CHAPITRE II

Après leur sortie, Ochako était directement rentrée chez elle. Après le petit speech du blond, Bakugo, un lourd et long silence s'était installé à leur table jusqu'à l'arrivée du serveur qui avait décidé d'arriver à ce moment-là pour prendre en commande les délices qu'ils réclamaient. Puis après qu'il soit parti, il se passa un moment sans qu'aucun d'eux quatre ne dise un mot avant que le roux, Kirishima, n'éclate de rire. Sa joie contagieuse, Mina l'avait suivi dans son fou rire alors que Katsuki et elle n'avaient fait qu'esquisser un petit sourire. Le reste de l'après-midi s'était parfaitement bien déroulé ; ils avaient beaucoup sympathiser et rit avant que la rose ne la raccompagne chez elle. Ils avaient passé le reste de la journée à parler comme si ce qu'avait dit le blond ne s'était jamais prononcé et la brune avait passé un merveilleux moment en leur compagnie. En rentrant, elle s'était dit qu'elle ne s'était pas autant amusée depuis un moment maintenant et le sourire heureux qui trônait sur ses lèvres laissa place à un sourire nostalgique et plein de regret. Ne voulant pas broyé du noir alors qu'elle avait passé une bonne journée, Ochako avait claqué ses mains sur ses joues en se répétant des paroles encourageantes et motivantes. Etant vers les traits de dix-huit heures et demi, la brune s'était ensuite éclipsée dans la cuisine afin de préparer son dîner. Sachant pertinemment que son époux ne touchera pas à sa cuisine ce soir, elle ne cuisina qu'une petite portion pour elle seule et se mit à table.

Après avoir débarrassé, la brune s'était simplement installé sur le canapé, devant son poste de télévision, avant de l'allumer et de commencer une recherche profonde d'émissions intéressantes. Lorsqu'elle trouva enfin une émission ayant un minimum d'intérêt, elle reposa la télécommande sur le côté en replaçant correctement son plaide sur elle, lui évitant d'attraper malencontreusement un rhume ou tout simplement d'avoir froid. Il était presque vingt-deux heures pour elle, et ce soir-là, Ochako n'avait pas eut le cœur à attendre son mari, alors qu'elle savait pertinemment qu'au final, ils finiraient par se disputer ou elle finirait par tout simplement battre en retraite et retourner dans leur chambre alors qu'ils ne partageraient pas leur lit, ce soir encore. En allant se coucher, alors qu'elle était confortablement installée dans son lit, Ochako n'avait pu s'empêcher de comparer sa journée avec toutes les autres qu'elle avait vécu depuis qu'elle s'était mariée. Depuis combien de temps n'avait-elle réellement profité de son temps libre ? Depuis combien de temps n'avait-elle pas aussi bien profité de ses dimanches après-midi ? Ça faisait des lustres. Et ça faisait du bien. Depuis près d'un an et demi maintenant elle n'avait su profité de son temps libre aussi pleinement qu'aujourd'hui. Elle avait ri, souri, elle s'était lâchée. Mina et ses amis l'avaient grandement aidé à être elle-même lors de leur sorti, et elle leur en était grandement reconnaissante. En y repensant, sa vie était plutôt déprimante, mais ce n'était pas la première fois qu'elle pensait ainsi. La fatigue l'empoignant de plein fouet, Ochako se sentit doucement attirer vers les bras de Morphée dans lesquels elle se perdit avec empressement.

Demain, elle reprenait le travail. C'était lundi. Une nouvelle et épuisante semaine commençait.

« Ochako, tu pourrais m'aider avec ces dossiers, s'il te plaît ? J'arrive pas à m'organiser, ça m'énerve !
-J'arrive Yuna. »

Yuna Hanasaki était sa senpai. Elle était plus âgée qu'elle et possédait plus de connaissances qu'elle n'hésitait pas à lui faire partager. Elle avait trente-deux ans, et depuis son arrivée ici, c'est-à-dire il y a près de cinq mois, la plus vieille avait tout fait pour que la Midoriya se sente à l'aise et trouve rapidement ses repères au laboratoire. Elle l'avait aidé et épaulé, en lui expliquant comment ça fonctionnait ici. Au départ, Ochako avait été très anxieuse de comment allait se passer son travail, mais grâce au soutient de Yuna, la brune n'avait donc eut aucun mal à se sentir bien dans son lieu de travail et le personnel et ses collègues étaient généralement d'une agréable compagnie. Ses collègues n'hésitaient d'ailleurs pas à plaisanter avec elle sur son jeune âge. En effet, Ochako venait à peine de terminer ses études et avait enfin obtenu son doctorat qui lui avait permis d'approfondir ses connaissances dans ce labo lui-même. Elle n'avait encore que vingt-cinq ans et s'approchait de ses vingt-six le vingt-sept de ce mois-ci. Etant bosseuse, elle n'avait aucun mal avec le travail qu'on lui donnait. Elle se plaisait surtout à faire des recherches sur la gravité, sûre qu'ils n'avaient pas encore découvert tous les secrets de ce terme qu'elle adorait.

« Alors, comment s'est passé ton week-end ? demanda curieusement la jeune Hanasaki.
-Bien, comme d'habitude. Et toi ?
-Oh, tu sais, c'est pas très reposant quand on a des enfants à la maison. Surtout lorsqu'un d'entre eux est un adolescent en pleine puberté et rébellion. »

Les deux jeunes femmes rire doucement à l'énonciation de ce fait. Il était vrai qu'avoir un enfant en pleine adolescence n'était pas rose tous les joues, mais Ochako savait que la jeune maman s'en sortait comme un chef. Elle en était sûre. Yuna était une personne aimante et toujours prête à aider son prochain tant qu'elle en avait les moyens. Elle ne laissait pas les autres dans l'incompréhension et l'impasse et elle possédait une gentillesse et une bonté à en faire pâlir les plus malfaisants. Elle adorait ses enfants, ils étaient toute sa vie. Yuna était une bonne mère, sachant être à la fois indulgente et ferme à la fois. Ochako ne pouvait le nier et n'en doutait pas. La brune tenait sa senior en très haut estime.

« Tu sais que ça nous ferait plaisir que tu viennes manger à la maison avec Izuku. Kai ne cesse de demander où est passé la gentille dame qui lui a offert des bonbons, rit tendrement la mère en pensant à son fils. Je crois que c'est la seule raison qu'il ait pour ne pas t'oublier ! D'habitude, il ne mémorise pas aussi bien les nouvelles têtes.
-C'est normal, il est petit encore. Il a quoi, cinq ans ?
-Quatre !
-Autant pour moi, sourit la Midoriya. Il a quatre ans. La seule chose qu'il relie aux gens sont les cadeaux qu'il a gagné en retour.
-Je le sais bien Ochako, je suis sa mère, rit la plus âgée devant la mine confit de sa kouhai. 
-Désolée...
-C'est rien, ne t'en fais pas. Il n'empêche que Kairi et moi on aimerait bien vous inviter, Izuku et toi, le week-end prochain.
-Je pense que c'est possible pour nous, mais je ne tiens pas à te faire de faux espoirs alors je te donnerais une réponse définitive dans la semaine, sourit le brune en regardant sa senpai.
-Ça marche, y'a pas de soucis. »

Puis leur travail se poursuivi dans la bonne humeur et la journée se passa tranquillement. Jusqu'au retour de son mari à la maison.

La semaine s'était déroulée comme à son habitude. Ochako avait bossé, passé une journée normale avant de rentrer et de faire face à la réalité de sa situation. Elle avait attendu Izuku jusqu'à pas d'heures, celui-ci revenant chez eux complètement ou presque bourré. Heureusement pour elle, la semaine, il avait tendance à modérer son alcoolisme. Ce jeudi-là, elle avait pu rentrer plutôt. Ochako en avait alors profité pour faire un peu de ménage avant de préparer le dîner. La semaine, Izuku revenait toujours dîner avec sa femme avant de sortir traîner elle ne savait où avec ses amis. Ce jour-là, Ochako triait le linge sale dans salle de bain. Elle séparait le blanc des autres couleurs pour éviter toute décoloration. Elle attrapa alors, à un moment, l'une des nombreuses chemise de son mari dans la main pour la retourner et la mettre à l'endroit lorsqu'elle la remarqua. C'était très subtile, très peu voyant, mais Ochako l'avait vu. Cette fine et très légère trace de rouge à lèvre sur la chemise de son mari. La brunette fut si stupéfaite par cette découverte qu'elle n'avait pas esquisser un seul geste, demeurant muette et complètement sans voix devant ça. Puis inconsciemment, ses doigts froissèrent un peu plus la chemise qu'elle tenait entre ses mains tandis que sa lèvre inférieure se mit à trembler doucement. Et enfin, des perles salées finirent par rouler le long de ses joues rougis par l'émotion, n'arrivant plus à se contenir.

Son cœur lâcha, son corps aussi, et elle se retrouva accroupi sur le carrelage froid de sa salle de bain, devant son lave-linge, en pleur, serrant cette chemise avec autant de haine que d'amour. Elle sentait son corps se déchirait en deux, violemment. Sa gorge s'assécha à une vitesse qu'elle n'aurait jamais pu soupçonner et son ventre se tordait dans tous les sens. Son dos sursauter à cause de ses pleurs et des gémissements douloureux s'échappèrent bientôt d'entre ses lèvres. Son cœur lui faisait un mal de chien alors qu'elle tentait d'étouffer ses larmes du mieux qu'elle le pouvait. Pourquoi se sentait-elle aussi triste ? Aussi trahie ? Pourquoi était-elle aussi écroulée ? Aussi effrayée par la réalité ? Peut-être qu'elle y croyait encore. Peut-être l'aimait toujours un peu. Peut-être avait-elle voulu revenir à ces jours heureux avant tout ça. Peut-être aurait-elle espérer qu'ils s'en sortent. Malgré ça. Malgré tout ce qu'il s'était passé. Après tout, il était son mari, l'homme qu'elle avait épousé, l'homme qu'elle avait décidé d'aimer et de chérir jusqu'à la fin de ses jours. C'était ainsi, elle ne pouvait pas faire autrement.

Elle aimait Izuku. Certes, plus autant qu'avant. Mais elle l'aimait quand même. Toujours. Ochako doutait qu'elle ne pourrait jamais totalement ne plus l'aimer. Avec tout ce qu'ils ont vécu, elle savait qu'il resterait une partie d'elle à part entière. Il faisait partie d'elle, elle ne pouvait plus rien y faire. Il était son âme sœur. Il était celui qui la complétait le mieux. Celui qu'elle avait aimé par-dessus tout, envers et contre tout. Il était le seul homme pour lequel elle avait eut autant de sentiments et ce qu'ils avaient vécus était beau et fort, elle ne pourrait jamais le nier. Ils s'étaient tellement aimés, avaient tellement traversé d'épreuve. C'était peut-être pour ça qu'elle avait autant mal.

La sonnette de la porte d'entrée retentit dans son appartement. Reprenant contenance, Ochako se releva, effaçant ses larmes d'un revers de main et prenant une longue respiration avant de se ruer vers la porte. Elle jeta un coup d'œil dans le judas de sa porte et fut soulagée de constater que ce n'était que sa meilleure amie. Elle ouvrit la porte et avant que Mina n'ait eut le temps de sortir quoique ce soit la jeune femme se jeta dans ses bras, enlaçant son amie de manière si désespérée et si affligée que la rose se contenta de caresser son dos silencieuse, attendant que le calme ne revienne. Mina ne semblait rien comprendre à la situation, mais une chose était sûre : elle ne laisserait pas Ochako ainsi.

« Qu'est-ce qu'il se passe Ocha' ? »

Le ton doux et patient de son amie lui réchauffa le cœur. Elle remerciait Mina de tout son cœur pour tout ce qu'elle faisait et entreprenait pour elle. Comparé à elle, elle faisait une bien triste amie. Cette pensée eut le don de faire baisser les yeux de la brune sous le regard interrogatif de la rose.

« Izuku me trompe... »

La voix chevrotante et tremblante, Mina cru un instant mal comprendre la bombe qu'elle venait de lancer.

« Quoi ? dit-elle bêtement.
-Il me trompe... »

Le cœur au bord des lèvres, la jeune Midoriya ne fit que se recroqueviller un peu plus sur elle-même. L'Ashido s'empressa de rajouter :

« Je suis désolée Ochako... Mais, comment le sais-tu ? Tu es sûr ? »

La brune hocha positivement la tête avant de la relever pour regarder son invitée, les sourcils froncés vers le haut.

« Je faisais le linge... Et... J'ai trouver une tâche de rouge à lèvre sur une de ses chemises..., Ochako eut un rire cynique. N'empêche, ça ne devrait même pas m'étonner... Ça fait un an qu'il ne me touche plus... Qu'on a rien fait... J'aurais dû m'en douter...
-Hey, hey hey ! Ecoute-moi bien Ochako Uraraka ! »

La brune plongea son regard dans celui de sa meilleure amie, surprise. Uraraka... Cela faisait longtemps que personne ne l'avait appelé ainsi.

« Ce n'est pas de ta faute, tu entends ?
-Mais-
-Non ! Ce n'est pas de ta faute, Ochako, déclara lentement Mina pour que ses paroles rentre bien dans son crâne. Tu n'es en aucun cas fautive de ses actions, tu m'entends ? C'est de sa faute. De sa faute pour ne pas avoir été là. De sa faute pour se laisser aller comme ça. Tu n'as rien fait de mal. Et puis... Tu sais, peut-être que, après avoir fait cette trace, Iziku l'a repoussé. »

Ses lèvres se pincèrent douloureusement. Ochako aurait tant aimer la croire. Mais au fond d'elle, elle savait que la rose n'était pas objective.

La rose avait fini par s'en aller, avant qu'Izuku ne rentre. Bien sûr, elle lui avait dit la soutenir dans n'importe quel choix qu'elle ferait et qu'elle serait toujours là pour elle, même si elle soutenait le fait qu'elle devait d'abord parler avec son mari avant de prendre une quelconque décision. La brune l'avait alors gratifié d'un câlin que la jeune Ashido lui rendit bien avant de s'en aller, en l'embrassant une dernière fois, sans oublier de lui jeter tout de même un regard soucieux. Après le départ de la rosée, la jeune femme qu'était Ochako s'était assise sur son canapé, la télé allumée, complètement épuisée. Alors qu'elle pensait aller se coucher sans préparer le repas, juste pour ce soir tant elle était chamboulée par sa récente découverte, son téléphone se mit à sonner, la chanson Be Alright de Dean Lewis vibrant dans ses oreilles. Elle attrapa son portable d'une main pour voir qui l'appelait. C'était un numéro inconnu. N'ayant aucunement l'envie de répondre à une personne qu'elle ne connaissait ni d'Ève, ni d'Adam, Ochako laissa retomber son portable sur son ventre jusqu'à ce que la musique ne cesse, signifiant là un appel terminé. Alors qu'elle pensait retrouver le calme afin de décompresser, la brune sentit son téléphone vibrer sur elle. Elle l'attrapa pour l'allumer et y lire le message envoyé. Elle fronça les sourcils en voyant sa notification. En soit, ce n'était pas le fait que le même numéro inconnu s'afficha sur son écran qui la dérangea. Non. C'était le contenu du message.

"Rappelle-moi. Faut qu'on parle. Katsuki."

Une seule question surgit dans son esprit : Pourquoi faire ?

J'ai rien à dire, donc juste, JOYEUX HALLOWEEN !!!! (c'est bon, j'ai qu'une heure de retard...)

Motaku.

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