait guère, il avait quand même l'impression de se sentir un peu fautif de son éloignement avec sa compagne. Cela faisait presque deux mois qu'il rentrait tard, la retrouvant la plupart du temps déjà et complètement endormie, et deux ans qu'ils n'avaient plus eut de contact intime.

Mina était la plus inquiète de tous. Sa meilleure amie allait mal, et elle se sentait totalement impuissante face à cela. Elle avait tout essayé, tout, la sortant dehors, lui préparant ses plats préférés, lui raconta des blagues aussi nulles les unes que les autres... Mais rien n'avait marché. Elle avait tenter d'appeler Bakugo pour lui demander de l'aide et surtout des explications, mais celui-ci n'était décidément pas près de lui répondre non plus. Même au travail, il réussissait à lui échapper. C'en était frustrant pour la rose qui ne savait plus quoi faire à ce moment-là. Et elle ne voulait pas forcer la main à son amie.

Jusqu'à ce soir, où Ochako était arrivée en pleurs devant chez elle. Elle lui avait ouvert les bras, lui avait offert son épaule où elle pleura toute sa peine. Trop fatiguée de garder ça pour elle, pour supporter tous ces sentiments négatifs en elle, elle lui avait tout raconté. L'anniversaire de la mort d'Itoe, leur rapprochement, leur baiser, leur éloignement... Son amie avait mal, horriblement mal et Mina n'avait rien vu. Elle n'avait pas vu sa joie lorsque le blond était à ses côtés, son regard charmée lorsqu'ils discutaient, le stresse permanent qu'elle ressentait au labo de faire la moindre erreur, son expression coupable et son malaise lorsqu'elle était près d'Izuku et de Katsuki en même temps... Et elle eut affreusement mal au cœur pour elle, la rassurant une bonne partie de la nuit. Au petit matin, Mina s'était réveillée dans son lit, son amie blottit dans ses bras et toujours profondément endormie, les traits du visage apaisés. L'Ashido s'était relevée doucement, en évitant de la réveiller. Elle était partie dans le salon pour rejoindre sa cuisine quand elle y vit son petit-ami, une tasse de café à la main et assit près de la table. Elle arriva à sa hauteur, encore un peu endormie, et lui embrassa le bout des lèvres avant de se faire un café juste après.

Ochako finit par les rejoindre quelques minutes plus tard et Mina, ayant prévu le coup, lui tendit une tasse de son thé favori sous le regard compatissant du roux. Puis ledit roux finit par les laisser entre filles, sentant cette tension dans l'air. De longues secondes passèrent. Silencieuses. Qui semblèrent durer un millénaire pour la rosée qui prit enfin la parole.

« Tu veux en parler. »

Ochako hocha négativement la tête, mais son amie ne lui laissa pas le choix.

« Ocha'... chuchota-t-elle du bout des lèvres. Il faut que tu te réveilles ma belle... »

Elle vint tenir ses épaules, la laissant relever la tête vers sa personne.

« Tu aimes Izuku. Je n'en doute pas Ochako, et ton amour est surement le plus pur que je n'ai jamais connu de toute ma vie... Mais ce n'est plus ce même amour, Ocha'. Tu n'es plus amoureuse de lui... »

C'était une chose de le penser. C'en était une autre de l'entendre. Elle baissa les yeux, honteuse. Et son amie la prit dans ses bras, comme si elle avait deviné ses pensées, pour lui chuchoter des paroles rassurantes.

« Ce n'est pas ta faute Ochako... Tu n'as rien décidé de tout ça... »

« Katsuki... »

Elle se retrouvait sous le porche de son appartement sous le regard étonné de son ami blond. Il ne s'attendait pas à la voir ici, pas après tout ça. Il pensait même ne plus jamais revoir la jeune femme. Ladite jeune femme n'avait d'ailleurs pas vraiment eut le choix de venir le voir. Elle allait mieux, son teint était beaucoup moins pâle depuis qu'elle était allée voir sa meilleure amie, ce mercredi soir. Yuna lui avait donné le reste de sa semaine, avec l'accord du directeur de leur chef, s'inquiétant pour sa santé et depuis, elle n'était pas retournée au laboratoire. Elle y retournait dans trois jours, lundi.

« Qu'est-ce que tu fais là ?
-Il faut que je te parle... »

Il haussa un sourcil mais la laissa tout de même passer. Elle entra donc dans son appartement, se débarrassa de son manteau et de ses chaussures et partie instinctivement vers le salon. Katsuki la rejoignit rapidement, ne souhaitant pas perdre de temps.

« Qu'est-ce qui t'amène ? »

Les mots se bloquèrent au fond de sa gorge. La jeune Midoriya déglutit difficilement, mais reprit contenance aussi vite qu'elle le pouvait.

« Je voulais m'excuser... pour t'avoir évité... Je suis désolée Katsuki. »

Le regard rougeâtre de Katsuki se posa enfin sur sa personne, la sondant jusqu'aux tréfonds de son âme. Le cœur d'Ochako palpita à l'intérieur de sa poitrine, malgré cette sensation de douleur. Finalement, elle le vit soupirer en se passant une main derrière la tête, se frottant négligemment les cheveux.

« C'est pas grave. J'avais pas à faire le con aussi. Putain, tu me mats mal-à-l'aise avec tes excuses, là... »

Katsuki rouvrit les yeux et tendit sa main vers la jeune femme.

« C'est bon ? On peut redevenir comme avant maintenant ? J'aime pas les effusions de sentiments... »

Retourner comme avant ? Oh oui, Ochako le voulait. Elle le voulait profondément. Tout était tellement mieux avant, si facile. Elle ne l'aimait pas autant, n'avait pas spécialement besoin de sa présence dans sa vie et Izuku lui suffisait. Mais à présent, elle voulait plus. Et même si elle avait cette boule d'appréhension et de peur au fond de sa gorge, il fallait que ça sorte. Absolument.

« Je ne veux pas...
-Quoi ?
-Je ne veux pas retourner comme avant... »

Les traits du blond se durcirent et son regard se fit plus dur, plus neutre alors qu'il rabaissait sa main. Pourtant, sans tenir compte de l'état de choc du Bakugo, Midoriya poursuivit :

« Je ne peux pas rester simplement ami avec toi, Katsuki... J'y arrive pas..., sa voix devint plus grave au fil de son récit. J'aurais tellement voulu que les choses restent simple... Continuer à vivre ma vie tranquillement, comme si ta présence n'avait aucun impact sur toute, toute ma vie. Mais j'y arrive pas... J'y arrive pas... J'ai trop besoin de toi... Tu es devenu trop important... »

Ochako serra les poings, ses épaules tremblotantes, signe qu'elle lâchait silencieusement des larmes en essayant de ne pas perdre contenance. Cependant, Katsuki le vit. Et il n'attendait qu'une seule phrase pour se bouger le cul.

« Je suis amoureuse de toi... Je t'aime, Katsuki... »

Puis sans crier gare, une main s'abattit à l'arrière de son crâne pour relever son visage surpris vers lui. Ses lèvres se pressèrent brusquement, violemment et passionnément sur les siennes pour un ballet de langues torride et pourtant rempli de douceur. Lâchant prise, elle passa ses bras autour de son cou. Enfin. Il l'avait tellement attendue...

Et voilà la triste vérité... alors, qui l'avait deviné ??

J'espère que ça vous a fait un choc ! J'ai décidé de poster un chapitre, parce qu'on est lundi, et que ce lundi a mal commencé pour la petite Khaloche que je suis... Arrivée en retard à cause des grèves de train... Vive Macron, youhou... j'espère que de votre côté, ça c'est bien passé. Allez, bye !

Motaku.

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