Chapitre 1 : Un nouveau départ (partie 1)

Pour information, les premiers chapitres comprennent de nombreuses descriptions .Ces descriptions sont utiles pour comprendre la suite de mon histoire .  Mes chapitres sont assez longs donc j'ai décidé de les scinder en deux .

Bonne lecture :)

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C'est impossible, il doit y avoir une autre explication, me répétai-je en boucle tout en me dirigeant vers le lavabo de la salle de bains . Je me retrouve complètement démunie, ce qui ne devait être qu'une simple intoxication médicamenteuse devient extrêmement inquiétant. Le médecin m'a prescrit un traitement d'appoint pour faire face à ces dysfonctionnements, en vain. Partout dans les journaux cet étrange dysfonctionnement fait la une, une maladie est apparue, les personnes deviennent soudainement intolérantes aux gélules protéinées et à tous les médicaments.

 À ce moment précis, je crains d'en faire partie. Je me regarde dans le miroir sans me reconnaître, le contour de mes yeux bleus est cerné de noir, mon teint est particulièrement blanchâtre, mes joues ordinairement roses et rebondies sont amaigries, autant de symptômes liés à la maladie sans oublier les nausées fréquentes. La faim me tiraille, des gouttes de sueurs suintent de mon visage et de mon corps, mes tremblements deviennent peu à peu incontrôlables. Je regarde par la fenêtre, au-dehors tout est calme, la ruelle est déserte et le silence assourdissant. 

Une décharge sauvage datant du siècle dernier souille le sol. C'est partout pareil, un rappel constant de ce qu'est devenue notre planète au fil du temps. Des usines de recyclage existent, mais en nombre insuffisant pour rassembler puis transformer les milliards de tonnes de déchets produits .Face à la raréfaction du pétrole, du charbon et du gaz naturel les énergies fossiles ont peu à peu été délaissé pour finir par être interdites . 

À la même période, des catastrophes nucléaires sans précédent ont touchées l'ensemble de la surface terrestre. Conséquence, des matières radioactives extrêmement nocives ont été libéré dans l'atmosphère . Face à cela,  les plus grandes firmes mondiales décidèrent d'un commun accord d'en terminer une bonne fois pour toutes avec l'énergie nucléaire. 

Ce fût le début de ce que l'on appela l'ère verte, seules les usines fonctionnant à l'énergie propre furent autorisées à fonctionner à plein régime. Néanmoins c'était loin d'être suffisant pour satisfaire l'ensemble des besoins de la population en matière d'électricité. Les campagnes ont été plongées dans l'obscurité, sans énergie, coupées du monde. 

Une pénurie de matières premières se fit rapidement ressentir, sans pétrole, ce fût la fin du plastique. Constat identique pour le sable ayant déserté les plages signifiant la disparition du béton et du verre. Les constructions restèrent inachevées, une crise économique phénoménale vit le jour. 

Aujourd'hui la situation s'est  légèrement améliorée, bien que le taux de CO2 soit encore dangereusement élevé dans l'atmosphère. Malheureusement, le progrès engendre un besoin maximal de finance. Tous les citoyens doivent payer une taxe mensuelle exorbitante pour en assurer le maintien, sans oublier les besoins gargantuesques de l'industrie pharmaceutique en termes d'énergie pour nous fournir nos gélules protéinées.

 Les personnes à faibles revenus ne pouvant payer de telles charges doivent trouver des alternatives, quitte à passer un temps considérable dans la rue pour bénéficier de l'éclairage gratuitement et pouvoir regarder sur les écrans publics leurs émissions favorites .

Je jette un bref coup d'œil à l'intérieur de mon petit appartement dont j'ai hérité de mes défunts parents qui ont économisé toute leur vie pour pouvoir se le payer. Onze milliards de personnes peuplent actuellement la planète dont deux milliards aux États-Unis. Les campagnes ont été désertées au profit des villes surchargées. 

Les agences immobilières peinent à répondre à la demande en constante augmentation compte tenu de l'inachèvement de centaines de milliers de constructions. Le prix des loyers est pharaonique, ceux qui ne peuvent pas supporter de telles charges financières intègrent des foyers d'accueils, ou alors squattent les habitations à l'abandon tout en faisant la manche. 

Perdue dans mes réflexions, je me dis que je n'ai personne à qui me confier. Il est bien trop tard pour rendre visite à mes deux meilleurs amis, Laysla et Urias. Il est peut-être tant pour moi de mettre fin à mes souffrances, bien que j'ignore si la capsule X aura une quelconque efficacité sur moi. 

Angoissée, je repense à toutes ces personnes atteintes d'intolérance aux médicaments qui ont subitement disparues. Les politiciens parlent de disparitions suspectes tandis que les médias crient au scandale, ce serait les forces secrètes de l'état qui auraient orchestré ces disparitions pour ne pas engendrer de panique. En effet, remettre en cause l'efficacité médicale et pharmaceutique constituerait une perte immense pour les pouvoirs publics, cela aurait pour conséquence directe de condamner des milliards d'individus devenus dépendants malgré eux. 

Suite à ces disparitions suspectes, des mouvements de résistance sont apparus, remettant en cause l'utilité véritable des firmes pharmaceutiques et brisant le silence sur les dangers auxquels elles nous exposent. Des bruits de couloir circulent, l'autre jour en pleine rue j'ai entendu deux hommes évoquer l'existence d'une unité secrète appelée " la confrérie unifiée " qui regrouperait des centaines de membres oeuvrant pour la fermeture définitive des instituts pharmaceutiques. 

En mon for intérieur je sais que ce groupe représente mon unique porte de sortie. Je n'ai pas d'autre alternative, il me faut le trouver et l'intégrer coûte que coûte. Cette solution me parait extrême, il me faudra quitter mon appartement, mes habitudes, mon travail et mes deux amis. Perdue dans mes pensées, je n'ai pas vu le temps défiler et le soleil envahir peu à peu ma terrasse. Je ne dispose que d'un court laps de temps pour me préparer et me rendre au travail. Je me dis à quoi bon, si je suis condamnée, je ne peux pas appeler mon médecin, lorsqu'il constatera l'aggravation de mes symptômes je ne donne pas cher de ma peau. 

Forte de ce constat, j'appelle mon travail pour négocier une semaine supplémentaire de congés, le comble c'est que je suis assistante de direction auprès d'une firme pharmaceutique. Je me vois mal agir pour cette cause alors que je ne peux plus ingérer une seule de leur gélule. Ensuite, je décide d'aller à la rencontre de Naresh, l'ancien meilleur ami de mon père qui m'a avoué agir clandestinement pour la résistance, il pourra sûrement m'aider dans ma quête. 

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