Chapitre 20 Une grosse discussion
Cela ne faisait que quelques minutes qu'ils marchaient lorsque Louen se retourna vers Rion.
— Ainsi, tu as vraiment pour projet de partir en guerre contre ton peuple ?
Elle le regarde droit dans les yeux.
— Oui, bien sûr.
Il la regarde aussi, l'air soucieux.
— Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ?
Elle semble un peu perdue.
— Eh bien, il me semblait que c'était évident pour nous deux.
Il semble surpris. Il marque une pause un peu longue.
— Eh bien... je te suivrais évidemment, mais non, ce n'était pas évident.
Elle n'arrive pas à vraiment cerner le ton et les émotions de Louen.
— Disons qu'avec nos cauchemars, tu disais que nous les tuerons alors pour moi, c'était évident...
Ses sourcils se froncent.
— C'est vrai, mais nous parlons ici de guerre. Rion, je ne veux pas te perdre. Nous n'avons aucune armée, aucun allié, on ne peut pas simplement y aller comme ça.
— Je n'ai pas forcément envie de perdre des vies innocentes, ma magie...
Elle s'arrête et change de phrase.
— Je ne veux pas te perdre non plus, mais nous ne pouvons pas rester ainsi les bras croisés.
Louen s'arrête, obligeant Lionel à se stopper derrière eux. D'un signe de la main, il lui fait comprendre de ne pas venir s'en mêler. Il fait ensuite face à Rion.
— Si tu souhaites partir en guerre, il nous faut un plan. Quant à ta magie, elle ne permettra pas de vaincre tout ton peuple.
Elle soupire.
— Je sais que nous avons besoin d'un plan, c'est pour ça que nous allons au royaume du vent, non ?
Si elle peut sembler agacée et froide pour Lionel, Louen comprend qu'elle ne sait pas vraiment comment réagir et répondre. Elle semble tiquer lorsqu'il parle de sa magie mais n'ajoute rien.
Il se rapproche et pose une main sur son épaule. Il s'arrête finalement et secoue la tête.
— Très bien, allons dans le royaume du vent, et trouvons un plan.
Elle n'ajoute rien et recommence à marcher en silence. Elle voit que Louen met quelques instants à reprendre sa marche. Elle ne réagit pas et continue à marcher, elle semble dans ses pensées. Après plusieurs heures de marche silencieuse et morose, Louen propose de faire une halte et de dormir près de quelques arbres au bord de la route. Et il envoie Lionel chercher du bois pour le feu, comme s'il voulait rester seul avec Rion.
Louen arrive dans le dos de Rion et la prend par la taille.
— Mon amour, ne veux-tu pas parler ? Comprends ma surprise, je ne m'attendais pas à une guerre, mais je te suivrai toujours.
Elle pose ses mains sur les siennes.
— C'est juste que... c'est compliqué.
— Ne m'en veux pas, j'étais juste surpris...
Elle ne répond rien et se colle juste contre lui. Il la serre contre lui aussi.
— Parle-moi, Rion, mon amour...
— Dans les deux grands scénarios qui se profilent à l'horizon, je te perds. Et je n'en ai pas envie.
Elle le sent tressaillir.
— Je connais la guerre et les combats, je ne peux te promettre de survivre, mais je suis sûr que si je suis blessé, tu sauras me soigner. Si tu veux vraiment la guerre, nous trouverons un moyen.
— Ce n'est que l'un des scénarios.
Elle met un peu de temps avant de continuer.
— Si tu es blessé, je peux te protéger. Mais je ne peux rien faire contre le temps... Et je n'ai pas envie de te voir te détruire avant que la mort ne te prenne...
Il la serre encore plus fort contre lui.
— Je t'aime plus que tout, mais il n'y a pas de solution à cela, Rion. Les hommes meurent, c'est ainsi. Je t'avais pourtant avertie.
Il soupire et s'arrête comme s'il allait dire quelque chose.
— C'est injuste.
— Je suis navré.
— Vous n'avez pas choisi d'être humain, vous n'y pouvez rien.
Il soupire et elle sent qu'il bouge la tête mais ne dit rien. Elle se retourne et le serre fort dans ses bras. Il la serre aussi mais semble triste. Il murmure.
— Peut-être... peut-être que nous n'aurions pas dû... si cela vous cause tant de soucis.
— Pas dû quoi ? Refouler mes sentiments m'aurait fait autant souffrir.
Il se colle à elle.
— Alors je ne vois malheureusement aucune solution.
Elle secoue la tête.
— Il y en a sûrement une. Je refuse de te perdre.
Ils entendent des pas venir dans leur direction.
— J'aimerais la trouver dans ce cas.
— J'y réfléchis depuis un bout de temps désormais... Mais je n'ai pu trouver de solution convenable.
Alors que Louen se retire des bras de son amour pour aller préparer sa couche, Lionel arrive les bras chargés de bois qu'il installe.
— Voilà, messire Louen.
Il a l'air joyeux, ce qui contraste avec le sérieux des deux autres.
Lionel s'installe près du feu.
— Alors, nous partons en croisade ? Quels sont nos... je veux dire vos forces ?
— Croisade, je ne sais pas, guerre peut-être. Je manie plutôt bien la magie pour ma part.
Il hausse les sourcils.
— Vous êtes magicienne ?
Louen ne peut retenir un petit rire. Il est d'ailleurs en train d'enlever son armure.
— Bien sûr.
Elle sourit lorsqu'elle entend Louen et va pour l'aider à défaire son armure.
Lionel la regarde avec admiration, toujours près du feu. Rion aide Louen à défaire son armure, en enlevant les courroies. Louen la regarde avec amour en lui souriant discrètement. Lorsque les pièces d'armure tintent au sol, Lionel semble se réveiller.
— Excusez-moi, messire, laissez-moi vous aider.
Elle rend son sourire à Louen. Elle intime à Lionel de rester assis.
— Je m'en occupe.
— Mais, enfin, madame, vous n'êtes pas écuyer, messire Louen a dit qu'il vous servait ?
Il a l'air vraiment perdu.
— Non, je ne suis pas écuyer, mais ça ne m'empêche pas de l'aider.
Il reste debout, l'air perdu. Louen sourit toujours et chuchote à Rion. "Le pauvre".
— Il finira par comprendre. Dans combien de temps en revanche, je ne sais pas.
Lionel finit par s'asseoir près du feu, l'air boudeur.
Rion, en télépathie, rieuse : Zut alors, il boude maintenant.
Son dragon regarde les deux autres quelques instants avant de poser sa tête près de son maître. Louen remercie Rion et s'installe pour dormir en râlant sur la difficulté de marcher longtemps en armure, un peu pour la forme.
Elle va pour s'installer pour dormir également, près de Louen et lorsqu'il râle elle rit, puisqu'elle sait bien qu'il a l'habitude Lionel semble rire aussi même si il étouffe un peu son rire.
Le petit groupe s'endort rapidement...
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