Chapitre 23 Un matin amoureux

Le lendemain matin, Rion ouvre lentement les yeux. La lumière diffuse du soleil entre par la fenêtre. Il est encore tôt. Elle remarque que Louen n'est plus à ses côtés mais entend faiblement les clapotis de l'eau derrière la tenture dans un coin de la chambre. En se réveillant progressivement, elle entend distinctement que Louen se lave dans la grande bassine. Elle se lève pour se préparer tranquillement, mais très rapidement, elle voit Louen sortir. Il est torse nu et dégouline encore un peu d'eau.

—Ah, ma chérie, tu es réveillée, as-tu bien dormi ?

Ce n'est peut-être que dû au réveil, mais elle trouve la voix de Louen assez forte par rapport à d'habitude. Celui-ci s'approche en souriant de Rion. Lorsqu'elle le voit, elle sourit de suite.

—Fort bien, et toi ? Je vois que je suis bien accueillie de bon matin.

Il va pour la prendre dans ses bras et cherche à l'embrasser.

—Tant mieux, je suis heureux et je t'aime.

Elle l'embrasse rapidement avant de le regarder.

—Tu vas me mettre de l'eau partout ! Tu es particulièrement joyeux ce matin d'ailleurs.

Il fait une petite moue, presque comme s'il était déçu.

—Peu importe, ce n'est pas grave.

Il pose les mains sur sa taille. Il a toujours cette voix un peu plus forte qu'à l'accoutumée pour Rion. Elle fait une moue boudeuse.

—Je suis joyeux d'être à tes côtés et je t'aime... J'ai rêvé de toi, de nous cette nuit, comment ne pas être joyeux au réveil.

—Ce n'est pas toi qui as tes vêtements mouillés après.

—Ah oui ?

Il lui prend le menton d'une main pour qu'elle le regarde dans les yeux. Il lui sourit et elle discerne une lueur malicieuse dans ses yeux.

—Ma douce... Oui, nous vivons un amour sans limite aucune, libre et tous les deux sans aucun souci derrière ou devant nous.

Elle sourit.

—Je comprends ta joie.

—Ma douce, nous n'avions plus à craindre quoi que ce soit, votre magie avait réglé le problème de mon état humain, c'est un beau présage.

Il a l'air d'hésiter avant de continuer. Puis il sourit à nouveau malicieusement.

—Que diriez-vous que nous profitons d'un bain ensemble avant d'entamer cette journée.

—Ma magie ? C'est effectivement un bon présage.

Elle lui rend son sourire.

—Ne venez-vous pas de vous laver ?

Avant de répondre, il la tire à lui par la taille pour l'embrasser longuement et langoureusement jusqu'à ce qu'ils doivent reprendre leur souffle.

—Qu'importe.

Elle lui rend ses baisers.

—Soit.

—Ma douce chérie, quand je te dis "Je t'aime", je ne le dis pas par habitude. Je te le dis pour que tu te rappelles que tu es la meilleure chose qui m'est jamais arrivée... Alors, pour ce bain ?

Il sourit et passe ses mains dans le dos de Rion, les laissant glisser de manière amoureuse et plutôt évocatrice de son désir.

—Je t'aime aussi, mon beau Louen.

Elle rit ensuite de ses caresses.

—Tu es bien entreprenant ce matin à ce que je vois.

Elle l'embrasse. Lui descend une de ses mains tandis que l'autre remonte en caressant son dos. Il lui sourit de manière presque coquine.

—Cela vous embête ?

Il lui rend encore une fois un long et langoureux baiser.

—Loin de là.

Elle lui sourit de la même manière. Les mains de Louen s'attardent sur le dessous de hanche de Rion.

—Que pensez-vous de ce bain alors...

—Si vous me laissez l'occasion d'y aller, ce sera avec plaisir.

Louen rigole et s'écarte. Elle se dirige donc d'un œil malicieux vers la salle d'eau et Louen la suit tranquillement.

—C'est bête que tu sois déjà torse nu, j'aurais bien aimé t'aider à te débarrasser de tes vêtements.

Il lui sourit, ses yeux sont brillants de désir et d'une belle lueur.

—Je peux moi, t'y aider toi...

—Avec plaisir.

Il s'approche et commence à lui enlever son haut assez rapidement et l'embrasse aussi. Après lui avoir retiré son haut, il la pousse doucement en l'embrassant vers la bassine, s'arrêtant juste pour se baisser et lui enlever son bas aussi. Elle se laisse faire tout en lui rendant ses baisers. Il peut sentir le désir monter en elle également. Une fois qu'elle est totalement dévêtue, il la soulève délicatement et la dépose dans la bassine d'eau chaude avant d'enlever son propre bas et la rejoindre.

—Ma douce... Votre magie sera un jour incroyablement puissante si vous faites les bons choix.

À peine a-t-il fini qu'il se penche pour l'embrasser.

—Elle est déjà puissante.

Il se rapproche et l'enserre de ses bras en l'embrassant dans le cou. Ses caresses montrent facilement son amour et son désir. Sa voix est rauque et son souffle rapide.

—Ma douce. Elle pourrait être si puissante, vous n'avez pas idée, vous pourriez tout accomplir... Vous pourriez être la souveraine du monde et nous sauver.

Un sourire étire ses lèvres.

—J'ai idée de ma propre puissance, Louen... Le monde sera à nous, mon amour.

Il se rapproche afin que leurs corps commencent à se rapprocher. Pourtant, Rion est étonnée de continuer à l'entendre parler de sa voix forte.

—Ma douce chérie, vous devrez par contre faire des choix que tous n'accepteront pas. Certaines puissances sont incomprises par les mortels, pourtant c'est bien leur magie qui est la plus forte, leur pouvoir est sans limite. Ils n'auront qu'à se soumettre à vous et l'accepter ou bien....

Elle devient soudainement perplexe.

—Louen, ce n'est pas vous.

Il se colle à elle et l'embrasse faisant fi de ce qu'elle a dit. Elle semble juste voir une lueur danser dans ses yeux tel le reflet d'une flamme. Peut-être n'est-ce que la fièvre du moment. Elle tente tout de même de le repousser. La force bien supérieure de Louen et le moment empêche Rion de le repousser. Elle sent juste Louen tressaillir, mais elle ne sait pas si c'est de plaisir ou en réaction à son acte.

—Ma douce chérie, nous régnerons côte à côte sur ce monde, votre magie sauvera notre amour et dissuadera tout mortel de se dresser face à nous.

Louen essaye ensuite de l'embrasser. Elle tourne la tête pour l'éviter et tente une nouvelle fois de le repousser. Il recule dans la bassine et pose ses bras sur les accoudoirs. Son souffle se calme alors que celui de Rion est encore rapide.

—Tu me repousses maintenant ? Pourquoi ?

Elle est sur la défensive. Et sa voix se fait sifflante, accusatrice.

—Qui es-tu ?

Il hausse un sourcil et un sourire étire son visage.

—Mais enfin, Rion, je suis Louen, ton amour.

—Tu mens !

Sa voix est toujours calme et posée.

—Je suis celui qui rendra ton amour avec lui possible et éternel en tous cas.

Il se rapproche à nouveau un peu.

—Qui es-tu ?

Elle tente de reculer. Il arrête son visage non loin du sien et elle peut voir dans ses yeux une lueur qui n'est, elle en est maintenant sûr, pas habituelle dans les yeux de son amour. Il lui tend une de ses mains.

—Je te l'ai dit, quelqu'un qui pourra rendre votre amour immortel... grâce à la magie du chaos... Elle seule détient ce pouvoir...

Elle cesse de reculer.

—La magie du chaos est complexe à rechercher.

Il sourit et souffle dans le cou de Rion.

—Pas lorsqu'elle est présentée sans risque. Tu n'as qu'à le vouloir, ma tendre chérie, ton souhait pourra se réaliser.

L'espace d'un instant, Rion semble entendre son nom résonner au loin dans ses oreilles.

Elle voit Louen en face d'elle tiquer l'espace d'une seconde et son sourire s'effacer, puis son attention revient à elle et son sourire se fait plus chaleureux. Elle secoue la tête.

—Non, je ne peux pas faire ça, Louen n'approuverait pas.

Le visage de Louen en face d'elle se crispe et sa voix, avant mielleuse, se durcit.

—Je remplace Louen, et puis ne vaut-il pas mieux que nous vivions en paix et pour toujours ensemble au prix d'un petit choix difficile ?

Encore une fois, elle semble entendre son nom résonner.

—Tu n'es pas Louen !

Il se précipite vers l'avant pour saisir le visage de Rion entre ses mains et la fixer dans les yeux.

—Alors tu le verras mourir.

Son regard est attiré au loin et lorsqu'il revient vers elle, il dit avec un sourire mauvais.

—J'ai fort apprécié ce moment quoi qu'il en soit.

Rion est alors réveillée en sursaut. Elle reconnaît la chambre de l'auberge et voit Louen penché sur elle en répétant son nom, l'air inquiet. Elle tente immédiatement de repousser Louen, pas méchamment mais juste histoire d'avoir de l'espace. Il a l'air presque rassuré de la voir bouger.

—Ah, Rion, tu vas bien ?

Elle semble reprendre ses esprits et ne dit rien. Il reprend son air inquiet.

—Rion ? Tout va bien ? J'étais inquiet, tu tremblais et étais en sueur et respirais étrangement.

Il s'assoit sur le lit mais laisse la distance voulue par Rion.

—Je... J'ai fait un cauchemar.

Son regard s'attriste, il va pour poser une main sur son bras.

— Encore, quel était-il ?

Elle le laisse faire même si elle tressaille lorsqu'il la touche.

—C'était à propos de ma magie.

Il est interloqué.

—Comment cela ?

—Il avait ton apparence et... et il me parlait de la magie du chaos...

Louen a l'air surpris, ses yeux s'écarquillent à la mention du chaos.

—Il ? Qui ? La magie du quoi ?

Elle secoue la tête.

—Je ne sais pas, je ne le reconnaissais pas, il avait ton apparence et il me vantait la magie du chaos...

Il baisse la tête, c'est pour cela qu'elle l'avait repoussé.

—Je comprends ta détresse, mon aimée, mais c'est bien moi.

—Je sais.

Pourtant, elle ne fait aucun geste de tendresse ni même ne tente de se rapprocher.

Il baisse la tête et un voile de tristesse passe devant ses yeux. Pourtant, sa voix ne change pas et son visage garde son expression neutre.

—Je suis navré, je te comprends. Quelle est cette magie dont il te parlait ? Son nom ne me dit rien qui vaille.

—Je ne sais pas.

Il voit très bien qu'elle a tout de même une idée.

Il hausse un sourcil. Qu'elle le repousse est compréhensible, qu'elle lui mente en revanche...

Sa voix trahit sa déception.

—Vous ne me dites pas tout.

Il commence à se relever.

—Non, Louen.

Elle tente de poser une main sur son bras.

—Je suis juste encore sous le coup du cauchemar, s'il te plaît, reste.

Il se tourne avec un mélange de tristesse pour elle et de déception. Après une petite pause, il se rassoit et glisse ses doigts entre ceux de son amour et recouvre sa main de sa deuxième main.

—Rion, excuse-moi. Parle si tu le souhaites, sinon nous parlerons plus tard.

Soulagée qu'il soit resté, elle continue.

—Il me disait que bien utilisée, la magie du Chaos ne présentait pas de danger et que...

Sa voix baisse.

—Elle pourrait nous permettre de vivre tous deux ensembles et de régler ce problème de mortalité et d'immortalité.

Il reste à lui tenir la main en réfléchissant un moment.

—Je me demande qui vous a dit ça et pourquoi ce cauchemar vous a autant perturbée alors. Quant à cette magie, si elle vient du chaos, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Il soupire et sa voix se fait aussi plus basse.

—Même si elle peut nous aider...

—Je lui ai répondu que tu ne serais pas d'accord avec l'utilisation d'une telle magie...

Il hoche la tête, l'air satisfait.

—Quel est le souci de ton rêve dans ce cas ? T'a-t-il menacée, fait du mal ? Sous ma forme, c'est ça ?

Il a l'air de soudain avoir une idée et prend un air soupçonneux.

—Penses-tu que ça puisse être Velrero ?

Il peut la sentir tressaillir.

—Il a profité d'être sous ta forme pour être entreprenant...

Elle secoue la tête.

—J'y ai pensé également, mais je doute qu'il puisse parler ainsi de la magie du chaos.

Il hausse un sourcil et elle sent que sa main arrête de serrer la sienne. Il se tourne légèrement pour regarder le plafond ou un mur et ne dit rien. Il souffle juste un "hum".

—Louen ?

Il se retourne vers elle.

—Oui ?

—Ça va ?

Il sourit ironiquement.

—Oui, tout va bien, vous avez- tu as refusé la proposition de la magie de cette chose, c'est ce qui importe.

Il a l'air amer, et sa voix est froide. Il peut lire sur son visage de la tristesse.

—Louen, dis-moi ce qui ne va pas. Il garde son sourire ironique lorsqu'il lui répond.

—Rien, Rion, je suis triste que quelque chose ait utilisé mon apparence pour profiter de toi... Mais je ne peux pas rien dire...

Il s'arrête subitement de parler, coupant sa phrase au milieu de celle-ci en secouant la tête.

—Louen, dès que j'ai compris, je l'ai repoussé.

Une larme luit sur sa joue et descend jusqu'à sa barbe.

—Oui, vous... Vous, vous avez pu.

Elle utilise son autre main pour l'essuyer tendrement.

—J'ai pu, et je l'ai fait dès que possible.

Il détourne la tête honteux.

—Ce que je n'ai pas été capable de faire avec Eklash. Il baisse la tête et dit dans un souffle, "je suis un misérable, pardonne-moi", avant d'expirer bruyamment.

—C'était un autre contexte, Louen, et c'est du passé. Ne sois pas si dur envers toi-même.

Il se rapproche de Rion pour la serrer d'un bras.

—Merci, merci de m'aimer, mon amour. Si seulement nous pouvions vivre paisiblement.

Elle soupire et reste quelques instants silencieuse.

—Ce n'est qu'une question de décision...

Il la serre plus fort contre lui sans rien dire. Et elle se niche contre lui également.

—Nous devrions dormir, il est encore très tôt.

Elle acquiesce en silence. Il s'allonge sur le lit à côté de Rion, le regard tourné vers le mur de la pièce. Elle se colle contre lui, espérant qu'il se retournera, ce qu'il fait avant de l'embrasser tendrement, baiser auquel répond son amour.

Le lendemain, ils repartirent en direction du vent. Enfin, depuis tout ce temps, ils cherchaient à y aller, une nouvelle page se tourne désormais pour eux. Louen monte sur le cheval et installe Rion devant lui en posant nonchalamment mais avec amour les mains sur sa taille et dans le même temps, la serrant légèrement contre lui.





Louen et Rion reviendront peut être un jour....



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Bravo et merci d'être aller si loin. Si vous avez aimé hésitez pas à faire un retour et a partager. :)

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