CHAPITRE III

"Rappelle-moi. Faut qu'on parle. Katsuki."

Pourquoi voulait-il lui parler ? De quoi voulait-il lui parler ? Ochako était restée bêtement devant  son téléphone, bouche bée, pendant bien au moins cinq minutes, sans savoir réellement quoi faire ou non. Elle était restée là, hébétée, son cerveau s'activant pour essayer de trouver la méthode à faire dans ce genre de cas. Mais mince, elle n'avait aucune solution. Dans sa tête, c'était la cacophonie. Elle ne savait pas comment réagir à ce simple message qui, pourtant, semblait très clair. Mais si ce n'était pas lui ? Et comment avait-il eut son numéro ? Soudain, quelque chose lui revint en mémoire. Quelques minutes plus tôt, Mina lui avait dit, avant de franchir le pas de sa porte et  de ne partir définitivement, qu'elle attendrait un appel surprenant. Elle savait.

Ça n'étonnait finalement pas plus que ça la brune. De ce qu'elle avait bien compris de leur sortie de dimanche, me blond et le rouquin qui les avait accompagné étaient deux meilleurs amis, et Mina semblait bien proche du rouquin. Le blond avait surement dû raconter quelque chose au roux l'impliquant elle avant que celui-ci ne balance tout à sa meilleure amie. Simple et logique. Finalement, ses doigts bougèrent d'eux-mêmes pour aller sa liste d'appels récents et  pour appuyer sur le dernier numéro qui l'avait appelé, ce qui veut dire plus communément : Katsuki, le numéro inconnu. C'est ainsi, avec une appréhension clairement visible, que la brune appelait le blond, la sonnerie d'attente comme quoi son appel était en cours résonnant dans ses oreilles avec ce qu'il lui semblait être une éternité. Finalement, au bout de quelques minutes -secondes mêmes-, le blond décrocha de l'autre côté du fil.

« Allô ? »

La respiration d'Ochako se coupa, un court instant, en entendant son interlocuteur. Au fond, elle espérait peut-être qu'il ne lui réponde pas. Pas alors qu'elle venait de verser toutes les larmes de son corps.

« Allô...? fit-elle hésitante.
-Midoriya.
-Oui ? Pourquoi voulais-tu me parler ? demanda Ochako sans réfléchir. »

Il s'en suivi un lourd silence dans lequel Ochako ne pouvait cesser de gigoter impatiente sur son canapé. Elle aimerait sincèrement qu'il dise ce qu'il avait à lui dire afin de couper court à leur discussion et de raccrocher. Elle voulait vraiment terminer au plus vite.

« Je voulais... m'excuser.
-Hein ? Mais... Enfin, t'excuser pourquoi ? questionna la brune à la fois perturbée et perdue.
-Pour avoir insulter ton... mari, l'autre jours. Même si c'était Deku... Je n'avais pas à l'insulter comme ça devant toi, c'était impoli. »

Elle le voyait, dans la façon qu'il avait de cracher les fins de ses phrases, que ce n'était pas par sincérité qu'il s'excusait. Mais sur le moment, elle paru tellement abasourdie par ses excuses que rien ne pu sortir de sa bouche durant une dizaine de secondes, avant que le blond ne reprenne la parole.

« Midoriya ?
-Oui ? Oh, désolée Bakugo, je... C'était le choc, je ne pensais pas que tu t'excuserais pour ce genre de chose, ce n'était pas la peine...
-C'était vraiment impoli de ma part, et c'était soit ça, soit Eijiro me faisait chier jusqu'à ce que je cède.
-Oh, je vois, rit-elle discrètement. J'espère alors qu'il ne te dérangera pas plus pour ça.
-Eh, Midoriya ? lança-t-il après un court temps de silence.
-Hn ? »

Elle attendit qu'il continue sa phrase, mais à la place, il répondit simplement en grognant sans discrétion :

« Non rien. Passe une bonne fin de journée, salut.
-Euh... Oui, toi aussi. Au revoir. »

Puis il raccrocha, laissant la jeune femme hébétée par ce soudain changement d'humeur du blond. Elle reposa doucement son téléphone près d'elle, en ne pouvant s'empêcher de penser néanmoins à ce blond assez mystérieux et étrange. Elle secoua vivement la tête en entendant la porte d'entrée claquer soudainement, se relevant pour foncer vers sa cuisine préparer le dîner, sous le regard éteint de son mari à peine rentré.

Le lendemain, elle avait fini par céder. Elle ne voulait pas rentrer chez elle, ne pouvait pas, la peur au ventre de confronter son mari. Elle avait alors prit la route pour aller jusqu'au petit café, KekkiToWatashi, dont elle appréciait tellement l'ambiance. C'était un endroit chaleureux où elle se sentait bien à chaque fois qu'elle y allait, tout comme elle la dernière fois où elle y est allée. Elle s'installa à une table, près de la fenêtre, afin d'observer le monde en activité. Les gens dans la rue passaient devant elle, vivant leur vie tranquillement sans savoir, sans se sentir observer, sans se soucier du monde qui les entourait. Elle regardait la neige tomber en dehors de ses murs, s'écrasant sur le sol pour former un tapis de neige blanc, doucement noirci par la saleté. Il commençait à se faire nuit, les lampadaires allumés dehors en étant témoins. Un serveur arriva et prit sa commande avant de repartir presque immédiatement vers d'autres tables non servis. La simple musique qui se jouait dans ce café suffit à rendre la situation de la brune plus agréable. Elle ferma les yeux pour écouter attentivement la mélodie, oubliant un instant tous les problèmes de sa vie actuelle. En les rouvrant, la jeune femme se mit à penser intensément à sa réalité et à se poser des questions. Elle essaya de se souvenir comment elle avait pu tomber amoureuse de Izuku, leurs nombreux instants de bonheur, leur complicité, l'amour qu'ils avaient partagé. En plongeant plus profondément dans ses souvenirs heureux, elle sourit doucement, tendrement, avec cette pointe de nostalgie dans le regard. Elle se souvint des premiers émois, des premiers battements de cœurs, des premiers baisers maladroits... C'était tellement beau.

Elle ne pourrait jamais le laisser. Elle le savait, elle l'aimait trop pour l'abandonner. Elle s'était mainte et mainte fois posé cette question : devait-elle le quitter ? Et à chaque fois, sa réponse avait été la même : non. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle l'aimait. Parce qu'elle l'aimait tellement. Parce qu'il était si important dans sa vie, un pilier. Il était son mari qu'elle aimait tant, qu'elle ne pourrait jamais cesser d'aimer complètement, dont les souvenirs restaient gravés dans la mémoire. Son n'avait battu que pour lui jusqu'ici, parce que justement il était Izuku Midoriya. L'homme dont elle était tombée amoureuse, celui qu'elle avait aimé au point de lui dire oui. Gentil, attentionné, romantique, prévenant... Il était son mari, celui qui savait la combler mieux que quiconque. Et c'est en repensant à tout ça que la brune se décida. Elle ne le laisserait pas. Il ne pouvait pas la tromper. C'était Izuku. Et malgré tout, malgré leur propre situation, elle lui faisait toujours confiance. Toujours. Parce que c'était lui. Parce que c'était Izuku. Elle lui faisait confiance.

Elle sortit de sa rêverie lorsque son chocolat chaud et sa pâtisserie arrivèrent devant elle. Ochako remercia gentiment le serveur avant de s'attaquer à sa boisson, laissant le contenu de sa tasse chaude glisser entre ses lèvres et s'écouler le long de sa gorge. Elle soupira de contentement en ressentant la chaleur dans son corps et frissonna légèrement de bien-être. Avec ce froid, il n'y avait rien de mieux qu'une boisson bien chaude accompagné d'une bonne pâtisserie gourmande. Elle reposa sa tasse sur la table et fouilla dans ses poches à la recherche de son téléphone lorsqu'une main se posant sur son épaule la fit sursauter et se retourner précipitamment. Elle soupira de soulagement lorsqu'elle reconnu Katsuki.

« Bakugo...
-Midoriya, fit-il en guise de salutation. Qu'est-ce que tu fais-là ?
-Je n'ai pas le droit de me réchauffer avec un bon chocolat chaud ? »

Le blondinet lui lança un regard exaspéré réfléchissant parfaitement le fond de sa pensée. Il n'était pas du tout convaincu par l'argument de la brune, ce qui fit baisser les yeux de la jeune femme et la fit soupirer. On lui avait toujours dit qu'elle ne savait pas mentir...

« J'avais besoin de venir ici avant de rentrer. Cet endroit m'apaise. »

Elle ne savait pas pourquoi elle lui avait dit ça. Après tout, ils se connaissaient à peine et ce n'était même pas sûr que cela intéresse un tant soit peu le jeune homme à côté d'elle. Mais celui-ci ne dit rien et se contenta de tirer la chaise d'en face pour s'y asseoir sous l'air incrédule de la jeune femme, essayant de comprendre ce qu'il se passait aussi vite qu'elle le pouvait. En remarquant le regard de la Midoriya sur elle, Katsuki s'exclama :

« J'ai un truc sur la gueule ?
-Quoi ? Non, non ! C'est, je... Pourquoi près de moi ?
-Tu préfère que j'ailles m'installer à côté d'un total inconnu dont je me fous complètement et qui risque de me raconter leur vie alors que je m'en fous ? railla-t-il avec un sourire ironique.
-Je, non, non ! Bien sûr que non..., ajouta-t-elle prise au dépourvue.
-Voilà. »

Un silence pesant s'installa, faisant tortillé Ochako sur sa chaise, mal-à-l'aise.

« Alors... Que viens-tu faire ici, Bakugo ?
-J'aime pas mal cet endroit, haussa-t-il des épaules. Il appartient aux parents d'un de mes amis. J'ai l'habitude de traîner ici.
-Tu connais les gérants ? s'étonna la brunette.
-Ouais, comme je viens de le dire, soupira Bakugo d'un air agacé.
-Désolé... »

L'air coupable de la jeune femme tira une grimace au jeune homme qui claqua sa langue contre son palais bruyamment en détournant la tête. Ochako observa le visage de son voisin d'en face. Cet homme avait toujours cet air agacé, grognon sur son visage. D'un coté, cela amusant la jeune Midoriya. Et de l'autre, ça l'intriguait. Pourquoi avait-il l'air toujours aussi boudeur ? Lorsqu'elle reporta son attention sur ce qu'il avait déposé sur la table, elle s'exclama étonnement en reconnaissant l'objet en question, les yeux pétillants.

« Tu lis ça, toi, Bakugo ? s'écria-t-elle pleine de surprise et d'admiration en observant le blond d'un regard rempli d'étoiles. »

La jeune femme était étonnée. Katsuki n'avait pas l'allure d'une personne lisant du L.A Jeanne. Il n'avait pas l'allure d'une personne qui lit, tout simplement. Ochako n'était pas une passionnée de lecture, mais les écrits de L.A Jeanne était une chose dont Ochako ne pouvait se passer. Cette auteure avait un véritable talent pour l'écriture qui arrivait souvent à émouvoir la brune. Elle ne se lassait pas de lire et relire ses livres qui occupait une bonne partie de sa bibliothèque.

« Ouais. Elle écrit bien. »

Elle fit un signe de la main vers le livre, demandant silencieusement si elle pouvait le prendre, auquel le blond ne fit que répondre par un simple signe positif de la tête. Elle l'attrapa rapidement pour y lire le titre sur la première de couverture : La Tour du Dragon. Cette histoire racontait l'ironie du sort d'un prince sauvant une princesse. Elle raconte les péripéties du prince, ses combats, ses blessures, ses traumatismes... Puis à la fin du livre, il découvre sa famille ruinée et le roi ne lui accordant pas la main de sa fille qui elle, trouve un roi en son plus proche serviteur. Résumé ainsi, n'importe qui pourrait penser à une parodie d'histoires enfantines. Mais en réalité, c'était beaucoup plus profond que cela. Midoriya avait déjà eut l'occasion de lire cette histoire. Elle l'avait beaucoup aimé pour son ton sombre des contes d'enfances, mais elle ne l'avait pas adoré non plus. Ce n'était pas le meilleur livre qu'elle avait lu de cette auteure. Elle releva son regard pour le poser de nouveau sur son compagnon, soudainement pleine de vie, 

« Tu connais Second Rôle, alors ?! »

Second rôle était un roman de L.A Jeanne, racontant d'un jeune homme dont la vie amoureuse finit par le tuer. Sa malchance en amour après un premier amour impossible car elle était la copine de son frère, une relation foireuse basée sur la tromperie, après un mariage catastrophique avec la mariée s'enfuyant et ne revenant jamais, et une femme ne profitant que de son argent le fit sombrer rapidement dans la dépression qui l'enchaîna à un suicide sombre et morbide. Les sentiments du personnage principal la toucha d'une manière si intense qu'en lisant le roman, elle en avait eut des frissons. La manière dont avait été écrite sa débauche était si touchante qu'il n'en fallu pas plus pour émouvoir Ochako. C'était comme si elle avait pu ressentir toutes les émotions du personnage, ça en était surprenant.

Lorsqu'elle eut prononcé le nom du roman, l'un des sourcils de Katsuki se releva pour lui donner un air plus intéressé et interrogateur et ce dernier s'avança sur sa chaise.

« Ouais..., répondit-il évasivement.
-Qu'as-tu lus comme livre de cette auteure ?
-Géant, Mari-honnête et Dictée.
-Qu'est-ce que tu en as pensé ? »

S'en suivant alors d'une discussion passionnée entre les deux camarades. Leur discussion était animée, les deux partis argumentant avec passion leur avis sur ces livres. Un sourire amusé ornait les lèvres des deux jeunes adultes, enjoué. Les minutes s'écoulèrent sans qu'ils ne le remarquent réellement, bien trop préoccupé et attiré par le débat qui les animait tous les deux, prenant un malin plaisir à contre-argumenter le voisin d'en face. Ochako avait le sourire aux lèvres et lâchait parfois quelques rires venant du cœur. Sa poitrine se réchauffait au fil de leur conversation et s'amuser ainsi lui faisait un bien fou. Rapidement, une heure et demi s'écoula et les deux nouveaux amis finirent par se rendre compte de l'heure tardive qui se faisait ressentir dehors. Profitant du peu de temps qu'ils leur restaient pour discuter, Katsuki en profita pour lui poser la question qui persistait dans son esprit depuis son premier et dernier appel :

« Eh, Midoriya.
-Hn ?
-Pourquoi est-ce que tu pleurais l'autre jour ? »

La soudaine question prit Ochako quelque peu au dépourvu. Elle baissa légèrement la tête en se remémorant son dernier appel et adopta un sourire contrit.

« Tu as remarqué...
-C'est pas comme si t'étais douée pour mentir.
-Ce n'était rien de grave. Juste une dispute avec Izuku, changea-t-elle de sujet.
-C'est ce nerd qui doit encore jouer les héros, déclara-t-il en grimaçant.
-Nerd ?
-Vieille habitude.
-Je-
-J'ai pas envie de savoir. De toutes façons, si tu l'aimes tant que ça ton... mari, tu finiras rapidement par lui pardonner ses conneries à ce petit con. Suffit de lui en toucher deux mots. »

Même s'il l'avait dit d'un ton dégoûté et en employant des mots un peu trop insultants, cela avait légèrement éclairé la brune sur ses sentiments. Peut-être qu'en parlant à Izuku, tout s'arrangerait. Parce qu'elle le savait, elle n'était pas prête à le quitter. Elle ne le pouvait tout simplement pas. Une chaîne au goût amer l'attachait à lui. Sans lui, elle ne savait pas comment faire pour survivre après tout ça. Souriant consciemment, la jeune femme se leva de sa chaise en enfilant son épais manteau d'hiver sous le regard blasé du blond. Lorsqu'elle lui demanda s'il rentrait lui aussi, il répondit qu'il restait traîner encore un peu. Elle le salua alors avant de se diriger vers la sortie. Cependant, juste avant de le dépasser, Bakugo attrapa son bras, la faisant virevolter jusqu'à ce que leurs prunelles ne se retrouvent.

« Eh, Midoriya. »

Ochako attendit la suite de sa phrase, curieuse et avec une certaine impatience.

« T'as pas encore lu Maryanne. Si tu passes ici demain, je penserais peut-être à te le passer. »

Tout d'abord surprise, la jeune fille fini par sourire gentiment à son nouvel ami avant de le saluer convenablement en s'en allant, un sourire collé aux lèvres. C'était une invitation subtil à l'inciter à revenir sur place demain, mais Ochako avait trouvé le geste touchant et attachant. Katsuki ne ressemblait en rien à son mari. C'était un constat évident pour certains, mais Ochako commençait forcement à le connaitre vraiment. Il n'avait pas les mêmes expressions qu'Izuku. Il n'avait pas le même caractère, n'était pas aussi gentil que lui, ni aussi attendrissant, ni aussi généreux que lui. Il était tout son contraire et pourtant, dans un sens, il était aussi attachant que son époux.

C'est vraiment un commentaire inutile parce que j'ai rien à dire. A part me vanter d'être sortie beaucoup plus tôt de mon lycée aujourd'hui et me plaindre que j'ai un contrôle d'histoire demain, je vais juste dire qu'on avance doucement dans l'histoire. Vous saurez donc bientôt ce qu'il s'est passé de si terrible pour Ochako et Izuku pour les éloigner à ce point jusqu'à ce que leur mariage ne batte de l'aile.

Des hypothèses ?

J'espère que vous aurez apprécié ce chapitre !

PS : l'auteure citée plus haut n'existe pas et les titres de livres non plus, mais ça m'a donné de l'inspiration pour des histoires originales mdr.

PS² : La musique est trop belle wsh, je l'adore.

PS³ : Katsuki qui s'excuse à contrecoeur. Ils sont choux tous les deux x3

PS⁴ : C'est bon, j'arrête...

Motaku.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top